Index Mondial de Persécution (Page 24 / 43)
Djibouti
Si les chrétiens expatriés sont libres, les chrétiens djiboutiens doivent quant à eux rester discrets.
Djibouti est atypique dans la région, car la présence de troupes étrangères et l'investissement étranger dans le domaine de l'énergie permettent au gouvernement d'empêcher les forces extrémistes de s'attaquer aux étrangers qui vivent ou investissent à Djibouti. C'est peut-être pour cette raison que Djibouti a pu, jusqu'à présent, empêcher la persécution ouverte de la minorité chrétienne.
Plusieurs pays de la région exercent une forte influence :
- L'Arabie saoudite, en construisant des écoles islamiques et en soutenant financièrement les communautés religieuses musulmanes locales;
- Le Yémen, situé de l'autre côté de la mer Rouge, avec qui Djibouti a des liens culturels, familiaux et religieux, et qui accueille Al-Qaïda dans la péninsule arabique;
- La Somalie : la plupart des Djiboutiens sont somalis et les shebab pourraient faire appel à eux car ils ont déjà essayé de gagner des voix à Djibouti ces dernières années.
Sources de persécution
La principale source de persécution à Djibouti est la paranoïa dictatoriale combinée à l'extrémisme islamique. L'islam sunnite est la principale branche de l'islam dans le pays (95 % de la population).
Les chrétiens d'origine musulmane subissent de fortes pressions de leur famille et de leur communauté. Dans les pays à majorité musulmane de l'Afrique subsaharienne, quitter l'islam est un stigmate social insurmontable. Les citoyens djiboutiens qui se convertissent au christianisme doivent rester discrets. Ils seraient rejetés par leur famille, leur clan et leur communauté. Par contre, les attaques contre des églises ou les fermetures d'églises sont rares.
Les chrétiens immigrés ou expatriés, quant à eux, sont rarement limités dans leurs activités, et les chrétiens orthodoxes de l'Éthiopie voisine sont tolérés. Il faut noter que les Éthiopiens et les Djiboutiens, malgré leurs religions différentes, ont vécu ensemble pendant des millénaires et tolèrent généralement leurs cultes respectifs.
Perspectives
Le gouvernement de Djibouti est autoritaire et il existe un risque réel de troubles politiques et inter-ethniques. Avec entre 40 et 50 % de chômage, un président qui refuse toute réforme et les révoltes arabes qui avancent dans la région, le pays pourrait devenir le théâtre de protestations.
Dans d'autres pays de la région, l'islam a été un facteur d'unité face au mécontentement politique. Ce scénario est possible à Djibouti, surtout si les pays musulmans ayant des intérêts à Djibouti commencent à soutenir les extrémistes religieux, comme l'Érythrée (ennemie de Djibouti) l'a fait en Somalie et en Éthiopie. Si les mouvements fanatiques islamiques prennent pied sur Djibouti dans un avenir proche, cela ne fera qu'augmenter la pression sur la petite Église du pays, y compris sur les orthodoxes éthiopiens.
Informations sur l'église
On compte peu de chrétiens à Djibouti. Les chrétiens orthodoxes éthiopiens forment le plus grand groupe chrétien, suivis par les chrétiens étrangers expatriés (cercles diplomatiques et militaires) et par les chrétiens djiboutiens d'origine musulmane.
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Pour plus d'information concernant la persécution à Djibouti, visitez le site Portes Ouvertes