Contexte

Le Vietnam fait partie des quelques pays du monde à suivre encore une idéologie communiste. En conséquence, pour les autorités, le christianisme est vu comme une influence étrangère et les chrétiens sont considérés comme des agents de l'Occident.

Le Vietnam a toujours eu des relations étroites avec la Chine, mais récemment, ces relations ont été mises à mal par la Chine, qui a revendiqué la souveraineté de la totalité de la mer de Chine méridionale. Une revendication vivement repoussée par ses voisins du sud-est asiatique, dont le Vietnam. Les changements qui ont bouleversé le monde communiste n'ont pas affecté le pays, même si on assiste à l'émergence d'une économie privée.

Sources de persécution

Au Vietnam, la persécution est principalement due à l'oppression communiste. En même temps, les chrétiens sont aussi victimes d'une sorte de paranoïa dictatoriale de la part du régime en place.

Beaucoup de chrétiens sont issus du milieu tribal. Il y a notamment beaucoup de Hmong. Tous ces chrétiens subissent de fortes pressions visant à les faire revenir à leur religion traditionnelle et à les faire participer aux rituels religieux de la tribu, particulièrement en milieu rural. La police surveille d'autant plus ces chrétiens car il existe des mouvements tribaux qui revendiquent la séparation d'avec l'Etat. En conséquence, les autorités locales, aidées des chefs de tribu, surveillent de près les églises.

Les chrétiens d'origine bouddhistes subissent en plus des pressions de la part de leur famille et de leur voisinage. C'est également le cas des chrétiens issus d'un milieu animiste. Dans les régions reculées du Vietnam, les rassemblements de chrétiens sont assimilés à des réunions dont l'objectif est de comploter contre le gouvernement. C'est pourquoi les chrétiens doivent redoubler de prudence dans les zones rurales quand ils veulent se réunir pour une célébration. En cas de rassemblement important, à la dernière minute, le gouvernement exige des organisateurs une "autorisation de réunion" afin de les décourager.

Au delà des difficultés que rencontrent les chrétiens pour se rassembler, ils se heurtent aussi à des restrictions relatives à leurs activités.

Que ce soit pour faire reconnaitre officiellement une église, ou pour rénover un lieu de culte, le processus est long et compliqué, sans parler de la difficulté d'obtenir une autorisation pour construire une nouvelle église. De temps en temps, le gouvernement réquisitionne et ferme des églises sans raison et sans que les responsables aient le droit de se plaindre. C'est surtout le cas des églises catholiques, mais aussi des églises tribales à la campagne. En 2012, au moins 7 églises, toutes catholiques, ont été confisquées. A plusieurs reprises, ces fermetures ont été largement relayées dans les médias, assorties de commentaires insultants pour les chrétiens. En avril 2012, une maison qui devait devenir un orphelinat catholique a été détruite et le responsable a été frappé jusqu'à ce qu'il perde connaissance.

La formation des dirigeants d'églises se fait dans le secret, de même que l'impression de bibles et de matériel d'enseignement, même si récemment les autorités ont délivré des autorisations pour l'impression de documents chrétiens. L'importation de littérature chrétienne est interdite. A la campagne, il arrive même que les autorités locales confisquent aux chrétiens leur littérature.

Les chrétiens sont également victimes de violences. Souvent, les chefs des villages tribaux engagent des gangsters pour harceler et décourager les pasteurs chrétiens et les nouveaux convertis. Ce faisant, ils veulent empêcher la prolifération des églises. Dans certains cas, les faits sont maquillés afin de laisser penser qu'il ne s'agit que de vandalisme et la police les classe dans le domaine de la petite délinquance.

Des chrétiens ont ainsi été gravement blessés. La prison est aussi utilisée par les autorités pour faire peur aux chrétiens. Bien sûr, officiellement ils n'y sont pas envoyés à cause de leur croyance : ils sont donc accusés de "propagande anti-gouvernementale". Plus d'une douzaine de chrétiens ont ainsi été envoyés en prison, certains avec une peine allant jusqu'à 5 ans de détention.

Perspectives

Il est peu probable que la situation de la minorité chrétienne s'améliore dans les années à venir. Les autorités ont commencé à multiplier les restrictions dans des domaines où jusqu'à présent elles avaient été plutôt tolérantes.

Informations sur l'Eglise :

• 70% des chrétiens Vietnamiens vivent dans des tribus. C'est le groupe le plus touché par les restrictions et la persécution. L'Eglise Hmong est la plus importante　: elle compte entre
• 350 000 et 400 000 membres et se situe surtout dans le nord du pays.
• D'importantes lois sur la religion ont été introduites par le gouvernement au cours des dernières années. Cependant ces textes qui étaient censés entrer en vigueur au niveau local ont été mal interprétés et mal compris par les autorités locales. Les libertés religieuses sont parfois violées délibérément à cause d'une interprétation arbitraire des textes. Ces abus passent généralement inaperçus.

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Pour plus d'information concernant la persécution au Vietnam, visitez le site Portes Ouvertes