Contexte

Le pays a obtenu l'indépendance en 1993 après de longues années de luttes avec l'Ethiopie. Depuis, le président Isaias Afewerki dirige le pays d'une main de fer et cherche à exercer toujours plus d'influence dans la vie de ses citoyens.

L'extrémisme islamique se renforce également, bénéficiant des conditions favorables mises en place par le régime. En juin 2014, le conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies a établi une commission d'enquête sur les violations des Droits de l'Homme en Erythrée. Les chrétiens, principalement les jeunes, continuent de quitter en masse le pays.

Sources de persécution

Un jour, un fonctionnaire du gouvernement a déclaré en public que l'Erythrée avait trois ennemis qu'il fallait éradiquer :

1. le VIH/SIDA
2. le régime éthiopien
3. les chrétiens indépendants.

Les principales sources de persécution en Erythrée sont la dictature et l'Eglise orthodoxe (à l'encontre des communautés chrétiennes indépendantes et des croyants qui ont quitté leur giron) et l'extrémisme islamique.

La dictature: Le gouvernement notamment, exerce une forte pression sur l'Eglise et persécute les chrétiens dans leur vie privée, familiale, civile, sociale et ecclésiale. Cette répression est étroitement liée au caractère autoritaire du régime érythréen. Plus de 1000 chrétiens sont enfermés dans des conteneurs en métal, dans des camps militaires ou dans des endroits tenus secrets, où seuls les fonctionnaires du gouvernement peuvent se rendre.

L'Eglise Orthodoxe: présente depuis longtemps en Erythrée et bien organisée, persécute les autres dénominations chrétiennes en faisant jouer sa supériorité ecclésiastique et s'en prend surtout aux évangéliques. Les chrétiens érythréens sont soumis à de fortes pressions et sont victimes de violences.

L'extrémisme islamique: les chrétiens d'origine musulmane sont particulièrement l'objet de pressions et d'intimidations dans leur vie privée, familiale et sociale à cause de la montée de l'extrémisme islamique. Si le gouvernement a affaibli et persécuté les églises qui s'attachaient à partager l'Evangile au sein de la société érythréenne, il a, dans le même temps, accordé davantage de liberté aux musulmans, leur permettant d'endoctriner les jeunes lors de réunions dans les mosquées. Les chefs religieux musulmans ont commencé à prêcher en tigrina (langue locale), ils endoctrinent désormais agressivement les jeunes, ce qui n'avait jamais été le cas auparavant.

Informations sur la minorité chrétienne

On estime que le pays compte 47 % de chrétiens (42% appartiennent à l'Eglise orthodoxe ; 3,4% à l'Eglise catholique ; 1,4% à des dénominations protestantes ; 0,32% à des églises indépendantes). Dans les régions montagneuses du Centre et du Sud, la population est majoritairement chrétienne, alors que les musulmans sont plutôt concentrés sur les plaines de la côte orientale ainsi que sur la côte ouest près de la frontière avec le Soudan.

Les églises qui existaient en 1952 ont un statut préférentiel, il s'agit de l'Eglise orthodoxe, de l'Eglise catholique romaine et de l'Eglise luthérienne évangélique. L'Eglise orthodoxe est la plus importante du pays, elle est la plus en phase avec le gouvernement et avec sa politique. Ses membres espionneraient les croyants d'origine orthodoxe et les chrétiens indépendants, et les dénonceraient au gouvernement. Cependant, s'ils déplaisent au gouvernement, ils sont aussi inquiétés. C'est pourquoi même s'ils sont proches du gouvernement, ils ne sont pas libres.

Les communautés chrétiennes souterraines se retrouvent souvent chez des particuliers, ce qui rend le gouvernement suspicieux.

Les autorités évaluent quels sont les logements susceptibles d'abriter une église de maison et ces foyers sont placés sous surveillance. Les personnes suspectées d'être des " chrétiens souterrains " sont surveillées sur leur lieu de travail. Leurs mouvements et activités sont passés au crible. Ils ont plus de mal à obtenir des visas pour voyager à l'étranger. Quand l'un d'eux se rend à l'office d'immigration, il doit remplir des formulaires sur lesquels on lui demande sa religion. S'il indique qu'il fait partie d'une église de maison, il se verra refuser son visa et risquera même d'être arrêté et emprisonné.

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Pour plus d'information concernant la persécution à Erythrée, visitez le site Portes Ouvertes