Contexte

D'après la Constitution, l'islam est la religion officielle du pays et la législation est fondée sur la charia. Les étrangers bénéficient d'une certaine liberté de religion mais ils ne peuvent parler librement de leur conviction religieuse aux locaux. Les musulmans n'ont pas le droit de se convertir à une autre religion. Les yéménites qui quittent l'islam sont passibles de la peine de mort.

Le Yémen est une société tribale où l'autorité traditionnelle de la tribu prime sur celle du gouvernement. Les us et coutumes interdisent aux membres de la tribu d'en sortir sous peine de mort ou d'en être banni pour toujours. Depuis la chute du président Ali Abdullah Saleh en 2012, le pays a traversé une période d'instabilité politique assortie de violence sporadique. Profitant du vide politique, les militants et les rebelles tribaux, dont des groupes affiliés à Al Qaïda luttent pour le contrôle du territoire.

Ces dernières années, les autorités ont concentré leur attention sur les troubles politiques qui touchaient le pays, et les groupes islamiques radicaux en ont profité pour renforcer leur action.

A la faveur de l'insécurité grandissante, les faits violents commis à l'encontre des chrétiens ont augmenté, et ce, en toute impunité.

Sources de persécution

La persécution au Yémen est d'abord due à l'extrémisme islamique et aux rivalités ethniques.

Les chrétiens subissent une forte pression dans leur vie privée, familiale, sociale, civile et ecclésiale. Les chrétiens d'origine musulmane sont obligés de pratiquer leur foi dans le plus grand secret pour des raisons de sécurité. Si on les soupçonne de s'être convertis, cela peut avoir de très graves conséquences. Ils peuvent être l'objet de violence de la part de leur famille et des autorités.

En général, les chrétiens étrangers sont libres de se réunir dans les quelques églises autorisées du pays. Ceux qui ont essayé de mener des activités missionnaires ont été emprisonnés ou expulsés.

Informations sur la minorité chrétienne

Le nombre de chrétiens d'origine musulmane est estimé entre 500 et 1000. Il y a quelques milliers d'expatriés chrétiens (qui sont pour la plupart Occidentaux, originaires sur sud-est asiatique ou Arabes) et des réfugiés (essentiellement Ethiopiens).

Les croyants yéménites courent en permanence le risque d'être emprisonnés sans procès. Lorsqu'ils sont arrêtés, ils sont menacés pour qu'ils reviennent à l'islam et s'ils refusent, ils encourent la peine capitale.

A Aden, il y a 4 églises officielles (3 catholiques et 1 anglicane) pour les quelques milliers d'expatriés chrétiens (qui sont pour la plupart Occidentaux, originaires du sud-est asiatique ou Arabes) et pour les réfugiés (essentiellement Ethiopiens). Toutefois, aucune église n'est autorisée dans la partie nord du pays.

Des célébrations catholiques, protestantes et également spécifiques aux réfugiés éthiopiens, ont lieu toutes les semaines dans différentes villes du pays (dans une église, une synagogue ou une maison ou école privée).

__________

Pour plus d'information concernant la persécution au Yémen, visitez le site Portes Ouvertes