Index Mondial de Persécution (Page 15 / 43)
Ouzbékistan
Dans ce pays le gouvernement surveille étroitement ses citoyens et restreint la liberté religieuse.
Contexte
Aucune activité religieuse en dehors des institutions contrôlées et gérées par l'État n'est autorisée. Les protestants sont souvent considérés comme « extrémistes » parce qu'ils pratiquent leur religion en dehors des structures de l'État.
Afin de mieux les contrôler, le gouvernement surveille les mouvements religieux et leur impose de fortes amendes, il n'hésite pas à recourir à une pression extrême pendant les interrogatoires, voire au viol.
Sources de persécution
La principale source de persécution dans le pays est la paranoïa dictatoriale. C'est l'État qui dirige en grande partie cette persécution. Le régime fait tout ce qu'il juge utile à son maintien au pouvoir. Des rafles dans les églises, la confiscation de littérature chrétienne, y compris des bibles, et de fortes amendes pour les chrétiens sont fréquentes et seraient même en augmentation. Cette pression va s'accentuer car les dirigeants se préparent à une transition, étant donné l'âge du président. Les protestants sont perçus comme des éléments déstabilisants dans la société. Il faut donc les contrôler et, si nécessaire, les éradiquer.
Autre source de persécution : la corruption. Elle sévit à tous les niveaux de l'administration et du gouvernement. Tout le monde souffre de cette corruption, mais quiconque la dénonce ouvertement ou s'y oppose, comme les chrétiens, sera inquiété.
Les chrétiens d'origine musulmane font face à d'autres défis. Ils subissent des pressions de leur famille, de leur voisinage et de leur communauté si leur conversion est découverte. Ces chrétiens nouvellement convertis apportent la honte sur leur famille et leur village (mahallas), car ils abandonnent la religion traditionnelle pour s'attacher à une foi étrangère perçue comme russe (orthodoxe) ou occidentale (protestante). Depuis que le régime a installé des collaborateurs dans les mahallas pour surveiller ce qui s'y passe, la pression est élevée.
Les églises risquent en permanence d'être fouillées. Leurs réunions peuvent être interrompues ou annulées et la littérature chrétienne confisquée. Les chrétiens sont harcelés, arrêtés et détenus pour « activité religieuse illégale » ou parfois pour « extrémisme », ce qui inclut l'organisation de réunions de prière privées ou la possession de « littérature religieuse illégale ». C'est évidemment à l'État de définir l'illégalité d'une réunion ou d'un livre. Ces termes sont souvent utilisés de façon arbitraire. Un exemple de cette situation est Tohar Haydarov, membre d'une église baptiste non déclarée, qui a été condamné à 10 ans de prison en mars 2010 sur de fausses allégations de fabrication de drogue.
L'importation officielle de la Bible ou de littérature chrétienne pour des organisations déclarées comme la Société biblique est limitée. Les églises doivent se déclarer, mais l'administration n'a accordé aucune autorisation ces dernières années. Beaucoup d'églises ne sont plus déclarées pour ne pas attirer l'attention du pouvoir et ont parfois perdu leur bâtiment. Les églises orthodoxes commencent également à connaître des problèmes.
Les chrétiens reçoivent de lourdes amendes pour avoir organisé des réunions ou pour possession de littérature chrétienne. De ce fait, il n'est pas surprenant que les églises coopèrent peu entre elles. Il est impossible de former une alliance ou un conseil d'églises. De plus, il est très compliqué d'organiser de grandes rencontres ou des formations. Organiser un culte en langue ouzbèke ou chanter des cantiques est interdit et déclenchera non seulement une réaction de l'État, mais aussi du mahalla.
Informations sur la minorité chrétienne
Avant que l'Ouzbékistan ne devienne indépendant en 1991, le nombre de chrétiens ouzbeks était minime. L'Église russe devait fonctionner en secret.
Au début des années 1990, des Ouzbèkes sont devenus chrétiens. Petit à petit, une église ouzbèke s'est formée en célébrant et en partageant l'Évangile à sa manière. La musique, la poésie, les histoires et d'autres aspects de la culture ouzbèke sont utilisés dans les réunions et dans l'évangélisation.
Comme il est quasiment impossible d'obtenir une déclaration officielle du gouvernement, la majorité des groupes protestants doit agir clandestinement. Les chrétiens reçoivent des amendes, des menaces, sont battus, emprisonnés, perdent leur travail... Leurs livres sont confisqués par les autorités locales qui souvent s'opposent à la présence de l'Église ouzbèke.
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Pour plus d'information concernant la persécution à Ouzbékistan, visitez le site Portes Ouvertes