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Une étude de Portes Ouvertes

Iran : face à l'impossible pardon

Gilbert vous aviez 17 ans lorsque votre Père a été assassiné. Comment avez-vous vécu cela, ce départ précipité ?

J'avais 17 ans quand mon père est mort. Mon plus jeune frère avait 10 ans, mon plus grand frère avait 20 ans et ma sœur avait 23 ans. Bien sûr, ce fut un choc pour nous. Mon père parlait beaucoup des martyrs. Et il nous disait : « je crois que Dieu m'a appelé à être martyr !» Il nous répétait toujours : « soyez forts et soyez prêts pour cela ». Ma maman n'était pas d'accord. Elle disait que Dieu ne permettrait pas que cela arrive. J'étais donc à la fois préparé à la persécution et à la fois, je ne l' étais pas. Quand mon père a été assassiné, cela a été un choc pour moi. On a été capable de gérer ces blessures grâces aux prières et à l'aide de l'Eglise. Par exemple, certains membres de l'église ont écrit un petit mot qu'ils ont signé en disant : « Nous nous tenons à vos côtés » (…)

Pouvez-vous nous donner des nouvelles de votre famille ? Comment votre famille a-t-elle été reconstruite après ce drame ?

On était très uni dans la famille. On partageait nos peines. Pendant la première année, chaque jour, il y en avait un qui pleurait.

On priait les uns pour les autres, on s'aidait les uns les autres. Chaque jour, on passait une demie heure en prière en famille.

La douleur était si forte que sans la prière, nous n'aurions pas pu tenir. Cela nous a pris du temps mais on a tous pu se reconstruire.

Je crois que la chose qui nous a le plus aidé, chacun de nous, c'est de savoir que Dieu est bon. On n'a jamais douté de son amour.

Même si on avait beaucoup de questions, on savait que Dieu contrôlait la situation et  qu'Il ferait sortir du bien de cette situation.

L'Eglise en Iran parlait tout le temps de la persécution et cela faisait partie de notre vie (…)

Justement, vous parlez de guérison, aujourd'hui vous avez pardonné à vos agresseurs ? Pouvez-vous revenir sur ce chemin de guérison ?

Nous savions que c'était le commandement du Seigneur de pardonner. C'est pour cela que nous n'avions pas d'autre choix.

Même si personnellement, je n'avais pas envie de pardonner.  Je savais que ne pas pardonner c'est comme boire

un poison soi-même et penser que c'est l'autre qui va mourir (…)

J'ai toujours pensé que le pardon était difficile. Mais quand mon Père a été martyr, je me suis rendue compte

que le pardon était impossible. Sans l'aide du Saint-Esprit, c'était impossible de pardonner (…)

Quel est le verset qui vous soutient ?

Un verset m'a beaucoup aidé, Romain 8 verset 18 : « J'estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir

qui sera révélée pour nous.» Ce verset m'a aidé à regarder en avant vers le ciel et cela m'a donné du réconfort.

Photo de Portes Ouvertes
Pasteur
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