Révolution dans les missions mondiales (Page 17 / 31)

Un e-book de K. P. Yohannan

Les bonnes œuvres et l'Évangile

Satan a tissé une toile d'artifices et de mensonges pour déstabiliser les missions chrétiennes.

Il a inventé tout un système de demi-vérités attrayantes afin de confondre l'Église et s'assurer que des millions de personnes se retrouvent en enfer sans avoir reçu l'Évangile. Voici quelques-unes de ses inventions les plus communes :

Mensonge numéro un : Comment peut-on prêcher l'Évangile à un homme qui a le ventre vide?

Son estomac n'a rien à voir avec sa rébellion contre le Dieu saint. Selon la Bible, le riche américain vivant sur la 5e Avenue à New York et le pauvre mendiant qui vit dans les rues de Mumbai (Bombay) sont tous deux rebelles au Dieu tout-puissant. Ce mensonge a fait en sorte qu'au cours des cent dernières années, on a investi la majeure partie des fonds missionnaires dans des programmes sociaux. Je ne dis pas que nous ne devons pas prendre soin des gens pauvres et démunis. Le point que je veux souligner est que nous avons perdu de vue notre mission première, qui est de prêcher l'Évangile.

Mensonge numéro deux : Les programmes sociaux qui ne font que pourvoir aux besoins matériels des gens, sont des œuvres missionnaires tout aussi efficaces que la proclamation de l'Évangile.

Luc nous raconte l'histoire pitoyable de l'homme riche et du pauvre Lazare (Luc 16.19-25). En quoi les biens de l'homme riche lui ont-ils été utiles? Son argent n'a pas pu le sortir de l'enfer. Ses richesses ne lui ont été d'aucun réconfort. L'homme riche a tout perdu, y compris son âme. Et qu'est-il advenu de Lazare? Il n'avait aucun bien qu'il puisse perdre, mais il avait préparé son âme. Quelle était la chose la plus importante pour ces hommes durant leur vie sur terre? Était-ce de prendre soin du « temple corporel » ou de l'âme immortelle?

25 Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il se détruisait ou se perdait lui-même ?

C'est un crime contre l'humanité perdue que d'aller faire, au nom de Christ et des missions, des œuvres humanitaires en négligeant d'appeler les gens à se repentir, à cesser d'adorer leurs idoles et à suivre Christ de tout leur cœur.

Mensonge numéro trois : Ils n'écouteront pas l'Évangile si nous ne leur offrons pas autre chose d'abord.

Je me suis assis dans les rues de Mumbai avec des mendiants, des hommes qui n'en avaient plus pour très longtemps à vivre. En partageant l'Évangile avec ces hommes, je leur ai dit que je n'avais aucun bien à leur donner, mais que j'étais venu leur offrir la vie éternelle. Je leur ai dit que Jésus les aimait, qu'Il était mort sur la croix pour eux, et qu'il y avait « plusieurs demeures dans la maison de mon Père » (Jean 14.2) et qu'ils pouvaient aller dans ce lieu où ils n'auraient plus jamais faim ou soif. Je leur ai dit que le Seigneur Jésus essuierait toutes larmes de leurs yeux, qu'ils ne seraient plus jamais endettés, et qu'il n'y aurait plus ni deuil, ni cri, ni douleur (Apocalypse 7.16; 21.4).

Quelle joie d'en voir quelques-uns ouvrir leur cœur après avoir entendu parler du pardon des péchés qu'ils pouvaient avoir en Jésus! C'est ce que la Bible enseigne :

17 Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ.

Échanger un bol de riz contre la Parole de Dieu ne sauvera jamais une âme et changera rarement l'attitude de cœur d'un homme. Nous ne réussirons même pas à ébranler ne serait-ce qu'un petit peu le royaume des ténèbres avant que nous élevions Christ avec toute l'autorité, la puissance et la révélation qui sont mises à notre disposition dans la Bible.

Il y a peu de pays où l'échec de l'humanisme chrétien est plus évident qu'en Thaïlande. Dans ce pays, même après 150 ans de compassion sociale extraordinaire, les chrétiens ne totalisent qu'un maigre deux pour cent de la population.

Les missionnaires ont contribué davantage à la modernisation de ce pays que tout autre organisme. La Thaïlande leur est redevable pour son taux élevé d'alphabétisation, sa première imprimerie, sa première université, son premier hôpital et son premier médecin, en plus de presque tous les autres bénéfices reliés à l'éducation et à la science. Dans tous les domaines, y compris le commerce et la diplomatie, les missionnaires chrétiens ont accordé la priorité aux besoins de leur pays d'accueil et l'ont aidé à entrer dans le vingtième siècle. Pendant ce temps, des millions de gens sont entrés dans l'éternité sans le Seigneur. Ils étaient plus instruits, mieux gouvernés et en meilleure santé, mais ils sont morts sans Christ et sont en route pour l'enfer.

Où est l'erreur? Ces missionnaires n'étaient-ils pas suffisamment dévoués? Leur doctrine était-elle en contradiction avec l'Écriture? Peut-être qu'ils ne croyaient pas à l'enfer éternel ou au ciel éternel. Était-ce qu'ils manquaient de formation biblique ou qu'ils ne sortaient pas pour prêcher aux perdus? Avaient-ils décidé de s'occuper de soulager la souffrance humaine au lieu de sauver des âmes? Aujourd'hui, je sais qu'il y avait probablement un mélange de chacun de ces éléments.

Pendant que je cherchais des réponses à mes questions, j'ai rencontré, en Asie, des frères qui apportaient l'Évangile dans des régions où aucun de ces autres missionnaires n'était encore allé. Ces hommes pauvres et souvent peu instruits n'avaient pas de biens matériels à offrir aux gens à qui ils prêchaient : aucune formation agricole, pas de soins médicaux ni de programmes scolaires. Malgré cela, des centaines d'âmes ont été sauvées et, en quelques années, ils ont fondé de nombreuses églises. Que faisaient ces frères pour obtenir de tels résultats, là où d'autres qui avaient tant à offrir avaient échoué?

La réponse se trouve dans notre compréhension de la raison d'être d'une mission. Il n'y a rien de mal dans les œuvres charitables, mais il ne faut pas les confondre avec l'acte de prêcher l'Évangile. Une banque alimentaire peut sauver un homme qui meurt de faim. Les soins médicaux peuvent prolonger la vie et combattre la maladie. Les projets domiciliaires peuvent rendre cette vie temporaire plus confortable. Mais seule la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ peut sauver une âme d'une vie de péché et d'une éternité en enfer!

L'évidence de l'emprise que satan a sur ce monde se voit dans les yeux tristes d'un enfant affamé ou la vie gaspillée d'un toxicomane. Satan est le pire ennemi de l'humanité, et il fera tout en son pouvoir pour tuer et détruire les gens. Toutefois, essayer de remporter la victoire contre ce terrible ennemi avec des armes charnelles serait aussi inutile que lancer des pierres contre un char d'assaut.

Après que le commerce ait été établi avec les habitants des Îles Fidji, un marchand athée et sceptique était venu pour y faire des affaires. Pendant qu'il s'entretenait avec le chef fidjien, il a remarqué que l'homme avait une bible et d'autres objets religieux dans sa maison. Alors, il dit au chef : « Quel dommage que vous ayez écouté les sottises des missionnaires! » Le chef lui a répondu : « Vous voyez cette grosse pierre blanche, là-bas? Il y a quelques années, nous fracassions la tête de nos victimes contre cette pierre pour avoir leur cerveau. Vous voyez ce four, là-bas? C'est le four dans lequel, il a quelques années, nous faisions cuire leur corps avant d'en faire un festin. Si nous n'avions pas écouté les soi-disant sottises que nous ont racontées les missionnaires, je vous assure qu'à l'heure qu'il est votre tête aurait été écrasée contre la pierre et votre corps serait en train de cuire dans ce four. »

On ne sait pas ce que le marchand a répliqué à cette remarque concernant l'importance de l'Évangile de Christ.

À partir du moment où Dieu change le cœur et l'esprit d'une personne, le physique change aussi. Si vous voulez satisfaire aux besoins des pauvres de ce monde, la meilleure chose à faire est de commencer par leur annoncer la Bonne Nouvelle. Elle a été plus utile pour réconforter les opprimés, les affamés et les gens dans le besoin que tous les programmes sociaux jamais imaginés par les humanistes séculiers.

Ces paroles, que Jésus a prononcées, devraient hanter notre esprit :

15 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte; et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que vous.
A. W. Tozer l'a bien dit dans son livre Of God and Man : « Répandre une forme de christianisme stérile et dégénéré aux peuples païens ne signifie pas que nous avons accompli la mission que Christ nous a confiée, ni que nous sommes déchargés de notre responsabilité envers ces gens. »

Peu de temps avant que les communistes s'emparent du pouvoir en Chine, un de leurs officiers avait fait cette déclaration au missionnaire John Meadows : « Vous, les missionnaires êtes en Chine depuis plus de cent ans et vous n'avez pas encore gagné les Chinois à votre cause. Vous regrettez le fait que des millions de personnes n'ont jamais entendu le nom de votre Dieu et ne savent rien de votre christianisme. Mais nous, les communistes, sommes en Chine depuis dix ans et il n'existe pas un seul Chinois qui n'a pas entendu le nom de Staline, ou autre chose en rapport avec le communisme… Nous avons répandu notre doctrine à travers toute la Chine. »

Puis, l'officier a continué en disant : « Je vais vous dire pourquoi vous avez échoué, là où nous avons réussi. Vous avez tenté d'attirer l'attention des masses en bâtissant des églises, des missions, des hôpitaux, des écoles et tout le reste, tandis que nous, les communistes, avons imprimé notre message et l'avons distribué dans tout le pays. Un jour, nous vous chasserons de la Chine, et nous le ferons avec des documents écrits. »

Aujourd'hui, cela va de soi que John Meadows n'est plus en Chine. Les communistes ont tenu parole; ils ont pris le contrôle et ont chassé les missionnaires. En effet, ce que les missionnaires n'ont pas réussi à faire en cent ans, les communistes y sont parvenus en dix. Un dirigeant chrétien a dit que si l'Église avait mis autant d'efforts à prêcher l'Évangile qu'elle en a consacré aux hôpitaux, aux orphelinats, aux écoles et aux maisons de repos (bien que ces choses soient utiles), le Rideau de Bambou n'aurait jamais existé.

La tragédie qu'a vécue la Chine se répète aujourd'hui dans d'autres nations. Lorsque nous permettons qu'une mission s'occupe uniquement des besoins physiques de l'homme sans se soucier de l'équilibre spirituel, nous participons à un programme qui est destiné à l'échec.

Néanmoins, cela ne veut pas dire que nous ne devons pas prendre part aux œuvres de compassion qui viennent en aide aux gens nécessiteux et souffrants de notre entourage. Au chapitre suivant, je vais approfondir le sujet de notre responsabilité envers toutes ces personnes de notre génération qui sont dans le besoin.

Photo de K. P. Yohannan
Pasteur
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