Révolution dans les missions mondiales (Page 24 / 31)
Le devoir fondamental de l'Église
De toute évidence, Dieu agit avec puissance parmi les croyants d'Asie. Nous vivons les derniers et merveilleux jours de l'histoire chrétienne.
Il est temps maintenant que les membres de la famille de Dieu, à l'exemple de l'Église du Nouveau Testament, s'unissent et partagent entre eux, que les Églises fortunées soient généreuses envers les Églises pauvres.
Le corps de Christ en Asie s'attend à ce que les chrétiens d'ailleurs dans le monde, tendent la main en ce temps de moisson et le soutiennent avec l'abondance matérielle que Dieu leur a donnée. Avec l'amour et le soutien financier des croyants du monde entier, nous pourrons aider les évangélistes natifs et leur famille à avancer et achever la tâche de l'évangélisation mondiale durant ce siècle.
Lorsque je m'adresse à une foule en Amérique du Nord, en Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande ou en Corée, c'est au nom de mes frères asiatiques que je parle. Dieu m'a appelé à être le serviteur des frères dans le besoin qui ne peuvent parler pour eux-mêmes.
En attendant de prononcer mon discours, j'observe la congrégation et très souvent je prie pour des missionnaires en particulier. Ma prière ressemble habituellement à ceci : « Seigneur Jésus, je m'apprête à parler au nom de Thomas John et de P. T. Steven. Aide-moi à les représenter fidèlement. Puissions-nous combler leurs besoins ce soir. »
Bien entendu, je nomme chaque fois des missionnaires différents, mais je crois que la volonté de Dieu ne sera pas accomplie au cours de cette génération, à moins que mes auditeurs et d'autres comme eux ne répondent aux cris des perdus. Chacun d'entre nous doit suivre le Seigneur là où il l'a appelé à servir : les évangélistes aborigènes dans leur pays et les donateurs dans le leur. Quelques-uns obéissent en allant dans les champs missionnaires, d'autres en soutenant ces derniers financièrement. Même si vous ne pouvez pas aller en Asie, vous pouvez réaliser la grande mission en aidant à envoyer des frères asiatiques sur le terrain.
Voilà une réalité parmi d'autres que les chrétiens d'Occident ne semblent plus comprendre. La plupart de nos Églises ne prêchent et n'enseignent plus rien sur les missions. Nous apercevons partout le triste résultat de ce fait. Bon nombre de croyants ne savent plus ce qu'est un missionnaire, ce qu'il fait ou ce qu'est le devoir de l'Église par rapport à la grande mission.
La baisse d'intérêt pour les missions est un signe évident que l'Église a abandonné son premier amour. Rien n'est plus révélateur de la déchéance morale de l'Occident, que des chrétiens qui n'ont plus la passion de Christ pour le monde perdu.
Plus je vieillis, plus je comprends la véritable raison pour laquelle des millions de personnes vont en enfer sans avoir entendu l'Évangile. En fait, le problème ce n'est pas vraiment les missions. Comme je l'ai dit précédemment, le problème en est un d'ordre théologique, de mauvaise compréhension et d'incrédulité. De nombreuses Églises se sont tellement éloignées de l'enseignement biblique que les chrétiens ne comprennent pas pourquoi le Seigneur nous a laissés sur cette terre.
Chacun de nous a été appelé pour une raison bien particulière. Il y a quelques années, alors que j'étais en Inde du Nord, un jeune garçon de huit ans m'observait un jour pendant que je m'installais pour ma méditation matinale. J'ai commencé à lui parler de Jésus et lui ai posé plusieurs questions.
« Que fais-tu? »
« Je vais à l'école », a répondu le garçon.
« Pourquoi vas-tu à l'école? »
« Pour étudier », m'a-t-il répondu.
« Pourquoi est-ce que tu étudies? »
« Pour être intelligent. »
« Pourquoi veux-tu devenir intelligent? »
« Je pourrai avoir un bon travail. »
« Pourquoi veux-tu avoir un bon travail? »
« Pour gagner beaucoup d'argent. »
« Pourquoi veux-tu faire beaucoup d'argent? »
« Pour acheter de la nourriture. »
« Pourquoi veux-tu acheter de la nourriture? »
« Pour me nourrir. »
« Pourquoi veux-tu te nourrir? »
« Pour survivre. »
« Pourquoi vis-tu? »
Puis, le garçon a réfléchi un instant, s'est gratté la tête, m'a regardé dans les yeux et a dit : « Monsieur, pourquoi est-ce que je suis en vie? » Il s'est arrêté un moment pour réfléchir encore, et a répondu lui-même à sa question : « Pour mourir! »
Cette question est valable pour nous tous : Pourquoi sommes-nous en vie?
Quel est le but de votre vie ici sur terre en tant que disciple de Jésus-Christ? Est-ce d'accumuler des richesses? La notoriété? La popularité? Est-ce de satisfaire aux désirs de votre chair et votre esprit, espérant aller au ciel après avoir persévéré jusqu'à la fin?
Non. Le but de la vie d'un croyant doit être d'obéir à Jésus quand il dit :
Si vous ne vous souciez que de votre vie, votre emploi, vos vêtements et ceux de vos enfants, d'avoir un corps en santé, une bonne éducation, un emploi passionnant et un mariage réussi, alors vous n'êtes pas différent des perdus qui vivent au Bhoutan, au Myanmar et en Inde.
Depuis quelques mois, j'ai beaucoup repensé à ces sept années durant lesquelles j'allais évangéliser de village en village, et je réalise que cette expérience a certainement été la plus instructive de toute ma vie. Avec les autres membres de l'équipe, nous marchions sur les traces de Jésus, l'incarnant et le représentant aux foules qui n'avaient jamais entendu l'Évangile.
Quand Jésus était sur la terre, Il n'avait d'autre objectif que de faire la volonté de son Père. Le seul but d'un chrétien devrait être d'accomplir la volonté de Dieu. Jésus ne vit plus sur la terre. Nous sommes son corps, il est notre tête, ce qui veut dire que notre bouche est celle de Jésus. Nos mains sont ses mains; nos yeux sont ses yeux; notre espoir est son espoir. Ma femme et mes enfants appartiennent à Jésus. Mon argent, mes talents, mon éducation appartiennent tous à Jésus.
Quelle est donc la volonté du Seigneur? Que devons-nous faire de tout ce qu'il nous a donné dans ce monde? Il nous dit :
Tous les chrétiens devraient connaître la réponse à trois questions fondamentales concernant les missions, afin d'être capables d'accomplir l'appel du Seigneur, qui veut que nous atteignions les gens perdus pour lui.
Question numéro 1- Quel est le devoir fondamental de l'Église?
Chacun des quatre évangiles (Matthieu, Marc, Luc et Jean) nous présente un mandat de la part de notre Seigneur Jésus, qui est la mission de l'Église, que nous appelons la grande mission.
La grande mission nous dévoile la vraie raison pour laquelle Dieu nous a laissés dans ce monde, c'est-à-dire l'activité principale de l'Église en attendant que Jésus, le Roi des rois, revienne pour nous prendre avec lui. Il veut que nous allions en tous lieux proclamer l'amour de Dieu à un monde perdu. Nous devons aller en son autorité et avec son pouvoir prêcher l'Évangile, faire des disciples, baptiser les gens et leur enseigner à obéir à tous les commandements de Christ. Pour ce faire, il ne suffit pas uniquement de distribuer des dépliants, d'organiser des réunions de rue et de faire preuve de compassion envers les malades et les affamés. Le Seigneur désire que nous continuions de lui servir d'agents pour racheter et transformer la vie des gens. Faire des disciples, selon la définition de Jésus, est évidemment un processus à long terme qui comprend aussi l'implantation d'églises locales.
Il faut également remarquer que toutes références à la grande mission sont accompagnées de promesses de puissance divine. L'expansion globale de l'Église est évidemment une tâche réservée à des gens bien spéciaux, ayant une relation si intime avec Dieu qu'ils peuvent reconnaître et exercer son autorité.
Question numéro 2 - Qui sont les missionnaires?
Un missionnaire est toute personne envoyée par le Seigneur pour apporter un témoignage chrétien dans un endroit où il n'y en a jamais eu. Selon la tradition, un missionnaire quitte habituellement sa culture pour une autre, afin d'apporter l'Évangile à des personnes qui se distinguent de son groupe ethnique, soit dans la langue, la nationalité, la race ou la tribu. Pour une raison ou une autre, beaucoup en sont venus à croire qu'un missionnaire n'est qu'une personne qui quitte l'Occident pour aller en Asie, en Afrique ou d'autres terres étrangères. Il n'en est rien. Un ancien Brahmane hindou qui franchit la ligne subtile des castes en Inde pour œuvrer auprès des gens des castes inférieures devrait être reconnu comme missionnaire au même titre que celui qui part de Détroit pour aller à Calcutta. Les chrétiens de l'Ouest doivent abandonner l'idée non biblique qu'ils ne doivent soutenir que les missionnaires « blancs » d'Amérique. Aujourd'hui, il est essentiel que nous soutenions les missionnaires indiens qui vont du sud au nord de l'Inde, les philippins qui vont d'une île à une autre, et les coréens qui vont en Chine. À moins que nous ne cessions de pratiquer le racisme sous-entendu dans la définition d'un missionnaire, nous n'atteindrons jamais le monde pour Christ. Les gouvernements peuvent fermer la porte de leur ville aux missionnaires occidentaux, ils ne peuvent les fermer contre leur propre peuple. Le Seigneur appelle actuellement une armée de missionnaires nationaux, mais ils ne peuvent se mettre à l'œuvre à moins que les nord-américains continuent de soutenir l'œuvre comme ils le faisaient à l'époque où les occidentaux étaient acceptés dans ces régions.
Question numéro 3 : Où sont les champs de mission?
Une des plus grandes erreurs que nous commettons, est de définir les champs missionnaires en terme d'États nationaux. Ce ne sont là que des barrières gouvernementales établies le long des lignes arbitraires en temps de guerre ou des frontières naturelles telles que des chaînes de montagnes et des rivières. Une définition plus biblique se conforme aux groupes linguistiques et tribaux. En conséquence, un champ missionnaire est un groupe culturel qui n'a aucun groupe de disciples établi. Les arabes de la ville de New York, par exemple, ou la tribu indienne des Hopis à Dallas, aux États-Unis, sont des gens qui ne connaissent pas l'Évangile. Au-delà de 10 000 groupes isolés de ce genre dans le monde représentent le véritable champ de missions de notre temps.
Ces gens seront atteints uniquement si une personne d'une culture différente de la leur accepte de sacrifier le confort de sa communauté pour aller leur présenter l'Évangile de Christ. Et pour arriver à faire cela, cette personne a besoin de l'aide financière et des prières des croyants de son Église. Le mouvement des missionnaires natifs de l'Asie, à cause de sa proximité des autres peuples du monde qui ne connaissent pas l'Évangile, est mieux placé pour envoyer des évangélistes. Mais ils ne réussissent pas toujours à recueillir les fonds nécessaires auprès des populations indigentes de leur région. C'est là que les chrétiens occidentaux peuvent leur venir en aide, en partageant leur richesse avec les serviteurs de Dieu en Asie.
George Verwer, dirigeant de mission, croit que les chrétiens en Amérique du Nord ne font que jouer aux soldats. Mais il croit également, tout comme moi, qu'il y a en Amérique, et ailleurs dans le monde occidental, des individus et des groupes qui désirent réveiller le « géant endormi » pour soutenir les missionnaires nécessaires à l'évangélisation de l'Asie. Nous ne devrions pas nous reposer tant que la tâche ne sera pas terminée.
Vous ne serez peut-être jamais appelé à aller vers les peuples isolés de l'Asie, mais en vous sacrifiant chez vous, vous pouvez faire en sorte que des millions d'asiatiques entendent l'Évangile.
Aujourd'hui, je lance un appel aux chrétiens et leur demande d'abandonner leur christianisme stagnant, de prendre les armes spirituelles et de se mettre en marche contre l'ennemi. Nous devons commencer à tenir compte des versets qui disent :
Ces lignes ont-elles été écrites seulement pour les missionnaires natifs sur la ligne de front, qui sont lapidés, battus et privés de nourriture pour leur foi? Ou ont-elles été écrites uniquement pour les croyants nord-américains qui profitent du confort dans leurs églises, leurs conférences et leurs concerts? Bien sûr que non. Ces versets s'appliquent autant aux chrétiens de Bangkok, Boston et Bombay. Verwer dit :
Certains livres et magazines missionnaires donnent l'impression que l'évangélisation mondiale n'est qu'une question de temps. Une étude plus approfondie du phénomène démontre que, dans les régions densément peuplées, l'évangélisation régresse au lieu d'avancer.
À la lumière de ces faits, nos tactiques sont tout simplement absurdes. Approximativement 80 % de nos efforts, souvent trop faibles, pour Christ, ne sont encore dirigés que vers 20 % de la population mondiale. Littéralement, des centaines de millions de dollars sont investis dans toutes sortes de projets chrétiens chez nous, en particulier dans les immeubles, alors qu'une maigre contribution se rend dans les régions éloignées. Un grand nombre de croyants seulement partiellement engagés à servir Dieu croient qu'en donnant quelques centaines de dollars, ils ont fait leur part. Pendant très longtemps, nous nous sommes comparés à notre voisin, et nous avons oublié les normes établies par des hommes comme Paul ou Jésus Lui-même.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les anglais se sont montrés capables de sacrifices étonnants, tout comme l'ont fait plusieurs autres nations. Ils ont vécu de maigres rations. Ils ont démonté leurs balustrades et les ont envoyées aux fabriques d'armement. Mais aujourd'hui, alors que nous vivons une véritable guerre spirituelle à travers le monde, plusieurs chrétiens vivent comme des soldats en temps de paix. Prenez l'exemple de l'exhortation que Paul fait à Timothée : « Souffre avec moi, comme un bon soldat de Jésus-Christ. Il n'est pas de soldat qui s'embarrasse des affaires de la vie, s'il veut plaire à celui qui l'a enrôlé » (2 Timothée 2.3-4).
Nous semblons avoir un concept étrange du service chrétien. Nous achetons des livres, voyageons des kilomètres pour entendre parler des bénédictions de Dieu, payons des sommes exorbitantes pour entendre un groupe chanter les chants chrétiens les plus récents, mais nous oublions que nous sommes des soldats.
Jour après jour, je persiste à essayer de faire passer mon message : des missionnaires natifs affamés et souffrants, attendent d'aller présenter l'Évangile au village voisin. Mais ils ont besoin de vos prières et de votre soutien financier. C'est un jour nouveau dans les missions, et il faut que les chrétiens de l'Occident coopèrent avec ceux du monde oriental.