Gagneurs d'âmes (Page 22 / 28)
Missions à toutes les races
La vision missionnaire des premiers chrétiens se perdit au moyen âge et ne fut redécouverte que quelque quatorze siècles plus tard. Les premiers croyants vivaient avec la passion de prêcher l'évangile à toute la création, dans le monde entier, afin de préparer le retour de Jésus-Christ.
Dans les actes des Apôtres sont préservés de précieux comptesrendus des ministères de Pierre, Philippe, Étienne, Barnabas, Silas, Marc, et surtout de Paul, premier apôtre aux non-juifs. (Rom.11:13; 1Tim.2:7; 2Tim.1:11)
Documents extra-bibliques
D'autres documents sur les exploits de la foi et les voyages des premiers apôtres et des croyants nous sont fournis pas plusieurs textes historiques tels que, au quatrième siècle, l'Histoire Ecclésiastique par l'évêque Eusèbe de Césarée. Il y rend compte de missions faites par Barthélémy en Parthe (Iran actuel), en Éthiopie, en Mésopotamie, en Lycaonie (la Turquie actuelle) et en Arménie.
Dans son histoire, cet évêque rend compte de l'évangélisation faite par Thomas en Parthe (aussi appelé Khorassan, région commune à la Russie du sud, au nord de l'Afghanistan et au nord-est de l'Iran), et comment il fit tout le chemin jusqu'en Inde du Sud où il est reconnu comme le fondateur de l'église des chrétiens Syriens de Malabar.
Selon des récits de l'église primitive, André a poussé ses activités missionnaires vers le nord, autour de la mer Noire, dans des nations actuellement appelées Bulgarie, Roumanie, Moldavie, Ukraine, Russie du Sud, Géorgie et jusqu'à la côte sud de la Turquie.
D'anciens récits sur Philippe nous parlent de son ministère d'évangélisation dans la région eurasienne au nord de la mer Noire et à l'est de la mer d'Oural, zone autrefois habitée par les scythes, un peuple renommé pour ses prouesses guerrières qui avait émigré du nord de l'Iran.
Le peu d'informations et les récits qui nous sont parvenus quant à Matthieu nous donnent des aperçus de ses missions en Éthiopie et vers l'est à travers la Perse (Iran).
On dit que Simon le zélote a porté l'évangile en Égypte puis qu'il a rejoint Thaddée pour répandre l'évangile dans toute la Perse (Iran).
Ce ne sont que quelques bribes des récits légendaires préservés sur quelques-uns des douze apôtres. Bien que fragmentaires, ces passages indiquent la probabilité de milliers d'histoires non écrites sur les efforts héroïques des premiers chrétiens pour propager l'évangile dans toutes les directions, et à toutes les races.
L'appel spécial de Paul
L'apôtre Paul a investi sa vie pour aller dans les pays non juifs de l'empire Romain, pour proclamer l'évangile et constituer ses nouveaux convertis, tant juifs que grecs (non juifs), en communautés de croyants.
Lors de la conversion de Paul, Dieu parla à Ananias à son sujet :
C'est pourquoi Paul écrivit : Je me dois aux Grecs et aux barbares, aux savants et aux ignorants.
Ainsi, pendant que cet apôtre pour les non juifs proclamait Christ dans tout l'empire Romain, d'autres croyants poussaient plus avant au-delà de ces frontières. Des milliers d'exploits pour Christ ne seront jamais connus, car ces vaillants messagers ont donné leurs vies pour atteindre les peuples de nations païennes avec l'évangile.
Opposition juive
Presque partout dans ses héroïques voyages missionnaires, Paul était constamment harcelé par certains juifs légalistes, mécontents parce que ce pharisien érudit formé par Gamaliel,
D'autres Juifs, qui avaient accepté Christ comme leur Messie, mais qui restaient attachés aux discriminations rabbiniques contre les autres nations, s'opposaient aussi à Paul. Chaque fois qu'ils entendaient dire qu'il avait gagné des non juifs à Christ, même dans des villes lointaines, ils s'empressaient d'envoyer des messagers pour le harceler, et provoquaient souvent de terribles persécutions.
Le commandement de Christ d'enseigner les bénédictions rédemptrices de Dieu à tous les peuples de toutes races, aux hommes et aux femmes, désavouait l'enseignement sacré des rabbins. Pour les Juifs, c'était jeter des perles aux pourceaux.
Néanmoins Paul établissait de nouvelles normes pour les disciples de Jésus. Beaucoup d'entre eux pouvaient se rappeler comment le Seigneur avait eu compassion d'hommes et de femmes de toutes les races.
L'inclusion – marque distinctive du christianisme
Cet apôtre des non-juifs a fermement établi l'inclusion de tout être humain comme la marque distinctive du christianisme du Nouveau Testament. Paul insista que nous sommes tous enfants de Dieu par la foi en Jésus-Christ… Il n'y a plus ni homme ni femme ; [que] nous sommes tous un en Jésus-Christ.
Cette passion d'annoncer le salut de Dieu à toutes les races inspira ces premiers chrétiens à aller partout prêcher la Parole,
Ces premiers leaders étaient déterminés à porter le message de Christ jusqu'aux extrémités de la terre.
De fidèles historiens de l'église s'entendent pour dire que ces premiers chrétiens qui s'étaient dispersés
D'autres sources et récits légendaires rapportent qu'ils ont répandu l'évangile de Christ jusque dans le nord et l'ouest de l'europe, pénétrant de nombreux peuples et royaumes des régions que nous connaissons maintenant sous les noms de Grande-Bretagne et Scandinavie.
Asservis par la théocratie
Mais qu'arriva-t-il ensuite ? La hiérarchie ecclésiastique vint à dominer le christianisme et réussit à effacer l'idée d'atteindre les nations païennes. Les croyants furent finalement asservis par la théocratie.
À mesure que les dogmes de l'église remplacèrent la foi personnelle en Christ, le salut de Dieu se réduisit à un statut conféré par l'autorité ecclésiastique. Le gouvernement et l'église fusionnèrent pour devenir une seule et même entité. S'inscrire comme membre du christianisme officiel (par le baptême) devint un critère important pour bénéficier d'une citoyenneté respectée.
L'idée de gagner des inconvertis se perdit parce que la société s'était déjà identifiée à l'église, devenue l'autorité qui légitimait les naissances, l'éducation, les mariages, l'emploi, les activités sociales, la mort, les obsèques et la destinée des âmes. Pour l'église officielle, les peuples des nations inférieures étaient, ni plus ni moins, des esclaves potentiels et la passion de les atteindre avec l'évangile s'éteignit.
Des missions politiques
Porter l'évangile vers d'autres nations, comme Christ l'avait ordonné, devint un outil politique de la théocratie. Avec l'objectif stratégique d'établir ou d'améliorer les liaisons politiques au profit de l'état, des pontifes qui prétendaient être des représentants de Christ, envoyèrent des émissaires vers des terres étrangères.
Il y eut la mission d'Ulphila chez les goths en 342, celle de St. Patrick en Irlande en 432, et de Colomban à Iona (Petites Hébrides) en 563, celles de Boniface en Allemagne en 716, de Cyrille et Méthode aux slaves en 862, des missions en Russie en 988 et, plus tard, dans les Amériques, la mission de Xavier en Inde en 1552 et au Japon en 1549, et elle de Ricci et Ruggieri en Chine en 1582. Mais, au départ, lorsque de telles missions furent entreprises, elles ne furent soutenues par la hiérarchie ecclésiastique que dans le but de favoriser le commerce et de fortifier l'influence politique de l'église officielle.
Le rêve renouvelé, les régions au-delà
Mais, à mesure que la Réforme inspirée par Luther mettait fin au long siège spirituel du Moyen Âge, les chrétiens, qui n'étaient plus soumis aux édits d'une religion médiévale, se remirent à rêver de porter aux régions au-delà le message de Christ, de vérité et de salut.
Les premiers missionnaires moraves de Saxe (Allemagne de l'Est près de Dresde) partirent à l'étranger en 1732 pour enseigner l'évangile parmi les esclaves noirs aux Antilles, et établirent vite des missions au Groenland, au Surinam, en Afrique du Sud, à Alger et parmi les Indiens d'Amérique du Nord.
Vers la fin des années 1700, Dieu suscita William Carey, qui comme l'apôtre Paul, brûlait de la passion de partager l'évangile avec les nations païennes, car il soutenait que tous les peuples, de toute ethnie et de toute couleur, avaient la même valeur spirituelle aux yeux de Dieu ; tous étaient créés par lui et méritaient de connaître son amour.
Redécouverte des missions
Il n'y avait aucun agenda politique soutenu par l'église derrière le souci de Carey pour ces peuples païens. Il proposait simplement que l'église aille porter l'évangile aux nations avec lesquelles les gouvernements avaient déjà établi des relations commerciales. Le trafic des marchands d'esclaves portait sur des centaines de milliers d'êtres humains. Carey croyant que tous possédaient une âme et avaient de la valeur pour Dieu ; que les chrétiens devaient leur donner l'évangile et les conduire à la foi en Christ. Son célèbre pamphlet intitulé Étude sur l'obligation des Chrétiens à user de moyens pour la conversion des païens, suscita une nouvelle façon de penser dans l'église
Cordonnier en Angleterre, William Carey rêvait d'idées nouvelles. Il envisageait d'établir des services médicaux et d'éducations dans ces pays.
Il traduisit toute la Bible en bengali, oriya, marathi, hindi, assamais et sanscrit, et des portions de l'Écriture en vingt-neuf autres langues. Il révisa et prépara des grammaires de sept langues et des dictionnaires en bengali, sanscrit et marathi, tout en publiant deux ouvrages importants sur l'horticulture.
Carey soutenait que ces démarches, jointes aux services médicaux, pourraient, tout en contribuant à l'avancement de la société, ouvrir la voie à l'enseignement de l'évangile. De telles activités furent connues sous le nom de missions.
Nouvelles sociétés, nouvelles organisations
L'église chrétienne se saisit des nouvelles idées de Carey sur les missions et s'empressa d'instituer des conseils d'églises et des associations missionnaires pour répandre le message de Christ dans le monde entier.
En 1810, la Commission Américaine pour les Missions à l'Étranger vit le jour.
En 1816, Adoniram Judson et son épouse, Ann Hasseltine, partirent en Birmanie où ils traduisirent la Bible en birman et composèrent tout un dictionnaire birman qui continue de faire autorité. Ils fondèrent une église, établirent des écoles et formèrent des prédicateurs nationaux, alliant la traduction et l'œuvre littéraire à l'évangélisation.
En 1840, David Livingstone s'embarqua pour l'Afrique comme missionnaire et explorateur. Il s'était rendu compte que les convertis africains étaient tout à fait capables de partager leur foi, sans passer par l'intermédiaire des blancs. Il disait que c'était là propager l'évangile au moyen d'agents autochtones.
En 1866, Hudson Taylor créa la Mission Intérieure Chinoise. La vision missionnaire, perdue au Moyen Âge avait enfin repris le devant dans l'église de Jésus-Christ. Les chrétiens réalisaient de nouveau la valeur des êtres humains, sans tenir compte de la couleur de leur peau, de leurs origines ethniques, de leur sexe ou de leur nationalité.
Des organisations chrétiennes commencèrent à former des conseils de missions et à soutenir des hommes et des femmes, envoyés comme missionnaires dans des pays non chrétiens. Des écoles bibliques et des centres de formation furent inaugurés. Des dizaines de milliers d'hommes et de femmes consacrèrent leurs vies à partager Christ dans des territoires païens, où de nombreux millions de gens crurent l'évangile et devinrent à leur tour enseignants, prédicateurs et pasteurs.
Certaines des plus grosses organisations chrétiennes et des plus grandes églises du monde se sont développées dans des pays autrefois considérés par le monde des blancs comme des champs de missions. (Le chapitre 15 donne des informations sur les Nouveaux Missionnaires du Monde qui déferlent par milliers, des pays émergents.)
L'Église, un seul corps
Aujourd'hui l'église de Jésus-Christ forme UN SEUL CORPS.
JUSQU'À CES DERNIÈRES années, cette spectaculaire renaissance des missions aux pays païens, bien que réussie, n'a pas inclus le facteur des signes et des miracles qui avait distingué les croyants au temps des premiers apôtres. Nous allons maintenant mettre en relief la redécouverte de cette vérité essentielle qui était si nécessaire au premier siècle pour témoigner de Christ.