Dossier pour nouveaux convertis (Page 14 / 28)
Le pardon et la restauration
Que devons nous faire si un frère nous offense ? C'est une question à laquelle nous devons tous répondre. Que devons-nous faire lorsque nous n'offensons pas les autres mais que nous sommes offensés ? En lisant les passages ci-dessus de la Parole du Seigneur, nous verrons que nous devons non seulement pardonner à un frère qui nous a offensés, mais aussi le restaurer. Considérons tout d'abord la question du pardon.
I. PARDONNER À SON FRÈRE
A. Le pardon est exigé
Dans Matthieu 18.21-22, nous lisons :
Dans Luc 17.3-4, nous lisons :
Les versets de Matthieu disent que nous devons pardonner à un frère sept fois soixante-dix fois, et non sept fois seulement. Les versets de Luc disent que nous devons pardonner à un frère qui pèche contre nous sept fois dans une journée, qui se repent et revient à nous sept fois, en disant : « Je me repens. » Que la repentance soit sincère ou non, nous devons lui pardonner, à partir du moment où il se repent. La sincérité de sa repentance n'est pas de notre responsabilité. Nous devons lui pardonner.
Sept fois n'est pas trop, mais sept fois dans une même journée n'est pas si rare. Supposons que la même personne vous fasse la même chose sept fois dans la même journée, et qu'elle vous dise sept fois qu'elle a péché. Croiriez-vous encore que sa confession est sincère ? Je crains que vous pensiez qu'elle ne confessait que des lèvres. C'est pourquoi Luc 17.5 continue : « Les apôtres dirent au Seigneur : Augmente notre foi. » Ils trouvaient que cela leur posait problème. Il leur était impensable qu'un frère puisse offenser quelqu'un sept fois dans une seule journée, puis revenir vers la personne et se repentir sept fois. Ils ne pouvaient pas le croire, c'est pourquoi ils ont dit : « Seigneur augmente notre foi. » Mais les enfants de Dieu doivent pardonner même lorsqu'ils sont amenés à le faire sept fois par jour. Lorsqu'un frère pèche contre vous, vous ne devez pas lui en vouloir.
B. La mesure de Dieu
Dans Matthieu 18.23-27, le Seigneur continue avec une parabole :
Le serviteur devait dix mille talents, ce qui représentait une somme considérable. Il n'avait pas les moyens de restituer, car « il n'avait pas les moyens de payer ». Nous ne pouvons jamais repayer tout ce que nous devons à Dieu. C'est bien plus que ce que peuvent nous devoir les hommes. Dès qu'un enfant de Dieu a une estimation juste de sa dette envers Dieu, il remettra généreusement sa dette à son frère. Lorsque nous oublions l'immensité de la grâce que nous avons reçue de Dieu, nous devenons impitoyables envers les autres. Si nous voyons la grandeur de notre dette envers Dieu, nous verrons la petitesse de celle des autres envers nous.
Le serviteur n'avait pas les moyens de repayer, et le maître a ordonné « qu'il soit vendu, lui, sa femme, ses enfants, et tout ce qu'il avait, et que la dette soit acquittée ». En fait, même s'il avait vendu tout ce qu'il avait, il n'aurait pas pu tout repayer. « Le serviteur, se jetant à terre, se prosterna devant lui, et dit : Seigneur, aie patience envers moi, et je te paierai tout. »
Il est difficile à l'homme de comprendre ce qu'est la grâce et ce qu'est l'évangile. L'homme pense souvent qu'il ne peut pas repayer aujourd'hui, mais qu'un jour, il pourra repayer. Aujourd'hui, il n'en est pas capable, mais un jour, il le pourra. Cependant, dans ces versets, nous voyons un serviteur qui, même s'il vendait tout ce qu'il avait, n'aurait pas de quoi acquitter sa dette. Il dit : « Aie patience envers moi, et je te paierai tout. » Son intention était bonne. Il ne cherchait pas à éviter sa dette, il demandait simplement à son maître de lui accorder un peu de temps. Il avait l'intention de tout repayer. Une telle pensée ne peut venir que de celui qui n'a aucune connaissance de la grâce.
« Ému de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et lui remit la dette. » C'est cela l'évangile. L'évangile, ce n'est pas Dieu qui travaille pour vous selon vos propres conceptions. Vous direz peut-être : « Seigneur, aie patience envers moi, et je Te repayerai tout », mais le Seigneur ne répond pas : « Paie ce que tu as, et repaie le reste plus tard. » Le Seigneur vous a remis votre dette tout entière. Les prières et les requêtes de l'homme sont sans mesure avec la grâce du Seigneur. Le Seigneur travaille pour nous et répond à nos prières selon ce qu'Il possède. Le maître du serviteur l'a laissé aller et lui a remis la dette. Telle est la grâce de Dieu ; telle est Sa mesure. Si quelqu'un demande la grâce de Dieu, il obtient la grâce, même si sa compréhension de la grâce est très limitée. Il nous faut être au clair sur ce principe : le Seigneur aime répandre Sa grâce sur les hommes. Tant que nous désirons Sa grâce, Il la déversera sur nous. Ce qu'Il craint, c'est que nous ne Lui demandions pas. Dès qu'un homme a une petite lueur d'espoir et ouvre la bouche pour dire : « Seigneur, aie pitié de moi », le Seigneur déverse sur lui Sa grâce. De plus, le Seigneur donne cette grâce pour Sa propre satisfaction. Nous pensons peut-être qu'un dollar suffirait, mais Lui nous donnera dix millions de dollars, et non pas seulement un dollar. Il agit pour Sa propre satisfaction. Ses actes sont en accord avec Sa personne. Nous nous contenterions d'un dollar, mais Dieu ne peut pas donner à quelqu'un une somme si minime. Soit Il ne donne rien du tout, soit Il donne selon Sa propre mesure.
Il faut comprendre que le salut est réalisé dans l'homme selon la mesure de Dieu. Le salut ne se déroule pas selon la pensée de l'homme. Il est réalisé en accord avec la pensée et le plan de Dieu.
Le criminel sur la croix supplia le Seigneur, disant :
Le salut de l'homme se fait selon la volonté de Dieu, et non selon la volonté du pécheur. Le salut ne s'opère pas selon la compréhension limitée du pécheur de ce que Dieu peut faire pour lui. Le salut, c'est ce que Dieu fait pour les pécheurs selon Sa propre pensée. Le Seigneur n'a pas attendu d'être dans Son royaume pour se souvenir du criminel. Il promit au criminel qu'il serait avec Lui au paradis le jour même.
Le publicain pria dans le temple et se frappa la poitrine, disant : « Ô Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. » Tout ce qu'il demanda à Dieu, c'était que Dieu soit apaisé envers lui. Mais Dieu ne lui répondit pas à la mesure de sa requête. Le Seigneur Jésus dit :
Autrement dit, ce pécheur s'en alla justifié. C'est là bien plus que le pécheur n'avait demandé. Pour le pécheur, il n'était pas question de justification ; il demandait seulement la pitié. Mais Dieu dit qu'il était justifié, c'est-à-dire que Dieu ne le considérait plus comme un pécheur, mais comme un homme justifié. Non seulement ses péchés étaient pardonnés, mais il était également justifié devant Dieu. Cela nous montre que Dieu ne réalise pas Son salut selon la pensée de l'homme, mais selon Sa propre pensée.
Il en est de même du retour du fils prodigue:
Quand il était loin de chez lui et qu'il n'avait pas encore vu son père, il était prêt à retourner chez lui pour travailler comme serviteur. Mais lorsqu'il arriva chez lui, son père ne lui demanda pas d'être serviteur. Il demanda à ses serviteurs d'amener sa plus belle tunique et de l'en revêtir. Il lui mit une bague au doigt et des sandales aux pieds et fit tuer le veau gras. Ils mangèrent et s'égayèrent parce que le fils qui était mort était revenu à la vie ; il était perdu, mais il avait été retrouvé. Par ces versets, nous voyons à nouveau que Dieu ne réalise pas Son salut selon la pensée du pécheur, mais selon Sa propre pensée.
Marc 2 parle de quatre hommes qui amenèrent un paralytique devant le Seigneur Jésus. Comme ils ne pouvaient pas l'amener jusqu'au Seigneur, à cause de la foule, ils enlevèrent le toit de la maison où se trouvait le Seigneur et ils descendirent le lit sur lequel le paralytique était couché, dans l'espoir que le Seigneur Jésus le fasse se lever et marcher. Mais le Seigneur dit :
Le Seigneur Jésus l'a non seulement guéri, mais lui a aussi pardonné ses péchés. Cela nous montre également que Dieu travaille à Sa propre satisfaction. Tout ce que nous avons à faire, c'est d'aller à Dieu et de Lui demander. Que vous ayez demandé suffisamment ou non importe peu. Dieu travaille à Sa propre satisfaction. Par conséquent, nous ne devons pas considérer le salut de notre propre point de vue, mais de celui de Dieu.
C. Ce que Dieu attend
Il y a une chose que Dieu attend de nous : celui qui veut recevoir la grâce doit d'abord apprendre à dispenser la grâce. Celui qui reçoit la grâce doit d'abord apprendre à partager la grâce. Si un homme reçoit la grâce, Dieu attend de lui qu'Il partage cette grâce avec les autres.
Matthieu 18.28-29 dit :
Le Seigneur nous montre ici que nous lui devons dix mille talents, alors que les autres ne nous doivent que cent deniers. Quand nous disons au Seigneur : « Aie patience envers moi, et je te paierai », non seulement Il nous laisse aller, mais en plus, Il nous remet notre dette. Notre compagnon, notre frère, nous doit au maximum cent deniers. Quand il dit : « Aie patience envers moi et je te paierai », il a la même requête et le même espoir que nous. Comment pouvons-nous ne pas être patients envers lui ? Mais le serviteur:
Le Seigneur a raconté cette parabole pour montrer à quel point ceux qui ne pardonnaient pas aux autres étaient déraisonnables. Si vous ne pardonnez pas à votre frère, vous êtes le serviteur même dont il est question dans ces versets. En lisant cette parabole, nous sommes remplis d'indignation envers ce serviteur. Le maître lui avait remis sa dette de dix mille talents, mais il ne voulut pas pardonner à son compagnon sa dette de cent deniers. Il jeta son compagnon en prison jusqu'à ce que celui-ci ait payé ce qu'il devait. Il agissait selon sa propre norme de justice ! Un croyant devrait se traiter personnellement selon la justice et se comporter avec les autres selon la grâce. Votre frère vous doit peut-être quelque chose, et le Seigneur sait bien qu'il vous le doit. Mais Il sait aussi que si un croyant ne pardonne pas à son frère, il n'agit pas avec les autres selon la grâce. Un tel homme manque de grâce aux yeux de Dieu.
Nous lisons dans les versets 31-33 :
Le Seigneur attend de nous que nous agissions envers les autres comme Il a agi envers nous. Il ne nous a pas jugés selon la justice. De la même manière, Il attend de nous que nous ne jugions pas les autres selon la justice. Le Seigneur nous a pardonné nos dettes selon la miséricorde, et Il attend de nous que nous pardonnions nous aussi les dettes des autres selon la miséricorde. Le Seigneur veut que nous mesurions les autres avec la même mesure qu'Il emploie envers nous. Le Seigneur dispense la grâce envers nous selon une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde. Il veut que nous fassions de même envers les autres, selon une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde. Le Seigneur veut que nous agissions envers notre frère comme Il agit envers nous.
Ce qu'il y a de plus laid aux yeux de Dieu, c'est qu'un homme pardonné refuse de pardonner aux autres. Il n'y a rien de plus laid que de refuser de pardonner alors qu'on nous a pardonné, ou d'être impitoyables alors que nous avons reçu miséricorde. Nous ne devons pas recevoir la grâce d'une part, et refuser de la partager, de l'autre. Nous devons nous rendre compte devant le Seigneur que nous devons traiter les autres de la même manière que le Seigneur nous a traités. Il est très laid de recevoir la grâce tout en refusant de la partager. Il est honteux d'être pardonné et pourtant de refuser de pardonner aux autres. Dieu condamne l'homme surendetté qui exige un paiement d'un autre homme surendetté. Il ne trouve aucun plaisir dans ceux qui se souviennent des faiblesses des autres, alors qu'eux-mêmes ont été faibles.
Le maître demanda à l'esclave : « Ne devais-tu pas aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j'ai eu pitié de toi ? » Dieu veut que nous usions de miséricorde envers les autres et que nous leur pardonnions. Un homme qui a expérimenté la grâce et à qui Dieu a pardonné doit apprendre à pardonner les dettes des autres. Il doit apprendre à pardonner aux autres, à avoir pitié d'eux et à être miséricordieux envers eux. Nous devons lever les yeux vers Dieu et dire : « Seigneur, Tu as remis ma dette de dix mille talents. Je veux pardonner à ceux qui m'ont offensé aujourd'hui. Je veux aussi pardonner à ceux qui m'offenseront à l'avenir. Tu as pardonné mes grands péchés. Je veux aussi apprendre à être comme Toi dans une moindre mesure en pardonnant aux autres. »
D. La discipline de Dieu
Le verset 34 continue :
Voilà un homme qui est tombé sous la discipline de Dieu. Dieu le livre aux bourreaux jusqu'à ce qu'il paye tout ce qu'il doit.
Le verset 35 dit :
C'est là une affaire très sérieuse. Nous espérons que personne ne tombera dans la main de Dieu. Nous devons pardonner à notre frère de tout notre coeur, comme Dieu nous a pardonné de tout Son coeur. Nous espérons que tous les frères et soeurs apprendront à pardonner toutes les offenses. N'essayez pas de vous souvenir des péchés de votre frère. Nous ne devons pas demander à notre frère de nous repayer. Les enfants de Dieu doivent être comme Dieu à cet égard. Dieu nous traite généreusement, Il attend de nous que nous traitions nos frères de la même manière.
II. RESTAURER LES FRÈRES
Il ne suffit pas de pardonner à notre frère. Cela ne prend en compte que l'aspect négatif. Il nous faut encore le restaurer. C'est ce dont il est question dans Matthieu:
A. Le dire à la personne
Matthieu 18.15 dit :
Des offenses se produisent sans arrêt parmi les enfants de Dieu. Si un frère vous offense, que devez-vous faire ? Le Seigneur dit : « Va, et reprends-le entre toi et lui seul. » Si un frère vous offense, la première chose à faire n'est pas de le dire aux autres. Ne le dites pas aux frères et soeurs ni aux anciens de l'Église. Ce n'est pas là ce que le Seigneur vous demande de faire. Si un frère vous offense, la première chose que vous devez faire, c'est d'aller lui en parler.
Lorsqu'un frère offensé par un autre frère publie la chose haut et fort, cela entraîne souvent des problèmes. Il en parle continuellement jusqu'à ce que l'Église tout entière le sache. Cependant, le frère qui l'aurait offensé n'est toujours pas au courant de l'offense. Ce genre de bavardage est caractéristique d'une personne faible ; seule une personne faible est trop timide pour parler directement avec la personne qui a commis l'offense. Elle n'osera parler de l'affaire que derrière son dos ; elle n'osera pas en parler face-à-face. C'est un péché que de parler dans le dos des autres et de faire courir un commérage. Nous n'avons pas à traiter de la faute de notre frère, mais le Seigneur ne veut pas que nous en parlions d'abord avec les autres. Le premier qui doit être au courant, c'est celui qui est directement concerné et non les autres. Si nous apprenons bien cette leçon fondamentale, l'Église évitera bien des problèmes.
Comment devons-nous en parler aux autres ? Devons-nous leur écrire une lettre ? Ce n'est pas cela que le Seigneur nous a demandé de faire. Le Seigneur ne nous a pas dit de régler la chose par écrit, mais plutôt d'aller voir notre frère pour lui parler face-à-face. Cependant, tout comme il ne faut pas en parler dans le dos de l'autre, il ne faut pas non plus en parler devant beaucoup de personnes. L'affaire doit être réglée « entre toi et lui seul ». Beaucoup d'enfants de Dieu ne respectent pas ce principe. Ils publient ce genre d'affaires en présence de beaucoup de personnes. Mais le Seigneur nous dit de ne parler que lorsque les personnes concernées sont seules. Autrement dit, les péchés individuels doivent être réglés par les individus seuls ; aucune tierce personne ne doit s'en mêler.
Nous devons apprendre cette leçon devant Dieu, ne jamais rien dire dans le dos du frère qui nous a offensés, et ne jamais lui parler devant beaucoup de personnes. Nous n'avons pas besoin de parler d'autres choses ni de soulever d'autres sujets. Il nous suffit de montrer la faute. Pour cela, nous avons besoin de la grâce de Dieu. C'est une leçon que les enfants de Dieu doivent apprendre.
Certains frères et soeurs trouveront peut-être cela trop difficile. Il est vrai que c'est assez difficile, mais celui qui veut marcher selon la Parole de Dieu ne doit pas craindre les difficultés. Si vous estimez que l'offense de votre frère est insignifiante, vous trouverez peut-être qu'il n'est pas nécessaire de lui parler. Si tel est le cas, il est aussi inutile d'en parler aux autres. Si vous estimez que l'affaire est insignifiante, simple, triviale, et qu'elle ne mérite guère qu'on s'y arrête, vous ne devez pas non plus en parler aux autres. Il ne faut pas penser que lui n'a pas besoin d'être informé mais que les autres doivent l'être. Si vous voulez en parler, parlez-en à lui seul. S'il n'y a pas besoin d'en parler, gardez le silence. Il ne faut pas que les autres soient au courant de quoi que ce soit, aussi longtemps que le frère qui a commis l'offense n'en sait rien.
B. La motivation pour en parler
La deuxième moitié du verset 15 nous dit : « S'il vous écoute vous avez gagné votre frère. » Voilà ce qui doit vous motiver. Vous ne devez pas parler à votre frère dans le but de recevoir quelque dédommagement. Il n'y a qu'une seule motivation pour en parler : « S'il vous écoute, vous avez gagné votre frère. »
Par conséquent, la question n'est pas de savoir quel dommage vous avez subi. Si votre frère vous a offensé, et que l'affaire n'est pas mise au clair, il ne pourra pas communier avec Dieu ; il y aura des obstacles dans sa communion et dans sa prière. C'est pourquoi vous devez le reprendre. Il ne s'agit pas de faire connaître vos blessures. Si vous vous sentez simplement blessé, si l'affaire ne vous pose pas de problème et si vous pensez que vous pourrez la surmonter, vous n'avez pas besoin d'en parler à votre frère ni à qui que ce soit d'autre. Vous êtes le seul à pouvoir estimer si l'affaire est vraiment sérieuse ou non. C'est vous qui avez la responsabilité de décider d'en parler ou non. Cette responsabilité appartient à celui qui voit le plus clair dans l'affaire. Il y a beaucoup de choses qu'on peut laisser passer, mais il y a aussi beaucoup de choses qu'il faut régler. Si certaines offenses risquent de faire trébucher votre frère, vous devez lui montrer sa faute pendant que vous êtes seuls tous les deux. Vous devez traiter attentivement tout ce qui a besoin d'être réglé. Vous pourriez peut-être laisser passer la chose, mais ce serait peut-être au détriment de l'autre. Il a commis une offense devant Dieu, et Dieu ne lui a pas encore pardonné. Si un frère a commis une erreur qui risque de mettre en danger sa relation avec Dieu, ce n'est pas une mince affaire et vous devez aller lui en parler clairement. Vous devez trouver une occasion où vous êtes seul avec lui, et lui dire : « Frère, tu as eu tort de m'offenser de cette manière. Ton offense va détruire ton avenir devant Dieu. Tu te créeras des obstacles et tu subiras des pertes devant Dieu. » S'il vous écoute, vous avez « gagné votre frère ». C'est ainsi que vous pouvez restaurer votre frère.
Aujourd'hui, beaucoup d'enfants de Dieu n'obéissent pas à ces enseignements précis des Écritures. Certains parlent sans cesse des torts des autres et les diffusent continuellement. Certains n'en parlent pas aux autres, mais ne pardonnent jamais, et gardent toujours des rancoeurs dans leur coeur. Certains pardonnent mais ne cherchent pas à restaurer. Mais ce n'est pas ainsi que le Seigneur nous demande d'agir. Il ne faut pas parler des fautes des autres ; il ne faut pas se taire tout en gardant des rancoeurs ; et il ne faut pas non plus pardonner sans exhorter.
Le Seigneur n'a pas dit qu'il nous suffisait de pardonner au frère qui nous a offensés. Le Seigneur nous a aussi montré que celui qui a été offensé avait la responsabilité de restaurer l'offenseur. Puisque ce n'est pas une mince affaire que d'offenser quelqu'un, nous avons la responsabilité d'en parler à la personne qui nous a offensés, pour son propre bien. Nous devons trouver un moyen de restaurer notre frère et de le regagner. Lorsque nous lui parlons, nous devons avoir une bonne attitude et des motivations pures. Le but doit être de restaurer notre frère. Si notre intention est de le gagner, nous saurons comment lui montrer sa faute. Si notre intention n'est pas de le restaurer, cela ne pourra qu'aggraver la relation. Le but de l'exhortation n'est pas de demander un dédommagement, ni de justifier sa façon de voir ; le seul but est de restaurer notre frère.
C. L'attitude à avoir lorsque nous parlons aux autres
Si nos motivations sont pures, nous saurons faire les choses pas à pas. Premièrement, nous devons avoir le bon esprit. Ensuite, nous devons veiller aux mots que nous utilisons, à la manière dont nous les prononçons, à notre attitude et au ton sur lequel nous parlons. Notre but est de le restaurer, non pas simplement de l'informer de sa faute.
Si nous cherchons simplement à le reprendre, nous pourrons avoir raison de le reprendre et la force des mots employés peut-être tout à fait justifiée, mais notre attitude, notre ton et notre expression faciale peuvent nous empêcher d'atteindre notre but, qui est de le gagner.
Il est facile de dire de bonnes choses sur un frère ; il est facile de dire des gentillesses sur quelqu'un. Il est aussi très facile de se mettre en colère contre quelqu'un. Il nous suffit de donner libre cours à nos émotions, et nous nous mettrons en colère. Mais seuls ceux qui sont pleins de grâce sont capables de mettre en évidence les fautes de quelqu'un tout en cherchant à le restaurer et à le gagner. Il faut s'oublier complètement pour être humble, doux, sans fierté et prêt à aider ceux qui sont en faute. Avant tout, il faut commencer par avoir raison soi-même.
Il faut réaliser que le Seigneur permet à un frère de vous offenser parce qu'Il vous a fait une faveur et qu'Il vous a choisi. Il vous a donné une grande responsabilité. Vous êtes l'instrument que Dieu a choisi et Dieu se sert de vous pour restaurer votre frère.
Si un frère vous offense un peu et que vous lui pardonniez, l'affaire est réglée ; il n'y a pas besoin de faire davantage. Mais si un frère vous offense à tel point que cela devient un véritable problème, vous ne pouvez pas fermer les yeux et dire qu'il n'y a pas de problème. Le problème existe, et vous ne pouvez pas l'ignorer. Si le problème n'est pas résolu, ce sera un fardeau pour l'Église. L'Église est souvent affaiblie à cause de ces fardeaux. La vie du Corps est desséchée par ces fardeaux, et le travail des ministres est gâché par de tels fardeaux. Devant Dieu, nous devons apprendre à régler chacun de ces problèmes lorsqu'ils se manifestent. Si quelqu'un nous offense, nous ne devons pas fermer les yeux et essayer de l'ignorer. Nous devons traiter cela avec rigueur. Cependant, notre esprit, notre attitude, nos paroles, notre expression faciale et notre ton doivent être corrects. C'est la seule façon de gagner notre frère.
D. En parler aux autres
Le verset 16 dit :
Si vous allez vers lui seul, que vous lui parliez avec des motivations pures, dans une bonne attitude et avec des mots doux, et qu'il ne vous écoute pas, vous devez en parler à d'autres personnes. Cependant, vous ne devez en parler aux autres qu'à partir du moment où il a refusé vos paroles. Il ne faut pas en parler aux autres trop librement.
Si un problème s'élève entre deux enfants de Dieu, et qu'ils aillent tous les deux vers le Seigneur pour le régler, il sera facilement résolu. Mais supposons que l'un des deux ne veille pas à sa bouche et qu'une troisième personne soit informée. Le problème sera beaucoup plus compliqué et plus difficile à résoudre. Si une plaie n'est pas contaminée, elle guérira assez facilement. Mais si des impuretés entrent dans la plaie, non seulement la douleur est accrue, mais la plaie devient plus difficile à guérir. Informer une tierce personne du problème c'est comme faire entrer des impuretés dans une plaie. Tout problème entre les frères et les soeurs doit être réglé directement par les personnes concernées. Nous ne devons parler du problème aux autres qu'à partir du moment où l'une des parties concernées refuse la réprimande. Notre but en informant les autres n'est pas de multiplier le commérage, mais d'inviter d'autres personnes à exhorter, à aider et à communier ensemble.
Les « une ou deux personnes » supplémentaires doivent être des personnes ayant de l'expérience dans le Seigneur et un bon discernement spirituel. Vous devez leur présenter la situation et leur demander leur avis. Elles devront juger si l'offenseur est fautif ou non. Les plus matures doivent prier et considérer l'affaire devant le Seigneur, puis juger selon leur discernement spirituel. Si elles sentent que l'offenseur est en faute, elles doivent aller vers ce frère et lui dire : « Vous avez tort dans cette affaire. En agissant ainsi, vous vous coupez du Seigneur. Vous devez vous repentir et vous confesser. »
« Afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. » Les « deux ou trois » ne doivent pas parler trop librement. N'invitez jamais des gens trop bavards pour régler ce genre de problèmes. Ceux qui parlent beaucoup ne sont jamais très persuasifs ; invitez plutôt ceux qui sont fidèles, honnêtes, spirituels, et qui ont de l'expérience devant le Seigneur. Ainsi, toute l'affaire se réglera sur la déclaration de deux ou de trois témoins.
E. Enfin, le dire à l'Église
Le verset 17 dit :
Si nous ne pouvons pas régler le problème par nous-mêmes, nous devons amener une ou deux autres personnes pour nous aider à le régler. Si l'autre personne refuse encore de les écouter, nous devons le dire à l'Église. En parler à l'Église ne signifie pas que nous publions l'affaire au moment où l'Église tout entière est assemblée. Cela signifie qu'on doit en parler aux anciens qui sont responsables dans l'Église. Si la conscience de l'Église trouve aussi que ce frère a tort, il a certainement tort. Si l'offenseur est un frère qui marche devant Dieu, il devra mettre de côté ses propres opinions, et accepter le témoignage de deux ou de trois. S'il n'accepte pas le témoignage de deux ou de trois, il devrait au moins accepter le verdict de l'Église. L'avis et le jugement unanimes de l'Église reflètent le coeur du Seigneur. Le frère doit se rendre compte qu'il n'est pas bon d'ignorer l'Église. Il doit être humble et ne pas s'en tenir à ses propres sentiments. Il devrait plutôt accepter le sentiment de l'Église.
Que faire s'il refuse encore ? Le verset 17 continue : « S'il refuse d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain. » C'est là une parole grave. Autrement dit, s'il refuse d'écouter l'Église, tous les frères et soeurs de l'Église ne devraient plus communiquer avec lui. Puisqu'il ne veut pas régler son problème, l'Église doit le considérer comme un païen et un publicain, et ne devrait pas avoir de communion avec lui. Quoiqu'il ne soit pas excommunié, tous les frères et soeurs doivent le considérer comme un païen et un publicain, et personne ne devrait prêter attention à lui. S'il parle, personne ne doit l'écouter. S'il vient rompre le pain, tous doivent l'ignorer. S'il prie, personne ne devrait dire « amen ». S'il veut venir, il peut venir. S'il veut partir, il peut partir. Mais tous doivent le considérer comme un étranger. Si les enfants de Dieu s'accordent pour adopter une telle attitude, il sera facile de restaurer un frère. Le but, en traitant avec lui de cette façon, c'est de le restaurer.
Le verset 18, qui dit :
est en rapport avec les versets précédents. Le Seigneur dans le ciel reconnaît ce que fait l'Église sur la terre. Si l'Église trouve qu'une personne qui refuse de l'écouter a tort, l'Église le considérera comme un païen et un publicain, et le Seigneur dans le ciel reconnaîtra la même chose.
Les versets 19 et 20 sont aussi fondés sur la partie précédente.
Pourquoi dans le verset précédent est-il dit : « Afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins » ? On voit ici que le principe des deux ou trois est le principe de l'Église. Si deux ou trois agissent en unité sur une certaine question, et si ces deux ou trois considèrent cette question devant Dieu d'un commun accord, Dieu tiendra compte de la décision. Matthieu 18.18-20 s'applique en particulier aux problèmes entre frères. Lorsqu'une question est amenée devant deux ou trois personnes, puis devant l'Église tout entière, le Père dans le ciel tiendra compte d'une telle décision.
Nous voudrions soulever ici un point au passage. Comment l'Église prend-elle des décisions importantes ? Dans Actes 15, nous voyons que lorsque les frères se réunissent, tous les frères et soeurs peuvent parler et débattre. Même ceux qui sont en faveur de la loi peuvent se lever et dire ce qu'ils pensent, bien que leur opinion soit totalement erronée. Autrement dit, la même occasion de parler est offerte à tous. Mais tous les frères ne peuvent pas diriger les affaires. Tous les frères peuvent exprimer devant le Seigneur ce qu'ils pensent. Après que les anciens les ont écoutés, ils doivent exprimer ce qu'ils ressentent devant Dieu, et prononcer un jugement final sur l'affaire. Les frères responsables auront peut-être le même sentiment devant le Seigneur. Ce sentiment est le sentiment de l'Église ; c'est aussi la conscience de l'Église. Après qu'ils ont parlé, tous doivent se soumettre et les suivre en totale unité. Telle est la voie de l'Église. L'Église n'empêche ni n'interdit à personne de parler. Mais personne ne doit parler de manière irréfléchie. Quand vient le moment d'une décision, les anciens doivent parler sous la direction du Saint-Esprit, et tous les frères et soeurs doivent écouter les anciens. Si l'autorité du Saint-Esprit est respectée dans l'Église, de telles questions peuvent se régler facilement. Si le Saint-Esprit n'a pas d'autorité dans l'Église, et s'il y a beaucoup d'opinions de la chair, le Saint-Esprit ne pourra rien diriger du tout. Nous devons apprendre à nous soumettre à l'autorité du Saint-Esprit et à écouter l'Église.
Que Dieu use de grâce envers nous ! Puissions-nous être comme notre Maître qui est si plein de grâce ! Si un frère nous offense, nous devons lui pardonner de tout notre coeur. De plus, nous devons porter la responsabilité de le restaurer selon la Parole du Seigneur. Puisse le Seigneur nous amener à vivre une telle vie dans l'Église !