Vers la Sainteté (Page 1 / 22)

Une étude de Samuel Logan Brengle

La sainteté: En quoi consiste-t-elle? (Chapitre 1)

« Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! N'entreront  pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux ». (Matthieu 7:21)

« Ce que Dieu veut, c'est votre sanctification . . . Car Dieu ne nous a pas appelés à l'impureté, mais à la sanctification » (1 Thes. 4:3,7) et « Recherchez . . . la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (Héb. 12:14). C'est pourquoi: «. . . soyez saints . . . !» (1 Pi. 1:15). Dieu attend de Son peuple qu'il soit saint. Tel est l'enseignement que découvrira sans peine dans la Bible quiconque la lit avec sincérité, "n'altérant point la parole de Dieu". Nous devons être saints afin d'être heureux et utiles ici-bas, et d'entrer ensuite dans le Royaume des Cieux. Une fois convaincu de la volonté de Dieu et des affirmations de Sa Parole à cet égard, l'homme sincère se demandera ensuite: « Mais qu'est-ce que la sainteté? Quand en ferai-je l'expérience, et de quelle manière? » Les réponses à ces questions varient à l'infini. Cependant, pour quiconque cherche honnêtement la vérité, la Bible est simple et claire sur chacun de ces points. Elle définit la sainteté comme étant la délivrance parfaite du péché. « Le sang de Jésus son Fils nous purifie de TOUT péché » (1 Jn. 1: 7). Il n'en reste plus une parcelle, car le vieil homme est crucifié, « afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché; car celui qui est mort est libre du péché » (Rom. 6:6-7).

Nous devons désormais nous regarder « comme morts au péché et comme vivants pour Dieu, en Jésus-Christ » (Rom. 6:11). La Bible nous dit aussi que sainteté signifie "amour parfait" (1 Jn. 4:18), bannissant du coeur, par sa nature même, toute haine, toute animosité contraire à l'amour, de même que doit disparaître toute l'huile contenue dans une coupe qu'on veut remplir d'eau. Ainsi, la sainteté est un état dans lequel ne subsistent ni colère, ni malice, ni blasphème, ni hypocrisie, ni envie, ni amour du confort, ni désir de la bonne opinion des hommes, ni honte de la croix, ni mondanité, ni tromperie, ni discorde, ni convoitise, ni aucun mauvais désir ou penchant.  C'est un état d'où sont désormais bannis le doute et la crainte. C'est un état dans lequel l'homme aime Dieu et se confie pleinement en Lui. Mais si le coeur peut être parfait, il ne s'ensuit pas que les facultés intellectuelles le soient aussi. A cause des imperfections de sa mémoire, de son jugement, de sa raison, l'homme peut donc commettre des erreurs. Mais Dieu qui regarde à la sincérité de ses intentions, à l'amour et à la foi de son coeur, le considère saint.

La sainteté n'est donc pas la perfection absolue qui n'appartient qu'à Dieu; ce n'est pas davantage une perfection angélique, ni celle que possédait, sans aucun doute, Adam, parfait de coeur et d'esprit, avant de pécher contre Dieu. Mais c'est la perfection chrétienne, cette perfection et cette obéissance du coeur qu'on peut attendre d'un être vil et déchu, secouru par la toute-puissance et la grâce divines. Elle consiste à être et faire en tout temps -non par élans seulement, mais d'une manière constante-ce que Dieu désire que nous soyons et fassions.

Jésus a dit: « Tout bon arbre porte de bons fruits » (Mat. 7:17). Un pommier demeurera toujours un pommier et ne pourra produire autre chose que des pommes. Ainsi la sainteté est ce renouvellement parfait de notre nature qui nous rend essentiellement bons, de sorte que nous portons continuellement des fruits pour Dieu -les fruits de l'Esprit qui sont « l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance » (GaI. 5:22) sans que jamais la moindre oeuvre de la chair se glisse parmi ces fruits célestes. Gloire à Dieu! Ici-bas déjà, dans ce monde où Satan et le péché ont causé notre ruine, le Fils de Dieu peut nous transformer ainsi, nous rendant capables de nous  ''dépouiller. . . du vieil homme" et de ses oeuvres et de "revêtir l'homme nouveau créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité" (Eph. 4:21-24), l'homme nouveau "qui se renouvelle dans la connaissance, selon l'image de Celui qui l'a créé" (Col. 3: 10).  On objectera sans doute: « Oui, tout ce que vous dites est vrai, mais je ne crois pas qu'il soit possible de parvenir à cet état de sainteté avant l'heure de la mort. La vie du chrétien est une vie de luttes, et nous devons soutenir le bon combat de la foi jusqu'à l'heure dernière; alors Dieu nous accordera la grâce suprême ».

Nombre de chrétiens sincères partagent cette manière de voir. Par suite, ils ne font aucun effort réel pour devenir "parfaits et pleinement persuadés" (Col. 4: 12) en tout ce qui est pour eux "la volonté de Dieu". Tout en répétant journellement dans leurs prières: "Que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel" (Mat. 6:10), ils ne croient pas à la possibilité de faire la volonté de Dieu. Ils font ainsi de Jésus l'auteur d'une prière chimérique dont on prononce sans fin les mots en pure perte. Cependant, je puis être et faire ce que Dieu demande journellement de moi ici-bas, aussi aisément que l'archange Gabriel peut être et faire ce que Dieu demande de lui dans les cieux. Sinon, où seraient la justice et la bonté de Dieu dans Ses exigences à mon égard? Il attend de moi que je L'aime et Le serve de tout mon coeur et l'archange Gabriel lui-même ne peut faire davantage; or, par la grâce de Dieu, je le puis aussi bien que l'archange. En outre, la promesse de Dieu est là: « Si tu reviens à l'Eternel, ton Dieu, et si tu obéis à sa voix de tout ton coeur et de toute ton âme . . . l'Eternel, ton Dieu circoncira ton coeur et le coeur de ta postérité, et tu aimeras l'Eternel, ton Dieu de tout ton coeur et de toute ton âme, afin que tu vives » (Deut. 30:1, 2,6). Ailleurs, Il nous promet que, "délivrés de la main de nos ennemis", nous pourrons Le servir "sans crainte, en marchant devant Lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie" (Luc 1:74-75). Cette promesse en elle-même devrait convaincre toute âme sincère que Dieu veut que nous soyons saints dès ici-bas.

Le bon combat de la foi est le combat livré pour garder cette bénédiction malgré les assauts de Satan, les obscurités du doute, les attaques d'une Eglise incrédule et celles d'un monde ignorant et sceptique. Ce n'est pas contre nous-mêmes que nous devons combattre après avoir été sanctifiés; car saint Paul déclare expressément que « nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » (Eph. 6:12).

Encore une fois, dans toute la Parole de Dieu, aucun texte ne prouve que cette bénédiction ne puisse être accordée avant la mort. Accepter des mains de Dieu la grâce qu'Il offre pour vivre saintement, c'est assurément le seul moyen de s'assurer celle de mourir saintement.

Au reste, la Bible déclare expressément que « Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne oeuvre » (2 Cor. 9:8). Puisque les bonnes oeuvres doivent s'accomplir pendant cette vie, ce n'est pas seulement à l'heure de la mort que la grâce nous est nécessaire.

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