Vers la Sainteté (Page 7 / 22)

Une étude de Samuel Logan Brengle

Le Coeur de Jésus (Chapitre 7)

Rends mon coeur semblable au tien, par Ta puissance inégalable, par Ta grâce intarissable, rends mon coeur semblable au tien.

Nous chantions, un matin, les paroles ci-dessus, de tout notre coeur, dans une heure d'humiliation et d'examen de nous-mêmes. J'étais alors Cadet à l'Ecole Militaire. (Elève à l'Ecole de formation pour officiers de l'Armée du Salut). Un de mes camarades, pénétré de l'esprit de ce cantique s'approcha de moi, la réunion terminée, et, très sérieux, sur un ton d'ardente prière, me demanda: "Voulons-nous réellement dire que nous puissions avoir un coeur semblable au sien ?" Je lui répondis que j'en étais certain, puisque le Seigneur ne demande qu'à nous rendre semblables à Lui:

Christ en moi c'est l'espérance, c'est la pureté;

C'est l'entière délivrance; C'est la sainteté;

C'est la paix malgré l'orage, le calme complet;

C'est le ciel bleu sans nuage; C'est l'amour parfait

Jésus a été, en effet, "le premier-né entre plusieurs frères" (Rom. 8:29). Il est notre "frère aîné" et nous devons Lui être semblables. "Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde", et "celui qui dit qu'il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché Lui-même" (1 Jan 4:17 et 2:6). Or, il nous est impossible de marcher comme Lui, de vivre comme Lui, à moins d'avoir un coeur semblable au sien. Nous ne pouvons porter les mêmes fruits que Lui sans posséder la même nature que Lui; c'est pourquoi Il veut nous rendre semblables à Lui. C est aux fruits qu'on juge un arbre; c'est par Ses oeuvres que nous pouvons connaître le coeur de Jésus. Nous découvrons l'amour en Lui: Son coeur débordait d'amour. Il portait le fruit délicieux du parfait amour. Ni haine, ni amertume, ni dédain, ni égoïsme ne s'y mêlaient: Il aimait Ses ennemis et priait pour Ses bourreaux, Ce n'était point un sentiment inconstant, changeant au gré du moment, mais immuable et éternel (jér. 31:3). Gloire à Dieu! Que tout cela est merveilleux! Voilà précisément l'amour qu'Il désire voir en nous. Ecoutez: « Je vous donne, dit-Il, un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme Je vous ai aimés » (ln. 13:34). Il peut paraître extraordinaire de me commander d'aimer mon frère comme Jésus m'a aimé; tel est cependant Son ordre et, pour Le suivre, il me faut un coeur semblable à celui du Sauveur.

Nous savons que l'amour renferme toutes les autres grâces. Regardons au coeur de Jésus pour chercher et trouver quelques-unes d'entre elles. Jésus était humble de coeur. Il dit de Lui-même: « Je suis doux et humble de coeur » (Mat. 11:29), et Paul déclare qu'Il s'est dépouillé Lui-même en prenant une forme de serviteur, Il s'est humilié Lui-même (Phil.2:7-8). Béni soit Son nom! Il s'est humilié Lui-même, car, bien qu'Il fût le Seigneur de vie et de gloire, Il a condescendu à naître d'une humble vierge, dans une crèche, et à travailler trente ans comme un obscur charpentier; Il a voulu vivre avec les pauvres, les ignorants et les gens de la plus basse classe, plutôt qu'avec les riches, les grands et les savants. Si Jésus ne fut jamais embarrassé en présence des puissants et des sages de ce monde, Son coeur simple et humble s'attacha de préférence aux gens du peuple, aux rudes travailleurs de la plus modeste origine. Il ne voulut pas qu'on l'élevât. Lorsqu'on chercha à le faire, Il s'échappa et alla prier sur la montagne. Lorsqu' Il revint, Il parla à Ses disciples d'une façon si catégorique que presque tous l'abandonnèrent (Jn. 6:15-66). Peu avant Sa mort, Il prit l'humble place d'un esclave et lava les pieds de Ses apôtres, puis Il leur dit: « Je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait » (ln. 13:15).  Ceci me fut d'un grand secours à l'Ecole Militaire. Le lendemain de mon arrivée, on m'envoya dans un étroit réduit pour cirer une quantité de souliers sales appartenant aux Cadets. Le diable s'approcha de moi pour me rappeler que, peu d'années auparavant, j'avais obtenu des diplômes universitaires et passé deux ans dans une des premières facultés de théologie du pays; qu'ensuite, ayant été pasteur d'une Eglise importante, je venais d'abandonner mon travail d'évangélisation où j'avais vu des centaines d'hommes chercher leur Sauveur, et que maintenant je cirais les souliers de garçons ignorants. Le diable est mon vieil ennemi; mais je lui rappelai l'exemple de mon Sauveur, et il s'éloigna. Jésus a dit: « Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez » (Jn. 13: 17). Je les pratiquais,-le diable le savait, il me laissa et je fus heureux: ce petit réduit s'était transformé pour moi en un parvis du ciel et mon Seigneur m'y visita.

"Dieu résiste aux orgueilleux, mais Il fait grâce aux humbles" (Luc 4:6). Si vous voulez avoir un coeur semblable à celui de Jésus, qu'il soit rempli d'humilité et non gonflé d'orgueil, ne se cherchant pas lui-même. Revêtez-vous d'humilité (1 Cor. 13:4-5; et 1 Pi. 5:5). Jésus était doux et humble de coeur. Paul parle de "la douceur et de la bonté du Christ" (2 Cor. 10:1) et Pierre nous dit que, "injurié, il ne rendait point d'injures; maltraité, il ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à celui qui juge justement" (1 Pi. 2:23). Il ne frappait pas quand on L'injuriait. Il ne cherchait pas à se justifier, mais remettait Sa cause à Son Père céleste et attendait. "Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent; il n'a point ouvert la bouche" (Esa. 53: 7). C'était la douceur portée à sa perfection; car, non seulement Il se refusait à rendre les coups, mais Il subissait les plus cruelles et les plus humiliantes injustices. "C'est de l'abondance du coeur que la bouche parle" (Mat. 12: 34). Son coeur était plein de douceur, Sa bouche ne récriminait pas contre ses ennemis. C'est précisément ce qu'Il exige de nous dans ces paroles: "Je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre, . . . si quelqu'un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui" (Mat. 5:39, 41).

Je connais un chrétien noir, haut de plus de six pieds, fortement bâti, aux bras musculeux, qui fut, il y a peu de temps, repoussé d'un tramway d'une manière inconvenante et brutale, alors qu'il avait autant de droit à sa place que le conducteur lui-même. Une personne, connaissant ses exploits passés et sa force, lui dit: 

 -Georges, il y a des coups de poing qui se perdent.

 -Je n'aurais pas pu cogner, répondit Georges, car Dieu m'a enlevé toute envie de lutter, et avec une exclamation joyeuse, il ajouta; Si vous passez votre couteau au feu et en enlevez le tranchant, il ne coupe plus.

"Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre" (Mat. 5:5).

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