Vers la Sainteté (Page 18 / 22)

Une étude de Samuel Logan Brengle

Ceux qui gagnent les âmes par leurs prières (Chapitre 18)

« La prière fervente du juste a une grande efficacité » (Jacques 5:16)

Tous les grands gagneurs d'âmes ont été des hommes de prière, et tout grand réveil a été précédé d'un travail persévérant, accompli à genoux, dans le silence du cabinet. Avant d'entreprendre Son ministère, durant lequel de grandes multitudes le suivaient, Jésus passa quarante jours et quarante nuits dans le jeûne et la prière (Mat. 4:1-11).

Paul priait sans cesse, faisant jour et nuit monter vers Dieu ses supplications et ses intercessions (Ac. 16:25; Phil. 1:3-11; Col. 1:3,9-11).

Le baptême du Saint-Esprit accordé le jour de la Pentecôte et les trois mille conversions opérées en ce jour, survinrent après dix jours de prières, de louanges, d'examen de soi -même et de la Bible. Les apôtres continuèrent à prier; de telle sorte qu'un autre jour, cinq mille personnes se convertirent et qu'une grande foule de sacrificateurs obéissaient à la foi (Ac. 2:4-6; 4:4; 6:4-7).

Luther avait l'habitude de prier trois heures chaque jour; il brisa les liens qui retenaient captives les nations.

John Knox passait des nuits entières en prière, criant à Dieu: "Donnez-moi l'Ecosse ou je meure" et Dieu lui donna l'Ecosse.

Baxter priait avec tant de ferveur que son haleine humecta les murs de son cabinet d'études. Il fit passer sur tout le pays comme un déluge de salut.

Dans son journal qui, en intérêt, ne le cède guère qu'aux Actes des Apôtres, John Wesley nous parle à maintes reprises des nuits de prières dans lesquelles Dieu s'approchait et répandait sur l'assemblée une bénédiction presque tangible; c'est ainsi que lui et ses aides obtinrent le pouvoir de sauver l'Angleterre du paganisme et de susciter dans le monde entier un réveil de religion pure et agressive.

David Brainerd, couché sur le sol glacé, enveloppé dans une peau d'ours et crachant le sang criait à Dieu de sauver les Indiens. Dieu l'entendit, convertit et sanctifia, par vingtaines et centaines, ces pauvres hommes ignorants, païens, querelleurs et buveurs.

A la veille de prononcer le sermon d'où jaillit le réveil qui bouleversa la Nouvelle-Angleterre, Jonathan Edwards passa toute la nuit en prière avec quelques amis.

En Ecosse, un jeune homme du nom de Livingstone devait prêcher un jour, devant une grande assemblée. Ayant le sentiment de son impuissance et de son absolue faiblesse, il passa la nuit en prière; et le lendemain il fit entendre une prédication par laquelle cinq cents personnes furent converties. Gloire à Dieu! Ô Seigneur, suscite parmi nous des hommes de prière!

Finney priait jusqu'à ce que des communautés entières fussent sous l'action du Saint-Esprit; les hommes ne pouvaient pas résister à cette puissante influence. Excédé de fatigue à la suite de tant de travaux, il se laissa persuader par des amis d'aller prendre un peu de repos sur les bords de la Méditerranée. Mais le salut des âmes lui tenait trop à coeur pour qu'il pût rester inactif. A son retour, l'évangélisation de monde devint son unique préoccupation; son âme était dans l'angoisse au point qu'il priait des journées entières, jusqu'à ce qu'un soir, il reçut enfin l'assurance que Dieu accomplirait cette oeuvre. En arrivant à New York, il fit entendre ses Discours Sur les Réveils qui, publiés en Amérique et ailleurs, amenèrent des réveils à travers le monde entier. Ses oeuvres, tombées entre les mains de Mme. Booth exercèrent sur elle une immense influence. L'Armée du Salut est certainement, dans une grande mesure, la réponse de Dieu aux prières intenses de Cet homme (Finney) intercédant auprès de Dieu jusqu'à l'agonie, luttant avec Lui jusqu'à l'exaucement.

Un jeune évangéliste américain, arraché au catholicisme, provoque, partout où il porte ses pas, une" trombe de réveil", qui bouleverse les lieux où il passe et amène des centaines de Conversions. Je me demandais quel pouvait bien être le secret de son pouvoir. Je l'appris d'une dame chez laquelle ce jeune homme logeait. "Il prie, me dit-elle, sans interruption; on ne l'arrache qu'avec peine pour ses repas à sa puissante lutte avec Dieu".

Avant de me joindre à l'Armée, je conversais un jour avec le Dr Cullis de Boston, cet homme à la foi si simple et si prodigieux. Il me montra quelques photographies, parmi lesquelles celle de Bramwell Booth.

"Voilà, dit le docteur, l'homme qui dirige les plus puissantes réunions de sanctification dans toute l'Angleterre". Il me parla alors des fameuses réunions de White Chapel. En me rendant en Angleterre, je résolus, s'il était possible, d'en découvrir le secret. "Au début, me dit un officier, M. Bramwell dirigeait des réunions de jeunes gens au Quartier Général et demandait à tous Ceux qui étaient sauvés de passer chaque jour cinq minutes, seuls avec Dieu, partout où ils le pourraient, afin de prier pour ces réunions du vendredi. L'un d'eux aujourd'hui lieutenant -colonel- alors employé dans un grand magasin, devait se réfugier dans une caisse d'emballage, afin de s'isoler et de pouvoir prier cinq minutes seul"

Dieu n'a pas changé; Il est prêt à répondre au désir de ceux qui prient.

Un officier bien connu avait l'habitude de passer en prières la nuit du samedi; et tout le monde sait quel merveilleux gagneur d'âmes il était. Ses réunions produisaient de puissants bouleversements spirituels. Quant à moi, j'aimerais mille fois mieux être à sa place avec un tel pouvoir sur Dieu et sur les hommes, que d'être un chef d'Etat.

Finney parle d'une Eglise, témoin d'un réveil constant durant treize ans. Le réveil cessa subitement, et chacun en demandait la raison avec inquiétude. Un jour, dans une réunion, un homme se leva en larmes. Il raconta que, pendant treize ans, il avait prié chaque samedi jusqu'après minuit, pour que Dieu se glorifiât et sauvât des âmes; mais deux semaines auparavant, il avait cessé de prier en vue de ce but et le réveil s'était arrêté. Si Dieu répond aux prières d'une telle manière, quelle redoutable responsabilité nous avons à cet égard!

Oh! Puissions-nous avoir un soldat saint dans chacun des Postes de l'Armée, ou un membre fidèle dans chaque Eglise, qui voulût passer la moitié de la nuit du samedi en prière l Voici du travail pour les Officiers condamnés au repos et pour tous ceux qui ne peuvent se joindre à l'oeuvre de l'Armée en raison de difficultés insurmontables. Ils peuvent agir en restant à genoux! Que personne n'imagine que ce soit là une oeuvre facile; elle devient parfois une douloureuse agonie, mais une agonie qui, plus tard, se transforme en joie dans l'union et la communion avec Jésus. Rappelons nous comment Jésus priait!

Dernièrement, un capitaine qui prie une heure ou deux chaque matin, une demi-heure avant sa réunion du soir, et qui a amené au salut un grand nombre d'âmes, se lamentait auprès de moi d'avoir souvent à se faire violence pour prier en secret. En ceci, il est tenté et éprouvé comme ses frères; il en est de même pour tous les hommes de prières. Le pasteur Bramwell Booth, qui voyait des centaines de personnes se convertir et chercher la sanctification lorsqu'il prêchait, priait six heures par jour, mais avouait qu'il ne commençait jamais à prier qu'à contre- coeur. Il devait, lui aussi, se faire violence. Au début, sa prière semblait aride; mais il persévérait dans la foi, les lieux s'ouvraient, et il luttait avec Dieu jusqu'à ce qu'il eût remporté la victoire. Quand ensuite il prêchait, les nuages éclataient et une pluie de bénédictions descendait sur l'assemblée.

Quelqu'un demandait un jour pourquoi M. Bramwell pouvait toujours dire des choses nouvelles et si riches d'inspiration pour ses auditeurs. "Il habite si près du Trône, que Dieu lui révèle Ses secrets et qu'il nous les répète ensuite", lui répondit-on.

Le pasteur John Smith dont la vie, à ce que me dit un jour le Général Fondateur, avait été pour lui une merveilleuse inspiration, passait également un temps considérable en prière. Il trouvait toujours difficile de commencer; puis il entrait dans une telle communion avec Dieu qu'il lui était dur d'arrêter. Où qu'il allât, un puissant réveil survenait.

Ce peu d'empressement pour la prière secrète peut provenir de plusieurs causes:

  1. Des mauvais esprits. Il doit peu importer au diable de voir la majorité des gens tièdes ou froids à genoux en public, car il sait que, pour la plupart, c'est une simple affaire de convention; mais il ne peut supporter de voir un homme à genoux dans le secret de son cabinet, car il n'ignore pas que, si cet homme persévère dans la foi, il amènera le Seigneur et le ciel tout entier à s'occuper des intérêts qu'il présente. Aussi les démons s'acharnent-ils contre lui.
  2. D'une certaine paresse du corps et de l'esprit, causée par la maladie, la perte du sommeil ou le sommeil trop prolongé, ou encore par une nourriture trop abondante qui fatigue les organes digestifs, alourdit le sang et engourdit les facultés de l'âme les plus nobles et les plus élevées.
  3. Du manque d'empressement à obéir quand l'Esprit nous incite à la prière secrète. Si, à ce moment précis où Il nous parle, nous hésitons et continuons notre lecture ou notre conversation, l'esprit de prière s'éteindra.

Nous devrions considérer avec joie la pensée d'être seuls avec Jésus dans une prière et une communion intimes, de la même manière que des fiancés anticipant le plaisir et la joie qu'ils auront dans la société l'un de l'autre.

Nous devrions répondre à l'instant même, quand l'appel intérieur nous invite à la prière, "Résistez au diable, et il fuira loin de vous" (Jac. 4:7). "Je traite durement mon corps -dit Paul- et je le tiens assujetti, de peur d'être moi même rejeté, après avoir prêché aux autres" (1 Cor. 9:27).

Jésus dit: "qu'il faut toujours prier et ne point se relâcher" (Luc 18:1) et Paul dit: "Priez sans cesse" (1 Thes. 5:17).

Un homme de prière, intrépide et plein de foi, aura parfois la victoire sur toute une ville, sur toute une nation. Ce fut le cas d'Elie au Mont Carmel; de Moïse, pour Israël qui s'était détourné de Dieu; de Daniel à Babylone. Si un certain nombre de personnes peuvent arriver à prier ainsi, la victoire sera éclatante. Que, surtout, nul ne s'imagine, d'un coeur mauvais et incrédule, que Dieu hésite et soit peu disposé à répondre à la prière. Il est plus disposé à répondre à ceux dont le coeur est droit devant Lui, que ne le sont les parents à donner du pain à leurs enfants. Lorsque Abraham pria pour Sodome, Dieu répondit jusqu'à ce qu'Abraham eût cessé de demander (Gen. 18:22-23). Le prophète Elisée s'irrita contre le roi qui ne frappa que trois fois, quand il eût du frapper cinq ou six fois (2 Ro. 13:18-19). Dieu ne s'irritera t-Il pas de même contre nous, lorsque nous Lui présentons, bien timidement, d'insignifiantes requêtes?

Allons donc hardiment au trône de la grâce et demandons beaucoup, afin que notre joie soit parfaite! (Héb. 4:16).

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