Vers la Sainteté (Page 21 / 22)
Paix parfaite (Chapitre 21)
« A celui qui est ferme dans ses sentiments Tu assures la paix, la paix, Parce qu'il se confie en toi ». (Esaïe 26:3)
Quelle merveilleuse promesse! Chacun de nous devrait viser à en faire l'expérience. Le moyen est simple, du reste; il consiste à s'appuyer constamment sur le Seigneur. Cependant, malgré sa simplicité, il faut avouer que, pour la plupart des hommes, ce moyen n'est point facile. Ils préfèreraient s'occuper d'affaires, de plaisirs, des nouvelles du jour, de politique, d'éducation, de musique, et même de l'oeuvre du Seigneur, plutôt que de s'occuper du Seigneur Lui-même.
Evidemment, les affaires et autres préoccupations doivent sans conteste occuper une partie de nos pensées, ainsi que l'oeuvre du Seigneur, si nous L'aimons, Lui et les âmes pour lesquelles Il a donné Sa vie; mais, de même que la jeune fiancée vit en pensée avec celui qu'elle aime, au milieu de son travail et de ses plaisirs, de même que la jeune femme entourée de préoccupations nouvelles, reste néanmoins en communion d'âme avec son mari, bien qu'il puisse être éloigné d'elle, de même aussi devrions-nous toujours être en pensée et en communion avec Jésus, dans une confiance absolue en Sa sagesse, en Son amour et en Sa force; alors nous serons gardés dans une paix parfaite.
Songez-y! Tous les trésors de la sagesse et de la science sont cachés en Lui (Col. 2:3) et, malgré notre ignorance et notre folie, nous pouvons devenir "parfaits" en Lui (Col. 4:12). Nous ne comprenons peut-être pas, mais Il comprend; nous ne savons pas, mais Il sait; nous pouvons être perplexes, mais Il ne l'est pas. Nous devrions donc nous confier en Lui, si nous sommes à Lui, et demeurer dans une paix parfaite.
Bien des fois, ne sachant plus que faire, j'ai été consolé par la pensée que Jésus distinguait la fin dès le commencement et faisait concourir toutes choses à mon bien, parce que je L'aimais et me confiais en Lui. Jésus, Lui, ne se trouve jamais à bout de ressources, et quand nous sommes le plus troublés et confondus par le fait de notre folie et de notre vue bornée, Jésus, dans la plénitude de Son amour et l'infini de Sa sagesse et de Sa puissance, nous accorde les désirs de nos coeurs, pourvu que ce soit de saints désirs, car, n'est-il pas écrit: "Il accomplit les désirs de ceux qui le craignent"? (Ps.145:19).
Jésus, non seulement est plein d'amour et de sagesse, mais Il nous déclare qu'ayant reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre (Mat. 28:18), Il ne sera jamais empêché, faute de puissance, d'accomplir Ses desseins d'amour à l'égard des siens. Il peut incliner les coeurs des rois à faire Sa volonté, et Son fidèle amour agira, pourvu que nous ayons confiance en Lui. Rien de plus surprenant pour les enfants de Dieu confiants en Lui et attentifs à Ses voies, que de constater les délivrances admirables et inopinées qu'Il leur accorde et les instruments qu'Il emploie dans l'exécution de Sa volonté.
Nous désirons ardemment voir la gloire de Dieu et la prospérité de Sion. Nous intercédons et prions. Nous ne savons de quelle manière l'exaucement se produira ; mais croyons néanmoins et nous nous attendons à Dieu. Alors en réponse à nos prières et à notre foi persévérante, Il agira parfois de la manière la plus étonnante et par les moyens les plus inattendus. C'est ainsi qu'au milieu de tous les ennuis et des vexations de notre vie journalière, si nous avons la foi, et si nous continuons à nous réjouir en dépit des tracas, nous verrons que Dieu travaille pour nous; n'a-t-il pas dit qu'Il est notre secours dans la détresse? (Ps 46:2), et Il l'est pour tous ceux qui espèrent en Lui. Il y a peu de temps le Seigneur m'a fait passer par une série de courtes épreuves, du caractère le plus pénible et de nature à me causer beaucoup d'ennuis. Or tandis que je me confiais en Lui par la prière, il me fit comprendre que si ma confiance en Lui s'accroissait en raison de mes difficultés, je continuerai à me réjouir et comme Samson sortant le miel de la carcasse du lion qu'il avait tué (jug.14:5-9), je retirerais des bénédictions de mes épreuves. Ce qui ne manqua pas d'arriver. Béni soit Son saint nom !
J'appris à me réjouir et les difficultés s'évanouirent l'une après l'autre, ne laissant subsister que la bénédiction du Seigneur et la douceur de Sa présence. Dès lors mon coeur fut gardé dans une paix parfaite.
Dieu ne permet-Il pas tout cela pour bannir l'orgueil de nos coeurs, pour nous humilier et nous faire comprendre que notre manière d'être envers Lui importe davantage que notre service ? Ne le permet-il pas pour nous enseigner à marcher par la foi et non par la vue et pour nous encourager à nous confier en Lui et à demeurer en paix ?
Il doit se garder de confondre "paix parfaite" avec "parfaite indifférence", l'homme à la foi sincère mais timide, ou l'homme qui s'agite et fait beaucoup de bruit, comme si, sans lui, la terre s'arrêterait de tourner ou courait à sa ruine.
L'indifférence est fille de la paresse, mais la paix procède d'une foi ferme et sans cesse agissante. La foi est, entre les mains des hommes, l'instrument le plus noble et le plus puissant, puisque, par elle ils "vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l'épée, guérirent de leurs maladies, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées étrangères... recouvrèrent leurs morts par la résurrection" (Héb, Il:3335).
Pour exercer cette foi puissante qui assure une paix parfaite, nous devons recevoir le Saint-Esprit dans nos coeurs, et Le reconnaître, non comme une influence ou un attribut de Dieu, mais comme Dieu Lui-même, Il est une Personne, Il nous fera connaître Jésus, comprendre Son esprit et Sa volonté, et nous donnera le sentiment de Sa présence constante par la foi en Lui. Jésus se tient toujours à nos côtés, et si nous soupirons après Lui, Il nous aidera toujours à fixer notre esprit sur Lui,
Il faudra cependant, de notre part, un certain effort; car le monde, les affaires, la faiblesse de la chair, les infirmités de notre esprit, l'insouciant exemple de ceux qui nous entourent, et le diable avec toutes ses ruses, cherchent à détourner nos pensées du Seigneur et à nous Le faire oublier, de sorte que, même par un effort prolongé à l'heure de la prière, nous avons de la peine à trouver réellement Dieu.
Cultivons donc l'habitude de la communion avec Jésus. Si nos pensées se sont éloignées de Lui, ramenons-les à Lui, mais tranquillement, patiemment. En effet, l'impatience même envers nous-mêmes, est dangereuse, parce qu'elle trouble notre paix intérieure, fait taire la voix de l'Esprit et empêche la grâce de Dieu de maîtriser et de soumettre nos coeurs, mais si, dans la douceur et l'humilité de coeur nous permettons au Saint-Esprit d'habiter en nous et si nous obéissons à Sa voix, Il gardera nos coeurs dans une sainte sérénité, au milieu de tous nos soucis, de nos faiblesses et de nos inquiétudes.