Vers la Sainteté (Page 3 / 22)

Une étude de Samuel Logan Brengle

Obstacles à la sainteté (Chapitre 3)

La sainteté ne court pas les rues à la recherche des oisifs, comme semblait le croire un chrétien paresseux qui pensait que cette bénédiction lui "viendrait d'elle-même quelque jour". A quoi une camarade lui répondit fort à propos: « Autant attendre que la salle de réunion vienne à vous ».

Il est certain que maints obstacles barrent à beaucoup le chemin de la sainteté; mais vous, qui la recherchez, rejetez pour jamais la pensée qu'un seul de ces obstacles vienne de Dieu ou des circonstances particulières dans lesquelles vous vous trouvez. C'est en vous qu'ils résident, aussi nombreux soient-ils. Ceci posé, c'est donc le comble de la folie d'attendre paisiblement, les mains jointes, que cette glorieuse expérience vienne à vous. Croyez-moi, elle ne viendra pas plus à vous qu'une récolte de pommes de terre n'ira au-devant du paresseux qui, assis à l'ombre, ne se sert de sa bêche ni au printemps, ni en été. La règle dans le monde spirituel est: « Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus » (2 Thes. 3:10), et « Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi » (GaI. 6:7).

La sagesse consiste donc à découvrir le nombre et la nature de ces obstacles. Pour cela, il faudra se livrer à une étude systématique de la Parole de Dieu, s'adonner à la prière avec persévérance, s'examiner avec sévérité, renoncer à soi-même, obéir joyeusement à toute la lumière de Dieu, et fréquenter assidûment les réunions chrétiennes. Puis, une fois ces obstacles découverts, il faudra les écarter, avec l'aide de Dieu, dut-il en coûter autant que de se couper la main droite ou s'arracher l'oeil droit ! Or, la Bible, confirmée par le témoignage et l'expérience de tous les saints, nous dit que les deux principaux obstacles à la sainteté sont: premièrement, une consécration incomplète; deuxièmement, une foi imparfaite.

Avant que l'horloger puisse nettoyer et régler ma montre, je dois la lui confier; pour que le docteur puisse me guérir, je dois prendre son remède selon ses indications. Pour qu'un capitaine puisse me conduire à travers un océan où nulle route n'est tracée, je dois monter à bord de son vaisseau et y rester. De même, si je veux que mon coeur soit purifié, contrôlé dans toutes ses manifestations, que mon âme -tarée par le péché- soit guérie; si je désire que le Seigneur me conduise sain et sauf de l'océan du temps dans celui, plus vaste encore, de l'éternité, je dois me remettre entièrement entre ses mains et y demeurer. En d'autres termes, je dois faire ce qu'Il me dit et Lui être entièrement consacré.

Une capitaine de l'Armée du Salut, priant avec ses soldats, chantait: Partout avec Jésus, je Le suivrai partout. Mais elle ajoutait en elle-même: « Seigneur, partout, Excepté à X.. .». Sa consécration était imparfaite; elle a, depuis, quitté les rangs. Jésus ne pouvait ni la purifier, ni la garder, puisqu'elle n'était pas prête à tout par amour pour Lui. . . Il y a quelque temps, un pauvre rétrograde me disait qu'il savait bien qu'à un moment donné il aurait dû renoncer au tabac. Dieu lui demandait ce sacrifice; mais il continuait à fumer en secret. Sa consécration imparfaite le retint loin de la sainteté et le conduisit à la ruine; c'est aujourd'hui un malheureux ivrogne qui s'achemine vers l'enfer. Il y avait dans son coeur une secrète déloyauté et Dieu ne pouvait ni le purifier ni le garder. Le Seigneur demande de vous une parfaite loyauté intérieure, non seulement pour Sa gloire, mais aussi pour votre bien; car, si vous voulez bien comprendre, la plus grande gloire de Dieu et votre plus grand bien sont une seule et même chose.

La consécration consiste à se dépouiller entièrement de sa volonté propre, de ses dispositions, de son caractère, de ses désirs, de ses sympathies et antipathies, et à se revêtir de la volonté, des dispositions, du caractère, des sympathies et des antipathies du Christ. En un mot, la consécration consiste à se dépouiller de soi-même pour se revêtir du Christ, à renoncer, en toutes choses, à sa volonté propre pour faire la  volonté de Jésus-Christ. Cela peut paraître presque impossible et très désagréable à un coeur non sanctifié, mais si votre intention est d'accomplir un travail qui demeure, et si vous fixez résolument vos regards sur la porte étroite par laquelle il y en a peu qui entrent, si vous dites au Seigneur que vous voulez marcher dans ce chemin-là, dut-il vous en coûter la vie, le Saint-Esprit vous montrera bientôt qu'il est non seulement possible, mais facile, et agréable, de vous abandonner ainsi à Dieu.

Le second obstacle sur la route de celui qui recherche la sainteté est une foi imparfaite. Quand Paul écrivait aux salutistes de Thessalonique, il les louait d'être en exemple à tous les croyants, tant en Macédoine qu'en Achaïe, ajoutant: « Votre foi en Dieu s'est fait connaître en tout lieu » (1 Thes. 1:7-8).  Cette Eglise était la plus vivante de la chrétienté, sa foi réelle et solide lui permit d'endurer la persécution, comme nous le voyons dans la première Epître aux Thessaloniciens (chap. 1:6; 2:14 et 3:2-5); de sorte que Paul pouvait dire: «. . . au milieu de toutes nos calamités et de nos tribulations, nous avons été consolés à votre sujet, à cause de votre foi » (chap. 3:7). Foi solide sans doute, mais incomplète puisque Paul ajoute: « Nuit et jour nous le prions avec une extrême ardeur de nous permettre de vous voir, et de compléter ce qui manque à votre foi » (1 Thes. 3: 10). Or, s'ils n'étaient pas sanctifiés, c'est que leur foi était imparfaite; c'est pourquoi l'apôtre termine sa lettre par ces mots: « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers » (1 Thes. 5:23).

Tous ceux qui sont nés de Dieu et tiennent du Saint Esprit le témoignage de leur justification, savent parfaitement bien que ce n'est point par leurs bonnes oeuvres, ni par un développement graduel qu'ils ont été sauvés, mais par la grâce qui s'obtient par la foi (Eph. 2:8-9), tandis que beaucoup de gens paraissent s'imaginer que nous croissons vers la sanctification--ou que nous l'obtenons- par nos propres oeuvres. Pourtant le Seigneur Lui-même a résolu cette question de la manière la plus claire. Ne dit-Il pas à Paul qu'Il l'envoie vers les païens afin de leur ouvrir les yeux, pour qu'ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu'ils reçoivent, par la foi en Lui, le pardon des péchés et l'héritage avec les sanctifiés (Act. 26:18). Ce n'était point par leurs oeuvres, ni graduellement qu'ils devaient être rendus saints, mais par la foi. Si donc vous voulez être saints, vous devez vous approcher de Dieu «. . . avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi. . .» (Héb. 10:22), et si vous attendez patiemment, en vous tenant devant Lui, cette oeuvre merveilleuse s'accomplira.

La consécration et la foi sont du domaine du coeur et, pour beaucoup, c'est là que gît la difficulté. D'autres croyants encore sont arrêtés par un obstacle qui a sa source dans l'intelligence. La bénédiction leur échappe parce qu'ils ne recherchent pas assez haut. La sainteté est une grande bénédiction. C'est le renouvellement de l'homme entier à l'image de Jésus. C'est la destruction complète de toute haine, de toute envie, de toute malice, de toute impatience, de toute convoitise, de l'orgueil, de l'impureté, de la crainte des hommes, de la honte de la croix, de la recherche de soi ou de l'admiration humaine, du goût des grandeurs ou de l'amour des aises. Elle rend celui qui la possède "doux et humble de coeur" (Mat. 11:29), comme Jésus l'était Lui-même, plein de mansuétude, d'amour et de foi, patient, bienveillant, compatissant, zélé pour les bonnes oeuvres. Or, j'ai entendu certaines personnes se réclamer de la bénédiction de la sainteté pour avoir renoncé à fumer, à porter des parures mondaines, tandis qu'elles demeuraient impatientes, sans charité ou absorbées par les soucis du monde. Elles ne tardèrent pas à se décourager, concluant que cette bénédiction n'existait pas, et devinrent d'amers adversaires de la doctrine de la sainteté, simplement pour avoir cherché une bénédiction trop minime. Elles avaient renoncé à certaines choses extérieures; mais la vie cachée du moi n'avait pas été crucifiée. Le mineur enlève la gangue attachée au minerai, mais il ne peut modifier la composition intime de celui-ci; c'est là l'oeuvre du feu par lequel doit passer le minerai pour devenir métal pur. Il est de même nécessaire de renoncer aux choses extérieures mais seul le baptême de Saint-Esprit et de feu peut purifier les désirs secrets, les affections du coeur et le sanctifier. Si donc vous voulez recevoir ce baptême du feu, vous devez y aspirer ardemment dans une consécration et une foi parfaites.

D'autres n'obtiennent pas cette bénédiction parce que ce qu'ils cherchent diffère absolument de la sainteté. Ils s'attendent à une vision de flammes de feu ou à l'apparition d'un ange; ils veulent posséder un pouvoir qui jette, à leur voix, les pécheurs la face contre terre. Ils oublient ce verset qui déclare: « Le but du commandement, c'est une charité venant d'un coeur pur, d'une bonne conscience, et d'une foi sincère » (1 Tim. 1:5). Il nous enseigne que la sainteté n'est autre chose qu'un coeur pur, plein d'une charité parfaite, une conscience pure devant Dieu et devant les hommes, provenant de l'accomplissement fidèle du devoir et de l'exercice d'une foi simple, dénuée d'hypocrisie. Ils oublient que la pureté et l'amour parfait sont si conformes à l'image de Christ, qu'ils constituent en eux-mêmes, par leur propre valeur, une grande, une immense bénédiction. Ils oublient que, Roi des rois et Seigneur des seigneurs (Ap. 17:14), Jésus fut l'humble charpentier qui «. . . s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur. . .», et «. . . s'est humilié lui-même » (Phil. 2:7-8). Ils oublient qu'ils doivent être semblables à Jésus dans ce monde qui devint le lieu de son humiliation, et dans lequel Il parut « méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance », n'ayant « ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards » (Esa. 53:3, 2). Sa seule beauté ici-bas est la splendeur intérieure de la sainteté, cet esprit d'humilité, de douceur et d'amour, cette "parure intérieure et cachée dans le coeur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu" (1 Pi. 3:4).

Votre âme a-t-elle faim et soif de la perfection de l'amour? Voulez-vous être semblables à Jésus? Etes-vous prêts à souffrir avec Lui, à être haïs de tous à cause de Son nom? (Mat. 10:22). Si oui, « rejetant tout fardeau, et le péché qui [vous] enveloppe si facilement »(Héb. 12:1), offrez votre corps "comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable" (Rom. 12:1), et courez "avec persévérance dans la carrière qui vous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi" (Héb. 12:1-2). Venez au Seigneur avec la même simplicité de foi qu'au moment de votre conversion, exposez-Lui votre cas, demandez-Lui d'enlever toute souillure, de vous perfectionner dans l'amour et croyez qu'Il le fait, Si vous êtes résolus à résister à toutes les tentations de Satan qui ont pour but de vous entraîner dans le doute, vous verrez bientôt disparaître tous les obstacles et vous vous réjouirez "d'une joie ineffable et glorieuse" (1 Pi. 1:8). « Que le Dieu de paix vous sanctifie Lui-même tout entiers, et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus Christ! Celui qui vous a appelés est fidèle, et c'est lui qui le fera » (1 Thes. 5 :23-24).

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