Vers la Sainteté (Page 16 / 22)

Une étude de Samuel Logan Brengle

Ne laissez pas échapper la vérité (Chapitre 16)

C'est pourquoi nous devons d'autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d'elles. (Hébreux 2:1)

La vérité qui sauve les âmes ne se trouve pas aussi aisément que les galets qu'on ramasse sur la plage; c'est avec peine, comme l'or et l'argent qu'on découvre après avoir sondé et creusé le sol. Dans Proverbes 2:3-5, Salomon dit :

« Si tu appelles la sagesse,

Et si tu élèves ta voix vers l'intelligence, Si tu la cherches comme l'argent,

Si tu la poursuis comme un trésor,

Alors tu comprendras la crainte de l'Eternel,

Et tu trouveras la connaissance de Dieu »

Obtenir le salut n'est pas aussi facile que d'aller à une partie de plaisir. Ceux qui possèdent la vérité au point d'en être de vivantes incarnations, ne sont pas arrivés à ce résultat sans efforts. Ils ont creusé pour trouver la vérité; ils l'ont aimée; ils ont soupiré après elle plus qu'après la nourriture journalière; ils ont tout sacrifié pour elle. S'ils sont tombés, ils se sont relevés; vaincus, ils ne se sont point abandonnés au découragement, mais au contraire, ont renouvelé leurs efforts avec plus de soin, de vigilance et d'ardeur. Ils ont considéré leur vie comme peu de chose, pourvu qu'ils parvinssent à la vérité. Ils ont regardé comme de la boue les biens du monde -richesses, aises, renommée, jouissances, plaisirs- dans leur poursuite de cette vérité qui sauve l'âme, comble le coeur, donne un sens à la vie, introduit en la présence de Dieu, apporte joie ineffable et paix parfaite. Et lorsqu'elle apparut à leurs yeux plus désirable que tous les trésors, ils l'ont trouvée. Mais, il faut aussi de la vigilance pour la conserver. Les richesses ont des ailes; elles s'envolent, si elles ne sont pas bien gardées. De même pour la vérité; elle s'échappera si l'on n'y prend garde. Elle peut s'acquérir, mais elle ne se vend pas (Prov. 23: 23). Elle se perd peu à peu comme l'eau qui s'écoule par une fissure, non pas tout à coup, mais par degrés insensibles.

Voyez cet homme qui, autrefois, aimait ses ennemis et priait pour eux. Peu à peu, il en vint à négliger cette vérité: que nous devons aimer nos ennemis. Aussi, graduellement, l'amertume et l'aigreur remplacèrent l'amour et la prière.

Cet autre donnait sans compter son argent pour les pauvres et pour la diffusion de l'Evangile. Il ne s'effrayait point d'avoir à s'en remettre à Dieu pour tous ses besoins. Il était si rempli de la vérité que toute crainte était bannie, certain que, s'il cherchait premièrement le royaume de Dieu et Sa justice, toutes choses lui seraient données par-dessus (Mat. 6:33). II ne craignait point que Dieu l'oubliât, l'abandonnât et laissât sa postérité mendiant son pain (Ps. 37:25). II servait Dieu joyeusement et de tout son coeur, satisfait d'une croûte de pain, heureux et insouciant comme le passereau qui cache la tête sous son aile, et s'endort sans se préoccuper d'où lui viendra la nourriture, parce qu'il s'attend au grand Dieu qui ouvre Sa main et rassasie à souhait tout ce qui vit, donnant à chacun la nourriture en Son temps (Ps. 145:15-16). Mais peu à peu, Satan lui fit entendre la nécessité de la prudence; par degrés, il perdit de vue la paternelle fidélité de Dieu, et Sa sollicitude pour Ses créatures. Aujourd'hui, c'est un homme cupide, rapace, soucieux du lendemain, en tout point différent de son Seigneur bon et généreux.

Voici un autre homme: autrefois il priait sans cesse; il aimait prier et la prière était devenue la respiration même de son âme. Mais peu à peu, il perdit de vue cette vérité: qu'il faut toujours prier et ne point se relâcher. Aujourd'hui la prière n'est plus pour lui qu'une forme froide et sans vie.

Cet autre encore suivait d'abord assidûment les réunions. Mais il commença à perdre de vue que nous ne devons point abandonner nos assemblées, comme c'est la coutume de quelques-uns (Héb. 10:25); maintenant, il préfère aux réunions religieuses le théâtre et les promenades dans les rues et les jardins publics.

Celui-ci ne laissait échapper aucune occasion de rendre témoignage. Chaque fois qu'il rencontrait un camarade dans la rue, il éprouvait le besoin de lui parler de la grâce du Seigneur. Mais peu à peu, il se laissa aller aux propos insensés et aux plaisanteries, choses qui sont contraires à la bienséance (Eph. 5:4) et finalement oublia ces paroles solennelles de Jésus: « Au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu'ils auront proférée » (Mat. 12: 36). Il ne se souvint pas que la Bible dit: « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue » (Prov. 18:21) et que notre parole doit toujours être accompagnée de grâce et assaisonnée de sel (Col 4:6). Aussi, aujourd'hui, peut-il parler avec facilité de tout, sauf de religion personnelle et de sainteté. Son témoignage d'autrefois, profond et enflammé, qui remuait les coeurs, résonnait comme un avertissement terrible à l'oreille des pécheurs insouciants, encourageait les coeurs timides et abattus, qui apportait le courage et la force aux soldats comme aux saints, a été remplacé par quelques phrases toutes faites, sans résonance dans son propre coeur, et sans effet sur l'auditoire. Elles restent stériles comme des coquilles brisées dans un nid d'oiseau.

Voyez cette chrétienne: elle croyait de tout son coeur que les femmes faisant profession de piété devaient être "vêtues d'une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parant ni de tresses, ni d'or, ni de perles, ni d'habits somptueux," mais "de bonnes oeuvres" (1 Tim. 2:9-10). Peu à peu, cependant, elle perdit de vue cette vérité, prêta l'oreille aux flatteuses suggestions du tentateur, et tomba aussi sûrement qu'Eve, lorsqu'elle écouta le serpent et mangea du fruit défendu. Maintenant, au lieu de vêtements modestes, elle porte bijoux, fourrures, habits somptueux; mais elle a perdu la parure incorruptible d'un esprit doux et paisible qui est d'un grand prix devant Dieu (1 Pi. 3:4). Que doivent faire ceux qui ont perdu cette grâce?

Se rappeler d'où ils sont tombés, se repentir et pratiquer leurs premières oeuvres! (Ap. 2:5). Qu'ils creusent pour trouver la vérité, comme le mineur doit creuser la terre pour trouver l'or! Qu'ils la cherchent comme on cherche un trésor caché! Ils la découvriront à nouveau. Dieu est le rémunérateur de ceux qui Le cherchent (Héb. 11:6).

Ce sera peut- être un travail pénible, aussi pénible que l'extraction de l'or; une oeuvre lente, comme la poursuite d'un trésor caché; mais c'est une oeuvre sûre. "Cherchez et vous trouverez" (Mat. 7:7). C'est, de plus, une oeuvre nécessaire: la destinée éternelle de votre âme en dépend.

Par contre, que devront faire ceux qui possèdent la vérité pour ne point la laisser échapper?

  • Prendre garde à la parole de David: « Observez et prenez à coeur tous les commandements de l'Eternel » (1 Chron.28:8).
  • Faire ce que Dieu commandait à Josué: « Que ce livre de la loi ne s'éloigne point de ta bouche; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit » (Jos.1:8).

Un jeune rabbin exprimait à son vieil oncle le désir d'étudier la philosophie grecque. En réponse le vieux rabbin lui cita ce texte: « Que ce livre de la loi ne s'éloigne point de ta bouche; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit »; puis il ajouta: « Trouve, si tu le peux, une heure qui n'appartienne ni au jour ni à la nuit et consacre-la à l'étude des philosophes grecs ».

L'homme béni de l'Eternel dont parle David est non seulement un homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s'arrête pas sur la voie des pécheurs, et qui ne s'assied pas en compagnie des moqueurs; (Psaume 1:1)

Mais remarquez-le, c'est un homme qui trouve son plaisir dans la loi de l'Eternel, et qui la médite jour et nuit! (Psaume 1:2)

Si vous voulez retenir fermement la vérité, et ne pas la laisser échapper, vous devez lire, relire et relire encore votre Bible. Vous devez constamment remettre en votre esprit ces vérités, comme l'étudiant laborieux se rafraîchit constamment la mémoire en revoyant ses livres de classe, comme l'homme de loi qui veut réussir, étudie constamment des ouvrages de droit, ou le docteur ceux de médecine.

John Wesley après avoir lu, relu et relu encore la Bible toute sa vie, disait de lui-même dans sa vieillesse: Sum homo unius libri  (je suis l'homme d'un seul livre). La vérité s'échappera sûrement, si vous n'entretenez pas votre esprit par une lecture et une méditation constantes de la Bible.

  1. La Bible est un livre de recettes divines pour rendre les hommes saints; vous devez suivre strictement ses instructions, si vous voulez devenir saint et semblable au Christ.
  2. La Bible est le guide de Dieu pour montrer aux hommes le chemin du Ciel. Accordez donc une scrupuleuse attention à ses directions et suivez-les, si vous voulez y arriver.
  3. La Bible est le divin livre de médecine qui indique les moyens de guérir les maladies de l'âme. Vous devez considérer avec soin son diagnostic et ses méthodes de guérison, si vous voulez la santé de votre âme.

Jésus dit: « L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mat. 4:4) et ailleurs: « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie » (Jn. 6:63).

  •  "N'éteignez pas l'Esprit" (1 Thes. 5:19).

Jésus appelle le Saint-Esprit "l'Esprit de vérité" (Jn 16:13). Si donc vous ne voulez pas laisser échapper la vérité, recevez en vos coeurs l'Esprit de vérité et priez-Le de demeurer en vous. Chérissez-le dans votre âme; trouvez en Lui vos délices; vivez en Lui. Livrez-vous à Lui; confiez-vous en Lui; demeurez en communion avec Lui; considérez-Le comme votre Ami, votre Guide, votre Maître, votre Consolateur. Ne Le regardez pas comme certains élèves considèrent leur maître, c'est-à-dire comme un ennemi dont il faut se défier, qui n'attend que l'occasion de punir, de gronder et de blâmer. Le Saint-Esprit pourra vous blâmer si c'est nécessaire, mais cette nécessité Le contriste; Son bonheur est de consoler et de réjouir les enfants de Dieu. Il est amour! Que Son saint nom soit béni! "N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption" (Eph. 4:30).

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