Biographies de Revivalistes, hommes et femmes de réveil (Page 22 / 32)

Biographie de Jonathan Edwards

La Prière façonne l'histoire
par Leonard Ravenhill


Jonathan Edwards (1703-1758) atteignit la grandeur en tant que prédicateur-évangéliste américain, recteur d'une université, mystique et revivaliste.

"Jonathan Edwards est non seulement le plus grand de tous les théologiens et philosophes américains, mais aussi le plus grand de nos auteurs du pré-19ème siècle." écrit Randall Stewart dans son livre American Literature and Christian Doctrine (Littérature Américaine et Doctrine Chrétienne).

Voici un résumé concis de la vie d'Edwards de la plume habile de Perry Miller : "Jonathan Edwards fut l'un des cinq ou six principaux artistes de l'Amérique - qui par bonheur vint à travailler avec des idées au lieu de poèmes ou de romans. Il était beaucoup plus un psychologue et un poète qu'un logicien. Quoiqu'il ait consacré son génie à des sujets tirés du corps de la divinité (la volonté, la vertu, le péché), il les peignit à la manière du spectateur le plus excellent...."

Pour nous, voir Jonathan Edwards monter en chaire aujourd'hui, une bougie dans une main et le manuscrit de son sermon dans l'autre, causerait un gloussé dans l'assemblée. Installés sur nos modernes sièges confortables faits de mousse dans nos églises, avec leurs allées tapissées et une musique de fond reposante, nous pouvons à peine appréhender la dignité de l'Eglise sans prétention de jadis où Edwards et d'autres tenaient captifs les coeurs et les esprits de leurs auditeurs.

Quand Jonathan Edwards "s'exprimait" dans l'Esprit, l'on oubliait son visage sans expression, sa voix sonore, ses vêtements sobres. Il n'était ni un lourdaud, ni un paresseux. Il était un coeur consacré qui avait pour désir d'impartir fidèlement la Parole de vérité. Mais en faisant cela, Edwards s'enflammait. Cependant à ses yeux, la recherche du sensationnel était tout anathème. Il n'eut jamais l'arrière-pensée dans aucune de ses prédications d'impressionner. L'érudition en feu pour Dieu est à mon avis la huitième merveille du monde. Edwards la possédait.

La bouche d'Edwards a dû paraître comme une épée effilée à deux tranchants à ses attentifs auditeurs. Ses paroles ont dû avoir été aussi douloureuses à leurs coeurs et leurs consciences que le métal brûlant sur leur chair. Néanmoins, les hommes ont prêté attention, se sont repentis et ont été sauvés. "Connaître la terreur du Seigneur" (une chose apparemment oubliée à notre époque tant par la chaire que le banc des auditeurs), chérissait Edwards avec une sainte colère. Imperméable à toutes les conséquences d'une telle sévérité, il entonna ces paroles depuis sa chaire :

"L'arc de la colère de Dieu est tendu et Ses flèches préparées sur la corde. La justice dirige la flèche sur votre coeur et tend l'arc. C'est uniquement le seul plaisir de Dieu (et celui d'un Dieu courroucé sans aucune promesse ou obligation du tout) qui empêche pendant un moment la flèche de s'enivrer de votre sang."

Pour proclamer la vérité ainsi avec larmes et tendresse, il faut être un homme oint et donc intrépide et compatissant. Mais dans les coeurs et les esprits des auditeurs, il doit aussi y avoir eu un peu de grâce prévenante à l'oeuvre. Sinon, les hommes se seraient rebellés face à ce sévère flot de puissance coulant sur leurs âmes. Comme ce fut le cas, devant l'ouragan spirituel d'Edwards, la foule s'effondra. Certains tombèrent à terre comme terrassés. D'autres, la tête courbée, s'accrochèrent aux colonnes du temple comme s'ils craignaient de tomber dans les abyssales profondeurs de l'enfer.

Edwards pleurait lorsqu'il prêchait. En cela, il était un parent dans l'âme du puissant Brownlow North du réveil qui eut lieu quelques années plus tard en Irlande en 1859. La loi divine du Psaume 126:6 n'a jamais été, ni ne peut jamais être abrogée : "Celui qui marche en pleurant, quand il porte la semence, revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes."

En tant que pasteur d'une des assemblées de la Nouvelle Angleterre les plus grandes, les plus riches et les plus socialement conscientes, Edwards avait une rare perception des besoins de son troupeau. Il avait aussi un coeur pétri d'une grande tendresse pour leur santé spirituelle. Rendons-nous dans les bois là où Edwards est seul avec son Dieu. Rampons derrière ce vieil arbre noueux et écoutons sa prière brisée :

"Je sens une ardeur dans l'âme à ... être vidé et annihilé, couché dans la poussière et rempli de Christ seul, L'aimer d'un amour saint et pur, avoir confiance en Lui, vivre de Lui et être parfaitement sanctifié et rendu pur d'une pureté divine et céleste."

Edwards était aussi un parent dans l'âme de George Whitefield, son contemporain. Le puissant américain Jonathan Edwards avait-il été suscité par l'apôtre anglais, Whitefield ? Les mouvements tonitruants de l'âme vibrante de Whitefield, qui s'abattirent alors comme une tempête à travers toute la Nouvelle Angleterre, avaient-ils perturbé et défié la normalité de la vie de prédication d'Edwards ? Ceci n'est pas une question rhétorique. On ne peut pas répondre à cela entièrement, mais il contient plus d'une graine de vérité. Nous savons en réalité qu'après avoir rencontré le jeune George Whitefield, Jonathan Edwards changea son style de notes pour ses sermons.

Il plut au Seigneur d'entraver Edwards dans son élan par un petit pastorat à Stockbridge, dans le Massachussets. Cet exil vit le jour à cause d'un différend avec un certain Monsieur Stoddard, qui avait administré le Repas du Seigneur à certaines personnes qui n'avaient pas rendu publique leur confession de foi en Jésus-Christ comme leur Sauveur personnel. Mais dans sa solitude, le brillant esprit d'Edwards prit son envol. Sa pensée longtemps incubée vint à la naissance. Ainsi, il est probable qu'il ait dit à Monsieur Stoddard ce que Joseph avait dit à ses frères : "Vous avez médité le mal contre moi; mais Dieu l'a changé en bien." Le Seigneur de nouveau changea la colère de l'homme en louange à Son nom, car, à cette période, l'âme d'Edwards obtint la mesure "des mots". De sa plume, coula le meilleur de ses écrits. Edwards dort, mais son message parle toujours.

Quand la mort avait depuis longtemps fait taire la voix de Milton, Wordsworth pleura :

Milton, vous devriez être en vie en cette heure :
L'Angleterre a besoin de vous;
Elle est un marais d'eaux Stagnantes.
Nous pourrions paraphraser ces paroles ainsi :
Edwards, vous devriez être en vie en cette heure :
L'Amérique a besoin de vous :
Elle est un marais (spirituellement)
D'eaux stagnantes.

Une mince croûte, une très mince croûte de moralité, il me semble, empêche l'Amérique de s'effondrer complètement. Dans cette heure périlleuse, nous avons besoin d'une génération entière de prédicateurs comme Edwards.

"O Eternel des armées, tourne-Toi de nouveau vers nous; que Ta face brille sur nous, et nous serons sauvés."

Mettez en contraste ce grand homme de Dieu avec ses contemporains. Je cite Al Sanders dans Crisis in Morality (Crise dans la Moralité)!

"Max Jukes, l'athée, vécut une vie impie. Il épousa une fille impie et de l'union il y eut 310 qui moururent pauvres, 150 qui furent des criminels, 7 qui furent des meurtriers, 100 qui furent des ivrognes et plus de la moitié des femmes qui furent des prostituées. Ses 540 descendants coûtent à l'Etat un million et quart de dollars."

"Mais, louange au Seigneur, cela fonctionne dans les deux sens! Il y a le témoignage d'un grand homme de Dieu américain, Jonathan Edwards. Il vécut à la même époque que Max Jukes, mais il épousa une fille pieuse. Une investigation établit que sur 1394 descendants connus de Jonathan Edwards, 13 devinrent des présidents d'universités, 65 des professeurs de l'université, 3 des sénateurs aux Etats-Unis, 30 des juges, 100 des avocats, 60 des médecins, 75 des officiers de l'armée et de la marine, 100 des prédicateurs et missionnaires, 60 des auteurs proéminents, un vice-président des Etats-Unis, 80 devinrent des fonctionnaires publics dans d'autres fonctions, 295 des diplômés de l'université, parmi lesquels il y eut des gouverneurs d'états et des ministres à l'étranger. Ses descendants ne coûtèrent à l'Etat pas un seul centime.

7 La mémoire du juste est en bénédiction, Mais le nom des méchants tombe en pourriture.


Pour nous, c'est la conclusion de tout le sujet. 

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