Le Réveil qu'il nous faut (Page 5 / 11)
Le revêtement de puissance
Le Saint Esprit est capable de rendre la Parole de Dieu aussi efficace qu'aux jours des apôtres. Il a la puissance d'attirer les âmes par centaines et par milliers, aussi bien que par deux ou trois ici et là. La raison pour laquelle nous n'avons pas plus de succès, c'est que nous ne possédons pas le Saint-Esprit agissant en puissance parmi nous, comme autrefois.
« Si notre ministère était scellé de la puissance du Saint-Esprit, peu importerait alors le degré de nos talents naturels. Que le messager soit pauvre et sans éducation, ses paroles dénuées de toute éloquence, de toute perfection grammaticale, si la puissance de l'Esprit est là, le plus humble évangéliste aura plus de succès spirituel que le théologien le plus érudit ou le plus éloquent des prédicateurs.»
« C'est la puissance surnaturelle, celle qui émane de DIEU, et non pas le talent de l'homme qui remporte la victoire. C'est de cette onction spirituelle extraordinaire que nous avons besoin et non pas de capacités mentales extraordinaires. Les dons naturels peuvent attirer une belle congrégation, mais seule la puissance spirituelle produit l'angoisse de l'âme qui conduit au salut. Ce dont nous avons besoin par dessus tout, c'est de la PUISSANCE SPIRITUELLE. » (Ch. Spurgeon)
« Là où l'Esprit fait défaut, il peut y avoir la sagesse des paroles, mais non pas la sagesse de Dieu ; la puissance oratoire, mais non pas la puissance de Dieu ; les arguments et la logique scolastiques, mais non pas la démonstration efficace du Saint-Esprit, celle qui, avec la promptitude de l'éclair, suffit à convaincre d'un seul coup Saul de Tarse sur le chemin de Damas. Quand le Saint-Esprit fut répandu d'En Haut, tous les disciples furent remplis de Sa puissance, et la langue la plus inculte devint capable de réduire au silence les disputeurs de ce monde. C'était comme un feu nouveau qui balayait devant lui tous les obstacles, tel l'incendie qu'un vent impétueux attise sans cesse et qui consume toute une forêt. » (A.T. Pierson)
« Les messagers de l'Evangile doivent nécessairement posséder cette puissance de l'Esprit, sinon ils ne sauraient être à la hauteur de leur ministère. Car aucun homme n'est suffisant pour répondre à cet appel divin, nul n'est qualifié par ses dons naturels, pas plus que par les capacités acquises à quelque école humaine. Il lui faut ce revêtement de puissance que confère le Saint-Esprit, sans lui l'homme le plus accompli, le plus doué, sera toujours incapable d'assumer cette charge. »
Remarquez que les apôtres eux-mêmes durent se taire jusqu'à ce qu'ils fussent revêtus de cette puissance surnaturelle ; ils avaient reçu l'ordre de rester à Jérusalem et d'y attendre patiemment l'accomplissement de la promesse divine : le don de l'Esprit Saint, et de ne commencer à prêcher qu'après l'avoir reçu.
« Le serviteur auquel il manque cette puissance du Saint-Esprit n'en a aucune autre pour son ministère. Aucune puissance charnelle, rien de ce qui vient d'en bas ne lui suffit, il lui faut à tout prix cette puissance d'En Haut ; n'ayant aucune force propre, il lui faut la force spirituelle, que les hommes ne sauraient lui communiquer : la puissance qui descend du Ciel, celle du Saint-Esprit survenant sur lui pour le vivifier, autrement c'est la stérilité, l'incapacité totale dans son service pour Dieu. » (Wm. Dell)
Mais qui, de nos jours, possède cette onction bénie ? Qui connaît par une expérience personnelle ce revêtement du Saint-Esprit ? C'est pourtant là ce que Dieu a promis, ce qui est absolument indispensable. Hélas ! Nous nous contentons de travailler sans cette onction, ressemblant aux disciples qui avaient jeté le filet toute une longue nuit sans rien prendre.
Notre travail selon la chair peut bien être comparé au leur pour les résultats. Cependant, une heure de travail avec le Saint Esprit produit davantage que toute une année de labeur ardu sans son secours. Et le fruit en sera permanent.
C'est ce fruit du Saint-Esprit que nous voudrions voir, de l'or pur et sans alliage. Nous ne voulons pas de ces conversions à fleur de peau qui bien souvent font naufrage, mais de ces régénérations authentiques capables de soutenir l'épreuve du temps et de l'éternité ; ce sont des âmes qu'on rencontrera par la suite à toutes les réunions de prière et pas seulement au culte du dimanche matin. Est-ce là le fruit de notre ministère, mes frères ? Y a-t-il conviction de péché dans nos réunions ; les âmes parviennent-elles à la glorieuse liberté des enfants de Dieu ?
Mais au fait, avons-nous vraiment reçu ce revêtement de puissance ? Je ne veux pas dire : l'avons-nous « réclamé par la foi » et puis tablé sur le fait de sa possession, sans preuve aucune, mais en avons-nous véritablement fait l'expérience ? S'il n'y a aucun résultat, nous pouvons en déduire que nous ne l'avons pas reçu. Si nous étions remplis du Saint-Esprit, le fruit de l'Esprit serait évident. Les coeurs seraient brisés à notre prédication, on entendrait les gens sangloter sur leurs péchés et les confesser à Dieu. Montrez donc les fruits de votre service si vous voulez qu'on croie à votre onction divine.
« Vous recevrez une puissance » a dit le Seigneur, et Pierre, au jour où il l'a reçue, a attiré d'un coup 3.000 âmes à Christ. Il en fut de même de John Smith, Samuel Morris, Charles Finney et bien d'autres encore. Oui, ces hommes-là ont porté du fruit, preuve évidente de l'authenticité de leur appel. Si je suis un homme de Dieu, revêtu de la puissance d'En Haut, les âmes seront courbées à l'ouïe de mon message ; si j'ignore cette puissance divine, il ne se passera rien qui sorte de l'ordinaire. C'est là le « test » de toute prédication, le critère qui permet de distinguer les ministères spirituels.
« J'ai été merveilleusement sauvé, le 10 octobre 1821 au matin, écrit Ch. Finney, et le soir de ce même jour je fus baptisé de l'Esprit. Les visitations divines qui se succédèrent me pénétrèrent profondément dans tout mon être, esprit, âme et corps. Je me trouvai immédiatement revêtu d'une telle puissance spirituelle que quelques paroles prononcées ici et là produisirent des conversions instantanées. Parfois aussi je me trouvais comme dépouillé de cette puissance et les visites que je faisais alors n'avaient aucun effet sur mes ouailles. Je pouvais les exhorter, prier avec eux, sans qu'ils en fussent impressionnés. Alors je mettais à part une journée pour le jeûne et la prière secrète, craignant que la puissance divine ne se soit retirée de moi, anxieux d'en découvrir la cause. Mais après m'être humilié et avoir crié à Dieu recherchant ardemment Son secours, la puissance m'était rendue avec une nouvelle fraîcheur. Telle a été mon expérience tout au long de ma vie. »
« C'est une chose merveilleuse que cette puissance d'En Haut. Bien des fois j'ai vu les gens incapables de supporter l'effet de la Parole. Les affirmations les plus simples les transperçaient comme le tranchant de l'épée, les faisaient tomber de leurs sièges pour se prosterner devant Dieu, anéantis, comme des hommes morts. Je n'avais pas besoin alors d'élever la voix, dans l'exhortation ou la prière, et les moindres paroles prononcées tout doucement, suffisaient à vaincre toutes les résistances.
Cette puissance semble créer une atmosphère particulière autour de celui qui en est possédé. Quand, dans une communauté, un grand nombre de croyants sont ainsi pénétrés de la puissance d'En Haut, la localité entière se trouve sous l'influence bénie de cette vie divine. Des étrangers y arrivant seront conscients de cette Présence merveilleuse, convaincus de leur état de péché, et bien souvent convertis à Christ. Quand les chrétiens voudront enfin s'humilier et se consacrer tout à nouveau au Seigneur, réclamant de Lui cette puissance, ils recevront un tel baptême de l'Esprit que leur témoignage, en une journée, attirera plus d'âmes à Christ qu'il ne l'aurait fait auparavant pendant toute une vie. Pourvu que ces croyants persévèrent dans l'humilité et soient assez dépendants du Seigneur pour retenir cette puissance divine, l'oeuvre du Salut se poursuivra au point que des communautés entières, des régions même seront converties à Christ. Il va sans dire qu'il en est de même pour ceux qui sont dans le ministère de l'Evangile. »
Mais où donc trouver aujourd'hui cette angoisse des jours anciens ? Où sont les nuits d'insomnie causées par une conscience troublée, les pleurs et les gémissements des pécheurs se sachant perdus et sous la condamnation divine ? A Dieu ne plaise que de pareilles expériences restent de l'histoire ancienne, mais puissions-nous les voir se répéter en cette génération !
En fin de compte, qui est à blâmer ? Est-ce la congrégation dont nous déplorons l'indifférence et la dureté de coeur ? La faute est-elle aux gens à qui nous prêchons ? Non, mes frères ! La faute est à NOUS, les serviteurs de Dieu, c'est nous qui sommes à blâmer dans cette affaire. Si nous étions ce que nous devrions être, les signes promis suivraient encore notre proclamation du message comme aux jours d'autrefois. S'il en est ainsi, chaque sermon infructueux, chaque discours qui manque le but et n'atteint pas les coeurs et les consciences ne devrait-il pas nous jeter à genoux, dans la plus profonde humiliation, nous amenant à nous sonder devant Dieu pour en découvrir la cause en nous-mêmes, au lieu de blâmer nos auditeurs ? Si nos églises sont froides et mortes, c'est parce que nos propres coeurs sont froids et morts. Tel pasteur, telle congrégation.
Oh ! Combien de serviteurs de Dieu ont été privés des fruits de leur témoignage, ou n'ont jamais expérimenté la puissance divine dans leur ministère ! Leur service est ineffectif et stérile, et ils n'accomplissent à peu près rien qui vaille aux yeux du Seigneur. Oh ! Certes, ils ne manquent pas d'activité, ils vont de ci, de là, remuants et pleins de zèle ; mais tout cela n'est que l'activité de la chair et reste sans résultats au point de vue spirituel. Les âmes ne sont pas sauvées, ni les croyants édifiés dans la foi. Leur prédication ne produit aucun fruit et leur ministère n'est qu'une lamentable faillite ! Oh ! Quelle triste expérience que celle-là.
Mais, Dieu soit béni, il n'est pas nécessaire d'en rester là ! La promesse divine est encore pour nous aujourd'hui : « Vous recevrez une puissance ! » et « Demeurez jusqu'à ce que vous soyez revêtu de la puissance d'En Haut » n'est pas un commandement périmé. Le passage de Actes 1:8, traduit littéralement, se lit ainsi : « Vous recevrez la puissance du Saint-Esprit survenant sur vous. » Ainsi, l'onction, ou le revêtement de puissance est le résultat de la descente du Saint-Esprit sur un croyant afin de l'équiper pour le service.
De telles onctions ne sont reçues qu'après un profond travail d'enfantement dans la prière. Les jours et les nuits d'agonie dans l'intercession pour les âmes perdues, les heures de prière intense que nous trouvons dans la vie d'un David Brainerd, les combats qui sont comme un corps à corps avec les puissances sataniques, laissant le corps brisé et tout en sueur, comme c'était si souvent l'expérience d'un John Smith cela dépasse infiniment tout l'enseignement religieux moderne, mais c'est le secret, l'unique secret de ces réalisations effectives dont nous parlons.
Après ces heures de prière victorieuse, après avoir lutté avec Dieu dans le secret du sanctuaire, nous pouvons alors aller de l'avant, l'épée de l'Esprit à la main, et la Parole aura son effet transcendant sur les âmes. Le secret est tout entier dans la PRIÈRE, frères et soeurs, nous ne pouvons y substituer aucun « ersatz », car il n'en existe aucun !
Pour chaque ministère particulier il faut une onction particulière. Il ne s'agit pas simplement de croire et de s'emparer de la bénédiction à la légère. Ah ! Non, mes frères. Les résultats glorieux, et surnaturels dont il est question ici ne s'obtiennent pas si aisément que cela. Il y a un prix, un très grand prix à payer.
Une prière ardente, une prière dans l'unité et dans la persévérance, voilà les conditions requises. Si elles sont fidèlement remplies, nous serons très certainement « revêtus de la puissance d'En Haut ». Ne nous imaginons pas que cette puissance nous soit donnée dès l'instant où, étant conscients de notre propre besoin, nous l'aurons demandée en une petite prière hâtive. Pas plus qu'une assemblée n'a le droit de s'attendre à une grande manifestation de l'Esprit si tous ne sont pas prêts à s'unir en une même ardente supplication, « d'un commun accord », prêts à attendre, à persévérer dans la prière de la foi, le but commun étant celui de chaque membre en particulier.
Ce n'est que dans cette attente devant le Trône de Grâce que nous pouvons être embrasés par le feu divin. Celui qui aura su persévérer sera tout pénétré de ce feu sacré et reviendra de sa rencontre avec son Dieu en portant les marques du contact divin. Pour le croyant le plus obscur, comme pour le prédicateur, je le répète, le seul moyen d'obtenir la puissance spirituelle réside dans cette attente, en présence de Dieu, du baptême de l'Esprit.
« Si donc tu aspires à voir ton âme embrasée du feu de Dieu, en sorte que tous ceux qui t'approchent prennent conscience d'une influence mystérieuse émanant de ta personne, il faut t'approcher de la source de ce feu, du trône même de Dieu et de l'Agneau, il faut t'enfermer hors du monde de ce monde froid et glacial qui étouffe en nous la flamme divine. Entre dans ton cabinet, ferme ta porte derrière toi, et là, tout seul devant le Trône, fais silence et attends ce baptême béni. Alors le feu d'En Haut te remplira, et quand tu en sortiras, la puissance divine t'accompagnera et ton labeur ne sera plus dans ta propre force, mais en démonstration d'esprit et de puissance. » (Wm. Arthur)
Beaucoup de prédicateurs vivent dans l'illusion d'une fausse expérience et se croient au bénéfice de l'onction alors qu'il n'en est rien. Tout ce que je puis dire, c'est que la preuve de leur expérience fait entièrement défaut. S'ils étaient vraiment oints de l'Esprit ils obtiendraient les mêmes résultats que les ouvriers de tous les temps baptisés par Dieu de Son Esprit. Si tous les soi-disant « baptêmes de l'Esprit » expérimentés au cours de nos grandes conventions étaient authentiques, le pays entier serait déjà embrasé par le feu du ciel. Que dis-je ? Si même un homme ou une femme était réellement sous l'onction de l'Esprit, des milliers d'âmes tout alentour pourraient être frappées de conviction et un puissant réveil balayer toute la région. La preuve de l'authenticité de l'onction, c'est le résultat qu'elle produit. La preuve que l'esprit d'Elie avait été transmis à Elisée, c'est que lui aussi accomplit le même miracle, se frayant un chemin à travers les flots du Jourdain.
« Mais pourquoi donc est-ce là une chose si difficile à obtenir ? » demanderez-vous peut-être. Pourquoi ? Parce que Dieu ne répand jamais Son Esprit sur un homme charnel. Il doit d'abord accomplir Son oeuvre profondément en nous, et cela prend en général du temps, parce que nous sommes lents et réticents quand il s'agit de capituler, de laisser Dieu agir à Sa guise en nous. La valeur de notre nom, de notre réputation, l'amour du « moi », etc., constituent autant d'obstacles lui barrant le passage. Nous ne nous laissons pas humilier. Dieu ne peut pas briser nos coeurs parce que nous refusons de céder sur toute la ligne.
Ou peut-être est-ce parce qu'Il ne peut nous confier un si grand honneur, sachant que nous en ferons un mauvais usage, qui tournera à notre ruine. Oh ! Les exemples navrants d'hommes de Dieu, autrefois Ses instruments bénis, promoteurs de puissants réveils, ayant par l'onction de l'Esprit gagné à Christ des multitudes d'âmes, mais qui par la suite ont perdu la bénédiction divine et continué à prêcher dans l'énergie de la chair, n'accomplissant que peu de chose, ou même plus rien du tout ! Ils avaient traité à la légère le don divin, étaient tombés dans l'orgueil et la confiance en eux-mêmes ; ou bien ils avaient toléré dans leur vie quelque « petit péché », en apparence insignifiant, qui avait cependant attristé le Saint-Esprit, de sorte qu'Il s'était retiré, les laissant, comme autrefois Samson, tondus, dépouillés de leur puissance.
Autrefois les âmes étaient frappées par l'épée de l'Esprit et l'on criait grâce dans les réunions. Maintenant il faut insister, supplier pour leur faire prendre une décision ; les cultes sont froids et morts, et si quelques uns répondent à l'appel, cela n'est pas, pour autant, le fruit authentique du Saint-Esprit.
En terminant ce chapitre, je voudrais encore vous donner quelques témoignages de ceux qui ont reçu ce revêtement de puissance pour vous convaincre de la réalité d'une telle expérience. Si Dieu a pu la donner à quelques uns, Il peut le faire pour tous aujourd'hui.
« Pendant 13 ans, écrit Evan Roberts, j'avais prié pour obtenir le don de l'Esprit, et voici comment je fus conduit à prier. Un soir, un des diacres nous dit : « N'oubliez pas d'être toujours fidèles. Pensez un peu, si l'Esprit venait visiter l'église et que vous soyez absent ce jour là ! Souvenez-vous de Thomas. Quelle perte immense fut la sienne en ce premier dimanche de la résurrection ! » Sur ce, je résolus à tout prix d'obtenir ce don du Saint-Esprit. Aussi, quel que fût le temps ou les circonstances, j'assistais régulièrement à toutes les réunions. Bien souvent, quand je voyais mes camarades sauter dans leurs barques sur la jetée, j'étais tenté de filer avec eux ; mais non ! Je devais m'en tenir rigoureusement à ma résolution, et je suivais mon chemin sans jamais m'en détourner. C'est ainsi que je suivis toutes les réunions de prière, sans jamais en manquer, pendant 10 ou 11 ans, priant inlassablement pour le Réveil. C'était déjà l'Esprit qui me poussait à agir de la sorte.
A une certaine réunion du matin, l'évangéliste pria en ces termes : « Oh ! Seigneur, courbe-nous, je t'en supplie ! » Et l'Esprit sembla dire alors à Roberts : « Voilà justement ce dont tu as besoin : être courbé ! » Et il décrit ainsi l'expérience qui suivit : « Je sentis comme une force vivifiante pénétrer en moi, et comme elle augmentait de plus en plus, il me semblait que mon coeur allait éclater. Tout mon être était comme en ébullition, tandis que le verset familier résonnait sans cesse au fond de mon coeur :
Je tombai à genoux devant mon siège et, tout en sueur, je laissai mes larmes couler abondamment. Il me semblait que mon sang lui même s'échappait de mes veines. » Tandis que ses amis s'approchaient de lui pour l'aider dans sa détresse, il s'écria : « 0 Seigneur, courbe-moi, courbe-moi, je t'en prie ! » Alors ce fut la manifestation grandiose de la gloire divine.
« Après que j'eus été courbé, poursuit-il, une vague de paix ineffable descendit en moi, tandis que la congrégation chantait doucement : « J'entends Ta voix bénie ». A l'ouïe de ce chant, j'étais transporté au jour du jugement. Je pensais aux innombrables âmes qui devraient être courbées en ce jour terrible, et je pleurais à cette pensée. Dès lors, le salut des âmes devint ma principale préoccupation, le fardeau de mon coeur. Un désir suprême me consumait, celui de parcourir tout le Pays de Galles avec le message du salut, et j'aurais voulu même, si cela avait été possible, payer Dieu pour le privilège d'un pareil ministère ! »
Telle fut l'expérience d'Evan Roberts, ce serviteur honoré de Dieu, l'instrument du grand Réveil du Pays de Galles.
Ecoutons encore les témoignages de John Wesley et de Christmas Evans :
« Vers trois heures du matin, tandis que nous nous attardions ensemble dans la prière, la puissance de Dieu descendit soudain sur nous, à tel point que plusieurs se mirent à crier dans l'excès de leur joie, et certains tombèrent sur le sol. Quand nous eûmes quelque peu recouvré nos sens après cette stupéfiante visitation divine, conscients de la majesté de cette Présence parmi nous, nous élevâmes la voix d'un commun accord, dans l'adoration, en disait : « Nous te louons, ô Dieu ! Nous te reconnaissons comme notre unique Seigneur. » (John Wesley)
« J'étais las de mon propre coeur, si froid et indifférent à l'égard de Christ et de Son sacrifice, à l'égard de l'oeuvre du Saint-Esprit, las de ce coeur glacé, tant en chaire que dans le secret de mon cabinet, à l'heure de l'étude de la Parole et de la prière. Quinze ans auparavant, j'avais connu, comme les disciples d'Emmaüs, ce coeur brûlant au-dedans de moi tandis qu'Il cheminait avec moi sur la route de la vie.
En un jour inoubliable, tandis que je gravissais une colline, je me sentis contraint de me mettre à prier, bien que mon coeur fût aussi sec qu'à l'ordinaire et mes pensées aussi tournées vers les choses de ce monde. Ayant commencé à invoquer Dieu au Nom de Jésus, je sentis bientôt que des liens se dénouaient en moi, que mon ancienne sécheresse et ma dureté de coeur se fondaient, comme si des montagnes de glace et de neige étaient soudain dissoutes au souffle tiède du printemps.
Alors une confiance nouvelle naquit en mon âme quant à la promesse du Saint-Esprit. Je sentis mon être entier comme affranchi d'un affreux esclavage ; mes larmes se mirent à couler abondamment et je fus contraint de crier à Dieu pour qu'Il m'accordât la grâce de Sa présence, qu'Il restaurât mon âme, et renouvelât en moi la joie de Son salut. J'intercédai alors pour toutes les églises et pour les pasteurs de la région, les nommant tous.
Ce combat se poursuivit pendant trois heures consécutives ; c'était comme une vague suivant l'autre, passant et repassant sur mon esprit, jusqu'à ce que tout mon être fût anéanti par l'intensité de la lutte « à grands cris et avec larmes ». Ainsi je me livrai, sans réserve à Christ, corps et âme, dons et travaux, tout ce qui me restait de vie ici bas et je fis du même coup l'abandon de tous mes soucis à mon Sauveur.
A partir de ce jour mémorable, je m'attendis à voir la bonté du Seigneur opérer dans les églises comme en moi même. Au cours de la première réunion qui suivit cette expérience, je me sentis comme transporté hors des régions stériles de la sécheresse spirituelle dans les champs verdoyants des promesses divines. Je connus de nouveau, comme aux anciens jours, le combat dans la prière et l'anxiété à l'égard de la conversion des pécheurs. Je « tenais » à nouveau les promesses de Dieu !
A mon retour dans ma paroisse je pus constater que l'Esprit était aussi à l'oeuvre parmi mes frères d'Anglesea, particulièrement chez deux des diacres qui reçurent un puissant esprit de prière et de supplication, s'attendant à Dieu pour Sa visitation bénie et pour qu'Il rendit effective la Parole de Sa grâce pour le salut des pécheurs. » (Christmas Evans)
C'est ainsi que, « fortifié avec force dans l'homme intérieur », animé d'un nouvel esprit, cet homme de Dieu put travailler dès lors avec une énergie renouvelée. Son service fut accompagné des riches bénédictions d'En Haut. Dans l'espace de deux ans, les annexes d'Anglesea passèrent de 6 à 20, et 600 convertis furent ajoutés à l'église dont il était le conducteur.