Le Réveil qu'il nous faut (Page 12 / 11)

Un e-book de Oswald J. Smith

Ames affamées de Réveil

Qu'importe l'épreuve, pourvu que naisse enfin dans les coeurs, cette soif sans laquelle il ne saurait y avoir de vrai Réveil.

Quand j'ai visité la Russie, j'ai pu voir Dieu à l'oeuvre d'une façon remarquable. Les gens n'hésitaient pas à faire 20 kilomètres à pied, d'autres venaient en charrette ou à cheval, parcourant 200 kilomètres pour assister aux réunions. Les cultes duraient deux ou trois heures consécutives, et il y avait parfois jusqu'à trois réunions par jour. Et encore, ces braves gens trouvaient qu'ils n'en avaient pas assez et venaient dès le matin prier ensemble, avant l'arrivée des prédicateurs !
Pas besoin de publicité ; chacun le disait à son voisin et ils arrivaient de tous côtés, remplissant les salles jusque dans les moindres recoins, même les plus grandes étaient combles. Je me souviens d'avoir prêché, entre autres, dans une chapelle luthérienne à 3.000 personnes. Oh ! Comme ils buvaient la Parole ! En plein air, c'était pareil, et la réunion pouvait se prolonger pendant trois heures sous la pluie ; tous écoutaient avidement, hommes, femmes et enfants, tous des âmes affamées !

Et comme Dieu a opéré puissamment là bas !

Dès le début de la campagne c'était l'atmosphère du Réveil. On priait, on chantait, on rendait témoignage, et les larmes coulaient sur bien des visages. Le coeur brisé, ils écoutaient le message et, quand venait le moment de l'appel, un grand nombre se levait pour venir s'agenouiller devant l'estrade et crier à Dieu avec larmes pour obtenir Son pardon.
Voici quelques extraits de mon journal durant la campagne :

Impossible de décrire les scènes qui se déroulèrent au cours de ces journées, car ce que Dieu a fait est tout simplement miraculeux. Chaque soir le grand auditorium était plein à craquer, les gens se tenant debout dans les couloirs, sur l'estrade et partout. Le devant de la chaire se remplissait sans cesse de pénitents dont beaucoup acceptèrent le Sauveur pour la première fois. Je ne saurais en fixer le nombre.

Mais le culte de 10 heures du matin fut le point culminant de ce festin spirituel. Une fois la salle remplie on ajouta des chaises dans le choeur et un peu partout, beaucoup durent rester debout Alors la puissance d'En Haut descendit sur cette immense assemblée ; hommes et femmes tombèrent à genoux de tous côtés, et quelles prières ! Quelle repentance ! Quelles confessions avec larmes, mais aussi quelle joie inexprimable dans les témoignages Et comme ils chantaient, ces chers Russes ! Vraiment, c'était le ciel sur la terre.

A la fin du culte, on me demanda si je ne voudrais pas prêcher une fois de plus à 4 heures. J'y consentis, et à l'heure indiquée ils étaient de nouveau tous là. Une fois de plus, la puissance de l'Esprit était à l'oeuvre, et il y eut bien des larmes. Une Joie ineffable et glorieuse se reflétait sur bien des visages. Nous nous agenouillâmes tous dans le silence, et l'Esprit descendit pour faire Sa demeure dans plusieurs vies.

A 6 h 30 je parlai encore, puis à 8 heures quatre réunions dans la journée !

Peu après m'être retiré dans ma chambre, j'entendis frapper à la porte. Un étudiant entra et me dit que Dieu lui avait parlé. Il avait le coeur affamé de la vie d'en Haut et m'annonça sa décision de rester toute la nuit en prière jusqu'à ce que l'Esprit le possédât entièrement. Nous avons prié ensemble et il sanglotait éperdument... Quelques instants après, un autre frappait à son tour et venait me demander de me joindre à un groupe dans la chambre voisine. Je trouvai là plusieurs jeunes prosternés devant le Seigneur, face contre terre. Dieu leur avait parlé à eux aussi. Et la prière recommença, ardente, précise, passionnée, montant tout droit vers Dieu. Le péché fut confessé, des vies furent consacrées au Seigneur, et le Saint-Esprit, une fois de plus, eut la voie libre parmi nous.
Puis ce fut toute la troupe des étudiants qui arriva au grand complet et, tombant à genoux, les coeurs se répandirent librement devant le Seigneur, en russe, en allemand, en letton, en anglais. Oh ! Quelle heure bénie où ces coeurs brisés pleuraient ensemble aux pieds de Jésus !

Quelle joie de se trouver dans une pareille atmosphère de réveil et de voir le Saint-Esprit à l'oeuvre. Quand finalement ils se retirèrent pour continuer à prier dans leurs chambres. A quelle heure, je ne sais. Je pus, moi aussi, rentrer dans la mienne, vers minuit, et prendre du repos, bénissant Dieu pour cette journée.

Le lendemain, même expérience. Au cours des quatre réunions de la journée de longues files d'hommes et de femmes en larmes vinrent se prosterner dans la contrition et accepter le salut pour s'en retourner ensuite débordants de joie.

Au retour de cette quatrième réunion (que je croyais la dernière), je trouvai à la maison de la mission une chambre pleine de Russes agenouillés et priant tout bas, comme seuls les Russes savent le faire, avec des accents d'intense sincérité. Je me joignis à eux pendant quelques instants, puis, vers minuit, je me retirai dans ma chambre. Quelle journée merveilleuse encore ! Quelles conversions ! Quelle joie ! Quelle puissance ! Jamais de ma vie je n'avais prêché à de telles congrégations, ni au Canada, ni dans toute l'Amérique.

Le jour de Pâques fut une journée inoubliable ! Le premier culte du matin commençait à 6 heures et ce ne fut pas facile pour moi de prêcher à une heure aussi matinale, m'étant couché fort tard la veille. Il y avait cependant environ 1.200 personnes à ce culte, et beaucoup répondirent à la demande d'accepter Christ comme leur Sauveur.

A 10 heures, seconde réunion avec salle archicomble, et qui dura quatre heures.

Après le dîner je me jetai sur mon lit pour me reposer un peu et je ne me réveillai que juste à temps pour la réunion de 4 heures. Il y avait là environ 1.400 personnes, et de nouveau plusieurs s'approchèrent pour répondre à l'appel de Dieu, tandis que l'Esprit se mouvait d'une façon solennelle sur toute l'assemblée. Le salut était entré dans bien des vies et très chaudes furent leurs poignées de mains tandis que je saluais cette longue file de nouveaux convertis. Il y avait là beaucoup de jeunes gens et de jeunes filles, des personnes âgées aussi, et même de très jeunes enfants. Tous avaient trouvé en jésus leur Sauveur, et comme leur joie était grande !

Le lundi je me trouvais dans une église russe où j'avais déjà prêché cinq ans auparavant. Là encore c'était la foule compacte, se pressant pour écouter la Parole, tandis que je parlais de la victoire sur le péché.

Beaucoup s'avancèrent et se mirent à genoux tandis que le Saint-Esprit pénétrait dans leur vie et rendait réelle cette transaction avec Dieu. Certains de ces visages semblaient déjà glorifiés tant leur joie était radieuse !

Puis vint la réunion du lundi soir, et je me demandais si ce serait comme en Amérique, le jour de relâche. Mais mes doutes furent bien vite dissipés en voyant une fois de plus les foules s'entasser dans la chapelle, dans les galeries jusqu'au plafond, beaucoup devaient rester debout. Quelle vision, mes amis que celle de tous ces regards intenses fixés sur nous. J'étais ému jusqu'au fond de l'âme. Et comme ils écoutaient ! A la fin je proposai un « after meeting ». Environ 500 personnes s'en allèrent et tous les autres voulurent rester. Les premiers bancs furent vite remplis de pénitents anxieux d'être éclairés. Je leur expliquai clairement le message du salut et, tandis que je parlais, les larmes coulaient sur leurs visages. Des péchés furent confessés et pardonnés, Christ était reçu dans les coeurs, et la note de louange se fit entendre, montant vers Dieu de tous côtés. Oh ! La joie céleste sur ces visages ! Deux d'entre les auditeurs étaient encore troublés et hésitants ; mais, après que je leur eus montré le chemin, l'un d'eux fondit en larmes et, dans la joie du salut, se mit à louer Dieu.

Ainsi se termina l'une des plus merveilleuses campagnes de réveil que je n'aie jamais vécues. Jamais en Amérique je n'ai eu d'expérience équivalente et je n'oublierai jamais les scènes émouvantes dont j'ai été témoin. Quelle faim et quelle soif de Dieu chez ces gens ! Où trouverions-nous un esprit pareil dans notre pays ? Oh ! Combien je Le bénis ! Gloire à Son glorieux Nom ! Oui, mes amis, le Dieu de Finney, de Moody et d'Evan Roberts est toujours le même. Il est NOTRE DIEU pour toujours. Il est toujours le Dieu du Réveil. Son bras n'est pas raccourci, ni son oreille devenue pesante. Il entend, Il exauce la prière de la foi. Alléluia !

Quant à moi, je dois dire que j'ai été profondément humilié. Dieu m'a richement béni dans mon âme. Cela a exigé une nouvelle crucifixion, une expérience plus profonde encore, une marche plus étroite avec Lui. Mon coeur a été brisé devant Lui et le mot d'ordre doit être désormais : « DIEU LE PREMIER ! » Je mets de côté joyeusement tous mes plans, mes ambitions, pour adopter les Siens. Je ne sais ce que l'avenir me réserve; mais si seulement Il veut bien condescendre à se servir de moi pour un travail de réveil spirituel et profond, je serai plus que satisfait. Peu importe où ce sera, dans ma patrie ou au loin. « Où Tu voudras, je veux te suivre. » Mon désir est d'être entièrement livré à mon Dieu et de vivre moment par moment tellement séparé du monde et de la chair que je puisse jouir d'une communion ininterrompue avec mon précieux Seigneur.»
Amis lecteurs, j'ai voyagé à travers l'Europe, le Proche et l'Extrême Orient, le Canada et les Etats-Unis. Je suis allé de l'Atlantique au Pacifique, j'ai assisté aux plus grandes conventions évangéliques, entendu les meilleurs prédicateurs; mais jamais je n'ai vu nulle part rien de semblable à ce que je viens de décrire plus haut.

Pourquoi cela ? Dieu aurait-Il abandonné l'Amérique, le Canada, l'Angleterre ? Pourquoi n'y a-t-il pas dans nos pays de véritable Réveil spirituel ? Parce que la condition essentielle fait défaut : c'est la SOIF. Oui, ce qui nous manque ici, c'est cette réelle et profonde soif spirituelle, cette recherche ardente du coeur qui a soif de Dieu. Tant d'autres choses remplissent notre vie ! Nous avons tellement de confort, de luxe et d'abondance que nous ne sentons pas notre besoin de DIEU. Si nous devions être dépouillés de toutes nos possessions terrestres, ce serait peut-être notre salut.

Ici les gens ne se soucient pas d'assister à des réunions, et il faut dépenser des sommes énormes en publicité pour parvenir à les intéresser un peu, tandis que les cinémas et les lieux de plaisir sont pleins. Les foules se pressent dans les parcs et sur les plages, alors que nos temples sont presque vides. Plus la journée est belle, plus grande est la tentation de partir en voiture, et nul ne songerait à faire à pied dix kilomètres ou plus, pour assister à une réunion ! D'où mon diagnostic qu'il n'y a pas de SOIF spirituelle. Le peuple russe, par contraste, ne possède que peu de biens de ce monde, d'où sa faim et sa soif des biens permanents, des richesses divines.

Nous qui connaissons cette soif spirituelle, Dieu soit béni, il y en a quand même ici et là ne voulons nous pas mener deuil sur nos pays soi disant « chrétiens » et invoquer le Seigneur afin qu'Il crée Lui-même dans les coeurs ce désir ardent de Réveil, même si cela devait être par le moyen de la tribulation, de l'adversité, des pertes matérielles. Qu'importe l'épreuve, pourvu que naisse enfin dans les coeurs, cette soif sans laquelle il ne saurait y avoir de vrai Réveil.

Photo de Oswald J. Smith
Pasteur
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