Le Réveil qu'il nous faut (Page 2 / 11)
L'effusion de l'Esprit
C'était en 1904. Tout le Pays de Galles était en feu. La nation s'était détournée de Dieu et l'état spirituel du peuple était à son déclin. Les cultes étaient désertés et le péché régnait en maître partout.
Puis soudain, avec la violence d'une tornade inattendue, l'Esprit de Dieu descendit sur le pays comme un vent impétueux, irrésistible. Les chapelles se remplirent à déborder; les réunions se prolongèrent de 10 heures du matin jusqu'au milieu de la nuit, à raison de trois par jour. Evan Roberts était l'instrument choisi de Dieu pour ce ministère, mais il passait peu de temps à la prédication. Les chants spontanés, le témoignage, la prière étaient les principaux éléments de ces rencontres. On n'avait pas de recueils de cantiques, mais tout le monde les savait par coeur depuis l'enfance. Pas de choeurs d'église, car tous les assistants prenaient part au chant. Pas de collectes, et aucune espèce de publicité.
Rien de pareil ne s'était jamais produit dans ce pays, avec des résultats aussi durables. Les plus incrédules se convertissaient ; ivrognes, apaches et joueurs étaient merveilleusement sauvés et des milliers parmi les plus bas tombés, étaient rendus à une vie respectable. De tous côtés éclataient des confessions révélant les plus horribles délits et d'anciennes dettes étaient réglées. Le théâtre de la ville dut fermer ses portes, faute de spectateurs. Les mulets, dans les mines, refusaient de travailler, n'étant plus habitués aux bons traitements. Dans l'espace de cinq semaines, environ 20.000 personnes vinrent grossir les rangs des congrégations.
En 1835, Titus Coan débarqua sur la côte de Hawdi. Dès sa première tournée, des multitudes affluèrent pour écouter son message. Il était tellement pressé par les foules assoiffées de Dieu qu'il avait à peine le temps de prendre ses repas. Il lui est arrivé de prêcher trois fois avant de pouvoir déjeuner le matin. Il avait conscience d'une action puissante et mystérieuse, venant directement de DIEU.
En 1837, le feu du Réveil éclata, et la population tout entière devint son auditoire. Il prêchait communément à 15.000 personnes à la fois. Ne pouvant les atteindre tous, les gens venaient à lui, et ce fut un « rallye » immense qui se prolongea pendant deux années entières. Il n'y avait pas une heure, de jour ou de nuit, où un auditoire de 2 à 6.000 personnes ne put être rassemblé immédiatement à l'appel de la cloche.
Des pleurs, des sanglots, des tremblements, des cris d'angoisse couvraient parfois même la voix du prédicateur, chez plusieurs la conviction de péché était si intense qu'ils tombaient évanouis. D'aucuns s'écriaient : « Oh ! L'épée de l'Esprit m'a transpercé ! » Le moqueur lui-même, venu là pour s'amuser, tombait à terre comme un chien mort, en criant : « Dieu m'a frappé ! Dieu m'a frappé ! » Un jour, dans une réunion en plein air, de 2.000 personnes, quelqu'un s'écria : « Que dois-je faire pour être sauvé ? » et demanda comme le Péager : « Sois apaisé envers moi, qui suis pécheur ! » Et cette supplication fut répétée comme un écho par la congrégation tout entière. Pendant une demi-heure, Coan ne put placer un mot, il ne pouvait que contempler en silence, l'oeuvre de grâce du Seigneur.
Des ennemis furent réconciliés, des buveurs délivrés de leur vice, des adultères purifiés et des meurtriers dévoilés et pardonnés. Bien des escrocs restituèrent leurs larcins et les péchés de vies entières furent confessés et abandonnés. Dans l'espace d'une année 5.244 personnes se joignirent à l'Église, et un certain dimanche, on put compter jusqu'à 1.705 baptêmes et 2.400 participants à la Table du Seigneur, beaucoup étaient autrefois parmi les plus vils pécheurs, mais aujourd'hui ils étaient devenus des saints de Dieu ! Quand Titus Coan quitta le pays, il avait baptisé 11.960 convertis venus au Seigneur par son moyen.
Dans la petite ville d'Adams, aux États-Unis, en 1821, un jeune avocat se retira un jour dans un coin de la forêt pour prier. Il y rencontra Dieu. Il fut glorieusement sauvé puis, peu après, revêtu de la puissance du Saint-Esprit ! Cet homme, c'était Charles Finney.
Le bruit de ce baptême de l'Esprit se répandit bientôt et suscita un vif intérêt dans toute la paroisse, de sorte que le soir même tout un auditoire se rassembla spontanément dans la chapelle. Finney était présent, et l'Esprit de Dieu descendit sur tout ce monde avec une telle puissance donnant une telle conviction de péché que ce fut le début du Réveil. Il devait se répandre comme un feu de brousse dans toute la région jusqu'à ce que tous les États de l'Est fussent embrasés par la puissance du Saint-Esprit. Chaque fois que Finney prenait la parole, l'Esprit se répandait sur ses auditeurs. Parfois même, Dieu prenait les devants, car en arrivant au lieu de la réunion, Finney trouvait les gens déjà sous la conviction de péché, demandant à grands cris le pardon de Dieu. Cette conviction était parfois si intense, suscitant de tels gémissements, de tels cris d'angoisse qu'il devait se taire. Des pasteurs et d'honorables membres d'église furent amenés à la nouvelle naissance, tandis que d'innombrables pécheurs furent pris dans le filet de l'Évangile. Cette puissante oeuvre de grâce se poursuivit pendant des années, produisant un réveil unique dans l'histoire des États-Unis.
Je viens de rappeler trois épisodes historiques de l'effusion du Saint-Esprit, et on pourrait en ajouter des centaines d'autres. Mais ces quelques faits suffiront à vous faire comprendre ce que j'entends par un réveil spirituel authentique. Nous en avons besoin aujourd'hui plus que jamais, plus que de n'importe quoi d'autre.
Quand je pense que de telles visitations d'En haut ont été accordées à la Chine, aux Indes, à la Corée, à l'Afrique, à l'Angleterre, au Pays de Galles, aux États-Unis, et à bien des îles lointaines, mais qu'au Canada, notre patrie bien-aimée, on n'a encore jamais connu un véritable réveil national, mon coeur crie à Dieu pour qu'une pareille manifestation de Sa puissance nous soit aussi donnée.
Croyez-vous que nous en ayons besoin ? Eh bien, écoutez-moi ! Combien de nos églises sont à moitié vides, dimanche après dimanche ! Que de multitudes n'y mettent jamais les pieds ! Combien de réunions de prière sont régulièrement suivies et prospères ? Où est la soif réelle des choses divines?
Venons-en aux Missions ; aux terres lointaines au-delà des mers, plongées dans les ténèbres du paganisme. Que faisons-nous pour ces gens-là ? Sommes-nous hantés par le fait que des foules innombrables périssent loin de Dieu et du salut ? En sommes-nous remplis d'angoisse ? Ou bien sommes-nous confortablement endormis dans notre égoïsme insensible?
Que faisons-nous de tous les biens dont Dieu nous a comblés ? Prenez par exemple les États-Unis, la nation la plus riche du monde, dont la plupart des capitaux se trouvent entre les mains de chrétiens professants. Les statistiques révèlent que ce pays a plus dépensé, au cours de l'année, en chewing-gum qu'en dons pour la Mission. Combien y a-t-il de chrétiens qui donnent à Dieu, même la dîme de tout ce que Sa main leur dispense chaque jour?
Et que dire de nos collèges et de nos séminaires, tant au pays que sur les champs de mission, où le modernisme a fait ses ravages, où l'on enseigne que Jésus n'a jamais fait de miracles, qu'Il n'est pas né d'une vierge, ni ressuscité des morts, qu'Il n'a pas accompli notre rédemption et que nous n'avons pas non plus à attendre Son retour?
Combien de ceux qui portent le nom de «chrétien» vivent vraiment la vie du Christ devant les hommes? Oh! Combien nous sommes déchus, par notre vie si conforme à celle du monde! Aussi rencontrons-nous bien peu d'opposition de la part des hommes! Où sont donc les cruelles persécutions endurées par l'Église des premiers siècles? Il est devenu si facile, de nos jours, d'être chrétien!
Et qu'en est-il du ministère ? Nos prédicateurs sont-ils de ceux dont le message empoigne le coeur des pécheurs pour les contraindre à la repentance et les sauver de la perdition ?
Combien d'âmes sont sauvées dans nos temples par le sermon entendu chaque dimanche ?
Oh ! Mes amis. Nous débordons d'innombrables activités ecclésiastiques, alors que la seule raison d'être de l'Église, l'évangélisation du monde, le salut des âmes, tout cela est laissé à l'arrière-plan de nos préoccupations.
Où est l'authentique conviction de péché éprouvée autrefois à l'écoute de la Parole ?
Est-elle devenue une chose de l'ancien temps ? Rappelons, une fois de plus, une des réunions de Finney. Oh ! Si seulement nous pouvions revivre cela aujourd'hui ! Il raconte entre autres, qu'au cours de ses réunions à Antwerp, un vieillard l'invita à venir prêcher dans l'école de son village. Quand il arriva, la salle était tellement bondée qu'il put à peine s'y frayer un passage. Il parla longuement, puis fit un appel direct, reprochant sans ménagement l'impiété et le fait qu'il n'y avait aucun lieu de culte dans l'endroit. Alors tous furent saisis d'une telle conviction de péché, l'Esprit s'abattit sur ces gens avec une si irrésistible puissance que, l'un après l'autre, ils tombèrent à genoux, ou même prostrés sur le sol, criant à Dieu pour qu'Il leur fasse grâce. En quelques instants, toute la congrégation fut ainsi courbée, et se mit à pousser de tels cris d'angoisse que le prédicateur dut s'arrêter de parler, ne pouvant plus se faire entendre. Enfin, s'adressant à haute voix au vieillard qui l'avait invité, et qui contemplait cette scène avec stupéfaction, il lui demanda de prier. Puis il conduisit ces âmes l'une après l'autre aux pieds de Jésus.
Et le vieillard dut prendre la direction de la réunion, tandis que Finney partait pour en tenir une autre. La rencontre dans la salle d'école se prolongea toute la nuit, si intense était la conviction de péché. Des résultats permanents datent de cette inoubliable réunion. Parmi les convertis se trouvait un jeune homme qui devint par la suite un évangéliste de grande valeur.
Ah ! Mes amis, les hommes de ce siècle ont oublié Dieu. C'est pourquoi le péché s'étale, éhonté, tout autour de nous. Les sermons prêchés du haut de la chaire sont sans puissance aucune pour troubler les âmes à salut. Je ne connais rien d'autre, si ce n'est une puissante effusion du Saint-Esprit, pour faire face à une pareille situation. Un réveil de cette trempe a transformé des centaines de communautés, en divers lieux, et il peut le faire aussi chez nous.
Mais voilà, comment obtenir une telle effusion de l'Esprit ? Par la prière, me répondrez-vous. Sans doute, par la prière, mais une chose doit précéder cette prière pour le réveil. Il faudra nous attaquer de front à la grave question du PÉCHÉ, car à moins que notre propre vie soit en règle avec Dieu, que tout péché connu soit confessé et résolument abandonné, nous pourrons bien prier jusqu'au jour du jugement sans que jamais aucun réveil n'éclate dans nos églises !
Notre meilleur guide en l'occurrence est bien la prophétie de Joël. Examinons-la de près, car elle est un véritable appel à la repentance. Dieu ne demande qu'à bénir Son peuple, c'est là tout Son désir ; mais le péché de ce peuple est ce qui retient la bénédiction divine. Ainsi, dans Son amour et dans Sa compassion, il est obligé de faire tomber sur nous un terrible jugement. Nous en trouvons la description graphique dans les deux premiers chapitres de ce livre prophétique. L'envahisseur a presque atteint les portes de la ville. Mais voyez maintenant la grandeur de l'amour de Dieu ! Écoutez l'appel poignant qu'Il adresse à Son peuple, au chapitre 2, versets 12 à 14 :
Ami lecteur, je ne sais pas quel est ton péché particulier. Mais toi, tu le sais et DIEU LE SAIT. Ce que je te demande, c'est d'y penser très sérieusement en lisant ces lignes, car il vaut mieux cesser de prier pour le Réveil jusqu'à ce que tu sois bien décidé à régler cette affaire, à divorcer d'avec ton péché.
Permets à Dieu, en ce moment même, de sonder ton coeur et de te révéler l'obstacle à la bénédiction. TOUT PÉCHÉ DOIT ÊTRE CONFESSÉ ET ABANDONNÉ SANS RÉSERVE. Il est fort possible que tu aies à sacrifier quelque idole chère à ton coeur, que quelque restitution s'impose à ta conscience. Peut-être es-tu de ceux qui dérobent à Dieu ce qui lui revient de droit. Tout cela, c'est ton affaire, non pas la mienne, c'est entre ton âme et Dieu.
Notons maintenant les versets 15 à 17 du chapitre 2. Le prophète a convoqué une réunion de prière. Le péché a été jugé, confessé et abandonné. Maintenant on peut prier librement. Maintenant le peuple de Dieu peut lui adresser ses supplications, pour l'amour de Son nom, de peur que les nations ne disent : « Où est leur Dieu ? » Ils prennent les choses à coeur à présent et leur prière aura gain de cause auprès de Dieu. Écoutez ceci :
Oh mes frères, est-ce que vous PRIEZ vraiment ? Savez-vous ce que c'est que de plaider avec Dieu en faveur de cette ville ?
Le suppliez-vous nuit et jour pour qu'Il répande sur nous Son Esprit Saint ?
C'est l'heure, plus que jamais, de nous adonner à la prière ! Dans l'histoire de Finney, il est question d'une période de fléchissement du Réveil, le feu de l'Esprit semblait devoir s'éteindre. Alors il convoqua les jeunes et les engagea, par un serment solennel, à prier le matin, à midi et le soir pendant toute une semaine. L'Esprit se répandit alors tout à nouveau et, avant la fin de la semaine, les salles de réunions étaient plus remplies que jamais.
Bien entendu, il faut pour cela la prière de la FOI, la prière qui s'attend à recevoir. Si Dieu met un fardeau de prière sur le coeur de Ses enfants, s'il les contraint de crier à Lui pour le Réveil, c'est bien le signe certain de Son intention d'accorder cette visitation d'En Haut, et Il ne manquera pas d'accomplir fidèlement Sa promesse.
Dieu ne nous fera jamais défaut ; mais avons-nous cette foi qui s'empare des promesses divines ? Nous attendons-nous vraiment à voir le Réveil se produire parmi nous ?
Notez enfin la prompte réponse, au verset 18 après qu'ils eurent abandonné leur Péché et crié à Dieu dans la prière :
'exaucement ne se fait pas attendre longtemps une fois que les conditions sont remplies. Nous en avons la description détaillée aux versets 28 et 29 :
Oh ! Mes frères, l'obstacle n'est pas du côté de Dieu, croyez-moi, mais bien de notre côté à nous. Dieu est prêt à nous exaucer, plus que prêt à répandre la bénédiction ; mais c'est NOUS qui ne le sommes pas ! Pour ce Réveil que nous lui demandons c'est LUI qui nous attend ! Frères et soeurs, combien de temps allons-nous encore Le laisser attendre?