La maison de la grâce (Page 4 / 6)
La maison de la grâce - partie 4
Nous continuons sur le sujet de la grâce, qui est véritablement un thème complexe à comprendre. L'être humain aime bien mériter ce qu'il reçoit, et notre chair nous pousse sans cesse à rechercher le ciel de gloire par nos propres forces et nos propres mérites.
Mais lorsque nous regardons à Jésus, nous voyons le pardon de nos péchés qui est une grâce imméritée de Dieu.
Je vous rappelle ce passage :
La grâce est un style de vie !
Une maison de pardon
Par sa grâce, Dieu a pardonné notre péché et il a transformé notre être intérieur afin de faire de nous de nouvelles créatures. Notre vieille nature est morte et maintenant, l'Esprit de Dieu vit en nous. Ce changement intérieur se voit à l'extérieur par notre attitude et notre comportement.
La bénédiction ne se manifeste que lorsque les personnes sont unies et qu'il n'existe entre elles aucun esprit de compétition. C'est pourquoi l'Eglise est appelée à ne former qu'un seul corps, et chacun de nous fait partie de cette famille : nous marchons ensemble, nous prions les uns pour les autres, et nous nous soutenons afin que tous puissent entrer dans leur destinée. Nous n'allons pas à l'église pour occuper une place ni pour chercher à être le meilleur, mais pour accomplir ensemble la volonté de Dieu.
Dieu nous appelle à devenir une Eglise qui s'engage. Cet engagement nécessite de la patience car Dieu travaille préalablement notre cœur et notre être intérieur afin que nous soyons prêts à recevoir sa bénédiction. Cette bénédiction dépend de notre unité et de notre amour fraternel car un corps ne fonctionne bien que lorsqu'il est coordonné. C'est pourquoi, il est important pour une Eglise qui désire recevoir la bénédiction divine, d'avoir un même cœur.
C'est par grâce que nous sommes devenus enfants de Dieu. A notre tour, nous devons manifester cette même grâce dans nos relations avec nos frères et sœurs. Nous ne devons pas avoir un regard critique sur leur vie, mais un regard de bienveillance ; nous ne devons pas garder rancœur pour des histoires passées, mais au contraire pardonner. Nous ne devons pas vivre sans cesse dans l'attente de recevoir de la part de Dieu, mais nous devons rechercher à mettre en application quotidiennement sa Parole.
Ce n'est plus notre égo qui doit diriger notre attitude, notre pensée, mais la grâce de Dieu ! Sa grâce est agissante envers nous uniquement si nous la manifestons envers notre prochain. Je vous rappelle la parabole que nous avons vue précédemment dans Mathieu 18 v.23 à 35 : le maître use de bienveillance envers son serviteur et accepte de lui remettre sa dette. Une fois sorti, ce serviteur n'hésite pas à jeter un homme en prison parce qu'il ne peut pas lui payer sa dette. Alors le maître, irrité par l'attitude de son serviteur, le jette à son tour en prison et lui dit :
Nous comprenons ici combien il est important d'avoir un regard de grâce envers notre prochain ; Dieu nous pardonne, mais en retour, nous devons nous aussi pardonner à ceux qui nous ont offensés.
Si l'être humain cultive la mémoire du passé, une maison de grâce recherche la purification de la mémoire. Nous devons veiller car ce sont deux choses totalement différentes. Cultiver la mémoire signifie garder ses rancunes, se remémorer toutes nos souffrances et nos épreuves car même si nous sommes chrétiens, nous vivons toujours des difficultés. Mais Dieu nous appelle à purifier notre mémoire, à ne retenir que ce qui est bon et à laisser couler ce qui est mauvais.
Lorsqu'une dispute éclate dans une maison de grâce, les autres membres présents ne l'encouragent pas mais font tout pour que la situation s'arrange ; ils luttent contre tout esprit de dispute et n'attisent pas la tension par des paroles de critique.
La maison de la grâce a un but et une vision ! Elle va toujours rechercher l'Esprit de Dieu et ses pas sont guidés par la croix. Ses membres n'ont pas un regard de jugement et ils ne se permettent pas de raconter aux autres les défauts et les erreurs de chacun. Le disciple a conscience que Jésus lui-même a effacé le péché de cette personne et qu'elle a été purifiée. Nous sommes tous membres de la maison de la grâce et nous ne marchons pas selon la lettre mais selon l'Esprit car la lettre tue mais l'Esprit vivifie.
Nous vivons souvent au travers d'événements passés, et cela nous conduit à dresser des murailles autour de nous pour ne plus vivre les mêmes déconvenues. J'ai souvent entendu des personnes me dire : « J'ai pardonné une fois et cela a recommencé ; puis j'ai pardonné une seconde fois, et à nouveau, la personne a recommencé. Alors maintenant, je ne pardonne plus ». Mais la grâce nous permet d'effacer de notre mémoire tous nos mauvais souvenirs, de tirer un trait dessus. Cela demande un effort de notre part, mais nous sommes gagnants : plus nous tournons de page et plus nous nous débarrassons de poids.
Sachez une chose : vous ne pardonnerez jamais trop votre prochain car Dieu vous pardonne sans cesse. Sa grâce se renouvelle chaque matin, et vous devez prendre exemple sur Dieu. Laissez de côté les principes humains qui vous disent : « Si quelqu'un te fait du mal, ne te laisse pas faire et rends-lui la pareille ! ». Vous êtes des enfants de Dieu et vous ne devez pas vivre selon les principes de la société mais selon les principes de Dieu.
Même si les principes de la Bible paraissent être une folie aux yeux du monde, ils sont les clés d'une vie de réussite. Et n'oublions pas qu'être enfants de Dieu nous impose également des devoirs ; alors ne soyons pas des chrétiens qui ne vont pas jusqu'au bout de leurs convictions. N'ayons pas peur de mettre en pratique les principes de Dieu car nous savons qu'ils nous apportent la vie.
Lorsque je parle à un chrétien, je ne vois pas son péché. Pourtant, en tant que pasteur, je connais sa vie, ses erreurs, ses fautes, mais je ne regarde pas à cela. Pour moi, ce n'est pas important car je sais que Dieu aime cette personne et qu'elle est sous sa grâce. Et j'aimerais vous dire que vous êtes tous sous la grâce du Seigneur ! Vos péchés ont été effacés à la croix par Jésus. Alors, arrêtez de vous voir comme des pécheurs et cessez de considérer votre voisin avec un regard de condamnation.
Si vous vivez sous la condamnation, vous ne pouvez pas aller de l'avant ! Les chaines du jugement vous emprisonnent et vous empêchent d'évoluer. Vous aimeriez être libres mais vous ne pouvez pas car vous vous focalisez tellement sur les péchés que vous en devenez captifs. Mais lorsque vous sentez sur vous un regard d'amour, vous avez envie de changer.
Jésus est venu pour ouvrir les portes des prisons et libérer ceux qui sont encore captifs. Souvenez-vous de Pierre qui se retrouve en prison. Alors même que l'église priait pour qu'il soit relâché, Jésus envoie un ange pour lui ôter les chaînes et lui ouvrir les portes de la prison. (Actes 12) Le Seigneur agit de la même façon dans le domaine spirituel. Il a porté à la croix tous vos péchés, tout ce qu'il y avait de mal en vous, et désormais, vous ne vivez plus sous leur joug. Votre ancienne nature est morte et maintenant, vous êtes une nouvelle créature en Christ.
Ce verset merveilleux nous montre combien Dieu est bon ! Il oublie nos erreurs et ne s'en souvient plus. Et nous, comment agissons-nous ? J'ai souvent vu dans l'église des personnes qui gardaient leurs rancœurs pendant des années : « Tu te souviens de ce qu'a fait cette personne il y a un an, deux ans, dix ans ! Tu te souviens de ce qu'il s'est passé il y a trente ans ? ». Le simple fait de ressasser les choses passées révèle souvent qu'il y a un manque de pardon. On y pense encore parce que la blessure est toujours présente, continuant de nous faire souffrir.
Mais avec Jésus, c'est différent ! Ce verset nous dit qu'il efface, qu'il oublie nos fautes ; il ne s'en souvient plus. Il ne se remémore pas sans cesse nos erreurs et ne nous les rappelle pas dès que nous agissons mal. Nos vêtements sont devenus blancs par son amour.
Ce que Jésus fait pour nous, nous devons savoir le faire pour notre prochain ; arrêtons sans cesse de nous rappeler le passé. Parfois, lors d'entretiens, les personnes me racontent : « Pasteur, dans mon passé il y a eu cela… dans mon enfance j'ai vécu cela… j'ai commis tel péché… ». Je comprends que certains événements du passé puissent marquer une personne, mais je leur réponds : « Le passé est passé et tu dois avancer maintenant. Tu as prié, tu as demandé pardon et Dieu t'a entendu ! Alors pourquoi continuer à vivre dans les chaînes du passé ? ».
Nous devons apprendre à sortir de notre stagnation et à aller de l'avant. Nous n'avons pas besoin de demander pardon plusieurs fois pour la même chose, lorsque Dieu nous a pardonné, c'est définitif ! Lorsque vous confiez vos fardeaux et vos soucis à Jésus, ce n'est pas pour les remporter avec vous une fois la prière terminée.
Beaucoup de personnes, et c'est un tort, n'arrivent pas à se débarrasser de leurs fardeaux alors même qu'elles les confient à Christ ! Elles n'arrivent pas à se libérer totalement. Mais la délivrance de Christ est parfaite : une fois que vous lui avez confié votre fardeau, c'est fini, il ne vous le rend plus.
La grâce de Dieu est magnifique, elle oublie nos transgressions. Mais pour nous, c'est un peu plus compliqué : combien c'est difficile de pardonner à une personne qui nous a fait du mal ! Et par ricochet, nous pensons que c'est la même chose pour Dieu et qu'il lui faut du temps pour nous pardonner. Mais c'est faux ! Une fois que nous avons déposé notre péché au pied de la croix, il est pardonné et nous n'avons plus à continuer à le porter.
Si l'homme met du temps à pardonner, Dieu le fait instantanément ! Nous avons souvent tendance à limiter Dieu à ce que nous pouvons faire, mais c'est faux ! Dieu est éternellement grand et il peut réaliser ce qui nous parait impossible. Alors ne limitons pas Dieu, il peut tant nous apporter ! C'est à nous de lui ressembler, et non pas l'inverse.
Alors oui, Dieu peut faire cela : éloigner de nous nos transgressions ! Nous en sommes libérés et nous n'avons plus à vivre sous le poids de la culpabilité, de la condamnation, des blessures. Dieu guérit notre cœur et cela nous ouvre la porte de l'épanouissement.
Tout homme est pécheur mais Dieu efface et il met en nous un esprit de grâce : ce qu'il a fait pour nous, il veut que nous le fassions pour les autres. Nous aimons entendre que notre péché est pardonné et que l'Eternel ne nous en tient plus rigueur, mais nous sommes moins contents quand la Parole nous dit : « Désormais, tu dois oublier le mal que ton frère ou ta sœur t'a fait ». Pourtant, le péché de notre frère ou de notre sœur a déjà été pardonné par Dieu, alors comment pourrions-nous ne pas le lui pardonner à notre tour ?
Je remercie le Seigneur pour le pardon de mes péchés, et je suis conscient de ce que cela m'impose : pardonner à mon tour à ceux qui me font du tort, c'est un devoir ! Ce n'est pas une option mais une obligation ! Mais cette obligation devient naturelle lorsque nous avons un regard de grâce.
La grâce est un des fondements de l'Eglise. Elle est basée sur le pardon et la repentance sincère. L'Eglise est le corps de Christ et doit être à son image.
Parfois, les situations sont tellement dures qu'il est difficile de pardonner : divorce, trahison, mensonge. A ce sujet, j'ai eu affaire à des personnes qui, depuis plusieurs années, n'arrivaient pas à pardonner. Elles ont été tellement marquées par ce qu'elles avaient vécu qu'elles n'arrivaient pas à tourner la page. Mais à un moment donné, l'Esprit du Seigneur est venu sur ces personnes et a agi ; il les a transformées et a permis à ces personnes de pardonner à ceux qui leur avaient du mal. Elles trainaient ce boulet du manque de pardon depuis des années, et par l'action de Dieu, elles s'en sont libérées. Il est important de comprendre que l'œuvre du Saint-Esprit demande parfois du temps.
Dieu nous donne la force de pardonner, et je vous invite véritablement à rechercher le pardon car il est la plus belle manifestation de la grâce. Moi-même, beaucoup de personnes m'ont fait du mal, mais il n'y en a pas une seule que je ne pardonne pas. Cela a parfois été difficile et m'a demandé du temps, mais je veille à pardonner à chacune d'entre elles car je sais que le manque de pardon est un obstacle qui m'empêche d'aller de l'avant ; je suis conscient que tant que je ne pardonne pas, je ne pourrai pas aller à l'étape suivante et le Saint-Esprit me le rappellera toujours. C'est pour cela que je m'oblige à faire ce travail de pardon.
Il y a quelques années de cela, j'ai vécu une situation douloureuse qui m'a amené à m'éloigner de certaines personnes. Il y avait de ma part une réelle souffrance mais aussi un manque de pardon vis-à-vis de ces personnes. Mais je sentais dans mon cœur que cela ne pouvait plus durer et que j'avais besoin de me libérer de ce poids. Alors, il y a quelques temps, j'ai envoyé une lettre à ces personnes en leur disant que je les aimais et que je leur pardonnais ; je leur ai également demandé de me pardonner en toute chose. J'ai fait cela car on ne peut pas vivre sans pardon, mais aussi parce qu'il était important pour moi de pouvoir revoir ces personnes. Je ne recherche pas la souffrance, j'obéis à Dieu.
Comprenez que le pardon dépasse la chair et va bien au-delà de ce que nous ressentons humainement. Je vous parle de la grâce ! Cette même grâce par laquelle nous avons été pardonnés alors que nous ne le méritions pas. Et même si vous avez l'impression que cela vous coûte énormément, sachez que vous êtes gagnants car en pardonnant, vous vous libérez intérieurement.
Le non pardon est une forme de péché, et ne pensez pas que vous pourrez vivre tranquillement tant que vous n'aurez pas pardonné à tous ceux qui vous ont fait du mal. C'est un poids que vous portez intérieurement et qui vous tient à distance de Dieu car vous n'avez pas le cœur en paix. C'est pour cela qu'il est important de veiller à purifier votre passé, votre vécu.
Veillez donc à ne pas rester dans cet état de colère ni de rancœur car vous vous empoisonnez la vie. Le manque de pardon endurcit votre cœur et l'empêche de battre, de s'exprimer normalement. Tant que vous ne vous libérez pas de ce poids, vous hypothéquez votre avenir, c'est-à-dire que vous mettez une barrière à votre épanouissement. Tant que vous n'avez pas pardonné, vous ne pouvez pas tourner la page et votre souffrance reste présente. Vous pouvez l'enfouir, vous pouvez la dissimuler, mais elle reste présente et continue à vous faire souffrir.
De plus, le pardon est un commandement de Dieu : puisqu'il aime le pécheur, nous devons l'aimer aussi ; puisqu'il pardonne celui qui commet des fautes, nous devons le pardonner également. Nos sentiments doivent être en accord avec Dieu, et même si nous trouvons cela injuste, tant pis, Dieu passe avant tout. Je m'applique cette discipline car mon désir est de ressembler à Christ, et non pas l'inverse. Jésus me montre l'exemple que je dois suivre, et ni mes souffrances, ni mes ressentis ne doivent m'en éloigner.
Certains pensent qu'ils sont dans leur droit lorsqu'ils ne pardonnent pas à une personne qui les a blessés, mais c'est faux, ils se trompent ! Je le répète, le pardon est un commandement de Dieu, et nous devons tous nous y soumettre. Nos ressentis, nos pensées, nos concepts passent après ce que nous dit la Parole de Dieu. Et même si c'est difficile parce qu'il y a des blessures, nous devons pardonner.
Ce n'est pas facile ce que je vous dis, mais c'est cela ce que nous enseigne la Bible.
Je ne juge pas les personnes qui n'arrivent pas à pardonner, je ne les condamne pas. Je ne leur dis pas non plus de pardonner aujourd'hui mais seulement de laisser le Saint-Esprit faire son œuvre en elles. A aucun moment je n'oblige les personnes à vivre selon les principes de Dieu car je respecte la liberté de chacun. Je ne contrôle pas la vie des membres de l'église. Je leur enseigne la Parole de Dieu et je les encourage à la mettre en pratique ; j'espère qu'ils m'écoutent, mais cela les regarde. La manière dont ils vivent est une affaire entre eux et Dieu, et je ne juge pas leur façon d'être. Bien sûr, je suis toujours disponible pour quelqu'un qui a besoin d'un conseil ou d'un éclairage, mais je ne m'impose pas.
Cette liberté est importante car le véritable pardon, tout comme l'amour, ne se force pas ! La personne qui pardonne doit le ressentir au fond d'elle ; s'il est contraint, le pardon n'est pas sincère. Imaginez que quelqu'un vous dise avec un bâton à la main : « Tu dois pardonner, tu dois excuser ! », vous allez dire : « Oui, oui, je l'excuse », mais au fond de vous, vous n'aurez pas tourné la page et rien n'aura changé. Pour être libérés, vous devez le désirer dans votre cœur ; alors, il sera fait selon votre foi.