L'école de la présence de Dieu (Page 3 / 2)

Une étude de Philippe Joret

L'école de la présence de Dieu (2)

Le célèbre Smith Wigglesworth (que j'appelle Dupont pour ceux qui ont du mal à prononcer l'anglais) a dit : « Je ne prie jamais plus d'une demi-heure, mais je ne passe jamais une demi-heure sans prier. »

Dans mon approche de la vie spirituelle, cette déclaration a été assez révolutionnaire, ou tout au moins bouleversante. Je continue à prendre de longs moments devant Dieu jusqu'à ce jour, car mon psychisme a besoin de temps pour se livrer. Mais entendre « Je ne passe jamais une demi-heure sans prier » me bouleverse.

« Je ne prie jamais plus d'une demi-heure, mais je ne passe jamais une demi-heure sans prier » Smith Wigglesworth.

La présence continuelle de Dieu apporte à nos vies la dimension céleste au-delà de tout ce que l'on peut imaginer. C'est là la communion du Saint-Esprit ; c'est l'abri du Très-Haut mentionné au psaume 91.

1 Celui qui demeure sous l'abri du Très-Haut Repose à l'ombre du Tout Puissant. 2 Je dis à l'Eternel : Mon refuge et ma forteresse, Mon Dieu en qui je me confie !

Là sont les conditions : demeurer sous l'abri du Seigneur, se reposer à Son ombre, Lui dire des paroles de confiance et d'amour. Alors suivent les promesses...

3 Car c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur, De la peste et de ses ravages. 4 Il te couvrira de ses plumes, Et tu trouveras un refuge sous ses ailes; Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse. Lire la suite

Et les promesses pour celui qui demeure à l'abri du Très-Haut découlent même du fait de demeurer là. Elles ne s'appliquent pas automatiquement pour chaque croyant, mais pour celui qui demeure dans la présence de Dieu. C'est pour cela que, bien souvent, nous nous plaignons du manque d'accomplissement des promesses dans nos vies, mais demeurons-nous sous l'abri du Très-haut ?
Faisons-nous de Lui notre refuge et le partenaire de nos vies ?
J'ai lu un ouvrage d'un homme de Dieu qui vivait au début du XXe siècle, Frank Laubach. Lui-même s'inspirait de la pratique d'un catholique français du XVIIe siècle, Frère Laurent. Je ne peux que vous recommander la lecture de ces auteurs.

Frank Laubach a décidé de consacrer sa vie à expérimenter la présence de Dieu. « Pouvons-nous avoir contact avec Dieu tout le temps ? » « Puis-je ramener le Seigneur dans le flot de mes pensées chaque poignée de secondes, afin que Dieu soit toujours présent dans ma pensée ? »
« Est-ce qu'un homme qui travaille à une machine peut prier pour les gens toute la journée, parler avec Dieu toute la journée et, en même temps, être efficace dans sa tâche ? Le commercial dans ses affaires, le comptable dans ses comptes, la maman avec les lessives, les bébés et les tâches ménagères... peuvent-ils rester attachés à Dieu sans cesse ? »
Remplir chaque minute avec la pensée tournée vers Dieu : voilà l'objectif de F. Laubach. Il a connu une progression dans cette démarche, qui lui a fait découvrir les délices de la présence de Dieu et une joie telle qu'il n'en supposait pas l'existence auparavant.

En 1928, une insatisfaction dans sa vie de prière l'a amené à essayer d'aligner ses pensées sur la volonté de Dieu chaque quart d'heure ou chaque demi-heure. Et, en 1930, il a voulu le faire à chaque minute, quelques secondes. C'est moment après moment qu'il voulait être conscient de la présence de Dieu et y répondre, y être sensible, obéir, s'y ouvrir. L'ouverture de son être intérieur ne faisait que s'accroître, même si ses pensées devaient plier dans ce combat de la recherche de la pensée de Dieu. Voyant grandir la paix et la révélation de Dieu, Frank disait : « Je vois des continents, non découverts, de vie spirituelle devant moi. »
« C'est tellement plus riche d'expérimenter Dieu soi-même en direct que la vieille méthode que j'ai utilisée et recommandée, la lecture de livres de dévotion. »

Après quelques mois, il dit : « Maintenant j'aime tellement la présence de Dieu que quand je pense une demi-heure sans qu'Il ait occupé ma pensée, j'ai l'impression de L'avoir abandonné, comme si j'avais perdu quelque chose de très précieux pour ma vie. »
« Garder le Seigneur présent dans ma pensée transforme ma vie en paradis. La joie que j'ai est indescriptible. »
Dans son journal de marche spirituelle, il écrit que, parfois, il passe les deux tiers de son temps éveillé dans la présence de Dieu et ses pensées tournées vers Lui.

Comme l'amitié, cette relation avec Dieu se développe progressivement. Il conseille de « commencer par une heure dans laquelle vous essayez à chaque minute de vous souvenir de Christ, de Le toucher ou Lui parler. Pensez à Lui au moins une seconde chaque minute. Vous ne le ferez pas bien au début, comme lorsqu'on apprend à marcher, mais persévérez. » Demandez-Lui ce qui est sur Son coeur, fredonnez une mélodie de louange, écoutez les réponses aux questions que vous Lui posez. Dîtes-Lui des paroles d'amour et de foi. Dîtes-Lui qui Il est. Parlez-Lui pendant que vous avez une conversation avec quelqu'un. « Cette intensification de votre recherche de Lui va amener une réelle intimité dans laquelle vous aurez une glorieuse succession de minutes célestes. Chaque minute peut être un nouveau commencement. »

« Garder le Seigneur présent dans ma pensée transforme ma vie en paradis. La joie que j'ai est indescriptible » Frank Laubach.
Je me souviens d'avoir demandé à un pasteur plus expérimenté que moi, au début de mon ministère : « C'est quoi la gloire de Dieu dans ma vie ? » Il m'a dit : « C'est Sa présence manifestée en permanence. » C'est ce que je cherche encore et que je poursuis toujours.
« Une âme qui possède le Saint-Esprit goûte à une exquise saveur toute la journée... elle ne perd jamais la sainte présence de Dieu », a dit le curé d'Ars. De telles dimensions m'ont souvent amené à me demander si j'ai reçu « le bon baptême de l'Esprit » ! Cela fait sourire certains, mais je vois trop peu de gens baptisés de l'Esprit vivre « cette exquise saveur toute la journée. »
Frère Laurent a écrit en 1680 : « Vous avez besoin de vous accoutumer à une conversation continuelle avec Lui ; une conversation simple et libre. Reconnaissez que Dieu est intimement présent avec nous et adressez-vous à Lui à chaque moment. »
« Dans le moment consacré à la prière, mon âme est insensible à toute autre chose qu'à l'amour divin. Quand le moment consacré à la prière est fini, je ne vois pas de différence car je continue à Le louer et Le bénir de toute ma force, afin de passer ma vie dans une joie continuelle. »

« Une âme qui possède le Saint-Esprit goûte à une exquise saveur toute la journée... elle ne perd jamais la sainte présence de Dieu » Le curé d'Ars.

Photo de Philippe Joret
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