L'école de la présence de Dieu (Page 2 / 2)

Une étude de Philippe Joret

Combien de temps passes-tu sans le Seigneur ?

Assez tôt dans ma vie de foi, j'ai cherché à passer du temps avec le Seigneur. Un temps pleinement consacré à Lui, sans autre occupation. Nous avons appelé cela « le culte personnel ».

Au fur et à mesure des années, j'ai augmenté mon temps de culte personnel. D'une demi-heure, c'est passé à une heure. Puis, quelque temps plus tard, une heure et demie. Quelques années après, deux heures, puis trois heures. Quand mon culte personnel durait trois heures d'affilée chaque jour, c'était un vrai marathon. Cela a continué pendant des années. Chaque matin en me levant, je me disais que j'en avais pour trois heures. Et si parfois les délices de la révélation venaient couronner ces moments de recherche de Dieu, bien souvent, pendant plus de deux heures c'était dur ! Puis le moment finissait et j'entrais dans mes activités. Je trouvais qu'elles me faisaient perdre tout le bienfait que j'avais retiré de ces moments spirituels. Mais, c'était ainsi... le travail, les factures, les enfants, les désaccords, les craintes, les projets, les budgets, puis la détente ou un moment de distraction pour éliminer le stress de tout ça.... Et le lendemain, il fallait recommencer : « j'en ai pour trois heures » à me recentrer sur Christ, être réparé des difficultés de la veille, me préparer au travail du jour, me repentir de mes écarts de caractère ou de distraction. (Non pas que Dieu soit contre la détente, mais pas en perdant la présence de Christ.)

Et je cheminais dans ma recherche de Dieu... Puis un jour, j'ai eu une révélation du texte suivant :

9 Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à la communion de son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur.

Je me suis imaginé mon fils Jérémie, qui avait six ans à ce moment-là. Il avait pour meilleur ami un garçon de son âge appelé Jean-Baptiste.

Et je lui ai dit : "Jérémie, que penserais-tu si tu allais voir Jean-Baptiste chaque jour, le matin, pour lui dire : Jean-Baptiste, t'es mon meilleur ami. Je vais passer une bonne journée avec toi. Tu vas m'accompagner tout ce jour et c'est super pour moi de t'avoir à mes côtés. Tu comptes pour moi et on va bien rire ensemble et jouer ensemble."

Puis, toute la journée, tu ne lui parles pas. Quand il te fait signe pour jouer avec lui, tu ne réponds pas. Quand il te voit pleurer et qu'il veut t'aider, tu l'ignores. Et le soir, après l'avoir ignoré toute la journée, tu lui dis : "Jean-Baptiste, merci pour cette journée que l'on a passée ensemble. Tu es mon meilleur ami. Je sais que tu étais avec moi tout au long du jour, même quand je me sentais seul ou quand j'ai été attaqué à l'école. Quand je n'ai pas su faire mes devoirs, merci de m'avoir aidé à comprendre..." Alors, Jean-Baptiste te dirait : "Jérémie, tu débloques !! J'ai voulu t'aider, j'ai voulu parler avec toi, mais tu ne m'as pas regardé ni même écouté. Tu ne m'as même pas adressé la parole et pourtant tu en as dit des paroles, et à plein de gens en plus. Mais moi, que tu appelles ton meilleur ami, tu ne me parles pas, tu ne me regardes pas, tu ne m'écoutes pas... et tous les matins tu me demandes de t'accompagner et tous les soirs tu me remercies de l'avoir fait alors que nous n'avons rien pu faire ensemble !" »

Jérémie a ri en disant que c'était impossible de se comporter ainsi avec un ami. Alors je lui ai dit : « Tu vois, c'est pourtant ce que beaucoup d'entre nous faisons avec Jésus, notre meilleur ami. »

Quand je partageais avec les autres sur leur vie de prière, souvent cette question revenait : « Combien de temps passes-tu avec le Seigneur ? » J'étais assez content de pouvoir dire que je prenais trois heures par jour pour chercher Dieu. Mais à partir de ce moment, une autre question est née dans mon coeur : « Combien de temps passes-tu sans le Seigneur dans la journée ? »

Vous savez, passer trois heures avec Jésus pour l'ignorer vingt et une heures n'est pas une démonstration de piété ! J'ai essayé de prier trois fois par jour pour vivre davantage dans la présence de Dieu et c'est vrai que la répartition de ces moments devant Dieu m'a fait du bien et m'a permis de moins me « distancer » du Seigneur. Cherchant comment demeurer en Lui, car je savais que là les prières sont exaucées et que la vie véritable coule en nous, j'ai interrogé un certain nombre de personnes et lu des livres intéressants.

La question :
Combien de temps passes-tu avec le Seigneur ? » est devenue une question plus profonde : « Combien de temps passes-tu sans le Seigneur ?

Cette nouvelle question est devenue une préoccupation majeure dans mes pensées et m'a amené à considérer autrement la manière de me brancher sur la Vie.

Photo de Philippe Joret
Pasteur
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