Le tabernacle - Introduction, Raison, Signification (Page 2 / 3)
Dossier sur le tabernacle: Typologie (1)
III. Typologie du Tabernacle
- En suivant l'ordre de sa réalisation - Exode 35 à 38 - La construction de la Demeure précède logiquement celle des objets qu'elle abritera.
- Trois parties forment l'ensemble du Tabernacle : Le lieu Très Saint, avec l'Arche et les Chérubins - Le lieu Saint, avec la Table des pains de proposition, le Chandelier d'or et l'Autel des parfums - Le Parvis, avec l'Autel des holocaustes et la Cuve d'airain.
- Un calcul à partir des dimensions des toiles (26/2,3) et des planches (26/16,20) donne une longueur de 10 m pour le lieu Saint et de 5 m pour le lieu Très Saint. Le Tabernacle sera un ouvrage simple et équilibrée ; ses mesures sont toujours à la portée de l'homme.
Les Matériaux
Avec le tabernacle, c'est tout un projet qui est en réalisation ; pour se faire, des matériaux et des ouvriers sont indispensables.
1. Les Offrandes
La contribution populaire :
L'ensemble de l'ouvrage commence avec la consigne donnée à Moïse d'inviter les enfants d'Israël à donner volontairement des offrandes selon leur coeur. Le sanctuaire demandé par l'Éternel va être l'oeuvre de tous, par la générosité de tous.
Enseignements :
Le Tabernacle, expression même de la volonté de Dieu, sera l'oeuvre de la main d'hommes et de femmes.
Dont le coeur est bien disposé:
Dont l'habileté est mise au service de Dieu:
Dont l'offrande est une consécration:
Dont les grands vont contribuer par leur richesse:
Dont l'offrande de tous est volontaire:
Bien plus tard, quand l'apôtre Paul écrira concernant les offrandes, il exprimera une même pensée :
L'oeuvre de Dieu se fait avec le coeur et les mains qui lui sont consacrés :
le coeur et les mains pour offrir / donner - le coeur et les mains pour servir / travailler. Le mot coeur se retrouve 7 x dans ce passage concernant les offrandes (v. 5,10,21,22,25,26 et 29).
Aux v. 5 et 22 il est associé à un terme portant l'idée d'une « noblesse », c'est avec une grandeur d'âme et une noblesse de coeur qu'on apporte son offrande à l'Éternel.
Aux v. 10 et 26 il est associé à « l'habileté / la sagesse », pour désigner le coeur et son savoir faire.
Au v. 21 il est associé au « souffle » qui anime le coeur et l'inspire. Un coeur noble / généreux ; un coeur avec son savoir-faire ; un coeur inspiré et volontaire. On donne ce qu'on sait pouvoir donner, et donner généreusement ; on fait ce qu'on sait savoir faire ; et, on donne avec l'inspiration du besoin (on n'apporte pas n'importe quoi !).
L'apôtre Paul écrit sur l'offrande ce conseil de sagesse :
Dans l'offrande il y a générosité, sagesse / bon sens, inspiration.
S'agissant du Tabernacle, Sanctuaire de Dieu, qui représente à la fois Christ le Seigneur et l'Église, son corps, nous pouvons comprendre que le dessein éternel de Dieu s'est réalisé et se réalise par le moyen du peuple qu'il a choisi, ses offrandes - ses mains, mais aussi par le moyen d'hommes et de femmes dont il a pu se servir au cours des siècles. L'homme est comme indispensable aux desseins de Dieu ou, mieux, les desseins éternels de Dieu ne se réalisent que par l'être de l'homme. Pour nous, par le fils de l'homme qu'il a choisi : Jésus qui est le Christ, le Seigneur.
Les offrandes sont de trois sortes :
Matière minérale : de l'or, de l'argent et de l'airain ; des pierres précieuses ; végétale : du fin lin et du bois d'acacia ; et animale : du poil de chèvre, des peaux de béliers et des peaux de dauphins. Par sa constitution, le Tabernacle est de la terre et représente pour les uns :
Le monde, qui, un jour, sera rempli de la gloire de Dieu (Cf. l'historien Josèphe)
Notre corps de chair, notre vie qui porte en elle la Présence du Seigneur (Cf. le Judaïsme)
L'humanité du Seigneur Jésus-Christ:
L'Église, édifiée sur le fondement de Christ, au sein de ce monde, dans son pèlerinage terrestre et passager:
En contraste le Temple sera essentiellement fait de pierres:
Le Tabernacle céleste
2. Les Ouvriers
S'il y a le travail des hommes et des femmes habiles au sein du peuple, il y a aussi ceux qui sont « appelés », « choisis », « établis » par le Seigneur lui-même : Betsaleel, Oholiab et tous les hommes habiles, en qui l'Éternel avait mis de la sagesse et de l'intelligence pour savoir et pour faire:
Betsaleel et Oholiab se détachant particulièrement, Dieu leur donne :
- D'être remplis de l'Esprit de Dieu, de sagesse, d'intelligence, et de savoir (faire) - v. 31
- D'être rendus capable de faire des inventions, de travailler l'or, l'argent et l'airain... - v. 32
- D'être doués pour enseigner les autres en vue de cet ouvrage - v. 34
- D'être remplis d'intelligence, pour exécuter tous les travaux - v. 35
Betsaleel, signifie « dans l'ombre de Dieu », évoquant « l'onction » lui donnant de concevoir et de réaliser l'oeuvre de Dieu. La capacité / le savoir faire et l'onction ne sont pas opposés, mais complémentaires, nécessaires à l'oeuvre de Dieu.
Oholiab, signifie « ma tente, c'est le père », évoquant l'importance de la relation à Dieu dans le service de sa Demeure. C'est lui qui nous « couvre » de sa présence et nous permet de travailler utilement à son oeuvre.
Bien des corps de métiers vont intervenir dans l'édification du Tabernacle. Israël, bien qu'étant installé en Égypte comme un peuple de bergers, a su aussi apprendre les métiers d'artisanat de l'Égypte : menuisiers, ébénistes, tisserands, tanneurs, teinturiers, fondeurs, tous vont mettre leur art au service de Betsaleel et d'Oholiab.
Pour autant, l'habileté humaine ne fait pas tout ! Dans l'oeuvre de Dieu il y a place nécessaire à l'équipement surnaturel, l'onction de l'Esprit, non qu'il nous apprennent un métier, nous le possédons déjà, mais pour « inspirer » la manière juste d'utiliser les techniques connues ou à « inventer » pour réaliser l'oeuvre de Dieu.
Le mot « Sagesse », 8x, pour caractériser les ouvriers entre 35/25 et 36/8 ; l'habileté et la compétence reçues de Dieu pour exécuter parfaitement la tâche. L'ordre d'exécution est tout différent de l'ordre de présentation : on travaille selon un ordre logique : la Demeure doit être en place avant qu'on ne construise son mobilier. Comme il est écrit :
Le Tabernacle
Tabernacle : La description qui suit est celle d'un Sanctuaire démontable et mobile : un système de barres, d'anneaux, de lacets, d'agrafes, doit permettre démontage et transport. Tente du témoignage - Tente de la rencontre.
3. Les Couvertures
Le premier ouvrage a été la confection des quatre Couvertures formant la « Tente » que sera le Tabernacle.
Première couverture : c'est elle qui porte, particulièrement, le nom de « tabernacle »:
Dimension : chacun des dix Tapis formant l'ensemble - 14 m x 2 m - soit 14 m x 20 m. Dix tapis, unis cinq par cinq avec des agrafes d'or. Couverture faite en fils de fin lin teints dans des bains de couleurs différentes, visible seulement de l'intérieur, on y voit les couleurs parlant des perfections de Christ :
- Le Lin fin retors : tissu obtenu à partir de fils de lin ayant subi une torsion les rendant encore bien plus solide et résistant. Nous avons une vision céleste de ce « fin lin » avec sa signification:
Encore ceci, le « fin lin » servait aux vêtements du service / de l'activité des sacrificateurs, et du Souverain sacrificateur. Ainsi, fort de ces éléments, le « fin lin retors » c'est Jésus-Christ dans son service sacerdotal - Christ le Souverain Sacrificateur dont l'oeuvre est parfaite en tout point, harmonieusement réalisée.
A ce fin lin est associé trois couleurs :
- Du bleu : désigne un bleu céleste - l'origine céleste du tabernacle, il est avant tout celui qui est dans le ciel:
Il représente Christ et sa nature divine et céleste ; au sens figuré ce mot désigne une oeuvre parvenue « au plus haut point » c'est-à-dire à l'extrême perfection -
l'oeuvre de Christ est sans limite, elle est au plus haut point parfaite et suffisante, telle est aussi la signification de cette couleur bleu - une oeuvre céleste et parfaite au plus haut point.
- Du pourpre : désigne habituellement la couleur royale - c'est Christ et son oeuvre royale et sa royauté céleste et éternelle.
- Du cramoisi : couleur rouge vermillon, le rouge du sang séché, venant d'une chenille - ce mot signifie également « ver, vermisseau » comme dans les passages suivants :
Servant à désigner l'homme: « qui n'est qu'un vermisseau ».
Quelle belle image pour décrire Jésus dans son humanité et son humiliation jusque dans la mort ; seulement lui n'a pas connu la corruption et il est venu sauver hors de la perdition éternelle, évoquée par Esaïe 66/24, l'homme qui se confie en lui. Ainsi cette couleur évoque-t-elle bien la mort physique, humaine, du Seigneur Jésus-Christ, et son sang qui seul nous rachète du séjour des morts par le pardon de nos péchés.
- Avec la représentation de chérubins - des figures d'êtres célestes tissées dans l'étoffes, nous avons le rappel qu'en dehors de Christ, l'accès au ciel de Dieu, à son royaume éternel, est inaccessible à l'homme pécheur.
Deuxième couverture : « pour servir de tente sur le tabernacle » - 36/14,18
Dimension : Faite de onze tapis donnant deux grandes toiles de 15 m de long sur 10 m de large pour l'une et 12 m de large pour l'autre (ensemble : 15 m x 22 m), retombant sur les cotés de la Demeure, joints cinq par six avec des agrafes, ici, d'airain, « pour former un tout ». Couverture en poils de chèvres, donnant une toile de tente en tissu commun. Ce Tapis déborde moitié en avant, moitié en arrière et sur les côtés - Exode 26/9 et 12 - assurant une complète protection à la couverture dite « tabernacle » « pour le couvrir ».
Quelques réflexions pour en comprendre la signification :
- Le mot Tente, désigne le Tabernacle comme étant la "Tente d'assignation" :
La tente du rendez-vous divin. Rappelant le but du Tabernacle:
- En poils de chèvres (souvent en y associant la couleur blanche - pureté parfaite du Seigneur), un seul mot désignant, au figuré, ce qui est fort, robuste, audacieux comme un « bouc » (sens que prend aussi le mot au pluriel). En Exode 12/5 c'est le « chevreau » qu'on pouvait offrir au même titre que l'agneau, pour la pâque et le sang libérateur ; en Lévitique 1/10 c'est l'une des bêtes qu'on offrait en sacrifice complet à l'Éternel Dieu ; et en Lévitique 16/5,8 et 20,22 c'est le « bouc expiatoire » pour la disparition du péché du peuple.
En résumé, cette « tente » servant à « couvrir » la couverture appelée « tabernacle », afin d'en faire vraiment la Tente du Seigneur, représente Christ et l'efficacité de son expiation qui seule permet au Seigneur Dieu de venir habiter au milieu de son peuple, et, pour nous en Christ, de venir faire sa demeure en nous:
Puis viennent une troisième et une quatrième couverture, cette fois en peaux / en cuir, pour protéger les deux premières contre les intempéries. Elles représentent l'esprit, le sentiment, la pensée dans laquelle Jésus-Christ est venu accomplir la volonté du Père céleste.
Troisième couverture : « on fit pour la tente une couverture »
Aucune dimension précisée, mais on comprend qu'elle doit, comme la suivante, au moins avoir les mêmes dimensions que la précédente puisque devant la recouvrir en vue de la protéger. Elle est faite en « peaux de bélier » et elle est teinte en « rouge ».
Le mot peaux évoque le récit de la chute de l'homme et l'acte de Dieu pour « couvrir » l'homme et la femme :
Le mot, au figuré, désigne le fait de veiller à la défense, à la protection d'une chose (ou d'une personne). Dieu a veillé, en Jésus-Christ crucifié, au salut de l'homme, à sa protection face au jugement du péché.
« Peaux de bélier teintes en rouge », rouge sang d'après le sens du mot donnant aussi le nom Adam / l'homme de sang / l'humanité issu d'un seul sang. Le mot « bélier » désigne aussi un homme fort, puissant, un chef:
Porte l'idée de force, de courage, unie à celle d'un désir, d'une volonté, bien déterminé. C'est encore l'animal du sacrifice de culpabilité:
Cette couverture représente la volonté ferme et résolue du Seigneur Jésus-Christ : partager notre humanité, boire jusqu'à la lie la coupe dans laquelle se trouve pour lui le dessein de devenir « péché » pour nous, en portant la peine de nos péchés. Cette volonté et cette résolution ont été en lui dès sa réponse à l'appel céleste :
C'est la consécration de Christ, l'obéissance jusqu'à la mort, la mort même de la croix.
N'oublions pas que notre salut est l'expression d'une volonté bien déterminée, tant du Père, qui veut le salut de tout homme, que du Seigneur Jésus-Christ qui donne consciemment sa vie en offrande pour la réalisation de ce salut :
Quatrième couverture : « et une couverture qui devait être mise par-dessus ».
Les dimensions de cette seconde couverture pour la Tente et le Tabernacle, doivent être les mêmes que la précédente. Celle-ci est en peaux de Tahasch - un dictionnaire hébreu donne cette signification à ce mot : espèce d'animal dont la peau est précieuse - désignant le « dauphin » selon plusieurs traducteurs, une espèce de ceux qui vivaient dans la mer rouge. Les versions de la Bible du Semeur et de la Bible de Jérusalem traduisent ce terme par « peaux de cuir fin ». Peaux donnant un cuir très résistant et imperméable, servant aussi à la confection de sandales:
Tous les objets du Tabernacle étaient, lors du transport, enveloppés d'une couverture de la même confection en peaux de Tahasch (Nombres 4).
Cette « couverture mise par-dessus » était d'un aspect sombre ; à n'en point douter, c'est celle qui se devait d'être la plus résistante, du cuir de la plus belle qualité pour assurer la protection de l'ensemble du Tabernacle. Cette couverture représente Christ dans son parfait dépouillement et son humilité. Jésus-Christ est venu comme un simple homme, il n'avait rien pour attirer les regards:
Cependant, en lui, quelle force, quelle résistance face à tous les assauts de l'opposition des ténèbres et des hommes :
Rien ni personne n'ont pu entamer cette résolution assurant l'accomplissement du dessein éternel de Dieu.
Résumé :
Tout l'enseignement typologique des couvertures du Tabernacle concernant le Seigneur Jésus est exprimé de la plus belle des manières:
La pensée ou les sentiments qui étaient en lui, son dépouillement, son humiliation et son obéissance jusqu'à la mort de la croix pour notre salut, devenant ainsi le Grand Souverain Sacrificateur de tous ceux qui font alliance avec Dieu par le sang de son sacrifice. Son oeuvre est parfaite au plus haut point, et suffisante une fois pour toute.
Autre signification symbolique des couvertures : le rôle protecteur de Jésus sur son Église. Jésus recouvre l'Église de sa gloire, de sa justice et de sa sainteté.