Libération de lutins (Page 1 / 4)
Libération de lutins
Tout commence en Belgique, dans une petite commune proche de Charleroi. Sandra (une maman comme tant d'autres) rejoint le troupeau des parents disséminés en cercle autour de la grille de sortie de l'école.
Soudain, le silence poli des adultes est rompu par des cris stridents : tous ces regards vagues se tournent alors vers le même point : le collège. En effet, à l'annonce de la fin des classes, une armée de petits gnomes décérébrés, enfin libres de s'exprimer, défonce les portes de la sortie du bâtiment scolaire dans une formidable clameur de soulagement. Tel un raz-de-marée, ils éclatent en couleurs dans l'espace vide et gris de la cour pour finir, en un grand élan d'affection, dans les bras de leurs parents.
Gloria, la petite de Sandra veut lui présenter sa nouvelle meilleure copine Eva, et c'est ainsi que tout naturellement leurs deux mamans font connaissance.
La connexion
Les conversations entre les deux femmes sur le chemin du retour sont si sympas qu'elles deviennent tout naturellement le cœur d'un rendez-vous quotidien. Elles apprennent à se connaître et de fil en aiguille se lient d'amitié. Véronique, la maman d'Eva aime beaucoup lire, du coup Sandra lui file le livre « Rendez-vous dans la forêt ».
Petit historique de la famille Roité :
Prendre le contrôle
Tout comme son mari Alex, Véronique est rescapée d'une famille dysfonctionnelle.
La maltraitance et l'absence d'un père (qu'elle soit de cœur ou de corps) laissent un goût amer à la vie. Un goût qu'on aimerait faire passer, ne plus jamais reproduire. Mais pour y arriver, il faut contrôler sa vie plutôt que subir une malédiction héréditaire.
Véro se gave de livres sur la réalisation de soi et entraîne sa famille avec elle. Le couple milite pour une vie saine, écologique, végétarienne et morale. Ils s'accrochent de leur mieux aux recettes cueillies ça et là tout en se culpabilisant de ne pas y arriver vraiment. Et puisqu'on critique tous les autres sur ce que l'on condamne le plus sévèrement chez soi sans s'en rendre compte, les Roité sont devenus d'impitoyables donneurs de leçons, cherchant à se convaincre eux-mêmes ainsi que leur entourage et croyant ainsi contribuer au salut de notre société chaotique (franchement, si tout le monde était comme nous, ça irait bien mieux, non ?)…
Les niveaux d'initiation
L'engagement est exemplaire, mais il manque toujours un je-ne-sais-quoi…
Leur soif de plénitude a mis à jour un vide qui grandit à mesure qu'ils tentent de le combler.
La frontière avec l'ésotérisme est ténue et, pour peu qu'on n'y soit pas attentif, on y glisse facilement, sans s'en rendre compte. Véro, suivie timidement par Alex, s'essaie à toutes sortes de nouveautés attractives (reiki, lithothérapie, etc.). Cherchant du spirituel dans des cailloux pour se protéger des mauvaises ondes, des gens, des ordinateurs, du passé… et trouvant des énergies capables de tourner le pendule et les cartes Oracle !
L'origine de ces forces est l'« Univers » (plus vague, tu meurs !), « on » dit que c'est positif et ça suffit à ne pas se remettre d'avantage en question (puisque ça marche…).
Véro a le sentiment de maîtriser un pouvoir qui lui donne de l'importance et de disposer d'une solution pour combler les attentes enfouies de son âme. Mais, en parallèle, une sorte de malaise s'installe petit à petit (faut approfondir plus, c'est sûrement pour ça…).
Les Roité libèrent donc leurs chakras, consultent toutes sortes de « spécialistes » : maîtres en méditation guidée, médiums, kinésiologues, nettoyeurs de mémoires cellulaires et même leur animal totem (un serpent !) pour tenter de découvrir ce qui leur manque encore…