Quand on lit, dans les traductions classiques, on a l'impression qu'Abraham et lot se séparent au départ juste pour des raisons pratiques.
Les uns et les autres avaient trop de troupeaux et les bergers n'arrivaient pas à s'entendre. Quand on suit ensuite le parcours de chacun, on comprend que Lot avait, dès le début, des carences qui étaient à la base du disfonctionnement de plusieurs choses. Pour Abraham et lui, se séparer était une solution de dernier recours car il devenait plus sage de se séparer que de demeurer ensemble.

L'histoire d'Abraham et Lot se retrouve chaque jour dans le Corps de Christ.  On finit par se séparer de beaucoup de monde, non pas parce qu'il n'y avait pas un plan de Dieu au départ pour travailler avec eux, mais parce que leur caractère non sanctifié ou autre, a commencé à causer plus de problèmes qu'aider à faire avancer le Royaume.
 

Après que Lot se fut séparé de lui, L'Eternel adressa la parole à Abraham : 

Rien de particulier, au premier abord dans nos traductions. Des commentaires rabbiniques de ce passage précisent que dans l'hébreu, on comprend que Dieu n'avait pas parlé à Abraham depuis un moment, et qu'Il recommença, en fait, à lui parler... une fois qu'il fût séparé de Lot. Il faudrait traduire : « Dieu recommença à parler à Abraham ». Les commentateurs précisent, qu'en fait, la Shekina s'était éloignée d'Abraham depuis un moment à cause de son association avec Lot. La présence de Lot à côté d'Abraham créait, à la longue, un disfonctionnement dans la relation même d'Abraham avec Dieu.

Si les gens avec qui vous vous associez ne vont pas dans la direction de la terre de Canaan avec l'état d'esprit qui y est lié, celui du Royaume, finiront par courcircuiter progressivement la qualité même de votre relation avec Dieu.

Pourquoi ? Parce que Lot n'était pas sur la même longueur d'onde qu'Abraham. Il marchait dans un état d'esprit très différent à celui d'Abraham. Lorsque Abraham s'est séparé de Lot, il nous est dit :

Rien de mal à lever les yeux, mais le texte hébreu nous fait comprendre qu'il regarda ces choses avec convoitise, avec des yeux charnels. C'est la même expression utilisée dans l'hébreu pour dire que la femme de Potiphar regarda Joseph. Donc, Lot n'était pas dans un bon état d'esprit. Il était rempli de convoitises. Et cela devait durer depuis un moment.
Lorsque Abraham et Lot décidèrent de se séparer, les disputes des bergers n'étaient qu'un prétexte. Je pense même que c'était la goutte qui a fait déborder le vase.

Lot est le stéréotype du chrétien charnel qui cherche d'abord ses intérêts

Et ce caractère va continuer à se manifester encore plus une fois séparé d'Abraham. Pourquoi ? Parce qu'Abraham servait de garde fou à Lot. 
Beaucoup de gens, lorsqu'ils démarrent, sont humbles et reconnaissent leur besoin des autres ou de tel ministère pour les aider et éventuellement les reprendre. Une fois qu'ils ont prospéré et pris plus d'assurance, ils croient qu'ils n'ont plus besoin de personne, et regardent même ceux qui les ont aidés de haut. Comme lot, ils deviennent régulièrement désagréables et le temps est venu de prendre des chemins différents.Mais ils ne réalisent pas qu'ils étaient gardés par une autre onction que la leur. Celle-ci jugulait leur orgueil pour certains, leurs maladresses chez d'autres ou leur violence, leur convoitise chez d'autres encore. Une fois livrés à eux-mêmes, ceux qui pensaient tout « casser » se mettent à beaucoup plus « casser » dans le mauvais sens du terme, car ils n'ont plus de garde fou et ils glissent plus rapidement. C'est ce qui se passa avec Lot.

Nous avons vu qu' il nous faut faire attention avec qui nous passons des alliances, et il faut savoir régulièrement si les gens avec qui on a passé une alliance hier sont restés les mêmes aujourd'hui. Car sur le chemin, certains deviennent meilleurs et d'autres pires, par rapport à la mentalité ou même à la ligne de conduite qu'on s'était fixé au moment de l'alliance.

Notre alliance avec Dieu s'affaiblit en fonction de la qualité des alliances que l'on passe ou entretient avec les hommes

Et d'ailleurs, sommes-nous nous-mêmes restés constants et fidèles à notre vision et état d'esprit du départ ? Paul parle de s'examiner soi-même afin de ne pas être jugé. Lot, ça peut être les autres, mais aussi nous-mêmes.  
Néanmoins, Dieu n'a pas rejeté Lot qui, relativement, demeura l'homme le plus juste de Sodome. Mais le fait que Lot se retrouve à habiter Sodome est déjà significatif. La question se pose : que faisaient Lot et sa famille dans une telle ville ? Comment se sont-ils retrouvés là premièrement ? Et pourquoi y sont-ils restés ? La perversion de ces villes a dû être certe progressive, mais arrivée au stade où Dieu a décidé de les détruire, Lot aurait dû avoir le bon sens de sortir « du milieu d'eux » depuis un moment. 

Quelqu'un dira : « Peut-être était-il placé là pour « évangéliser », faire connaître Dieu. Ca ne semble pas être le cas, non. 
Lorsque Lot se sépare d'Abraham, il regarde la plaine du Jourdain avec convoitise.  Il regarde la plaine parce que c'est un lieu agréable, mais aussi parce qu'il y avait des villes et qu'il voulait aller voir de plus près : « C'est là bas que ça se passe ». Il nous est dit que d'abord il habita dans les villes de la plaine. Puis, qu'ensuite il dressa ses tentes jusqu'à Sodome. Il s'est rapproché au fur et à mesure de Sodome. 
Ce qui est intéressant à noter est que, plus tard, lorsque les anges viennent à Sodome pour le faire échapper, il est dit que Lot était assis à la porte de la ville » (Genèse 19 : 19). Cette expression dans le langage de l'époque avait un autre sens que juste être assis dans un coin près de la porte. Elle signifiait que Lot siégeait, qu'il avait une place parmi les autorités de la ville. Pour que Lot ait une autorité et fasse partie « de la mairie », c'est qu'il avait prospéré avec la ville, et sans doute participé à sa prospérité, et avait dû fermer les yeux sur beaucoup de choses. À force de voir le mal, il a apparemment fini par s'y habituer. 

Néanmoins, au fond de lui, comme le dit Pierre, son âme était blessée, tourmentée. Lot est le type du rétrograde. Comme pour beaucoup de rétrogrades, ils sont retournés dans le monde mais leur âme est tourmentée par ce qu'ils y voient ou même y font.

Et c'est ce qu'il y a au fond du coeur de Lot que Dieu prend en considération. Pour cela, il envoie les anges pour le sortir de là.
Quelque chose de très fort, à réaliser, est que du sein de cette vie de rétrograde, Pierre lorsqu'il parle de Lot l'appelle « ce juste ». Ce point ne signifie en aucun cas que Dieu approuvait les choix de Lot de se trouver à Sodome, ni ses actes. Mais Dieu voit AU TRAVERS de tout cela l'homme qu'Il a, dans son enfance, appelé à le servir aux côtés d'Abraham. Il le voit avec les yeux du père qui veut aller chercher le fils prodigue. Lorsqu'un père a un fils qui ne marche pas comme il le voudrait, il ne cesse pas de l'appeler fils pour autant.

Dieu veut que Lot ait la possibilité de réintégrer concrètement sa place de juste. Ce dernier n'est pas qui il devrait être, ni là où il devrait être.
N'avez-vous pas eu des périodes où vous sentiez que vous étiez à côté de la plaque, ni au bon endroit, ni à faire les bonnes choses ?
Cet état vous tourmentait, et pourtant il suffit de pas grand de chose (parfois la bonne parole, le bon encouragement, le petit coup de pouce) pour que vous soyez prêt à tout remettre en ordre.
Si bien que dès que Lot voit les anges c'est sa flamme (du don de Dieu) qui remonte à la surface : ce désir de les honorer, de les protéger même lorsqu'on vient pour leur faire du mal. Sa justice enfouie remonte à la surface.

Lot n'est-il pas comme certains enfants de chrétiens attirés par ce monde, la vie de nuit, des bars et autres, mais qui ont gardé en eux des semences semées pendant des années par leurs parents et qui remonteront à la surface au moment où le diable s'y attendra le moins !
Mais il y a un prix à payer pour être un Lot... À trop essayer de tout gagner, on va tout perdre.

A suivre (message en deux parties)