Je suis content (Page 2 / 2)

Une étude de Bernard Emkeyes

Bannissez le mécontentement - Partie 2

Il y a toujours un temps d'attente avant la réalisation des promesses de Dieu dans notre vie personnelle, professionnelle ou spirituelle. Et l'attitude que nous adoptons durant cette période est déterminante quant à la suite des événements.

Si nous persévérons dans la foi, alors nous verrons les promesses s'accomplir ; mais si nous nous décourageons, alors nous pouvons passer à côté de nos bénédictions. Une des clés de notre avancement est donc la patience.

Notre nature humaine voudrait que les choses changent tout de suite, sans attendre, de la manière que nous avons prévue. Mais, ce n'est pas ainsi que Dieu agit et nous devons apprendre à ne pas être impatients ! Non seulement Dieu nous demande la patience, mais il nous dit également de rester dans la joie pendant ce temps d'attente. Ce deuxième point n'est pas facile quand on sait combien notre impatience nous conduit souvent au mécontentement.

Le piège de l'insatisfaction

La chair humaine désire toujours plus ! Voilà la racine de notre insatisfaction permanente : « Je veux plus d'argent, plus de bonheur, plus de reconnaissance… ». C'est une course vers nos désirs ; et dès que nous l'avons, nous ne prenons même pas le temps de l'apprécier et nous recherchons autre chose. C'est ce qui se passe pour une personne qui fait le régime : elle veut perdre toujours plus de kilos et être toujours plus mince sans se réjouir des résultats atteints. Elle a pour objectif de perdre deux kilos, et une fois cet objectif atteint, elle ne se trouve pas encore assez belle et veut en perdre deux de plus. Et ainsi de suite.

L'être humain est un éternel insatisfait. Il désire quelque chose, et une fois qu'il l'obtient, il n'est pas heureux et en désire une nouvelle. Il réagit comme un enfant face à un jouet : il va sans cesse le demander à ses parents, puis lorsqu'il l'obtient enfin, il y joue durant quelques jours et ensuite, il s'en lasse et va en demander un nouveau.

En quelque sorte, le mécontentement est un cycle sans fin. Nous désirons une chose, et tant que nous ne l'avons pas, nous ne sommes pas heureux. Et lorsque nous l'obtenons, cela ne résout pas notre insatisfaction puisque nous nous en lassons rapidement pour en désirer une autre. Le mécontentement n'est pas la conséquence d'une situation mais d'un état d'esprit.

Bannir le mécontentement devient donc une force qui nous permet d'évoluer. En effet, si les difficultés ont pour objet de nous rendre plus forts, nous devons les surmonter pour grandir. Or, le mécontentement est un manque de reconnaissance envers Dieu qui empêche Dieu de nous sortir de cette situation. Au contraire, plus nous sommes reconnaissants envers Dieu pour ce que nous sommes et ce que nous vivons et plus il nous fait avancer. Nous pouvons alors entrer dans notre destinée.

Je vous rappelle qu'être reconnaissants envers Dieu pour ce que nous vivons ne signifie pas que nous remercions Dieu pour les épreuves ou pour les souffrances ! Nous remercions Dieu parce que dans cette épreuve, c'est son bras puissant qui nous protège de la chute ; s'il ne nous protégeait pas, alors nous n'aurions aucune chance de réussir. Nous le remercions également parce que l'épreuve est une étape qui nous rend meilleurs et nous fait aller de l'avant. C'est pour cela que nous devons nous réjouir de chaque saison que nous vivons.

Pensez que votre situation évoluera uniquement lorsque vous changerez votre état d'esprit, votre façon de voir les choses parce que la reconnaissance amène la puissance de Dieu à se manifester. Votre joie permet à votre situation de changer.

Votre vie, vos joies, vos peines ne peuvent pas dépendre de ce que vous possédez ou ne possédez pas. Comme le dit l'apôtre Paul, vous devez être dans la joie quelle que soit votre situation.

16 Mieux vaut peu, avec la crainte de l'Eternel, Qu'un grand trésor, avec le trouble.

Vous ne pouvez pas vous imaginer combien c'est libérateur de pouvoir dire tout le temps : « Je suis content ! Tout ce que je vis, tout ce que je suis est le résultat de ce que Dieu a fait ! Je suis content de ma vie, de ma personnalité, de mon travail ! ». La joie est une arme puissante contre les troubles et les manœuvres de l'ennemi.

C'est normal d'avoir des aspirations pour notre vie : certains veulent se marier, d'autres veulent acheter une maison. Certains vont chez le coiffeur pour avoir les cheveux frisés et d'autres pour avoir les cheveux lisses. Il n'y a rien de mal à tout cela, mais nous devons apprendre à être contents de ce que nous vivons. Ce qui est mal, c'est de chercher à être une autre personne ! Nous devons développer notre personnalité et non pas la personnalité de notre voisin. Nous ne devons pas chercher à ressembler à quelqu'un d'autre, nous devons chercher à être nous-mêmes, la personne que Dieu a faite de nous. Nous sommes uniques et nous ne devons pas être une copie. Nous devons nous sentir bien dans notre peau.

Regardez Marie, la mère de Jésus : elle avait de nombreuses raisons de se plaindre. Alors qu'elle était enceinte, elle dut se rendre à Bethleem sur un âne ; alors qu'elle devait accoucher, elle dut dormir dans une étable. Mais elle ne s'est pas plainte auprès de Joseph. Elle a appris à être contente de ce qu'elle vivait.

La joie au quotidien est quelque chose qui s'apprend. La difficulté est que notre chair aime se plaindre pour tout et n'importe quoi ! Mais nous devons apprendre à être contents.

Nous ne sommes pas contents pour rien, nous sommes contents de ce que Dieu nous donne.

Le mécontentement face aux difficultés peut nous faire passer à côté de nos rêves. Je me souviens qu'avant d'acheter ma maison à la campagne, j'avais signé un compromis d'achat pour un appartement à Marseille, dans une belle résidence, avec vue sur la mer. Mais au fond de moi, je souhaitais vivre dans le calme de la campagne. Un jour, je rencontre un agent immobilier et je lui parle de mes attentes. Immédiatement, il me propose de visiter une maison en pierre ancienne, à la campagne, qui était une ancienne ferme.

Nous partons la visiter, et une fois arrivé devant cette maison, je me rends compte qu'elle est entièrement à rénover ; même le jardin était à refaire car ce n'était que de la roche apparente. Alors j'étais partagé : d'un côté, j'avais signé le compromis pour cet appartement avec vue sur la mer et dans lequel je n'avais rien à faire, et de l'autre, il y avait cette maison qui correspondait à mes aspirations, mais dans laquelle il fallait tout refaire.

Je n'ai pas regardé au désagrément des travaux ni au mécontentement que le chantier allait provoquer mais j'ai écouté ce que mon cœur me disait et j'ai choisi la maison à la campagne. Et aujourd'hui encore, je ne le regrette pas car j'aime vraiment cette maison et je m'y sens bien.

J'aurais pu choisir la facilité et acheter l'appartement : il était beau et ne réclamait aucun effort. Mais j'ai choisi la campagne. Ce choix était plus difficile, il m'a demandé beaucoup d'efforts et de travail, mais il m'a permis de réaliser ce que j'attendais vraiment.

Ne cherchez pas toujours la commodité ; ne cherchez pas toujours votre confort ni à faire plaisir aux autres ; cherchez à vivre votre destinée. Peu importe les difficultés, lorsque vous rentrez dans votre plan, Dieu aplanit votre route et vous fait franchir les obstacles.

Appréciez les choses simples de la vie

Comprenez que Dieu n'aime pas le mécontentement. Lorsque nous ne sommes pas heureux, cela signifie que nous avons oublié tous les projets de bonheur que Dieu a pour nous ; notre foi diminue. Alors concentrez-vous sur ce qu'il y a de bon dans votre vie et rappelez-vous que Dieu vous amènera toujours sur le chemin de l'abondance, même si cela prend du temps.

Appréciez les choses que vous vivez et les personnes qui vous entourent ; apprenez à vous réjouir de votre quotidien. Sinon, les années passent et vous finissez par passer à côté de ce qui fait la beauté de la vie. Oui, le mécontentement vous fait passer à côté de votre vie.

Je viens d'une famille nombreuse, nous étions sept frères et sœurs et j'étais le plus jeune. Ma famille vivait en Algérie lorsqu'il y a eu l'indépendance en 1962. Mes parents possédaient beaucoup de biens, et du jour au lendemain, lorsque nous sommes arrivés à Marseille, nous n'avions plus rien. Au départ, c'était très difficile : nous logions dans un petit appartement, nous n'avions pas beaucoup de moyens. Un peu plus tard, nous sommes allés habiter dans un HLM à Frais Vallon, près du quartier de La Rose.

Le changement a été brutal pour mes parents, et malgré cela, j'ai toujours vu ma mère avec le sourire et je ne l'ai jamais entendue se plaindre ni regretter le passé. Avec mes frères et mes sœurs, nous étions heureux et nous nous amusions avec un rien, en jouant à cache-cache dans l'appartement. A aucun moment je n'ai eu l'impression de souffrir du manque d'argent ; et mes parents, malgré le fait de tout avoir perdu, ne se sont jamais aigris de la situation que nous vivions ; ils ont su préserver leur cœur du mécontentement.

L'important est de se rendre compte que la vie est belle et de l'apprécier telle qu'elle est. Ce n'est pas important de ne pas avoir de cadeaux à Noël ; je n'en ai jamais eu, et cela ne me manquait pas ! J'étais heureux de l'amour que je recevais de mes parents, de mes frères et de mes sœurs. Je voyais mes copains qui avaient des cadeaux chaque Noël, mais je ne me comparais pas à eux. Notre vie est différente de celle des autres, et nous devons être heureux avec ce que nous avons, sans nous comparer avec le voisin.

Même avec le recul, je ne voudrais pas changer ces moments-là car j'ai vécu une enfance heureuse et je remercie le Seigneur pour cela.

Une année, un de mes frères est parti vivre à Monaco. Alors, comme l'été nous ne partions pas en vacances, nous allions passer quelques jours chez lui. La journée, nous faisions un grand pique-nique car nous n'avions pas les moyens d'aller au restaurant ; et l'après-midi, je péchais avec mon père car il aimait beaucoup cela. C'étaient des moments simples, mais des moments merveilleux.

Nous devons apprendre à apprécier les choses simples de la vie. Cela ne veut pas dire qu'il faut refuser les belles choses lorsqu'elles se présentent à nous ou que nous devons rester dans la pauvreté. J'aime les beaux voyages et plusieurs fois, j'ai eu l'occasion de partir dans de grands hôtels. Mais, comme l'apôtre Paul le disait, nous devons savoir être heureux dans l'abondance comme dans la disette. J'ai appris à vivre avec peu et j'ai appris à vivre avec beaucoup. Le principal est d'être heureux en tout temps.

La véritable joie se trouve dans les choses simples, dans la relation que nous vivons avec nos proches. Il y a plus de joie à faire un pique-nique avec notre famille que nous aimons qu'à partager un repas dans un grand restaurant, accompagnés de personnes avec lesquelles nous n'avons pas beaucoup d'affinités. Ce n'est pas l'abondance qui fait notre bonheur, c'est l'amour que nous partageons.

Nous devons retrouver ce cœur d'enfant. Vous savez, un enfant est heureux avec peu de choses. Un jour, un jeune couple d'amis me racontait que pour les cinq ans de leur fils, ils l'ont amené à Disneyland. Le père était content car il m'expliquait : « Quand j'étais petit, mon rêve était d'aller dans un parc d'attraction car je trouvais cela magnifique, et aujourd'hui, je peux offrir ce rêve à mon fils ».

Comme ils habitent Marseille, ils prennent le train pour Paris, passent à l'hôtel pour déposer les bagages et vont tout de suite au parc. Le père profite des attractions avec son fils, mais au bout de deux ou trois, le fils commence à dire : « Papa, je veux rentrer à l'hôtel et aller à la piscine ». Alors, le père ne comprend pas et lui répond : « On ira à la piscine à Marseille, pour le moment on s'amuse au parc d'attraction ». Mais le fils ne veut rien entendre et continue à vouloir aller à la piscine. Ce qui le rendait heureux, ce n'était pas les attractions, les costumes, les décors, c'était quelque chose de beaucoup plus simple : aller nager à la piscine.

Cela nous montre combien un enfant se réjouit de la simplicité. Il n'avait pas besoin de vivre des choses très sophistiquées ; pour lui, le plus important était d'être avec ses parents.

Cette semaine, j'ai vu un film tiré d'un livre de science-fiction écrit par Mitch Albom. Ce film raconte l'histoire d'un homme, un forain, qui a passé sa vie dans le mécontentement ; il n'a jamais apprécié ce qu'il faisait. Pourtant, hors de son travail, il était gentil, serviable. Un jour, il meurt en sauvant une petite fille qui allait se faire écraser, et arrivé au ciel, il rencontre cinq personnes qu'il avait connues sur terre.

Chacune de ces personnes lui témoigne de la gratitude pour l'aide qu'il leur avait apportée ou pour la joie qu'il leur avait donnée. Et, au fur et à mesure de ces échanges, il se rend compte de toutes les bonnes choses qu'il avait pu faire de son vivant. A la fin de leur conversation, il réalise que s'il devait changer quelque chose de sa vie, il ne changerait rien !

Avec le recul, il avait compris que Dieu l'avait utilisé pour faire du bien autour de lui, et son unique regret était d'avoir perdu son temps dans le mécontentement parce qu'il ne voyait pas tout le bien qu'il répandait autour de lui. Cela l'avait empêché d'apprécier sa vie et de remercier Dieu.

J'ai aimé cette histoire parce qu'elle nous montre que nous devons apprendre à être reconnaissants envers Dieu pour notre vie plutôt que de rester dans le mécontentement. Cet homme aurait pu s'épanouir de son vivant si seulement il avait compris tout ce que Dieu lui permettait de faire de bon ; mais il s'est laissé enfermer par son mécontentement. Alors apprenons à voir de notre vivant tout ce que Dieu fait pour nous.

Il y a une puissance dans la reconnaissance : si je reconnais tout ce que Dieu fait pour moi et par moi, alors je serai heureux de vivre. Et Dieu pourra me faire entrer dans ma destinée car je serai à l'écoute de sa volonté.

Laissons de côté nos insatisfactions et notre mécontentement ! Ils ne reflètent que notre malaise et notre ingratitude vis-à-vis de Dieu. Chaque jour il nous donne le souffle de vie ; chaque jour il pourvoit à nos besoins ; dans la difficulté, il est le bras puissant qui nous soutient et qui nous garde de la chute. Sans lui, nous ne sommes rien et tout ce que nous réalisons est le fruit de sa grâce envers nous. Alors, comment ne pas se réjouir de savoir que Dieu est avec nous ?

Prière

Merci Seigneur car dans les situations favorables comme défavorables, tu nous appelles à nous rendre compte de toutes les grâces et de toutes les faveurs que tu nous accordes. C'est toi qui conduis notre destinée, qui nous amènes à réaliser nos rêves, et nous voulons apprendre à te faire confiance, à ne plus agir par nous-mêmes mais à te laisser faire.

Seigneur, merci de visiter tes enfants et de les fortifier. Qu'ils arrêtent de vivre dans leur mécontentement, mais qu'ils soient reconnaissants pour tout ce que tu fais dans leur vie. Garde-les de tout le mécontentement et de toute la révolte que peut exprimer le monde mais donne leur, au contraire, d'avoir des paroles de réconfort et d'encouragement. Nous ne voulons pas être les enfants de la colère mais les enfants du Dieu de paix.

Au Nom de Jésus, Amen.

Que Dieu vous bénisse.

Photo de Bernard Emkeyes
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