Les incroyables anecdotes d'Alain Auderset (Page 16 / 23)
La divine comédie (ou Rencontre du 3ème type) - Août 2011
1ère rencontre: Le mourant
Je traverse le village pour me rendre en forêt,
(j'ai toute une liste de plaintes à raconter à Dieu)
Tout à coup, mon attention est attirée par une voix à l'agonie:
-"Alain... HaaaAlain..."
Un vieil homme appuyé sur une cabine téléphonique (il en existe encore une et elle est ici!)
-"Je ne vais pas bien...je... je transpire comme un boeuf!"
Moi:
- "mais argl! Simon, c'est normal, on est en plein été et tu as une veste polaire!"
- "Non, non..." s'indigne-t-il, "je dors mal et pisse plus d'un litre d'un coup!"
(Sacré gaillard va! un véritable talent de comédien), je décide de jouer le jeu:
-"ok Simon, j'ai maintenant un rendez-vous important, mais toi, va déjà te reposer sur le divan de mon atelier, c'est ouvert, mon fils t'accueillera, je viens d'ici un moment et tu me raconteras tout ça"
2ème rencontre: L'enfant sparadrap
Je suis dans la forêt,
soudain une petite voix m'interpelle:
-"Dis monsieur, tu n'aurais pas un sparadrap? Je me suis blessé!"
Quel n'est pas mon étonnement de découvrir un petit garçon appuyé sur un muret me fixant de ses yeux innocents. Chose étrange, il y avait un curieux personnage impassible à sa droite veillant sur lui et revêtu de blanc. (c'est space, mais ma foi, c'est comme ça). Le bout de chou me montre son petit bobo au pied (même pas rouge).
-"Heu...non, désolé mon garçon, j'en ai pas...j'espère que tu ne te videras pas de ton sang"
Tel l'infatigable Rambo après avoir reçu trois obus nucléaires dans les pattes, le petit "blessé" reprend courageusement son chemin et dans un ultime relent d'héroïsme me lance:
-"laissez, ça ne fait rien..."
Malgré le comique de la scène, l'homme en blanc, restait d'un sérieux solennel. C'est étrange...? pour lui, c'est comme si je n'étais pas là....(?)
3ème rencontre: Dieu
Je m'enfonce dans l'intimité de la forêt.
-"ok Seigneur! Je t'ai reconnu, c'est quoi le message?
Le vieux Simon et le petit enfant
avaient en commun de se plaindre pour rien:
Est-ce pareil pour moi ?
C'est vrai, je ne suis pas le plus à plaindre ici bas:
j'ai quand même rencontré Jésus (mais je ne l'ai jamais vraiment vu)
et il m'a filé un passe-droit pour échapper à l'enfer!!! La vie éternelle! la totale quoi!!
Tout le monde n'en dit pas autant... (et pourtant tout le monde pourrait y avoir droit!!)
Mmmm, il y a autre chose:
deux constantes n'étaient pas bidon dans mes rencontres:
le besoin de tendresse.
Dans le fond, je suis pareil qu'eux...
Je décidais donc de ne pas m'embourber dans les détours de la plainte,
mais d'aller droit au but. Les yeux humides, je dis:
-"Oh Papa*... prends-moi dans tes bras, j'en ai tant besoin..."
* papa, c'est comme ça que j'appelle Dieu...