Entrer dans la vision c'est sortir de notre barque !
J'aimerais ce matin partager quelque chose que j'ai découvert la semaine dernière dans ma lecture. Ce que j'ai découvert a été comme un flash sur la véritable position du chrétien à notre époque. Ce qui m'a beaucoup impressionné, c'est que ce que j'ai découvert se trouve dans l'exemple parfait de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, comme la Bible nous le dit, fut tenté comme nous en toutes choses.
Souvent, nous pensons que Jésus n'a pas connu les mêmes tentations, mais là, dans ma lecture, il y a quelque chose que j'ai remarqué comme une tentation, bien qu'elle ne soit pas mentionnée comme tentation.
J'ai remarqué comment Jésus a réagi face à la triste nouvelle concernant la fin de son cousin, Jean le Baptiste. Il a ressenti les mêmes tensions que nous lorsque nous faisons face à une mauvaise nouvelle, lorsque nous entendons une parole alarmante, une parole décourageante.
1. TENDANCE HUMAINE QUI FUT AUSSI LA TENDANCE DE JESUS FACE A LA MAUVAISE NOUVELLE.
Jésus entendant comment son cousin, son prophète, a été liquidé, ressent dans son coeur une profonde tristesse. Souvent, d'une façon théologique, on pense que si Jean-Baptiste avait été en liberté, il serait entré en compétition avec Jésus. Voilà pourquoi il fut arrêté, jeté en prison, et décapité, dans le seul but que Jésus puisse entrer dans son ministère.
Pourtant, la Bible nous dit que Jésus avait déjà commencé son ministère, et que Jean le Baptiste avait été interpellé par tous ses miracles. C'est vrai qu'à un moment donné de sa vie, Jean fut découragé au fond de sa prison, il eut un doute, mais n'oublions pas que c'est lui qui a laissé partir ses propres disciples à la suite de Jésus en leur disant : Voici l'agneau de Dieu....
Mais revenons à notre sujet. Jésus ne reste pas indifférent, il est non seulement divin mais humain, et lorsqu'on lui enlève celui qui ouvre son chemin, il ressent une grande tristesse, il se voit même abattu. Lorsque j'ai appris le décès d'un confrère, ce n'est pas que je me trouvais en étroite relation avec lui, mais c'est comme si un poids s'effondrait sur moi, mes entrailles de serviteur de Dieu, de pasteur ont réagi.
Et Jésus a réagi. La Bible nous dit qu'à cette nouvelle, Jésus partit de là dans une barque pour se retirer à l'écart dans un lieu désert. Jésus s'est retiré, il s'est mis à l'écart. Bien sûr, les grands théologiens vont dire qu'il s'est mis à part pour prier, mais je suis sûr qu'il s'est mis à part, qu'il s'est retiré parce qu'il a senti une profonde tristesse, comme si la terre s'ouvrait sous ses pieds. Il a ressenti un sentiment de solitude : je me retrouve seul, mon prophète, mon cousin, n'est plus là, c'est comme s'il venait de recevoir un coup de poignard de la part du diable.
Que fait-il ? Il se retranche, il se met à l'écart, il monte dans une barque. N'avez-vous jamais ressenti cela en vous ? Oh bien sûr, pour Jésus cela n'a pas duré, mais pour nous quelquefois à l'annonce d'une mauvaise nouvelle, ou lorsque l'ennemi nous rappelle certains souvenirs, alors, nous nous retranchons, nous nous mettons à l'écart, nous montons dans une barque, et nous nous écartons de notre engagement, de notre responsabilité, de notre service.
Pasteur, allez-vous dire que Jésus a ressenti cela? Je ne vais pas dire qu'il a succombé à cette tentation, mais il y a été tenté ! A cette nouvelle, alors qu'il était en train d'enseigner, de prêcher, d'annoncer la bonne nouvelle, de parler en clair, de dénoncer l'hypocrisie religieuse au chapitre précédent, il se retire, il s'arrête, il se met à l'écart.
J'aimerais vous dire que le diable nous veut à l'écart, il nous veut sur la touche, il nous veut désengagé, dérouté, il veut que nous oubliions que Dieu nous regarde. Trop souvent, nous prenons le large, nous partons, nous entrons dans des retranchements qui ne sont pas divins, face à l'ampleur de la mission, la grandeur de la vision, nous prenons nos distances, nos souliers à la main, sans faire de bruit, et nous nous installons dans nos sécurités, nous nous installons dans nos fuites, dans nos excuses.
Notre instinct de préservation se déclenche, et nous sommes comme certaines créatures, nous entrons dans un état léthargique, dû à un abaissement de la température du corps spirituel (éloignés du foyer, nous perdons notre chaleur), nous entrons dans un état de vie au ralenti, nous hibernons spirituellement, nous nous mettons à l'écart, nous nous coupons des besoins qui nous entourent, nous fermons nos oreilles et nos yeux aux appels de détresse, mais nous ne réalisons pas que c'est dangereux, nous sommes sans force face aux attaques de l'ennemi.
Le battement de notre coeur spirituel ralentit, et c'est dangereux, il risque de s'arrêter. C'est vrai que souvent les mauvaises nouvelles ont un effet anesthésique, mais le Saint-Esprit veut nous réoxygéner. Il faut réagir. Ce matin, le Saint-Esprit veut nous faire réagir, sortir de notre état de faiblesse.
2. JESUS NE S'EST PAS LAISSE DOMINER PAR CE QU'IL A ENTENDU. IL A REAGI. IL EST SORTI DE LA BARQUE.
Alors que Jésus se trouvait dans un lieu désert, je ne sais comment, mais la Bible dit que la foule l'ayant su, sortit des villes et le suivit à pied. Alors, Jésus sortit de cette mauvaise nouvelle, la Bible nous dit : il sortit de la barque. Lorsque j'ai lu cette action de Jésus, j'ai senti mon coeur brûler au dedans de moi, j'ai senti que le Saint-Esprit me disait aussi : "Il faut que tu sortes de ta barque, il faut que l'Eglise sorte de sa barque, que les chrétiens sortent de leur barque".
J'ai demandé au Saint-Esprit : Qu'est-ce que cela veut dire sortir de la barque?
SORTIR DE LA BARQUE : C'est se rendre libre, afin de porter secours à la foule qui est autour de nous ! Si Jésus était resté dans cette barque dans ce coin désert, les 3 actions du verset 14 n'auraient pu se dérouler.
Sortir de la barque, c'est sortir de nos découragements, de nos déceptions, sortir de nos colères (face à l'injustice), sortir de nos retranchements, sortir de nos sécurités. Vous savez que dans tout bâtiment public, pour éviter des incendies, lorsqu'il y a trop de tension, trop de puissance, alors il y a une mise en sécurité automatique. Ça coupe tout !
Trop souvent, nous les chrétiens, nous nous mettons en sécurité, nous ne voulons pas supporter une trop grande tension, et le système de sécurité se met en route. Jésus s'était mis en sécurité, mais, oui il y a un mais, il a réagi, il n'a pas succombé à la tentation.
Pourquoi pensez-vous qu'on est venu lui porter cette bonne nouvelle ? Pour l'encourager, le stimuler ? Non ! Le diable voulait encore le détruire, l'arrêter, le désorienter, mais Jésus a réagi, il est sorti de sa barque. Lorsque vous sortez de votre barque, vous êtes capable de faire ce que le Seigneur vous demande de faire, vous êtes capable de faire ce qu'il a fait !
Lorsque Jésus est sorti de la barque, qu'il en entré en action, alors il a vu la grande foule. Devant cette grande foule, il fut ému de compassion, et il guérit les malades. Lorsque vous vous retranchez, vous ne pouvez plus voir le besoin autour de vous, vous vous apitoyez sur vous-même, vous n'avez de compassion que pour vous, et vous êtes sans puissance, mais lorsque vous décidez de sortir de cette impasse, alors :
1) vos yeux s'ouvrent
2) votre coeur s'ouvre
3) la puissance de Dieu est libérée.
Dieu veut que son peuple voie, ressente et agisse dans sa puissance ! Plus loin, dans le même chapitre, il nous est parlé d'une action de Pierre. Il sortit de la barque en pleine tempête, c'est-à-dire qu'il décida de ne pas être manipulé, dominé par les événements extérieurs. Le résultat, il fit comme son Maître, il marcha sur les eaux !
Oui, vous me direz, il ne marcha pas longtemps, d'accord, mais il marcha quand même, il domina les éléments, il entra dans la puissance divine de Dieu, et c'est ce que Dieu veut pour vous et pour moi, que nous sortions de nos retranchements, pour entrer dans sa puissance, pour libérer sa puissance, afin qu'elle touche les foules autour de nous, mais avant cela, il faut que nos yeux soient ouverts, que nos coeurs s'ouvrent de compassion, et la puissance de Dieu se manifestera.
3. SORTIR DE LA BARQUE EST UNE OBLIGATION !
Je voudrais terminer en vous montrant que sortir de notre barque est une obligation, car nous risquons de couler à pic !
* Sortir de la barque, c'est faire le pas de l'obéissance.
* Sortir de la barque, c'est faire le pas de la Foi (confiance en Jésus uniquement, en son amour, en sa puissance, et non plus en nous)
* Sortir de la barque, c'est engendrer le miracle. Jésus guérit les malades.
* Sortir de la barque, c'est entrer dans l'autorité divine, c'est ne plus être limité par quoi que ce soit.
Sommes-nous prêts à sortir de nos retranchements, de nos hibernations passagères? Vous savez, le même homme, Pierre, qui est sorti de la barque dans les actes des apôtres, venait de recevoir une vision, et il discutait cette vision, il y réfléchissait, je dirais qu'il y stagnait, question sur question; en plus, il se retranchait dans les traditions, dans le permis et l'interdit, ce qu'il avait le droit et ce qu'il n'avait pas le droit.
L'Esprit de Dieu lui demanda de sortir de cet état de réflexion qui lui permettait de se protéger, et d'entrer dans la vision, dans l'action, de se lever, de partir, d'obéir, de se laisser diriger. Au même instant, on le demande. Il part, il obéit, il sort de sa barque. Le résultat, c'est que Corneille et toute sa famille, tous les gens qui se trouvaient dans sa maison, furent remplis du Saint-Esprit avant même d'être baptisés (signe d'appartenance à Jésus)
Saint-Esprit, tu ne respectes pas l'ordre ! Quel ordre ? Ce n'est pas au Saint-Esprit de respecter l'ordre, il est souverain,(je n'ai pas dit qu'il était chaos), l'esprit de Dieu est un esprit d'ordre et non de confusion, mais il n'est pas limité à suivre notre ordre. C'est à nous d'obéir, de sortir de notre léthargie, d'arrêter de fonctionner avec ce système de sécurité, coupure, d'essayer de sauver, de garder notre vie, notre réputation, de nous préserver de ce que les gens risquent de dire sur nous...
Comment recevez-vous le message du Seigneur ce matin ? Comment recevez-vous l'ordre du Saint-Esprit ? Qu'allez-vous faire ce matin ? Dans quelle direction votre vie va-t-elle s'engager ? Allez-vous sortir de votre barque, vous dégager de tout ce qui ronge votre vie, tout ce qui l'empêche d'entrer dans la vision de Dieu, tout ce qui empêche la puissance de Dieu de se manifester par vous ?
Allez-vous sortir de vos retranchements, de vos colères, de vos animosités, de ce sentiment d'injustice, d'abandon, de solitude (de "il n'y a que moi, les autres qu'est-ce qu'ils attendent") ? Ne regardez pas aux autres, sachez que Dieu vous regarde, soit qu'il sourit en vous voyant, soit qu'il grimace, car notre position, notre attitude, notre réaction l'attristent bien souvent.
Le peuple de Dieu est un peuple qui doit se préparer, mais non pas rester dans la préparation. Il doit entrer en action, dans tous les domaines, en action dans le service, pas simplement dans ce que j'aime, mais dans tout ce que je peux faire pour le Seigneur.
Entrer en action, c'est sortir de sa barque, de son confort, de sa sécurité, c'est marcher sur un terrain qui est peu confortable, mais c'est voir ce que Dieu voit, la foule dans le besoin, c'est ressentir ce que Dieu ressent, avoir de la compassion pour le faible, le blessé, le perdu, être un bon Samaritain, qui sait sortir de sa position, de sa réputation, et qui guérit par la puissance de Dieu, par la puissance de l'amour.
Peuple de Dieu, où es-tu ce matin ? Peuple de Dieu, es-tu prêt à sortir de ta barque, à avancer sur les eaux déchaînées, à regarder à Jésus, à ne pas succomber mais à être vainqueur ? Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité..... mais de force, de hardiesse, de supériorité à celui du monde, à celui du malin. Je vous en supplie, cessez de vous faire piéger par l'ennemi. Ce matin, décidons ensemble d'entrer en action, dans la vision, et conquérons le monde pour notre Seigneur. Amen !