Que la maison soit bâtie (Page 3 / 2)

Une étude de Théodore Austin-sparks

L'ultime critère

Chapitre troisième

Quand, comme nous le lisons au début de la Bible, les conditions étaient telles que Dieu put prononcer le verdict : « cela est très bon », alors Dieu était présent en communion avec l'homme. Il ne nous est pas dit beaucoup plus sur la façon dont Il était présent : il nous est dit qu'Il marchait dans le jardin à la fraîcheur du jour, qu'Il conversait avec l'homme, et qu'Il lui révélait Ses pensées. D'après le récit, nous n'en savons guère plus. Peut-être était-ce fort semblable aux quarante jours qui suivirent la résurrection, alors que le Seigneur Jésus venait, Se montrait, parlait et s'en allait ; puis revenait, et s'en allait à nouveau. Peut-être y avait-il des allées et venues, des démonstrations et des explications, Il s'assurait que le désir et les pensées de Son coeur avaient été saisis ; et de par Sa présence personnelle, un dialogue et une communion étaient possibles.

Mais bientôt Il dut se retirer. Les conditions avaient changé, elles ne correspondaient plus à Ses pensées ; il n'était plus possible pour Lui de dire : « cela est très bon ». Le changement Le força à se retirer. En un sens, moralement, Il était rejeté - expulsé. Mais, sans cesse, à travers l'histoire, il nous est parlé de l'effort de Dieu pour recouvrer une condition appropriée et plaisante qui Lui convienne, afin qu'Il puisse revenir.

Il donna à Moïse le modèle d'une habitation céleste, et, quand toutes les choses furent réalisées selon le modèle, c'était comme si Dieu disait à nouveau : « cela est très bon »

9 Vous ferez le tabernacle et tous ses ustensiles d'après le modèle que je vais te montrer.

- Il revint et remplit le Tabernacle. Mais cela ne pouvait pas durer. Ce n'est qu'une habitation en figure et en type, elle est limitée ; et les choses, dans le peuple lui-même, ne sont pas totalement et finalement selon Sa pensée. Plus tard, Il donna à David un autre modèle - celui du Temple, encore une représentation de l'habitation céleste.

11 David donna à Salomon, son fils, le modèle du portique et des bâtiments, des chambres du trésor, des chambres hautes, des chambres intérieures, et de la chambre du propitiatoire. 12 Il lui donna le plan de tout ce qu'il avait dans l'esprit touchant les parvis de la maison de l'Eternel, et toutes les chambres à l'entour pour les trésors de la maison de Dieu et les trésors du sanctuaire, Lire la suite

Et quand toutes les choses furent faites selon la révélation du modèle, Dieu vint et remplit le temple ; démontrant une fois de plus que c'est ce qu'Il recherche. Mais les choses changèrent à nouveau, et nous avons la triste histoire de la gloire cessant, s'en allant, partant.

3 La gloire du Dieu d'Israël s'éleva du chérubin sur lequel elle était, et se dirigea vers le seuil de la maison; et il appela l'homme vêtu de lin, et portant une écritoire à la ceinture.

18 La gloire de l'Eternel se retira du seuil de la maison, et se plaça sur les chérubins. 19 Les chérubins déployèrent leurs ailes, et s'élevèrent de terre sous mes yeux quand ils partirent, accompagnés des roues. Ils s'arrêtèrent à l'entrée de la porte de la maison de l'Eternel vers l'orient; et la gloire du Dieu d'Israël était sur eux, en haut.

23 La gloire de l'Eternel s'éleva du milieu de la ville, et elle se plaça sur la montagne qui est à l'orient de la ville.

Et cette habitation ne demeure qu'une « chose » - une coquille vide, une formalité fausse et sans vie.

L'Ancien Testament se ferme sur une impression d'échec quant à ce grand dessein de Dieu ; sur l'échec, mais aussi sur d'autres perspectives.

3 Quel est parmi vous le survivant Qui ait vu cette maison dans sa gloire première ? Et comment la voyez-vous maintenant ? Telle qu'elle est, ne paraît-elle pas comme rien à vos yeux ? 4 Maintenant fortifie-toi, Zorobabel ! dit l'Eternel. Fortifie-toi, Josué, fils de Jotsadak, souverain sacrificateur ! Fortifie-toi, peuple entier du pays ! dit l'Eternel. Et travaillez ! Car je suis avec vous, Dit l'Eternel des armées.

Et ensuite cette grande déclaration :

6 Car ainsi parle l'Eternel des armées : Encore un peu de temps, Et j'ébranlerai les cieux et la terre, La mer et le sec; 7 J'ébranlerai toutes les nations; Les trésors de toutes les nations viendront, Et je remplirai de gloire cette maison, Dit l'Eternel des armées.

Il est le désir de toutes les nations. Vous vous souvenez sans doute que ces paroles sont reprises par l'auteur de l'épître aux Hébreux ( 12:26 ), et se réfèrent à un ébranlement de toutes choses sur cette terre, mais c'est une représentation - un type, une figure, un symbole - afin que la réalité spirituelle puisse prendre place.

TROIS EXPRESSIONS DE LA PENSEE DE DIEU

Il y a, dans la Bible, trois expressions principales de cette pensée divine quant à une habitation parmi les hommes. Il y en a d'autres moins importantes, mais ces trois expressions majeures sont au-dessus des autres.

Premièrement, Israël. Nous n'avons pas compris Israël, avant d'avoir reconnu que ce peuple fut choisi parmi les nations de cette terre pour ce seul et unique but - que Dieu trouve, parmi un peuple, une habitation qui Lui convienne. Il prouvait Son effort, Son labeur, Son désir, Sa souffrance ; Il démontrait Sa patience, Sa miséricorde et Sa longanimité infinies envers ce peuple, parce que Son coeur était lié à la réalisation de cette pensée et de cette intention éternelles - ce but qui était d'avoir une habitation ici-bas parmi un peuple. Je le répète, nous ne comprenons pas la mise à l'écart d'Israël du conseil divin, avant de reconnaître leur échec total et final quant à l'accomplissement de leur vocation.

Mais Dieu n'a pas abandonné Son propos pour autant. Nous passons de l'Ancien au Nouveau Testament, et nous y trouvons le mouvement suivant de Dieu en relation avec ce dessein.

La deuxième grande expression - que peut-être nous devrions appeler l'expression toute-inclusive - de Sa pensée est l'incarnation même : « Emmanuel, Dieu avec nous ». Aussi, nous n'avons pas compris l'incarnation, avant que nous ne l'interprétions comme étant en relation avec cette pensée éternelle - Dieu trouvant en l'homme une habitation, faisant de l'homme Sa résidence. Dans la personne de Son Fils, Il a trouvé Son Sanctuaire, Son Temple, Son Tabernacle.

14 Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.

La troisième expression majeure est l'avènement du Saint-Esprit et la naissance de l'Eglise. Nous n'avons pas saisi la profonde signification de ces grands évènements - le Saint-Esprit venant élire résidence dans l'Eglise nouvellement née - jusqu'à ce que nous ayons associé cela avec cette chose unique : Dieu est là. L'Eglise est le lieu de Son habitation, et Il est arrivé à Son Temple. Nous voyons comment cela a été glorieusement accompli le jour de la Pentecôte. Véritablement:

1 Voici, j'enverrai mon messager; Il préparera le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez; Et le messager de l'alliance que vous désirez, voici, il vient, Dit l'Eternel des armées.

Vraiment Dieu était présent ce jour-là, et Il n'est pas parti. Il est venu pour rester. C'est le Dieu incarné qui dit :

20 et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.

Il est venu pour demeurer ici-bas dans la Personne de l'Esprit Saint.

Maintenant, il est assez clair que cela était la pensée divine pour l'Eglise en général. Mais nous voyons ensuite que ce qui était vrai de l'Eglise universelle était également l'intention de Dieu pour les églises locales. La chose qui devait caractériser des compagnies du peuple de Dieu - je répète, des compagnies du peuple de Dieu - était que Dieu devait y être trouvé. Ceci était l'ultime critère, et cela est, comme vous le voyez, notre troisième message. Rappelons-nous que « le critère » veut simplement dire le principe qui détermine la ligne de jugement ; c'est-à-dire le terrain sur lequel tout est décidé, le critère de mesure par lequel les choses sont arrêtées.

LE CRITERE

Le seul critère de la Maison de Dieu, qu'elle soit universelle ou locale, est finalement juste ceci : Dieu est là ; et Il peut être trouvé là. Cela est la chose prédominante en ce qui concerne ce sujet. Ce ne sont point les méthodes ni les manières, les performances ni les rites, les formalités ni les cérémonies, ni aucune des choses externes. Que ce soit dans ces choses ou à travers elles, ou sans elles, ou en dehors d'elles, l'important c'est que Dieu est là - vous rencontrez Dieu, vous ne pouvez pas aller là sans Le rencontrer. C'est là l'ultime critère, afin de savoir si la Maison de Dieu est présente en réalité ou non. Ce n'est pas un endroit, mais un peuple au milieu duquel Dieu, en la Personne de Son Fils Jésus-Christ, par Son Esprit, est présent et est reconnu comme étant présent. Car est-il possible que quelqu'Un tel que Lui soit présent sans que Sa présence soit connue ? (Oui, cela peut être possible, si quelque chose ne va pas avec nous, mais cela ne devrait pas être le cas. La norme devrait être que, là où est Dieu, nous le sachions, car nous Le rencontrons). Le critère n'est pas quelqu'un ou un certain nombre de toutes ces choses que les hommes considèrent comme étant nécessaires afin d'être une « maison de Dieu », par rapport à un endroit ou à un édifice. Le critère est simplement celui-ci : rencontrez-vous Dieu ? Si la réponse est négative, vous ne pouvez porter ce nom, parce que cette « maison » ne remplit pas sa vocation ; nous n'avons plus qu'à rejeter cette chose, cessons d'essayer de la maintenir, si elle ne remplit pas sa vocation.

LE FONDEMENT POUR LA PRESENCE DE DIEU

Cela nous amène à la question du fondement sur lequel Dieu est présent. Laissez-moi dire ici, entre parenthèses, que Dieu peut être présent à un plus ou moins haut degré. Ce que nous lisons des assemblées dans le Nouveau Testament confirme cela. Il n'est pas du tout difficile de discerner que Dieu était plus pleinement présent dans un endroit que dans un autre - qu'il y avait une plus grande mesure du Seigneur et de Sa gloire ici qu'ailleurs ; par exemple à Philippes par rapport à Corinthe. Mais vraiment, la chose qui devrait nous occuper - ce n'est pas si le Seigneur est là, pour ainsi dire « n'importe comment », mais qu'en fait Il puisse être là sans réserve, ni limites ; Se donnant Lui-même pleinement. C'est quelque chose qui devrait nous concerner en tant qu'individus : que le Seigneur puisse être avec nous individuellement, sans réserve - libre de Se consacrer. Et sans aucun doute la préoccupation de chaque compagnie du peuple du Seigneur, dans chaque lieu, devrait être - non pas ceci ni cela, ou une chose quelconque en relation avec l'existence matérielle, mais - d'avoir la mesure la plus grande de la présence du Seigneur.

Je m'avance à dire que, si ce critère était le souci principal et dominant, ce serait la clef et la solution pour régler beaucoup de problèmes. Toutes les difficultés seraient résolues, si nous nous disions : « Maintenant, ce qui importe plus que tout, c'est que le Seigneur ait toute la place qui Lui est requise, afin qu'Il remplisse ce lieu avec Sa gloire. Quelle que soit la chose qui se trouve en travers de cela, elle doit être écartée. » Cela doit être une motivation suprême dans nos vies. Nos yeux doivent tout d'abord être ouverts au propos éternel de Dieu ; ensuite, nous devons y être soudés, cela doit devenir une telle passion pour nous que, quelles que soient les menaces, les obstructions, les limitations, celles-ci ne peuvent être tolérées. Voilà le défi de ce message.

Mais, afin qu'il en soit ainsi, Dieu doit avoir des conditions qui ne L'impliqueront pas dans les désordres des hommes - car Dieu ne peut se permettre de S'engager dans ceux-ci, Il ne Se consacrera pas à cela - et qui, d'un autre côté, seront complètement satisfaisantes pour Lui. Cela n'expliquerait-il pas la grande réserve du Seigneur que nous, les chrétiens, trouvons si difficile à comprendre et à endurer ? Tous les cris et les appels, les supplications et les prières, jour et nuit, pour une visitation de Dieu : et Dieu semble si réservé et si lent. Ne serait-ce pas parce que Dieu ne peut S'engager dans les choses telles qu'elles sont arrangées par l'homme, et qui L'impliqueraient dans quelque chose qui Le déshonorerait ? Je mets ceci en forme de question ; mais il est clairement démontré dans la Bible que ce principe est vrai. Le cri du prophète envers le peuple était de remettre les choses dans un tel ordre et dans de telles conditions que Dieu puisse venir. Nous devons prendre en considération que, dans toutes nos prières, il y a peut-être, après tout, quelque chose que nous pourrions faire, afin de préparer le chemin pour le Seigneur. Bâtir une autoroute pour notre Dieu, en ramassant les pierres qui pourraient Lui heurter les pieds s'Il venait. Il y a peut être quelque chose à faire!

L'INTERFERENCE DE SATAN

Maintenant, Satan, comme nous l'avons vu précédemment, dans la controverse continuelle à propos de cette habitation, et dans ses efforts afin d'empêcher Dieu d'obtenir cette demeure, a recherché, dès le début, à mettre l'homme sur le chemin de Dieu. L'homme a été créé pour le seul but d'offrir à Dieu une demeure, car cela a toujours été Son intention de demeurer en l'homme. Ainsi, le grand coup et le grand effort de Satan ont été de tourner l'homme créé de Dieu contre les desseins de Dieu, de faire de l'homme une pierre d'achoppement ; un moyen de frustration pour Dieu. Voilà la longue et terrible histoire de Dieu, entravé par l'homme, et par les conditions créées par l'homme. Jésus voyait cela : Il vit très clairement que la nature et l'effet de l'interférence de Satan avec l'homme, étaient de changer l'homme, afin que Dieu ne puisse pas venir et demeurer en lui. A la fin du deuxième chapitre de l'Evangile selon Jean, qui ne devrait pas être séparé du troisième chapitre, nous trouvons cette remarque à propos du Seigneur Jésus :

24 Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait tous, 25 et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui rendît témoignage d'aucun homme; car il savait lui-même ce qui était dans l'homme.

Quelle désolation que l'homme, qui était supposé être le vrai temple de Dieu, soit maintenant dans une condition telle que Dieu ne puisse ni ne veuille S'engager envers lui !

J'ai dit que le second chapitre de Jean ne devait pas être séparé du troisième, car quelques versets plus loin nous lisons : « Il vous faut être nés de nouveau ». A quoi cela nous amène t-il ? Cela nous éclaire quant à la nouvelle naissance : cela veut dire que Dieu doit avoir une nouvelle espèce d'homme pour l'habiter. Et vous noterez que cela fut dit à un représentant exceptionnel de la nation d'Israël : car Nicodème était un portrait parfait d'Israël - le peuple qui s'était réclamé être (ce qu'il était supposé être) la véritable habitation de Dieu. Ce peuple qui s'était approprié Dieu, qui avait séquestré Dieu pour eux-mêmes, afin d'en faire leur Dieu exclusif. Et c'est là, à Jérusalem, que Jésus, connaissant ce qui était dans l'homme, ne pouvait Se confier à eux ; et qu'ensuite, parlant à un représentant de ce peuple même, il dit : « Il vous faut être nés de nouveau ».

Pourquoi cela ? Afin que Dieu, le Saint-Esprit, puisse venir et élire résidence ; et ceci est le quatrième chapitre. Vous voyez, il s'agit d'une merveilleuse suite. Tout se concentre sur cette unique pensée éternelle - cette pensée qui ouvre toute la Bible - cette pensée de Dieu de demeurer dans l'homme, au sein de l'homme. C'est pour cela que nous trouvons cette question de la nouvelle naissance là où Jésus ne pouvait se confier en l'homme, car Il connaissait tous les hommes ; Il savait ce qui était dans l'homme.

LES VISIONS D'EZECHIEL

35 Circuit : dix-huit mille cannes. Et, dès ce jour, le nom de la ville sera: l'Eternel est ici.

Méditons quelques instants sur les prophéties d'Ezéchiel. Vous rappelez-vous les dernières paroles de ces prophéties ? « Le nom de la ville dès ce jour et à toujours est : l'Éternel est là. » C'est avec cette déclaration que le livre se termine. La fin est atteinte, la pensée et le dessein de Dieu sont accomplis : « l'Éternel est là » !

Laissant de côté la controverse concernant le Temple et la Maison d'Ezéchiel, à savoir s'il y aura une reconstruction littérale du temple ici-bas à Jérusalem, lorsque tout ce monde islamique aura été mis de côté, et que la mosquée d'Omar aura été effacée de la Ville Sainte - beaucoup reste à faire, mais cela ne serait pas impossible à Dieu ! - qu'il en soit ainsi ou bien que toutes choses soient réalisées spirituellement dans l'Église, nous laissons ces choses discutables de côté ; car elles sont sans rapport avec ce à quoi nous nous occupons maintenant. Le livre d'Ezéchiel nous est très utile pour aujourd'hui avec ses enseignements et ses applications. Les principes divins et éternels, que nous y trouvons, sont très clairs et n'appartiennent à aucune époque spécifique ni à aucun endroit particulier. En ce qui concerne la fin de toutes ces choses -ce qui doit se passer et où cela doit se passer - eh bien cette fin se résume en cette phrase : L'Éternel est là !

Toutes les prophéties de ce livre forment un mouvement progressif culminant en cette fin. Elles commencent avec le prophète disant qu'il voit « des visions de Dieu », ensuite ces visions se succèdent graduellement vers cette fin grandiose : ces visions sont les phases et les étapes de cette progression, révélant les principes ou le fondement sur lesquels cette fin sera atteinte - L'Éternel est là !

L'Homme sur le Trône

La première vision, qui en un sens est inclusive de toutes les autres, est la vision du Trône : le Trône au-dessus du firmament, et au-dessus l'aspect d'un homme. Que signifie cela? La réalité toute-inclusive, le tout premier critère fondamental, par lequel Dieu parviendra à cette fin, c'est l'absolue intronisation, l'absolue exaltation et autorité de cet Homme (avec un M majuscule), le Fils de l'Homme, sur le trône, au- dessus de tout. C'est là qu'Étienne Le vit ; c'est de là qu'Il se baissa pour rencontrer Saul de Tarse. L'Homme sur le Trône : Christ glorifié, Christ exalté, Christ en possession de toute autorité dans les cieux et sur la terre. Si Dieu doit atteindre la fin - « L'Éternel est là » - ce fait doit devenir une réalité pratique dans tous les domaines et dans tous les détails. C'est un principe fondamental et prédominant : le Seigneur sera « là » dans la mesure de l'exaltation de Jésus-Christ, dans la proportion qui aura été donnée à Jésus-Christ en tant que Celui qui est hautement élevé. Dans la mesure où Il est sur le trône et que l'autorité est reconnue comme étant dans Ses mains.

Il y a plusieurs façons d'illustrer cela. Dans l'Église au début, dans les églises primitives, ceci se traduisait ainsi : il n'y avait jamais de réunions, de comités, de conciles afin de délibérer de ce qu'ils allaient faire - ils se réunissaient pour prier et remettaient toutes choses au Saint-Esprit ; et ils obtenaient toutes leurs instructions des cieux. Cela eut beaucoup d'efficacité, n'est-ce pas ? Dieu était là ! Ceci était le résultat, ceci était la réalité : le Seigneur était avec eux - le Seigneur était là ! L'endroit où ils étaient réunis fut secoué par sa présence. Et ceci fut possible de par la nature de leur témoignage : ce Jésus était assis à la droite du trône de la majesté dans les cieux. Mais cela n'était pas qu'un fait objectif, même pas un enseignement, ni même une vérité orthodoxe : c'était avant tout une réalité dans tous les détails de la vie quotidienne. Jésus était consulté, et Jésus était considéré en toutes choses - Son autorité n'était pas théorique, mais elle était une autorité appliquée et pratique.

L'Autel

Nous continuons et nous voyons maintenant:

3 Il me conduisit là; et voici, il y avait un homme dont l'aspect était comme l'aspect de l'airain; il avait dans la main un cordeau de lin et une canne pour mesurer, et il se tenait à la porte.

Ensuite, nous arrivons dans la grande aire du Temple, le grand parvis du Temple ; et nous voyons que si nous dessinions des lignes diagonales des coins les plus éloignés de ce grand parvis, au point où ces lignes se rencontrent et se croisent, en plein milieu de cette aire, se trouve le grand autel d'airain : central et universel, gouvernant toutes choses à l'intérieur et à l'extérieur. Un Homme d'airain - un autel d'airain. L'airain symbolise le jugement de justice : la justice pour le jugement, le jugement pour la justice. Au centre et au coeur et au milieu de toutes choses est la croix : la croix où tout est amené pour le jugement, et pour être jugé selon la justice et la sainteté de Dieu.

Ceci est le fondement sur lequel Il sera présent. Nous sommes familiers avec la vérité de la croix ; mais nous pouvons apprécier justement et comprendre la signification de la croix du Seigneur Jésus, seulement lorsque nous voyons qu'elle est relative à cette grande chose : la présence de Dieu. Tout doit être soumis au jugement selon le critère de Dieu : ce qui ne peut pas passer doit être consumé sur l'autel, afin que ce qui est de Dieu puisse être établi dans les cieux. C'est là la grande oeuvre discriminatoire de la croix : sur cela Dieu sera présent. Oui, « Jéhovah-Shammah » est directement lié à ceci : jusqu'à quel point toutes choses ont-elles été amenées au grand jugement de la croix ? Que dit la croix de ceci et de cela ? Comment ceci est-il vu à la lumière de la croix ? La réponse va déterminer la mesure de l'implication de Dieu là où nous sommes. Ceci est fondamental, nous ne pouvons y échapper. Cet Homme d'airain s'occupe de cela : Il mesurera l'autel, et Il mesurera toutes choses selon l'autel - la pensée de Dieu quant à la justice.

La Maison

Puis, nous allons avec cet Homme à la Maison. Si vous connaissez la vision de la Maison, et tout ce qui est dit ici à son propos, vous serez familier avec son aspect dominant. L'élément qui prédomine dans cette vision de la Maison est « la mesure » : cet Homme d'airain avec sa canne, sa canne à mesurer, va partout à l'intérieur et à l'extérieur, autour et dedans très méticuleusement. Que fait-Il avec cette Maison ? Il la définit selon Christ, Il mesure selon Christ ; car Christ est l'unité de mesure de toutes choses.

31 parce qu'il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l'homme qu'il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts.

C'est l'Homme d'airain, tout Lui sera amené dans le monde pour le jugement, un jugement selon Sa personne même. Si cela est vrai du monde, et le jugement arrive pour le monde, cela doit commencer à la Maison de Dieu.

Aussi, pour résumer tout ceci en une phrase, voici ce qu'il en est : si cela doit être « Dieu-Shammah » - si cela doit être « Le Seigneur est là » ce sera selon la mesure de Christ ; quelle place Christ a-t-Il dans cette chose? Dieu ne s'impliquera que si ce critère existe. Ce n'est pas ceci ou cela, ou beaucoup de choses, comme les hommes le pensent, qui constituent la garantie de la présence de Dieu. C'est seulement une chose : combien de Christ il y a t-il ici ? Que cette question aille directement dans nos coeurs : quelle est la mesure de Christ en vous et en moi ? Ne serait-ce pas là l'explication des appels incessants de Dieu et de Sa volonté à sacrifier autant afin d'accroître notre mesure de Christ ? Cela répond à la plupart des questions. Pourquoi sortirait-Il de Son oeuvre un de Ses serviteur utile et fort occupé afin de l'isoler ? Pourquoi ? Nous disons « quelle perte », « quelle tragédie », nous disons que l'église souffre de cette perte ; mais Dieu sait pourquoi Il agit ainsi. Cela est beaucoup plus important pour Lui qu'il y ait un accroissement de Christ pour servir à Son dessein éternel, plutôt qu'il y ait beaucoup de choses accomplies pour Lui.

Il doit y avoir une explication aux providences de Dieu. Ne serait-ce pas là la raison ? L'Éternel est prêt à tout faire afin d'augmenter la mesure de Son Fils, Il est prêt à tous les sacrifices - et pas uniquement de façon objective - mais toujours en relation avec ce à quoi Il s'est donné entièrement : trouver une résidence adéquate pour Sa propre présence. Et vous et moi sommes prêts à dire immédiatement que là où Christ est prédominant, c'est là que nous rencontrons vraiment le Seigneur - « le Seigneur est là ». Ces deux choses vont ensemble, même si cela implique souvent l'éradication de nous-mêmes ; afin que Lui ait la première place.

Ainsi, la Maison est mesurée, pas grossièrement, mais dans tous ses détails. Et comme nous le voyons dans l'épître aux Ephésiens, c'est véritablement la mesure de Christ.

La Rivière

Finalement, dans les visions, nous arrivons à la rivière. Lorsqu'Il est sur le Trône et qu'Il a Sa place d'autorité, quand l'Autel est à sa place - le jugement et l'administration de toutes choses selon la justice de Dieu, et lorsque la Maison est mesurée selon la mesure de Christ - qu'obtenons-nous ? De cette Maison émergera et coulera une rivière, une plénitude:

9 Tout être vivant qui se meut vivra partout où le torrent coulera, et il y aura une grande quantité de poissons; car là où cette eau arrivera, les eaux deviendront saines, et tout vivra partout où parviendra le torrent.

C'est ce qui est arrivé le jour de la Pentecôte. Le Seigneur a Sa Maison, Il est sur le Trône, la croix a fait son oeuvre, et la rivière coule spontanément.

Je pose une question en conclusion. Ce n'est pas une critique, ce n'est pas un jugement personnel ; c'est plutôt un exercice. Les chrétiens prient et implorent depuis des années pour un réveil, un réveil, un réveil - c'est le mot. Cela arrive quand Dieu a Ses conditions. Le fait que rien ne se passe, ne serait-il pas expliqué par le fait que Dieu n'a pas Ses conditions ? Ce n'est pas une question objective, un sujet d'intérêt ; mais cela a une application immédiate. Ce que vous et moi désirons, c'est que des fleuves d'eau vive coulent de nous. Oh ! qu'il sorte et qu'il coule de nous cette rivière, ce fleuve qui donne vie à toutes choses, afin que lorsque nous prions avec d'autres, lorsque nous parlons à d'autres, la vie entre en eux, et qu'ils se sentent rafraîchis et renouvelés. Lorsque nous sommes dans le monde, le résultat est que les gens sont aidés à vivre une vie renouvelée. La vie est impartie.

Ceci est également vrai de nos églises, de nos assemblées, de nos compagnies. Il peut y avoir la vie qui découle, s'étendant très loin. Si Dieu a Ses conditions, il n'y a aucune limite quant aux possibilités auxquelles peut prétendre une petite assemblée édifiée selon la pensée de Dieu ; aucune limite quant à son influence. L'influence de cette petite assemblée, cachée dans un coin, peut aller jusqu'aux bouts de la terre, elle peut impartir Christ bien plus loin que son propre cercle. Si Dieu a Ses conditions, cela arrive naturellement, il n'est pas nécessaire d'organiser quoi que ce soit - cela arrive ! Remarquez que la rivière provient d'un sanctuaire mesuré ; elle vient de par l'Autel ; elle découle de la Maison qui est selon Christ ; cette Maison même qui a été jugée par la croix quant à sa place devant Dieu, c'est alors que l'Esprit vient ; l'Esprit de vie.

Résumons. Les éléments fondamentaux qui garantissent la présence de Dieu - une présence plus ou moins manifeste mais que Dieu permette que ce soit une grande manifestation - les éléments primordiaux sont : l'absolue autorité de Christ en toutes choses, la place centrale et l'universalité de la croix, la mesure de Christ dans les croyants individuellement et collectivement. Voici les conditions de Dieu qui peuvent répondre à ce qu'Il désire et qui peuvent Le satisfaire, afin qu'Il manifeste Sa présence sans retenue ni crainte - « Dieu-Shammah » l'Éternel est là !

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