Reste-t-il une place à votre table de Noël ?
J'ai eu le privilège de vivre la nuit de Noël à Djarengol, petit village du Nord-Cameroun : 25°C, un petit brouillard d'harmattan. Ce dont je me souviens surtout, ce sont les chants de louanges qui ont rempli toute ma nuit, un peu comme ces chants des anges qui ont rempli la nuit des bergers. La coutume voulait que de village en village, les jeunes se rendent visite pour rendre gloire à Dieu et se réjouir ensemble.
Cette année, je ne vous inviterai pas à passer la nuit sous le ciel africain. Mais une tradition de nos campagnes me revient en mémoire : on préparait à la table de Noël une place vide pour l'inconnu de passage.
Et si cette année, dans votre fête, à la maison, en famille ou à l'Eglise, vous laissiez une place à ceux qui jour après jour sont à l'oeuvre pour faire reculer la pauvreté ! Peut-être alors, l'un des partenaires du SEL viendrait s'y asseoir. Il viendrait du Bénin, du Tchad, du Burkina ou d'un autre pays d'Afrique francophone. Vous parlerait-il des difficultés quotidiennes dans son pays, des enfants trop nombreux qui n'atteignent pas l'âge de 5 ans ou des paysans qui n'ont pas les moyens de produire suffisamment pour nourrir leur famille et envoyer leurs enfants à l'école ?
Moi qui le connais bien, je sais qu'il vous parlerait surtout des projets qu'il a à coeur : des latrines qu'il veut construire au Togo ou en RD Congo, des puits qu'il veut creuser au Tchad. Il vous parlerait des producteurs d'ananas au Bénin pour lesquels il prépare une formation ou de l'élevage de poules pondeuses qu'il voudrait démarrer dans son village au Mali ou au Burkina Faso. Il vous en parlerait avec passion parce qu'il sait tout ce que cela peut changer !
Alors, si vous avez envie d'un Noël différent, à vous d'inventer comment et à qui, cette année, vous laisserez une petite place dans votre fête !
Véronique Lavoué, Directrice des projets de développement au SEL