Dans la main des enfants de Dieu, l'argent est du pain pour ceux qui sont nus...
John Wesley (1703-1791) était un prédicateur de l'Evangile, et non un réformateur social.
Mais sa prédication a contribué à réformer profondément la société dans l'Angleterre de la seconde moitié du 18ème siècle. Hommage à cet homme de Dieu qui ne connaissait pas de compromis.
Sa sensibilité à la dimension sociale de l'Evangile s'est manifestée dans sa manière de vivre pauvrement alors que le nombre croissant de ses amis aisés lui aurait permis de s'enrichir : il donnait aux pauvres tout ce qu'il recevait.
Certains hivers, la famine fut telle que vieillards et enfants moururent en nombre effrayant.
Dans un tel contexte, il ne pouvait que se dépouiller et appeler, au nom de l'Evangile, les possédants à faire de même :
"Dans la main des enfants de Dieu, l'argent est du pain pour ceux qui sont nus...
(L'argent) nous permet en quelque sorte de tenir lieu de mari à la veuve, de père à l'orphelin.
Il nous fournit le moyen de défendre l'opprimé, de ramener à la santé le malade, de donner du repos à celui qui souffre..."
"Donnez tout ce que vous pouvez"
Cinq mois avant sa mort, Wesley écrivit "Le Danger d'accroître ses richesses" - c'est son dernier sermon rédigé :
"Employons notre âme, notre corps, nos biens, selon la volonté du Maître.
Après avoir gagné et économisé tout ce que vous pouvez, ne dépensez pas une livre sterling, pas un penny, pour satisfaire ce qui ne sert ni ne glorifie Dieu.
Donnez tout que vous pouvez (...)
Quand vous l'aurez fait, vous pourrez dire : je puis maintenant mourir en paix."
Une vie au service des pauvres
Si chargé qu'ait été son programme de travail, John Wesley allait visiter malades et prisonniers, pour leur apporter l'Evangile, mais aussi la chaleur et la consolation d'une affection humaine.
Soucieux de voir tant de malades dans l'incapacité d'obtenir des soins, il écrivit un petit livre de Médecine primitive, ou recueil de remèdes à l'usage des gens de la campagne, des riches et des pauvres, qui connut de nombreuses éditions.
Sa lutte contre l'esclavage
John Wesley fut, dès 1780, parmi les premiers responsables religieux à élever une protestation contre l'esclavage.
Il l'exprima publiquement avec l'autorité morale qui était la sienne.
La dernière lettre qu'il eut la force d'écrire le 24 février 1791, une semaine avant sa mort, fut un message d'encouragement pour le combat de son ami et fils spirituel William Wilberforce, membre du Parlement britannique vigoureusement engagé sur le plan politique pour l'abolition de l'esclavage.
Une prière dont nous pouvons nous inspirer
John Wesley termine un Traité sur l'esclavage par une prière dont voici quelques mots :
"O toi, Dieu d'amour, qui aimes tout homme et dont les compassions sont sur toutes tes oeuvres : aie compassion de ces hommes bannis de l'humanité et que l'on foule aux pieds comme de la boue !
Lève-toi, aide ceux que personne n'aide et dont le sang est répandu comme l'eau sur le sol !
Ne sont-ils pas aussi l'oeuvre de tes mains et le salaire du sang de ton Fils ? Pousse-les à crier à toi dans le pays de leur captivité.
Brise toutes leurs chaînes, surtout celles de leurs péchés...
Sauveur de tous les hommes, affranchis-les, afin qu'ils soient véritablement libres."
Extrait du livre "les pauvres avec nous" de Jacques Blandenier- Collection Défi Michée
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