24h dans ma vie de maman en RD Congo !
Je m'appelle Alaya. Je vis à Biseke, un petit village en RD Congo. J'ai 4 enfants et ma vie est un vrai défi quotidien. Je vous invite à vivre une journée avec moi...
5h30 Je me lève avant le soleil. Les belles lueurs de l'aube me donnent du courage. « Merci Seigneur pour ce beau paysage ! » J'attrape un jerricane vide, sors de ma maison pour prendre le chemin du puits. Je jette un dernier coup d'oeil sur mes 4 enfants endormis...
6h30 Après 1h de marche dans la poussière, j'arrive enfin. Je pompe de l'eau, fais ma toilette rapidement puis remplis mon jerricane d'eau. Le plus dur m'attend...
7h00 Cela fait une demi-heure que j'ai pris le chemin du retour. Je m'octroie une petite pause. Mon jerricane de 20 litres pèse sur ma tête et mon cou et endolorit tout mon corps. Pourtant je reprends ma marche en essayant de ne pas ralentir.
7h30 Je suis de retour à la maison... ma maison, cette petite case de paille et de terre séchée. Les enfants sont réveillés et attendent mon retour en jouant dans la cour. Je leur donne à boire et une galette chacun.
8h00 Je balaye la maison pour faire partir la terre et les feuilles sèches que le vent a laissé entrer durant la nuit puis je lave le linge sale avec une partie de l'eau et je l'étends.
8h30 Je prends la direction des champs. Une longue journée de labeur m'attend. Je me retrouve courbée en 2 pendant plus de 7h, sous un soleil brûlant.
16h30 Ereintée par cette journée de travail, je ne sens plus ni mes jambes, ni mon dos. Sur le chemin du retour je m'arrête pour acheter du grain. Je le dépose chez moi puis retourne chercher du bois pour faire du feu, aidée de ma fille de 8 ans.
17h30 Je dépose ma charge de bois mort sur le sol. Mon dos hurle, mes mains brûlent. Je suis épuisée mais ne le montre pas. Tenir, toujours tenir... Les garçons rentrent de l'école, à 1h à pied d'ici. Ma fille est restée à la maison pour s'occuper de son petit frère. Les enfants me réclament à manger tandis que je pile le grain. Je soutire à mon corps ses dernières forces.
19h00 Les enfants ont mangé, je leur fais une toilette rapide avec l'eau restante et réutilise l'eau savonneuse pour faire la vaisselle que j'essuie avec un tissu propre.
19h30 Le soleil se couche et j'envoie les enfants s'allonger sur leur natte. Je leur chante une chanson que j'ai apprise à l'Eglise : « Du lever du soleil, jusqu'à son coucher, Bénissez l'Eternel Dieu... » Ensuite nous prions Dieu. Nous le remercions pour sa présence avec nous et nous lui demandons de pourvoir à notre pain quotidien.
20h00 Je m'allonge enfin à mon tour, épuisée. Je prie mentalement Dieu en lui demandant de me donner la force de tout recommencer demain. Je lui demande aussi, comme chaque soir d'offrir un meilleur avenir à mes enfants. Une larme roule sur ma joue...
Demain, j'irai voir cet homme dont on m'a parlé à l'Eglise, il peut m'aider à financer un petit commerce m'a-t-on dit. Peut-être que demain tout sera différent... Je m'endors pleine d'espoir....
Je suis Alaya et à la fois, je suis toutes ces femmes qui chaque jour vivent un quotidien épuisant, que ce soit au Burkina, au Tchad, au Niger, en Côte d'Ivoire... Seules, nous ne pouvons pas nous en sortir... Merci aux partenaires chrétiens du SEL qui travaillent pour nous aider à sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Merci de les soutenir !