Une Europe lavée par le sang
Nous croyons à une Afrique lavée par le sang. Mais qu'en est-il d'une Europe lavée par le sang ? Ce qui se passe en Afrique n'est-il pas possible en Europe ? Le temps est venu de voir les choses différemment !
L'Europe peut se transformer par la puissance de l'Evangile, la plus grande force qui existe sur cette terre. Des sociologues parlent avec arrogance de « l'ère post-chrétienne », mais ceci n'est pas vrai. L'Evangile n'est pas mort ; il est toujours présent, il ne change pas et chaque détail de son message est toujours applicable aujourd'hui comme dans le passé. Voilà l'alternative décisive de notre vie.
Durant trois siècles, la raison a renié la révélation. Aujourd'hui la raison est récusée par des enseignements postmodernes sur l'irrationalité. Mais ne soyons pas négatifs – cela donne à l'Evangile une opportunité qu'il nous faut absolument ne pas manquer. Les chrétiens savent depuis longtemps que la raison humaine n'est pas rationnelle aux yeux de Dieu. Ses pensées transcendent l'intelligence humaine et convainquent la sagesse du monde de folie. Ainsi, d'une certaine manière, Dieu est post-moderne.
L'Europe peut-elle être lavée par le Sang de Jésus ? Il a souvent été dit que les Africains étaient plus faciles à gagner que les Européens qui ont une carapace dure. Quelle aberration ! La culture africaine est hostile aux influences étrangères, et surtout au nouveau style de vie qu'amène un Evangile révolutionnaire. Pendant plus de cent ans, des missionnaires vécurent et moururent en Afrique, durent faire face à des problèmes complexes et insurmontables et presque personne ne se convertit. L'Histoire de l'Afrique n'a jamais montré que les importations européennes ou d'ailleurs, ont été bienvenues. Le continent noir a produit de nombreux martyrs chrétiens et la situation n'a guère changé aujourd'hui.
Il y a des décennies en arrière, Dieu planta la vision d'une « Afrique lavée par le Sang » dans mon coeur. A cette époque, je faisais partie de l'équipe d'une petite station missionnaire, et il m'arrivait parfois de parler à un petit attroupement de seulement cinq ou six personnes. Une Afrique lavée par le Sang semblait le fruit d'une imagination folle qui n'était pas faite pour plaire à des personnes sensées. Mais la vision m'habitait nuit et jour et refusait de quitter ma pensée. Ma réaction fut hésitante au début, mais finalement, je sautai le pas. Comme Moïse, j'avais frappé le rocher dans le désert ; des flots d'eau se mirent à couler et coulent encore trente ans après. Comme la rivière d'Ezéchiel, les eaux devinrent un fleuve qui purifia le sol africain des taches sombres produites par des siècles de conflits, de guerres et de meurtres. L'Evangile a des ressources propres pour le besoin humain, quelque soit la race ou la culture.
Seul le sang peut couvrir le sang
Le sol européen est tout aussi, voire même plus, entaché et couvert d'actes de violence ; c'est la terre la plus mêlée de sang sur cette planète. Seul le sang peut couvrir le sang :
L'Agneau de Dieu a donné Son sang pour tous ceux qui ont versé du sang. Il mourut pour eux. Les eaux des sept océans du monde ne suffiraient jamais à couvrir et à laver ces taches, mais le précieux sang du Fils de Dieu peut les laver toutes.
Dieu m'a un jour placé en Afrique, alors la vision d'une Afrique lavée par le sang était particulièrement importante à mes yeux. Mais Il a placé d'autres personnes en Europe. Notre Dieu n'a pas une préférence pour les Africains et des préjugés pour d'autres. Les Africains n'ont jamais sollicité une compassion exclusive ou un patronage divin. Les conditions de bases requises pour un réveil n'existent certainement pas là-bas.
Les premiers chrétiens gagnèrent le coeur des Grecs, des Romains, des Juifs et des Barbares avec la vérité glorieuse de Ephésiens 2 : 4 à savoir que Dieu nous a aimés « d'un grand amour ». Son grand amour est Son Fils ; c'est ainsi qu'Il a aimé chacun – avec Son Fils, par Jésus, au travers de Jésus, en Jésus. Et c'est encore comme cela qu'Il aime aujourd'hui. Il n'existe pas d'amour de seconde classe. Dieu nous aime tous, toujours, avec tout ce qu'Il est, car Il est amour que nous soyons Européens ou Africains.
Paul écrivit à Rome, la plus grande ville du monde, la plus intellectuelle, enracinée dans le paganisme et il affirme :
En quel Dieu les Européens croient-ils ? Un Dieu omnipotent en Afrique et impotent en Europe ? Le Seigneur que je connais a plus d'une fois sauvé un million d'âmes en six jours en Afrique. Il peut faire la même chose n'importe où.
Saisissez-vous de la vision !
La vision d'une Europe lavée par le sang ne peut devenir une réalité que si nous croyons en elle et agissons en conséquence. Ne faites rien et rien ne se passera. Dieu ne nous donne pas des visions inspirées pour nous amener à faire ce que nous devons faire mais pour nous montrer ce que Lui seul peut accomplir. Nous excellons à être ordinaires mais Il nous a choisis pour nous donner le privilège de vivre des choses extraordinaires. Saisissez-vous de la vision !
Les gens disent : « Mais je ne suis pas un visionnaire ». D'accord, mais Joseph, qui était un rêveur n'a pas rêvé du Pays promis. Il s'appropria la parole que Dieu avait donnée à Abraham, Isaac et Jacob et « il donna des ordres au sujet de ses os » afin que son corps retourne avec eux lorsque Israël reviendrait en Canaan (Hébreux 11 : 22).
Une fois, en pleine mer, Pierre vit une silhouette s'approcher. Pour s'assurer que c'était bien Jésus, Pierre Lui demanda de lui commander de marcher sur les vagues. Demander l'impossible était ce qui caractérisait Jésus.
On a souvent dit que les événements en Afrique étaient des visitations divines. Est-ce le langage du Nouveau Testament ? L'intérêt divin est-il occasionnel et sélectif, ou même peut-être hasardeux ? Dieu aurait-Il une liste Lui rappelant de passer ici ou là, à l'occasion, au cas où Son agenda le Lui permettrait ? Non ! Nous sommes la chose primordiale pour Dieu, Sa priorité pour sauver, guérir et bénir, qu'importe le continent sur lequel nous habitons. Il ne nous délaissera jamais.
Une visitation divine ne correspond pas non plus avec Jean 3 : 16, ce passage où il est question du Dieu qui « a tant aimé le monde ». Notre Dieu n'aime pas seulement certaines personnes bien précises, dans certains endroits, en leur envoyant un réveil occasionnel. L'Afrique n'était pas une plate-forme spéciale pour un spectacle de virtuoses. Dieu n'est pas une star qui se donne en spectacle lors d'occasions très spéciales ; Il n'est jamais absent de la scène. Il nous a dit de prier pour des ouvriers sur les champs de moisson et se nomme Lui-même le Seigneur de la moisson. Quitterait-Il ou s'absenterait-Il du champ qui est si important pour Lui ?
Nous ne pouvons pas sortir les gens des ténèbres à l'aide d'arguments. Tout ce que nous devons faire est d'allumer la lumière. L'Europe a été conduite dans le désert mais il n'y a pas de colonne de feu pour guider les gens. Les églises sont trop souvent comme des simulateurs de vol, avec des gens qui n'ont jamais fait un vrai vol, des gens qui sont toujours en train d'apprendre mais qui n'évangélisent jamais. Et ceux qui vont là-bas, à la recherche d'une lumière qui leur montrera le chemin, ne reçoivent que des théories livresques. Un ami évangéliste me raconta un jour qu'un pasteur l'abandonna en pleine campagne d'évangélisation pour aller assister à une conférence sur l'évangélisation !
Jésus est venu pour chercher et sauver les perdus. Nous, les Européens, nous nous qualifions définitivement pour cela ! Si il existe un moment propice pour Jésus en Europe, c'est maintenant. Le moment est venu de parler d'une Europe lavée par le Sang. Il est temps de penser grand, et d'arrêter de s'asseoir après avoir coupé nos propres pelouses. Nous sommes les seuls à pouvoir changer le monde. Les modes ont leurs saisons, mais seulement l'Evangile pourra remodeler l'Histoire.
Nos villes ressemblent peut-être à celles de Canaan, entourées de murs qui s'élèvent à perte de vue, emmurées d'incrédulité. Mais ne l'oublions pas : les murs de Jéricho sont tombés. Les murs d'incrédulité en Europe commencent à trembler. Ce qui est définitivement en retard, c'est le cri du peuple de Dieu. Il n'y pas longtemps encore, le communisme, un Jéricho moderne, semblait être une forteresse imprenable, qui était une menace pour l'avancée de la foi chrétienne, mais 75 ans plus tard, elle s'effondra soudainement.
La marée monte
J'ai grandi près de l'estuaire de l'Elbe, au Nord de l'Allemagne et j'ai souvent vu d'immenses bateaux enlisés dans la boue. Aucune grue ou treuil marin ne pouvait les faire bouger. Mais la marée arrivait doucement, sans bruit, et montait autour de ces carcasses inamovibles. Très vite, ces centaines de tonnes flottaient. Du bord du quai, je pouvais les faire facilement bouger d'un mouvement du pied.
Lorsque nous obéissons à la voix du Saint-Esprit, l'eau se met à monter. Ceci est un fait, non un voeu. Nous voyons des promesses s'accomplir qui semblaient jusque là ressembler à de la fantaisie. Les paroles de Joël 2 : 28 deviennent réalité : « Je répandrai mon Esprit sur toute chair ». En 1904, une poignée de personnes noires et quelques blancs étaient assis sur des tonnelets de clous dans un atelier de menuisier, à moitié brûlé, à Los Angeles, et croyaient à Joël 2 : 28 ; ils parlaient en langues. Personne ne les prenait au sérieux ! Une blague ! Des statistiques pour l'année 2000 révèlent qu'il y a 524 millions de chrétiens pentecôtistes-charismatiques ; plus d'un adulte sur dix de la population mondiale.
Si deux douzaines sont devenues 524 millions en moins d'un siècle, que pourraient devenir ces 524 millions ? Il est temps de retrousser nos manches et de ne pas désespérer !
Regardons de plus près les Ecritures. Dieu fit une déclaration dramatique à Jérusalem lorsque Christ mourut. De Sa main puissante, Il déchira en deux le lourd rideau brodé de trente pieds de long du Saint des Saints, déclarant désormais ouvert le chemin vers Lui. Mais la portée était encore plus grande, car cela signifiait que Dieu était sorti du Temple et était devenu le Dieu de toute la terre, qui ne serait désormais plus associé à un endroit particulier de ce globe, même plus à Jérusalem. « L'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père », dit Jésus (Jean 4 : 21). Il serait là où nous nous trouvons : « Si quelqu'un m'aime ... mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14 : 23).
Lors de la fête juive de Pentecôte à Jérusalem, les premiers disciples – tous des Juifs – reçurent le don du Saint-Esprit. Quelques années plus tard, l'un d'eux, Pierre, prêcha à des Européens non juifs dans la ville de Césarée. Tous furent baptisés du Saint-Esprit. De retour à Jérusalem, il déclara : « Dieu leur a accordé le même don qu'à nous » – le don du Saint-Esprit – car « Dieu ne fait point de favoritisme mais qu'en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable » (Actes 11 : 17 ; 10 : 34-35). Des Européens dans une ville lointaine, non juive, mais le même don du même Dieu ! Dieu avait répété cela mais un peu différemment. Et lorsqu'Il donna ce don dans la ville de Samarie, cela fut à nouveau différent.
Dieu ne copie pas seulement ce qu'Il a accompli dans le passé. Le réveil dans le Pays de Galle en 1904 et le grand réveil de l'Amérique qui se passa 250 ans avant, diffèrent du réveil en Samarie. Nous lisons « qu'il y eut une grande joie dans cette ville » (Actes 8 : 8) – et il y a maintenant une grande joie en Afrique. Dieu n'agit pas de façon monochrome. Le passé ne doit pas limiter le temps présent.
La terre entière sera remplie de la gloire du Seigneur
Y aura-t-il un réveil mondial avant le retour de Jésus ? Je ne m'attends pas à cela. Je suis appelé à évangéliser, pas à spéculer. La promesse de Dieu dans Habakuk 2 : 14 me suffit :
Les eaux couvrent le fond des océans, et il n'y a là aucun endroit sec. Aucune raison intellectuelle et aucun démon ne pourra empêcher cela. L'incrédulité, le post-modernisme européen et la philosophie humaniste ne sont qu'un serpent tortillant, qui change constamment de forme. Mais une chose est certaine : Dieu brisera sa nuque.
Confuses et induites en erreur, les nations occidentales attendent des chrétiens forts qui les conduiront aux sources d'eaux vives. Malheureusement, nous pouvons manquer cette opportunité, distraits par des intérêts mondains. Le jour de la Pentecôte, 120 disciples se rassemblèrent à Jérusalem. Paul dit que quelques 500 hommes avaient vu le Christ ressuscité ; cela veut dire que 380 d'entre eux étaient affairés à d'autres choses et manquèrent la plus grande réunion de toute l'Histoire de l'humanité. Les 120 prirent les paroles de Jésus au sérieux et « attendirent à Jérusalem ».
Lors de notre campagne d'évangélisation à Nairobi, Teresia Wairimu m'entendit prêcher. Habitée par un profond désir pour Dieu, elle attendit six années avant de pouvoir aller à une Conférence « Fire » CfaN, priant d'être baptisée du Saint-Esprit. Pour finir, ayant appris que je serais en Norvège, elle n'attendit pas un instant de plus. Teresia prit un avion et assista à notre réunion. Lorsque j'invitai les gens à venir à l'avant, elle fut la première à se lever et courut à l'avant. La puissance Dieu la projeta à terre. De retour à Nairobi, elle organisa une réunion à la maison avec 17 personnes. Ces réunions prirent de plus en plus d'ampleur : par dizaines, puis par centaines, puis par milliers et par dizaines de milliers. Il y a quelques semaines, elle me présenta en tant qu'orateur à un public de centaines de milliers de personnes.
La vie signifie le changement. Les marées changent et peuvent sortir l'Europe de la boue comme les barges de mon enfance. « Avec Dieu toutes choses sont possibles » (Matthieu 19 : 26).