...jusqu'aux extrémités de la terre
Lorsque nous prêchons l'Evangile, nous devons comprendre de qui nous parlons.
Les premiers disciples se sont mis à témoigner sans aucune expérience au préalable, sans méthode d'évangélisation et sans formation. Comment ont-ils réussi ?
Tout commença lorsque Jésus, né en Judée, flâna un jour le long de la plage, et tomba par hasard sur un groupe de pêcheurs du lac de Galilée, et les invita à Le suivre et à devenir des pêcheurs d'hommes. De là, il en fit des apôtres qui allaient changer la face de la terre et devenir des personnages historiques marquant à jamais l'Histoire.
Lorsque Jésus-Christ quitta cette terre, le futur de la foi reposait sur leurs épaules. Ces habitants de la province n'avaient jamais voyagé plus loin que leurs bateaux ne les avaient emmenés. C'est à eux, à leur ardeur passionnée et à leur détermination que nous devons notre connaissance du salut. Le monde leur doit également beaucoup : les premières étincelles du monde véritablement civilisé. Ils introduisirent la foi, l'amour, l'espérance, le pardon, la douceur et des valeurs morales jusque là inconnues aux cultures anciennes du monde païen. La Parole de Dieu provoqua progressivement un changement positif dans la société. Marc-Aurèle, un intellectuel et un stoïcien, devint empereur romain en 161 après JC, et fit graver les paroles de Jésus sur les murs de Rome.
Les premiers convertis étaient des Juifs, et la première église se trouvait à Jérusalem. Des milliers trouvèrent le salut, beaucoup étaient des sacrificateurs du temple. Durant une vingtaine d'années, malgré la dispersion de chrétiens à d'autres endroits, les apôtres, eux, restèrent à Jérusalem, consolidant leur foi et leurs oeuvres. L'église était centrée sur le temple (voir Actes 6 : 7, 8 : 1, 21 : 20). Durant quelques années, ils n'ont pas eu la vision pour le monde. Jean écrivit bien plus tard:
Les croyants juifs avaient tendance à penser que Jésus était seulement le Messie d'Israël. Même lorsque Jésus ressuscita des morts, les apôtres virent dans Sa résurrection un signe pour le rétablissement d'Israël (Actes 1 : 6). Mais Jésus posa Ses mains sur le globe entier et dit:
Le terme grec pour "extrémités" est "eschatos", qui peut aussi se traduire par les "recoins de la terre".
Paul un juif pour les juifs ...
Pour permettre à l'Evangile de se répandre dans les nations, Dieu prépara un homme, l'apôtre Paul. De naissance, il était citoyen romain, mais il était profondément juif, se qualifiant lui-même d'Israélite, "de pur sang hébreu" (Philippiens 3 : 5). Personnellement, il désirait avant tout le salut de sa propre race (Romains 9 : 1-4). Il s'installa pour quelque temps à Antioche, une ville païenne dont la population était largement juive et qui lui permit d'avoir affaire à deux cultures. Dieu l'appela à apporter l'Evangile aux nations (Actes 13 : 1), et quelque temps après, béni par l'église d'Antioche, il partit pour son premier grand voyage missionnaire. Partout où il alla, dans sa vie, sa priorité resta son propre peuple.
Ceci s'avéra être la méthode de Dieu. Lorsqu'il arrivait dans un nouvel endroit, Paul se rendait d'abord dans les synagogues. Il y avait des synagogues juives sur tout le pourtour méditerranéen, où des Juifs s'étaient réfugiés ; d'autres avaient quitté Israël pour créer des négoces et des colonies dans des villes de l'empire Romain, mais ils avaient gardé les lois de Moïse. La première lettre de Pierre a été écrite à des Juifs "dispersés...du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l'Asie et de la Bithynie", des régions d'Asie Mineure (1 Pierre 1 : 1). Paul lui-même appartenait à la Diaspora. Il naquit dans un quartier juif de Tarse en Cilicie, une ville importante à la pointe sud-est de ce qui est aujourd'hui la Turquie (Actes 22 : 3).C'était sa méthode. A Jérusalem:
Des centaines de milliers de Juifs avaient fui leur pays, assaillis par les brutalités de pays ennemis. Après la chute de l'Assyrie et la captivité à Babylone 600 ans avant Jésus-Christ, les Juifs qui restaient devaient faire face à une tyrannie constante. Cent ans avant Jésus-Christ, Antiochus IV, un Syrien, sortit pour détruire la religion des Juifs en les persécutant et les massacrant. Les victimes de ce régime sont mentionnées dans Hébreux 11. Ces Juifs dispersés qui avaient fui devinrent le canal par lequel Paul atteignit les païens.
Tout à Tous...
Paul devint un croyant à Damas, deux ou trois ans après la résurrection de Jésus et:
En voyageant d'un pays à l'autre, il nouait des contacts en allant d'abord dans les synagogues locales, où, en tant que rabbin juif, il pouvait enseigner. En général, des ennemis créaient de l'agitation, s'opposaient à lui, et chaque fois qu'il était parmi les païens, il déclenchait un grand nombre de disputes et de réveils.
Voici le contexte dans lequel les pionniers de l'Evangile ont travaillé. C'était une oeuvre audacieuse, aventureuse que d'essayer d'atteindre le monde. Paul essaya d'aller partout où il pouvait, risquant l'humiliation et le rejet:
Les chrétiens débordaient d'imagination, ils étaient téméraires et aucunement liés à une espèce d'approche ou méthode publicitaire. Non seulement Paul, mais également les personnes qu'il amena au Seigneur, ont risqué d'aller dans des endroits où ils n'étaient pas sûrs d'être les bienvenus.
Paul passa deux ans à présenter l'Evangile dans le hall de conférence Tyrannus à Ephèse. A Athènes, il eut des discussions véhémentes avec des juifs et des philosophes épicuriens et stoïciens, et il fut convoqué au tribunal de l'Aréopage dans le Portico Royal. Cette cour suprême jugeait toute affaire morale et religieuse. Elle n'avait pas un grand auditoire, et n'était pas ouverte au public, mais l'apôtre présenta Jésus-Christ sans compromis ni détour. Certains furent convaincus, entre autres Dionysius, un membre de l'Aréopage. A Rome, Paul prêcha Christ crucifié, et n'hésita pas à rappeler aux habitants de Rome de quel crime monstrueux ils étaient coupables.
...pour l'amour de l'Evangile
On raconte qu'un jour les apôtres se réunirent pour décider dans quel pays chacun d'eux allait se rendre pour évangéliser. On est quasiment sûr que Thomas et peut-être aussi Bartholomé, se rendirent en Inde et y laissèrent leur vie pour l'Evangile. Ces pionniers démontrèrent tous un esprit d'initiative et beaucoup de courage. Aujourd'hui, vivant à une époque influencée par le Christianisme, il est très difficile de nous rendre compte de ce que cela signifiait de faire face aux ténèbres spirituelles et morales, lorsque les coutumes, la culture, les croyances et pratiques morales du monde entier étaient sans foi ni loi et en grande partie barbares, malgré la puissance et la splendeur militaire de l'Empire romain.
L'Evangile pénétra dans ces nations aussi facilement que la marée des océans sur les plages. Ses pionniers étaient non seulement des apôtres et des évangélistes, mais également toute une armée de croyants ordinaires et inconnus. La moitié d'entre eux était des esclaves qui affrontèrent la possibilité de souffrir ou même de mourir pour Christ. Un exemple émouvant fut trouvé lors de fouilles archéologiques dans l'ancienne Rome. Une inscription fut trouvée sur le mur d'une cuisine. Elle montrait un homme crucifié avec une tête d'âne et la phrase : "Alexamenos adore son Dieu". Ce jeune homme n'avait apparemment pas eu peur de confesser et d'adorer Jésus-Christ dans les dortoirs des garçons. Une autre inscription était : "Alexamenos est fidèle", elle fut peut-être écrite par Alexamenos lui-même.
Jamais il ne vint à la pensée de ces tout premiers chrétiens de ne pas accomplir la grande mission que Jésus-Christ leur avait donnée. C'était ce qui signifiait être chrétien. C'était inscrit sur l'agenda de tout disciple. Jusqu'au quatrième siècle, en 313 après Jésus-Christ, la mort était une menace constante pour les témoins. Cependant, bien avant que l'empire ne devienne officiellement chrétien, on raconta que les villes et marchés étaient remplis de croyants, et que les temples païens étaient désertés.
De jeunes chrétiens étaient également prêts à mourir pour Christ, et se déclaraient croyants devant les autorités. Leur dévotion pour Jésus-Christ était suprême. Les juifs étaient élevés dans une compréhension stricte d'un Dieu qui enverrait quelqu'un en Israël - l'Oint. Il n'y avait jamais eu quelqu'un comme Jésus, même jusqu'à aujourd'hui. Christ ne nous laissa aucun rite, routine ou observance par lesquels nous pouvons parvenir au salut et atteindre le ciel, car Il est lui-même notre salut. Il nous demanda seulement de nous souvenir de Lui dans le baptême et dans le pain et le vin. Il ne nous dit pas de nous rappeler Sa mort, mais de prendre le pain et le vin en souvenir de Lui (Luc 22 : 19). Lorsque nous prêchons l'Evangile, nous devons comprendre de qui nous parlons. Le nom de Jésus n'est pas un talisman, un logo ou une formule. Nous nous référons à Lui – le Christ des Ecritures et tout ce qu'Il représente.
L'image que nous donne l'Ancien Testament de Lui n'est qu'un profil ; le Nouveau Testament Le photographia en couleur. L'Ancien Testament parle de Dieu, et Jésus dit qu'il parle aussi de Lui. Il "accomplit" les Ecritures – Il les incarna, leur donna un corps et une vie. Christ est la preuve de ce que les prophètes avaient annoncé, mais Il est bien plus. Jean-Baptiste Lui rendit témoignage, mais il vit Jésus grandir et dépasser tout ce qu'il avait prophétisé. Il déclara :