Un clin d'oeil à la prédestination

Un texte de Philippe Ndjoghe

Lorsque Jean ébranlé par le doute et probablement assagi par la rudesse de la prison, envoya consulter Jésus pour savoir s'il était réellement le Messie promis, le Seigneur après avoir habilement pointé du doigt l'accomplissement de la prophétie (Esaie 35:5-6) mit en évidence deux catégories de personnes en Israël.

  1. D'un côté les collecteurs d'impôt et les gens de mauvaise vie qui se réjouissaient d'entendre que Dieu les aimaient et répondaient spontanément à la main tendue de Dieu pour la réconciliation et un nouveau départ.
  2. De l'autre la caste orgueilleuse des pharisiens et des docteurs de la loi qui jouaient la suffisance, méprisaient la Parole de la grâce et reprochaient à Jésus de s'intéresser aux gens de moeurs douteuses dont eux estimaient qu'ils ne verraient jamais Dieu.

Jésus dit des premiers qu'en se faisant baptiser par Jean, ils avaient justifié que Dieu est vrai; mais pour les pharisiens et les docteurs de la loi, la sentence fut qu'en ne se faisant pas baptiser par Jean, ils avaient rendu nul à leur égard, le dessein de Dieu. (Luc 7: 29-30) 

Les partisans de la prédestination disent que Dieu au nom de sa souveraineté aurait lui-même choisis certains pour le salut, tandis que les autres en seraient exclus. On voit pourtant ici Jésus entrain de tancer sévèrement les scribes et les pharisiens, et c'est l'une des rares catégories de personnes que le Seigneur malgré sa maitrise a ouvertement maudit.

J'ai compté au moins sept fois l'expression « malheur à vous ! » dans le seul chapitre 23 de Matthieu. Si Jésus s'est mis en colère contre eux au point de les maudire, c'est qu'ils ramaient à contre courant. S'il les avait lui-même en amont privé de la grâce, on serait là dans un cas de farce, où quelqu'un après vous avoir aveuglés vous reproche ensuite de ne pas le suivre.

Jésus ne dit pas de ces chefs religieux qui refusaient de se faire baptiser par Jean qu'ils étaient les victimes innocentes d'un choix discrétionnaire que Dieu aurait fait en haut lieu, un peu comme si Dieu donnait à certains la capacité de répondre à son appel et à d'autres pas.

Les pharisiens dont il est question ici ne sont pas victimes d'un choix de Dieu qui les aurait exclus; on les voit d'ailleurs constamment entrain d'essayer de protéger leurs intérêts égoïstes, ou de tramer dans le dos du Seigneur pour l'éliminer. L'Ecriture nous fait d'ailleurs savoir que Pilate savait que c'est par envie (jalousie) qu'ils le livraient (Marc 15:10)

Nos frères de la prédestination disent que Dieu a scindé l'humanité en deux, et qu'il aurait privé une des deux franges de la capacité de recevoir le message du salut. Ils croient célébrer la souveraineté de Dieu en le désignant comme responsable du fait que certains soient privés de la capacité à le reconnaître. Ceux d'entre eux qui opèrent dans les rues de mon pays parlent des notions étranges de « sauvés » et de « non sauvés », car ils disent que Dieu est l'auteur de tout.

Ils accusent donc Dieu d'avoir fait un tri parmi la création, et donnent des interprétations forcées aux propos de Paul qui affirme que  le désir de Dieu est que tous les hommes soient sauvés (1Timothée 2:4). Ils jurent que ce n'est pas ce que ce passage veut dire, et dorment tranquillement sur leurs lauriers attendant que les « sauvés » viennent à eux amenés par le Saint-Esprit. Le pire c'est que lorsque vous leur résistez, ils vous classent automatiquement parmi les non sauvés; le jour où j'en ai rencontré un je lui ai révélé que j'ai été approché au moins cent fois par l'Evangile avant de me rendre.

Ne leur dites surtout pas de faire un effort pour atteindre les non atteints ; ils vous riront au nez et vous diront que les « sauvés » finiront par venir d'eux-mêmes. L'un d'entre eux qui enseigna que Dieu avait déjà destiné Caïn à s'égarer et que cela ne pouvait se passer autrement ; un de ses auditeurs lui répliqua que Dieu avait pourtant pris la peine de l'aborder personnellement pour le mettre en garde et lui a proposé de mieux faire !

Jésus dit aux pharisiens et aux docteurs de la loi qu'en refusant de se faire baptiser par Jean, ils ont annulé envers eux le dessein (plan) de Dieu.

Certes l'oeuvre du salut a entièrement été accomplie par le Fils de Dieu, (nous n'étions d'ailleurs pas là au moment des faits), mais nous savons tous qu'il ne suffit pas qu'une offre de salut ou de rachat soit faite; il faut encore que ceux à qui l'offre est faite en reconnaissent la valeur et acceptent de la recevoir.

Il y a une attitude sans laquelle l'offre de salut restera une non valeur pour chacun de nous individuellement pris, exactement comme on vit le général syrien Naaman hésiter après que le prophète Elisée lui eut prescrit de se plonger sept fois dans les eaux du Jourdain. La grâce de la guérison lui avait été offerte, mais la manifestation de cette grâce dans l'expérience du grand général dépendait de son attitude; nous savons tous qu'à cause de l'orgueil et des raisonnements, Naaman faillit rentrer chez-lui avec sa lèpre. Notre salut effectif dépend de notre décision, Naaman fut aidé dans son cas par les conseils de sa garde.

Le don de la grâce de Dieu a été (et continue) d'être diversement accueilli par les hommes, et pour sortir des raisonnements et des doctrines observons simplement comment les uns et les autres ont accueilli Jésus aux jours de sa chair : certains l'ont accueilli et l'ont suivi avec joie sur le chemin, d'autres sont restés indifférents ou ont préféré se tenir à l'écart pour éviter des ennuis, d'autres encore l'ont haï au point de l'envoyer à l'échafaud parce qu'il menaçait leurs intérêts.

Pendant que j'écris ces lignes j'entends l'Esprit qui me siffle que Jésus a prié pour eux disant qu' « ils ne savent pas ce qu'ils font » ; assurément nous devons prier pour qu'ils soient délivrés de la séduction du dieu de ce siècle qui leur a aveuglé l'intelligence (2 Corinthiens 4:4), mais cela ne veut pas dire que Dieu a exclu certains d'entre nous de son salut ; cela veut simplement dire que nous devons ardemment prier pour que tous les hommes soient sauvés.

L'Ecriture dit clairement que Dieu ne fait point de favoritisme (Romains 2 :11) 

16 Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.
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