Tous dans le même bateau !
On a déjà souvent parlé, dans nos diverses émissions, de la mentalité de consommateur. C'est vrai qu'on observe de plus en plus dans les églises cette mentalité typiquement séculière de gens qui viennent consommer du service religieux. Ils font une apparition le dimanche matin pour consommer de la prédication, consommer de l'école du dimanche, consommer de la louange, consommer des soins pastoraux. Certains, même, vont d'une église à l'autre, sans se fixer et sans s'impliquer.
Nous vous avons souvent encouragé à participer activement dans votre église locale, à proposer vos services bénévoles, dans la mesure de vos capacités et de votre temps.
Aujourd'hui, je ne vais pas à nouveau insister sur l'implication bénévole dans l'Église, mais sur une implication de cœur, le sens de la responsabilité des âmes dans la maison de Dieu.
Devenir des chrétiens adultes
On comprend facilement que le pasteur ne peut pas être partout. Dieu lui a confié cette œuvre pour qu'il la mène, qu'il enseigne, qu'il prenne soin des brebis. Il peut y avoir plusieurs personnes dans l'équipe pastorale, selon la taille de l'église, mais le pasteur ne peut pas tout faire ! Bien sûr, il va s'occuper des cas les plus graves, mais ce n'est pas forcément à lui de s'occuper d'absolument toutes les personnes.
S'il peut passer vous voir à l'hôpital, c'est bien, mais ce n'est pas crucial. Quelqu'un d'autre peut vous faire cette visite au nom de l'Église.
Il faut arrêter de se comporter comme des enfants, et d'exiger que le pasteur et sa femme ou l'équipe pastorale soient partout pour tous. Certains, et j'espère que vous n'en faites pas partie, se comportent comme des bébés qui tapent du pied parce qu'ils veulent leur maman.
Ce qui caractérise le bébé, c'est qu'il a besoin de maman et de papa pour tous ses besoins. Mais plus il grandit, plus il va devenir autonome et prendre lui-même soin de ses propres besoins. L'adulte, au contraire, va entièrement se prendre en charge lui-même ET s'occuper des autres. C'est là mon point ce matin : il faut que nous aspirions tous à devenir des chrétiens adultes, qui prennent soin des autres et les entourent dans leurs temps de difficulté.
La gestion des afflictions
L'apôtre Jacques nous parle de la gestion des afflictions par les enfants de Dieu. Voici ce qu'il dit :
Il ne parle pas des pasteurs ! Il parle ici de tous ceux qui prétendent avoir Christ comme Sauveur.
Tout le passage est d'ailleurs très intéressant, car il constitue une feuille de route pour nous tous :
La personne qui se prétend religieuse est donc appelée sans ambiguïté à prendre soin des plus faibles. Le Seigneur aime nous voir prendre soin et être attentifs à ceux qui nous entourent. L'Église n'est pas seulement de la responsabilité du pasteur, mais de tous les chrétiens de l'Église. C'est ça, être un vrai chrétien.
Prendre sa part de responsabilité
Alors, concrètement, comment faire pour prendre notre part de responsabilité :
- se sentir fille et fils de la maison de Dieu, cultiver le sentiment d'appartenance, et se soucier du bien-être de la maisonnée.
- prendre en charge de cœur une ou plusieurs personnes : on va prier pour elles, vérifier qu'elles soient bien assidues aux réunions, être attentif aux baisses de formes, aux symptômes qui vont échapper à l'équipe pastorale. On va alerter l'équipe pastorale quand on discerne un problème sérieux.
- Ne pas attendre personnellement tout des autres, et encore moins du pasteur, si on est un chrétien mature. Votre pasteur sera là si vous avez un problème grave ou un besoin de soutien qui dépasse vos forces. Mais pour vos bobos du quotidien, vous êtes capable et assez mûr pour les panser vous-même, ou avec l'aide d'une sœur ou d'un frère de confiance dans l'Église. Ne soyez pas frustré si vous n'avez pas reçu de visite pastorale depuis quelques temps : votre pasteur a beaucoup de personnes en détresse à aider, et cela lui prend certainement beaucoup de temps.
L'Église est l'affaire de tous. Soyons donc spontanément des « bergers-adjoints » qui veillent sur le troupeau avec bienveillance et amour. Notre pasteur ne peut pas être partout, mais soyons à l'écoute de Dieu et prenons notre part de responsabilité dans l'Église, car nous sommes tous dans le même bateau !