Sans la radio, elle se suicidait
Alors qu'elle partait de chez elle pour se jeter dans le vide, Anne-Marie a été sauvée par la radio, où un couple parlait de l'oeuvre de Dieu et de son amour. La vie de la femme corse a changé radicalement. Aujourd'hui, elle s'engage dans son Eglise et en faveur d'Israël.
Il est 11h ce mardi du mois de juin 1986. Anne-Marie, une célibataire corse de 33 ans veut en finir avec le vide intérieur et le mal-être qu'elle ressent. Ce jour-là, elle est déterminée d'en finir. Elle a même un plan: aller fracasser sa voiture en bas d'une falaise au-dessus d'Ajaccio.
Elle reçoit la paix in extremis
Mais au moment de prendre les clés de sa voiture, son attention est attirée par le témoignage d'un couple à la radio. L'homme et la femme racontent comment, suite au décès de leur enfant, ils ont reçu la consolation de Dieu et son amour. Le sang d'Anne-Marie ne fait qu'un tour et elle renonce à quitter son logement. Alors que le couple évoque le récit biblique de la tempête apaisée, la jeune femme ressent que Dieu est aussi présent dans la tempête de sa vie, qu'il fait un geste pour elle: «Seul Dieu peut donner la paix et révéler son amour à des parents qui viennent de perdre leur enfant», se dit-elle. C'est un déclic.
Aujourd'hui, elle témoigne des bienfaits de ce discours radiophonique salvateur: «C'était bouleversant, car complètement paradoxal. Un grand calme intérieur s'est immédiatement imposé. Dieu m'a donné une profonde paix et une grande joie. Je n'étais plus seule.»
La Bible donne un sens à sa vie
A la radio, l'animateur a annoncé que les intervenants s'appellent Jacques et Joëlle. Sans attendre, Anne-Marie parvient le jour même à prendre contact avec le couple, qui l'accueille avec chaleur et lui annonce le salut. Pour lui démontrer que Dieu a des bons projets pour chacun, Jacques et Joëlle citent des passages bibliques tels que Jérémie 29, 11: «Je connais les projets que j'ai formés sur toi, projets de paix et non de malheur, afin de te donner un avenir et une espérance.»
Anne-Marie reçoit aussi une Bible. Tout ce qu'elle y lit prend une dimension extraordinaire, comme elle le souligne aujourd'hui: «C'était un dialogue avec quelqu'un qui me parlait, m'écoutait et me répondait». Elle découvre des balises pour sa vie: «Jusqu'alors, j'avais entendu des écrivains ou des philosophes affirmer des choses contradictoires. Où était la vérité? En lisant ces textes bibliques, j'ai découvert des réponses claires, une aide pour faire les bons choix.»
Si elle réfléchit maintenant à sa vie d'autrefois, elle comprend les raisons de son mal-être intérieur: «J'avais besoin d'un idéal et d'un but. Nous avons été créés par Dieu pour le connaître et avoir une relation personnelle avec lui. Tout a alors pris un sens et une dimension éternelle qui me manquaient.»
Engagements dans l'Eglise
Passée tout près de l'irréparable, Anne-Marie est très vite interpellée par la relation fraternelle qui règne au sein de l'Eglise de maison de Jacques et Joëlle. C'est pour elle un signe tangible de l'amour divin. Non seulement elle fait le pas décisif de confier sa vie à Dieu, mais elle s'engage aussi dans cette communauté chrétienne. Le mois suivant, elle est baptisée dans la mer.
Pendant dix ans, Anne-Marie gérera ensuite une librairie biblique, avant d'effectuer différentes formations. Elle s'engagera aussi avec des associations chrétiennes auprès des drogués et autres démunis.
Une voix pour défendre Israël
Il y a huit ans, elle reçoit un amour particulier pour Israël au cours d'un séminaire. Sur la base de l'injonction biblique «priez pour Jérusalem, vous tous qui l'aimez», elle commence à intercéder pour ce petit pays. Peu à peu, elle ressent aussi la nécessité d'écrire aux autorités françaises et aux médias pour exprimer sa désapprobation quant à la désinformation dont Israël fait l'objet. En novembre 2010, elle écrit par exemple à Bernard Kouchner pour exprimer son étonnement face à la remise de la Légion d'Honneur à Mustafa Barghouti, l'un des promoteurs de la campagne «Boycott, désinvestissement et sanctions d'Israël».
Elle se met à apprendre l'hébreu. En 2005, Anne-Marie s'installe en Israël, où elle oeuvre, depuis, comme bénévole dans des maisons de retraites. «Vivre en Israël me permet de voir ce qui se passe réellement. Je peux ainsi faire connaître et rétablir, autant que je peux, la vérité des faits. J'en profite pour rappeler les promesses éternelles que Dieu a faites à Israël», précise-t-elle.
Elle sait maintenant pourquoi les portes de la médecine se sont fermées lorsqu'elle était étudiante: «Dieu n'avait pas prévu que je soigne, mais que j'écrive. Par mes études de droit et par l'apprentissage de concours administratifs, j'ai assimilé un bagage qui, aujourd'hui, me permet de soutenir une cause, d'être une voix qui défend Israël.»