Liban : Attentat anti-chrétiens à Zahlé
Il était un peu plus de 4 h 30 du matin dimanche quand une très forte explosion secouait les faubourgs de Zahlé. Une bombe artisanale, d'un peu moins de 2 kg de TNT, bourrée de ferrailles et de clous, a fait voler en éclat l'une des portes latérales de l'église Notre-Dame des Syriaques-Orthodoxes. L'explosion a détruit les bancs, l'autel, une grande partie des vitraux et fait de gros dégâts rendant impossible la célébration des offices. Mais c'était mal connaître l'évêque syriaque orthodoxe de Zahlé, Mgr Youstinios Boulos (Paul) Safar.
A 9 h 30, heure habituelle de la messe dominicale, les cloches sonnaient à toute volée et les paroissiens se rassemblaient sur le parvis de la paroisse tout juste déblayé. Au premier rang de l'assemblée, les députés de la ville et les représentants des autres églises. A l'autel, Mgr Safar entouré de ses prêtres et de ses servants pour une messe pontificale. Une bombe pour tuer. Une bombe pour faire peur. A 4 h 30 du matin il n'y avait personne à la paroisse et il ne devait y avoir personne. L'avertissement a été reçu 5 sur 5 par les Chrétiens du Liban et par l'ensemble des Eglises d'Orient.
(...) Depuis un peu plus d'un mois – pour être juste 6 semaines – les services de police et de renseignement craignaient un attentat contre une église de Zahlé. Les rondes de police avaient été instaurées et une protection policière accordée aux églises de la ville. Et à Zahlé les paroisses sont pléthores. C'est même l'une des particularités de la ville. Sans incidents venant étayer les craintes de la police, la protection est levée. Tout juste une semaine après, l'attentat venait confirmer a posteriori ces mêmes craintes.
(source : Présent du 29 mars 2011)