Les affaires de Dieu ou les miennes ?
Une des premières choses que l'on apprend quand on devient chrétien, c'est qu'au Ciel, nous avons un Dieu bienveillant qui entend nos prières et est bien disposé pour y répondre favorablement.
Nos premiers pas de vie chrétienne sont souvent accompagnés de merveilleux exaucements, d'examens réussis, d'entrevues d'embauche fructueuses, de changements d'attitude de nos voisins bruyants, etc. Pour ma part, j'ai vu la main de Dieu agir tout de suite après avoir accepté Christ comme Sauveur. Il répondait à mes prières, me bénissait, et j'ai soudain eu un sentiment merveilleux que tout était possible, qu'en priant, je pouvais tout obtenir : un stage, un fiancé, un logement… L'enfant dans la foi marche comme cela. Et c'est vrai que Dieu veut nous bénir et nous encourager à lui faire confiance pour nos besoins. Dans Philippiens 4:6, Paul encourage les chrétiens de Philippes à ne s'inquiéter de rien, mais en toutes choses faire connaître leurs besoins à Dieu. Dieu se préoccupe de nos affaires et veut nous bénir.
Cependant, un des épisodes de l'évangile nous montre un aspect quelque peu différent. Dans Luc 2, nous trouvons Jésus, encore adolescent, à Jérusalem, en train d'argumenter dans le temple. À ses parents qui le cherchaient fiévreusement, il répond ceci :
Le chrétien qui grandit dans la foi change de perspective, et ses propres besoins deviennent moins pressants. Une nécessité prend le dessus : « S'occuper des affaires de son Père céleste ». Plus l'amour pour notre Dieu grandit, plus l'amour pour les perdus nous saisit, plus les intérêts du Royaume nous tiennent à cœur, et les intérêts de Dieu deviennent plus importants que les nôtres.
Alors, vous allez me répondre : « Bien sûr ! Il faut toujours mettre Dieu en premier ! » J'entends souvent cette expression, et à votre grand étonnement, je la trouve discutable : le mettre en premier, ça revient à dire qu'une fois que je me suis occupée de lui, je peux passer à autre chose, et en l'occurrence, m'occuper de mes petites affaires personnelles. En fait, Dieu doit être au centre de tout ce que je fais et décide. Le mettre au centre, ça veut dire tout bâtir autour de lui : le choix du conjoint, du métier, ce que je fais de mes finances, mes objectifs de vie (payer ma maison, mettre de côté pour ma retraite, etc).
Je me souviens de la réaction d'un cousin de mon mari, à qui l'on annonçait notre départ pour servir Dieu au Canada. Il avait répondu, les yeux écarquillés : « Oui, mais avez-vous pensé à votre retraite ? » Jésus dit dans Matthieu 6:33 :
Nos intérêts personnels ne nous laissent pas indifférents, et il y a bien sûr un minimum de sagesse à avoir. Mais ce qui est important, c'est de s'occuper d'abord des affaires de notre Père céleste, et lui s'occupera de nos affaires en temps voulu.
Quand je mets les intérêts de mon Père céleste en premier, je vais prendre mes décisions en fonction de lui, pas de moi. Paul rappelle aux Corinthiens que celui qui aime ne cherche pas son intérêt, mais celui de l'autre (1 Corinthiens 13). Si je prétends aimer Dieu, mais que mes intérêts passent avant les siens, alors je ne l'aime pas vraiment.
Mon amour pour lui se reflète forcément dans mes priorités
Alors, lorsque vous priez, est-ce que vous dites : « Seigneur, tu vois ce projet. S'il te plaît, bénis-le, ouvre la porte, pourvois financièrement, dispose le cœur de ceux qui ont le pouvoir de décider. » ? Ou bien, dites-vous : « Seigneur, tu es mon maître. Où veux-tu que j'aille ? Que veux–tu que je fasse ? Où as-tu besoin de moi ? Aide-moi à bien comprendre ta volonté et à y obéir sans broncher. » ?
Celui qui est adulte est partenaire avec Dieu. Il est son serviteur, il lui demande des instructions, puis il suit ces instructions. Il ne poursuit pas ses petites affaires, mais il construit une œuvre plus grande que lui, en obéissant au « chef de chantier divin ».
Alors, soyons enfin des adultes dans la foi. Comprenons que nous faisons partie d'un plan qui dépasse largement nos petits intérêts, et que Dieu saura prendre soin de nous en retour.