Le réveil du rire
La manifestation du rire est devenue monnaie courante ces dernières années dans de nombreux cercles charismatiques ; on l'a même appelée le « réveil du rire ». Cela vient-il de Dieu ? Nous devons rechercher la réponse à cette question dans sa Parole. Le Nouveau Testament a beaucoup à dire au sujet de la joie. Jésus est venu afin que notre joie soit parfaite. La promesse d'une vie abondante sous-entend que la déprime et la dépression ne contrôleront pas la vie du croyant. Le matin de la résurrection, ceux qui ont rencontré le Christ revenu à la vie ainsi que les cent vingt au jour de la Pentecôte furent envahis par une joie sans bornes. Même dans les temps de sévère persécution, l'Église des premiers temps respirait la joie. Et la joie demeure l'une des qualités du fruit de l'Esprit.
Cette joie décrite dans les Écritures est-elle semblable à celle décrite actuellement dans certaines réunions ?
NOUS SOMMES TENUS D'EXAMINER TOUTES CHOSES
Pour certains, le simple fait d'examiner la validité d'une soi-disant expérience spirituelle est critiquable, car cela reviendrait, selon eux, à manquer de foi ou de spiritualité. Cependant, il est clairement de notre devoir de tout passer au filtre de l'Écriture. Nous sommes encouragés à nous inspirer de l'exemple des chrétiens de Bérée :
Ce n'est pas manquer de spiritualité ou de piété que de vouloir savoir si la Bible valide telle doctrine enseignée ou telle expérience que l'on dit avoir vécue. Apôtre Paul nous exhorte en disant :
et il nous engage à peser avec soin ce qui est transmis
Paul a aussi invité les responsables en déclarant :
Mais la vigilance doctrinale nécessite un certain équilibre, afin que ceux qui veulent défendre la saine doctrine ne deviennent pas des juges intransigeants au sein du corps de Christ. Le Seigneur félicita l'église d'Éphèse pour son assiduité à mettre à l'épreuve les faux prophètes, mais il les a aussi repris pour avoir laissé leur premier amour.
Il est facile de manquer d'amour, quand on veut prendre position pour ce qui est droit en matière doctrinale. Les défenseurs de le foi chrétienne peuvent parfois devenir semblables à des raisins amers, et manifester une attitude légaliste et pharisaïque.
Nous devrions tout examiner à la lumière des Écritures, y compris ce phénomène récent du « saint rire », mais nous ne devons pas le faire en manquant d'amour.
LA NORME OU L'EXCEPTION
Nous devons nous poser deux questions :
(1) Peut-on trouver des références, dans l'Écriture, du « saint rire » ?
(2) Si oui, ces incidents établissent-ils une règle ou une norme qui s'appliquerait à chaque chrétien ?
Pourquoi devons-nous poser de telles questions ?
Imaginez que quelqu'un arrive sur la place publique avec un don de guérison, et que les gens soient guéris en se plaçant dans l'ombre de cet homme. Imaginez, de plus, que la nouvelle se propage, et que d'autres prédicateurs prétendent avoir eux aussi reçu le « ministère de l'ombre ». Supposons également que d'autres encore arrivent et déclarent : « Tous les prédicateurs peuvent recevoir le ministère de l'ombre, et tous ceux qui veulent être guéris doivent s'approcher de notre ombre. »
Comment pourrions-nous évaluer de telles déclarations ? En nous posant deux questions :
(1) Peut-on trouver une telle expérience dans le Bible ? Si oui,
(2) cette expérience a-t-elle été présentée comme devant devenir une norme valable pour tous ?
Le réponse à le première question est « Oui »
La réponse à la seconde est « Non ». Seul Pierre semble avoir reçu ce « ministère de l'ombre ». Son expérience illustre comment le Saint-Esprit peut agir souverainement à travers un individu pendant un temps limité et d'une façon particulière, mais une telle intervention de se part ne saurait être considérée comme normative pour l'Église. Nous savons qu'une expérience devient la norme seulement lorsqu'elle est explicitement approuvée, recommandée, qu'elle s'est reproduite plusieurs fois, ou que l'Écriture l'ordonne.
Le Bible contient bien d'autres exemples de pratiques normatives, et d'autres qui sont restées exceptionnelles dans la vie de l'Église apostolique. Par exemple, la discipline dans l'Église
Le mort d'Ananias et de Saphira, à cause de leur mensonge, devint-elle une règle ou une exception ? Fut-elle unique ou normative ?
Sommes-nous jamais appelés par l'Écriture à invoquer le Saint-Esprit pour que les menteurs tombent raides morts ? Non ! Nous suivons le modèle établi dans Matthieu 18 et 1 Corinthiens 5 pour affronter le péché dans la vie de tel ou tel membre de l'église.
Les phénomènes du jour de le Pentecôte sont aussi des exemples qui illustrent le différence entre ce qui est unique et ce qui établit une norme : un vent impétueux, des langues de feu distribuées et reposant sur le tête des cent vingt, chacun d'eux parlant en d'autres langues selon que l'Esprit lui donnait de s'exprimer. Le vent et les langues de feu sont un phénomène unique que l'on ne retrouve pas ailleurs dans le texte biblique. Nous ne pouvons pas en faire une doctrine. Le parler en langues, quant à lui, revient plusieurs fois en relation avec le fait d'être rempli de l'Esprit. Nous considérons le parler en d'autres langues comme une norme, le signe physique initial du baptême dans l'Esprit, parce qu'il s'agit là d'un phénomène répété à d'autres occasions; nous déduisons donc du texte biblique que le parler en langues intervenait toujours là où les gens étaient baptisés dans le Saint-Esprit.
Le « réveil du rire » constitue-t-il une norme et l'expression habituelle de l'éducation et du comportement chrétien selon ce qu'enseignent les Écritures ?
Posez-vous les mêmes deux questions que pour le « ministère de l'ombre», la discipline dans l'Église, et le jour de le Pentecôte (le vent, le feu, et d'autres langues) à savoir :
(1) Le « saint rire » est-il mentionné dans le Bible ? Et si oui,
(2) est-il présenté comme devant être une norme et l'expérience courante des croyants ?
Pour répondre à la première, la Bible est remplie d'appels à se réjouir
La joie était une caractéristique essentielle de la vie de l'Église primitive, même lorsqu'elle connaissait des temps difficiles
Remarquez, cependant, que l'accent est mis sur la joie plutôt que sur le rire. La joie semble être une qualité indispensable, et faire partie intégrante de l'expérience chrétienne; cependant, elle n'est pas enracinée dans des sentiments subjectifs du moment, mais bien plus dans une réalité objective : Dieu nous a accordé le salut, la rédemption, et la délivrance en Christ Jésus, notre Seigneur.
Dans aucun des récits où il est question de joie dans la Bible, il n'est fait directement référence au fait que quelqu'un aurait ri au point de ne pouvoir se contrôler, ou au milieu d'une foule d'adorateurs se livrant au rire, allant jusqu'à tomber, incapables de s'arrêter.
Les défenseurs de l'expérience que certains appellent donc le « saint rire » reconnaissent généralement le manque de précédent scripturaire à ce phénomène charismatique moderne ; ils attirent donc notre attention sur Actes 2, invitant les croyants à « venir boire un verre chez Joël ».
Mais les disciples, le jour de la Pentecôte, se sont-ils livrés au rire comme certains l'affirment "? Relisez plutôt Actes 2. De près ou de loin, ce qu'ils ont vécu ressemble-t-il à une crise de rire ? Le bruit qui attira la foule fut clairement identifié par Luc comme étant le son des langues parlées par les cent vingt.
Pierre répondit à la question : « Que veut dire ceci ? », qui faisait référence non pas au rire mais au parler en langues, en prêchant un puissant message sur la repentance adressé aux incroyants. L'impact ne se fit pas attendre : 3 000 personnes confessèrent Jésus comme leur Seigneur, et furent baptisées.
Si I'Eglise primitive avait été en train de rire dans Actes 2, elle s'est en tout cas bien vite mise à l'ouvrage pour prêcher l'Évangile, contrairement aux manifestations modernes de ce phénomène, où le rire ne laisse pas de temps à une telle prédication, ou ne cesse de l'interrompre. Le jour de la Pentecôte se termina par 3 000 conversions et baptêmes, et non par 120 personnes occupées à rire couchées par terre.
Nous devrions traiter ce phénomène du rire comme celui de l'ombre de Pierre. Réjouissons-nous des façons parfois surprenantes que Dieu peut choisir dans sa souveraineté pour manifester sa bénédiction, mais évitons la tentation de vouloir pousser des auditoires à imiter ce phénomène, ou d'inviter des évangélistes ou autres pasteurs « spécialistes du rire ». L'accent doit toujours être porté sur la personne même de Christ.
SOIF DE NOUVEAUTÉ
En tant que peuple de l'Esprit, nous vivons un christianisme qui fait une large part à l'expérience. Quand nous nous réunissons, nous nous attendons à ressentir la présence de Dieu, et ce à juste titre. La Bible enseigne clairement que la présence de Christ remplit, non seulement nos pensées, mais aussi nos émotions.
Notre ouverture à l'expérience peut cependant faire de nous une proie facile à la soif de nouveauté. C'est pourquoi il est si important que les pentecôtistes que nous sommes restent fondés sur la Bible. L'Esprit de Dieu se répand par le fleuve de l'Écriture, et ne s'aventure pas là où l'Écriture ne va pas.
Malheureusement, dans notre quête d'expérience, nous manquons souvent d'une solide prédication fondée sur la Bible, et d'une discipline d'étude personnelle de la Bible. En leur absence, la soif de nouveauté prend le dessus et séduit les gens et les foules.
Si nous ne veillons pas, nos églises pentecôtistes peuvent facilement être connues comme « ces églises qui vivent pour le moment présent », faisant tout pour attirer les foules, motivées plus par l'opportunisme que par des principes bibliques.
L'apôtre Paul nous a mis en garde contre ceux qui s'introduisent dans le corps de Christ avec toutes sortes de modes et d'innovations.
En tant que croyants, nous devons rester attachés au thème central de l'Évangile : Jésus-Christ, notre Sauveur qui nous baptise, nous guérit, le Roi qui revient bientôt !
LE RÉVEIL ACTUEL DU GNOSTICISME
Vers la fin de l'ère apostolique et au début du IIème siècle, une hérésie du nom de gnosticisme s'est propagée au sein du christianisme. Ce terme vient du mot grec gnosis (connaissance). Les gnostiques prétendaient recevoir des révélations extra-bibliques, et étaient tout à fait fascinés par le monde invisible et les hiérarchies angéliques. Si vous ne preniez pas part à leur prétendue connaissance secrète, ainsi qu'à leur cartographie du monde des principautés et des puissances, vous n'étiez pas considéré comme spirituel. Paul mit les chrétiens en garde contre ceux qui imposaient au corps de Christ de tels enseignements secrets sans aucun rapport avec la doctrine apostolique
La prochaine fois qu'un nouvel enseignement envahit votre église comme une vague, posez-vous les questions suivantes : « Si cela est si important, pourquoi Jésus n'en a-t-il pas fait mention ? Pourquoi les apôtres ne l'enseignaient-ils pas ? Pourquoi cet enseignement n'est-il ni mentionné ni ordonné dans les Écritures ? Comment se fait-il que l'Église primitive n'y ait pas pensé et ne l'ait pas mis en pratique ? »
Nous devons être sur nos gardes, lorsque nous voyons ainsi resurgir aujourd'hui dans l'Église une nouvelle forme de gnosticisme, qui éloigne les croyants du solide fondement de l'Écriture, pour les envoyer sur l'orbite de fortes personnalités qui se font les promoteurs et les marchands de leurs idées et autres expériences personnelles. Ces gens n'obéissent pas à l'injonction apostolique de «prêcher la Parole »
préférant infliger au corps de Christ leur nouvel élixir spirituel jusqu'alors tenu secret, et ce pour une offrande ou pour leur notoriété.
De plus, nous devons veiller à ce que cette résurgence du gnosticisme, frère jumeau du mysticisme oriental du Nouvel Age, n'envahisse subtilement l'adoration que le chrétien voue au Seigneur. De telles méthodes tendent à amener celui qui est en recherche à un état de conscience altéré, dans lequel la capacité à raisonner est suspendue, la personne flottant dans une espèce de vide mental semblable à celui que prône le yoga.
L'adoration selon le Nouveau Testament, si elle a un impact sur les sens et les émotions, implique également la pensée et la volonté. Aux mystiques spirituels de Corinthe, Paul rappela que « les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes ; car Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix »
« SEULEMENT L'ÉCRITURE »
En avril 1995, je me trouvais en Italie, et la « Madone qui pleure » attirait bien plus l'attention des médias que le « réveil du rire » en Amérique du Nord et en Europe de l'Ouest.
La mise en garde de Luther : « Seulement l'Écriture » retentit encore à nos oreilles. Si nous acceptons aveuglément tout phénomène non biblique, simplement sur la base de nos sentiments, de notre expérience, ou de l'absence d'explication humaine, nous risquons de dériver vers une subjectivité dangereuse, qui finira par nous entraîner, avec le temps, tout comme l'Église romaine, de plus en plus loin du christianisme biblique. Une telle dérive finira par produire une génération qui sera une proie facile à toutes sortes de séductions visant à nous éloigner de Christ
Mieux vaudrait pour les pentecôtistes pécher par excès de prudence que l'inverse. Nous ferons bien de nous tenir à l'intérieur du cercle de la sécurité biblique, et de ne pas franchir les zones dangereuses de phénomènes spirituels se trouvant juste en dehors du cercle de la Parole écrite de Dieu.
Pourquoi traiter des expériences ou des enseignements périphériques comme s'ils étaient essentiels, au lieu d'accorder toute notre attention à notre Seigneur, à sa doctrine, et à celle des apôtres ?
L'ANTIDOTE
Comment le corps de Christ peut-il « devenir immunisé » contre les vents constants de doctrine qui s'abattent sur lui de nos jours ?
La meilleure réaction consistera à ne pas devenir un critique négatif, ni un apologète acerbe, ni un soldat qui brandit l'épée pour trancher dans le vif sans amour. Les esprits fâcheux n'aident ni le monde ni l'Église. Malheureusement, nous avons de nombreux exemples de ceux dont l'orthodoxie théologique est certes irréprochable, mais dont le comportement n'est pas en harmonie avec le fruit de l'Esprit. Ils décochent leurs flèches de discorde, d'ambition égoïste, de dissension et d'esprit de parti, plutôt que de démontrer amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, douceur, fidélité, et maîtrise de soi
Au fait, si la maîtrise de soi est le fruit de l'Esprit, pourquoi le manque de contrôle de soi est-il tellement mis en valeur dans ce mouvement qui prône le « réveil du rire » ?
Pourquoi fait-on aujourd'hui une telle place à ce phénomène du rire ? Se pourrait-il que la plupart des réunions d'église et la vie de beaucoup de chrétiens ressemblent plus à un enterrement qu'à autre chose ? Il n'y a pas de vie : rien ne semble se passer.
La joie du Seigneur a-t-elle quitté votre église ou votre expérience personnelle ? La mort a-t-elle envahi le corps de Christ ? Pour corriger cette tendance, il ne faut pas basculer dans l'autre extrême, mais bien recentrer nos vies sur le Christ Jésus.
Nous devons aussi reconnaître que notre société préfère les micro-ondes au four. Nous voulons tout et tout de suite. L'expérience du rire est un peu de la joie passée au micro-ondes. La joie, en tant que fruit de l'Esprit, doit se développer; elle prend du temps à mûrir, tout comme l'amour et la patience.
La joie devrait être une partie intégrante de notre expérience chrétienne. Elle découle de notre relation avec Jésus-Christ. Nous savons qu'il a triomphé du péché, de la mort, de l'enfer, du diable et de la tombe; nous vivons et nous participons à son triomphe.
Jésus lui-même nous a donné l'image d'un véritable réveil du rire, en nous parlant des choses qui étaient perdues. Il nous autorise la joie, qui devient un bon antidote face à tous les excès et autres aberrations véhiculés par le présent « réveil du rire »
Le véritable « réveil du rire », celui dont Jésus nous parle, est celui qui vient dans une église qui évangélise, et qui connaît la joie suprême de voir des hommes, des femmes, des garçons et des filles venir à Christ.
Avant que ce type de réveil ne se produise, il y a tout un ouvrage à accomplir. Le berger cherche la brebis perdue, la femme cherche la pièce perdue, et le père agonise dans l'attente de son fils perdu.
Dans les temps que nous vivons, puisse le corps de Christ connaître ce type de réveil : un temps d'évangélisation sans précédent, qui amènera les croyants â vraiment célébrer avec joie le salut des perdus.
SUGGESTIONS PRATIQUES
Puis-je proposer quelques conseils aux pasteurs et responsables chrétiens qui ont le souci de respecter tout réveil, étant désireux d'accueillir l'action de l'Esprit ? Ils veulent également éviter les pièges, qui pourraient faire du tort au corps de Christ en général et au croyant à titre individuel en particulier.
1. S'examiner soi-même
Le phénomène du rire devrait nous amener à faire le point sur nous-mêmes.
Suis-je habité par la joie du Seigneur ?
La joie découle de notre relation personnelle avec Jésus. Elle est la seconde « tranche » du fruit de l'Esprit, juste après l'amour.
C'est d'abord l'amour, puis la joie. Le Nouveau Testament nous apporte constamment de l'aide pratique pour apprendre à aimer notre prochain.
La tentation est de recevoir l'amour plutôt que de le donner; mais en Jésus, nous avons reçu l'amour de Dieu, par la foi en sa grâce, dans une mesure surabondante. Quelqu'un qui se sait aimer et qui sait aimer vit naturellement dans la joie.
Cela expliquerait-il que Paul ait pu écrire son épître aux Philippiens, ce splendide hymne à la joie, depuis le fond d'une cellule de prison ? Il n'était pas spécialement envahi alors de vagues de rire, mais il pouvait répéter : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur: Je le répète : Réjouissez-vous ! »
Notre joie doit être étroitement liée à la croissance de notre caractère chrétien. La joie marche main dans la main avec ses compagnons : amour, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, et maîtrise de soi.
La vie de trop de chrétiens est marquée par la tristesse, le désespoir, la dépression, l'amertume, et la colère.
La tâche du Saint-Esprit consiste à reproduire en nous la vie de Jésus; si Jésus ne nous est jamais décrit en train de rire, il manifestait constamment la joie.
Il veut que sa joie demeure en nous. Nous devons donc nous demander si nous faisons consciemment ou non obstacle à sa joie dans nos vies. Y a-t-il quelque péché non confessé... quelque manque de pardon... quelque échec et manque de confiance à l'heure de l'épreuve ?
Notre réaction principale au prétendu « réveil du rire » ne sera donc pas une attitude de condamnation ou de censure, mais plutôt d'introspection. Chacun de nous doit se demander : « Sa joie, la joie du Seigneur, rayonne-t-elle dans ma vie ? » Si tel n'est pas le cas, alors le vide de ma vie doit se changer en soif de sa présence. Nous devons permettre au Saint-Esprit de mettre le doigt sur toute mesure corrective dont nous pouvons avoir besoin, puis le laisser prier à travers nous dans des langues connues et inconnues.
Un aspect de la prière dans l'Esprit concerne sûrement le ressourcement intérieur dans la joie véritable. Dans ma propre communion intime avec le Seigneur, s'il désire répandre sur moi une telle mesure de joie que je ris devant lui, je veux alors être prêt à recevoir tout ce qu'il a en réserve pour moi.
2. Savoir canaliser
De toute évidence, l'apôtre Paul faisait la distinction entre l'édification personnelle et l'édification collective. C'est ainsi que dans 1 Corinthiens 12-14, il canalise l'exercice du don des langues dans son usage public, en le limitant à trois messages par réunion. En privé, il dit lui-même qu'il parlait en langues plus encore que les Corinthiens.
Il nous faut garder une bonne perspective :
1. Nous devons tenir compte des incroyants. Si même un don reconnu dans l'Écriture, tel que le parler en langues sans interprétation, peut choquer un incroyant au point de le détourner de l'appel de l'Évangile, à combien plus forte raison sera-ce le cas avec un don non-scripturaire tel que le rire. « Ne diront-ils pas que vous êtes fous ? »
2. l'Église doit être édifiée. Cela doit être au coeur de nos préoccupations. Paul dira sous l'inspiration de l'Esprit à ceux qui faisaient un mauvais usage du don des langues dans l'église de Corinthe ce que l'on peut dire aux défenseurs du rire :
« Puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour l'édification de l'Église que vous cherchiez à les avoir en abondance »
3. L'amour, et non pas les dons spirituels ou le rire, doit demeurer au centre.
C'est pour cela que 1 Corinthiens 13 se trouve entre deux chapitres traitant des dons spirituels.
Comme il est triste de voir certaines personnes s'obstiner à imposer le rire, même si cela doit causer une division dans l'église locale. Ceux qui plaident pour le rire et ceux qui s'y opposent devraient canaliser leur conduite selon le test de 1 Corinthiens 13. De plus: « Pour le rire, ne détruis pas l'oeuvre de Dieu »
3. De l'eau froide
Bien des pentecôtistes ont eu l'expérience douloureuse de partager le témoignage de leur expérience du baptême dans le Saint-Esprit avec leur pasteur ou ami qu'ils pensaient voir se réjouir, pour se voir jeter de l'eau froide sur leur expérience.
En tant que leaders, notre tâche ne consiste pas à verser de l'eau froide sur ceux qui témoignent avoir vécu une victoire ou une délivrance. Quand nous les accueillons avec leur joie toute nouvelle, puissions-nous utiliser notre lien d'amour personnel pour les encourager et être des modèles en vue de leur croissance en Christ.
4. À la dérive loin de l'Écriture
Rire selon l'Esprit semble bel et bien être hors des frontières de la doctrine biblique. Contrairement aux dons des langues, des miracles, du discernement par exemple, le « rire selon l'Esprit » n'est ni mentionné ni approuvé par l'Écriture. Pas plus qu'elle ne le condamne.
Il n'en subsiste pas moins deux véritables dangers dans ce phénomène actuel du « rire » :
1. Il conduit à attribuer plus de valeur à cette expérience qu'à celle (biblique) du baptême dans le Saint-Esprit ou de la prière personnelle en d'autres langues. Le réveil pentecôtiste s'effondrera en une seule génération, si nous commençons inconsciemment à dévaluer l'expérience véritable qui est décrite dans les Écritures, en faveur de nouvelles expériences que l'Écriture ne décrit ni ne propose. Le « rire » est unique; le « parler en d'autres langues » est une expérience biblique normative.
2. En s'éloignant ainsi d'une expérience qui est enracinée dans l'Écriture pour accueillir à bras ouverts quelque autre phénomène spirituel, on ne peut qu'ouvrir la porte à de nouvelles manifestations extrêmes. Considérez le phénomène actuel se manifestant dans certaines églises charismatiques, où l'on entend des rugissements de lion et des aboiements de chiens. Le rugissement est attribué au lion de Juda. Je ne sais pas ce que les aboiements représentent. Si l'esprit du prophète est soumis au prophète
l'esprit de rugissement ou d'aboiement doit bien l'être aussi. Il nous faut parfois appeler les choses par leur nom, et je n'hésiterai pas à déclarer que ces aboiements et ces rugissements sont pour le moins bizarres.
Ne laissons pas l'Église pentecôtiste être entraînée par un mysticisme totalement dénué de toute racine biblique.
LE CONSEIL DE GAMALIEL
Certains estiment que nous devrions examiner de près ce phénomène actuel du rire. «Si cette entreprise ou cette oeuvre vient des hommes, elle se détruira ; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas la détruire »
Vous souvenez-vous de celui qui a prononcé ces paroles ? Il s'agit de Gamaliel, le maître qui avait enseigné Paul. Ces paroles véridiques s'appliquaient pleinement aux apôtres et à toute l'Église de Jésus-Christ dans son ensemble. Cependant, Paul n'a jamais suivi ce conseil de son ancien professeur en rapport avec les fausses doctrines. Lisez ses lettres, et notez bien qu'il n'a pas basé la validité d'une doctrine sur son degré de réussite apparente, ou sur sa popularité, mais sur la fidélité de cet enseignement à Jésus-Christ. Si l'on devait toujours avoir recours au test de Gamaliel, il nous faudrait accepter bien des choses comment venant de Dieu, alors que tel n'est pas le cas. Par exemple, l'islam, le bouddhisme, le mormonisme et les témoins de Jéhovah sont toujours là. Le fait que ces religions continuent de prendre de l'ampleur ne prouve pas pour autant leur validité.
Paul donna comme consigne à Timothée et à tous les responsables chrétiens : « Prêche la Parole ! »
« car il viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine »
Seule la saine doctrine produit la santé et le bien-être spirituels, la ressemblance à Christ et la piété. Plus que jamais, l'Église d'aujourd'hui a besoin de ceux et celles qui s'attachent à prêcher la Parole de Dieu, exposant fidèlement la vérité éternelle qui nous a été donnée par l'inspiration du Saint-Esprit. En tant que prédicateurs de l'Évangile, veillons à rester fidèles au dépôt qui nous a été confié. Quand la Parole de Dieu n'est pas proclamée fidèlement, les gens sombrent dans l'erreur, et ne reconnaissent plus Jésus-Christ et son oeuvre de grâce comme centre de leur foi.
Nous prions tous que Dieu nous réveille et revête son Église de puissance, afin qu'elle rende témoignage à son nom sur toute la terre. Le Saint-Esprit a d'ailleurs déjà commencé cette oeuvre de renouvellement.
Quand le réveil vient, il est toujours marqué par une profonde repentance, la passion de la sainteté, l'engagement dans le jeûne et la prière, l'expression des dons et du fruit de l'Esprit, l'unité du corps, la délivrance des opprimés, des chants apportés sous l'onction, des vies et des prédications réveillées de l'Esprit, des signes et des prodiges, une évangélisation vivante et des initiatives missionnaires, des jeunes se formant au ministère, le recul des problèmes sociaux et de la criminalité, et, par-dessus tout, le salut des perdus.
« Oh ! Seigneur ! Envoie-nous un tel réveil ! »