Le petit homme en noir
Madame M... était d'une famille française très riche et très distinguée. Vers l'âge de vingt ans, elle épousa un jeune homme d'égale fortune et de haute position sociale. Ces jeunes gens étaient mondains et gais, s'adonnant à tous les plaisirs du grand monde, et ils n'avaient d'autre souci que de s'amuser et de satisfaire les caprices et les folies que leur suggérait leur imagination. Ils étaient dépourvus de toute connaissance véritable de Dieu et du Christ, tout en étant de fervents catholiques ; c'est-à-dire qu'ils allaient à l'église, et assistaient à tout le cérémonial romain usuel, afin de s'assurer l'approbation de « leur Sainte Mère l'Eglise. »
Peu après leur mariage, ils allèrent un soir au théâtre à Paris, et virent jouer une pièce dans laquelle était représenté le Massacre des Huguenots. La scène était si vivante et si vraisemblable qu'elle bouleversa la jeune femme. Toute haletante et le regard angoissé, elle demanda à son mari ce que tout cela signifiait. Il lui répondit :
C'est une représentation du Massacre des Huguenots. - Pourquoi ont-ils été massacrés ? - Ils ont été mis à mort à cause de leur religion hérétique. - N'y avait-il aucune autre raison que leur religion ? - Aucune autre. Ils étaient hérétiques. - Et par ordre de qui les tuait-on ? - Oh ! je suppose que c'était par ordre de l'Eglise, car ils étaient hérétiques. - Et notre Sainte Mère l'Eglise faisait massacrer ces pauvres gens uniquement parce qu'ils croyaient que Notre Seigneur Jésus-Christ pouvait les sauver sans l'aide de l'Eglise ? - Uniquement pour cette raison, si je ne me trompe. Ce n'était pas des criminels, mais des hérétiques.
Le jeune mari lui raconta tant bien que mal l'histoire du massacre, sans le justifier ni le condamner, en en parlant comme d'une chose toute naturelle plutôt que comme un fait historique. Cette représentation du massacre des Huguenots impressionna tellement la jeune femme qu'elle supplia son mari de la ramener à la maison. Des jours durant, elle ne put oublier cette scène et ce récit. Elle tomba dans une profonde mélancolie. Elle avait peine à admettre que son Eglise avait fait tuer des croyants par milliers pour la seule raison qu'ils croyaient fermement que Jésus-Christ pouvait les sauver sans l'intermédiaire des prêtres et des sacrements. Et personne qui pût, dans sa détresse, lui venir en aide ; ne possédant pas les Saintes Ecritures, elle était absolument ignorante de leur enseignement.
L'état de la jeune femme alarma tellement son mari qu'il demanda le médecin. Il lui dit la cause de la détresse mentale de la jeune femme, et celle-ci ayant fait elle-même le récit de son angoisse « au sujet de ces pauvres gens massacrés pour leurs croyances », et pressé le docteur de questions sur la religion, auxquelles il était incapable de répondre, le médecin se retira pour délibérer avec Monsieur M...
« C'est un cas de monomanie religieuse, un cas très grave. Il faut agir immédiatement, sinon votre femme tombera dans une mélancolie incurable ou dans une folie permanente. Menez-la dans le monde, allez aux concerts, aux bals, amusez-la ; voyagez. Faites tout et n'importe quoi pour détourner son esprit du sujet terrible qui l'obsède. »
Suivant ce conseil, Monsieur M... entraîna sa jeune femme dans une série de plaisirs à la mode et de dissipation mondaine, tels qu'ils ne s'en étaient jamais accordés auparavant ; chaque soir les voyait au théâtre, au concert, au bal ou autres divertissements, la jeune femme s'y soumettant un peu contre son gré.
Ils allèrent un soir à un grand bal à Paris. Ils étaient entrés dans le somptueux hôtel, et traversaient un long corridor brillamment illuminé, des laquais les conduisant au salon où les invités étaient assemblés. Soudain, comme une apparition, surgit devant eux un homme de petite taille, et ayant l'apparence d'un ecclésiastique. Cet homme vint droit à la dame, et, sans un mot d'excuses ou d'introduction, lui dit : « Madame, savez-vous que le sang de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché ? » (1 St Jean 1, 7).
A cette parole inouïe et inattendue, la dame répondit : « Qu'avez-vous dit, Monsieur ? Voulez-vous répéter ces paroles ? »
Le petit homme en noir répéta avec conviction et une ferveur intense : « Le sang de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché » ; puis il disparut aussi soudainement qu'il était apparu.
La dame, un instant muette d'étonnement, dit à son mari : « Avez-vous entendu ? C'est la chose la plus extraordinaire que j'ai jamais ouïe. Qu'est-ce que cela peut signifier ? »
Mais, tandis qu'elle réfléchissait à ces paroles, tout en montant le spacieux escalier, une paix douce et profonde l'envahit, et son visage parut illuminé d'un bonheur céleste.
Elle pénétra dans la grande salle, et, s'approchant de la première dame qu'elle vit, elle lui dit : « Je viens d'entendre la déclaration la plus extraordinaire. Je me demande si vous l'avez jamais entendue, et si vous savez ce que cela veut dire : « Le sang de Jésus-Christ, le Fils de Dieu nous purifie de tout péché ? » » Comme on pouvait s'y attendre, la dame interpellée fut fort surprise, et l'étonnement se répandit dans tout le salon, Madame M... allant de l'un à l'autre en répétant sa question et demandant si quelqu'un pouvait lui donner des explications. Naturellement, au bout de quelques instants, les mots : « Madame M... a perdu la raison », furent chuchotés d'une oreille à l'autre. Cependant, comme Saint Paul, elle n'avait pas perdu la raison, mais était remplie de la joie que procure la paix de Dieu.
Remarquant l'état d'agitation (ou ce qui paraissait être de l'agitation), dans lequel l'apparition du petit homme en noir et sa singulière déclaration avaient jeté sa femme, et l'agitation réelle qui gagnait le monde élégant du salon, Monsieur M... crut bon de reconduire sa femme à la maison. Pendant bien des jours, elle vécut dans un paradis de bonheur, répétant continuellement ces paroles : « Le sang de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché ».
Sa dépression, sa soi-disant monomanie religieuse était partie et avait fait place à une extase de bonheur. Elle parlait à chacun, chez elle, à ses serviteurs, à ses voisins, de ce « précieux sang ». Elle découvrit enfin d'où venait cette citation. Pour la première fois de sa vie, les Saintes Ecritures lui tombèrent entre les mains, et bientôt, dévorant le Nouveau Testament, elle apprit toute la bienheureuse vérité. Sa joie ne fut pas une joie d'un jour ou d'une semaine, mais continua jusqu'à ce que son mari alarmé de nouveau, fît venir le médecin qu'il avait consulté quelques mois auparavant. Celui-ci eut un entretien avec la jeune femme qui lui parla de l'Evangile du Christ, de la joie et de la paix qu'elle avait trouvées en croyant en Lui.
Le médecin vint lui dire son diagnostic à Monsieur M... et déclara, en hochant gravement la tête : « Monomanie religieuse, un cas très grave. Cela a changé de caractère, pris une autre tournure. D'abord déprimée, maintenant en extase. Je crains que ce ne soit une crise aiguë. Surveillez-la étroitement, et faites tout pour distraire son esprit ».
Et le « sage fou » s'en alla.
Mais la joie ne quitta pas Madame M... Elle demeura, et fut l'inspiration d'une vie nouvelle pour elle et pour tous ceux l'entouraient. Les Saintes Ecritures devinrent sa compagnie de chaque jour, et Madame M... devint un disciple zélé du Seigneur Jésus. Elle ne se lassait pas d'essayer d'amener son mari à recevoir Jésus-Christ comme Sauveur. Elle découvrit quelques croyants convaincus, et avec eux elle continua de parler de Jésus-Christ, de Son sang précieux et de Sa résurrection des morts.
A quelque temps de là, son mari donna un dîner à quelques artistes, beaux esprits et littérateurs de Paris ; à table, la conversation tomba sur la religion qui fut tournée en ridicule et en superstition ; à un moment donné, le nom de Jésus et des Saintes Ecritures furent l'objet de leurs moqueries et de leurs blasphèmes. Après quelques instants de cette conversation, Monsieur M... se leva et dit : « Messieurs, je ne puis permettre que le nom et la religion de Jésus-Christ soient tournés en ridicule à ma table. Jésus-Christ est Fils de Dieu et notre Sauveur, et Son sang nous purifie de tout péché ». L'effet de ce discours est plus facile à imaginer qu'à dépeindre. Monsieur M... n'avait encore jamais proclamé sa foi. Son heureuse épouse voyait enfin que Dieu avait béni son témoignage. Le témoignage de Monsieur M... et sa confiance en Jésus-Christ marquèrent sa conversion, et il s'unit avec sa femme dans sa foi nouvelle. Cette dame vécut encore soixante ans ; elle est morte récemment. Elle ne cessa jamais de porter sa foi et son témoignage partout où elle allait dans la société à laquelle elle appartenait.
La chose singulière dans toute cette affaire, était l'apparition du petit homme en noir, une nuit de bal, dans cette maison opulente, et sa conduite en apparence insensée devant la salle de bal. En voici l'explication. C'était, en effet, un ecclésiastique venu voir le maître de la maison ; il allait se retirer, lorsqu'il fut irrésistiblement poussé à sortir dans le corridor, et à dire au premier venu que le « sang de Jésus-Christ purifie de tout péché. »
Qui dira que Dieu le Saint-Esprit, qui transporta Philippe du milieu de la foule pour annoncer Jésus-Christ à un homme seul dans le désert, ne fait pas maintenant encore des choses semblables ? (Actes 8, 20-40). Dieu n'a pas oublié d'être miséricordieux, et le Saint-Esprit n'a pas cessé de convaincre les hommes « de péché, de justice et de jugement » (St Jean 16-8), ni d'employer des moyens extraordinaires pour conduire des âmes à Dieu, quand ces moyens sont nécessaires.
Cher lecteur, qu'est pour vous le Sang de Christ ? Qu'en est-il de vos péchés ? Nous lisons : « Sans effusion de sang, il n'y a pas de rémission des péchés. » (Hebr. 9, 22). Car c'est le sang qui fait expiation pour l'âme. Voici l'agneau de Dieu, voici Celui qui ôte les péchés du monde » (St Jean 1, 29). Si vous n'êtes pas sauvé, croyez maintenant, et ayez confiance en ce sang précieux. Appuyez-vous uniquement sur le Seigneur Jésus-Christ pour votre salut. Ne vous appuyez pas sur le baptême, ni sur les « sacrements », ni sur l'Eglise, ni sur aucun pardon humain. Ne regardez qu'à Jésus. Lui, et Lui seul peut vous sauver. Il dit : « Venez à moi, et vous trouverez le repos de vos âmes ». (St Matth. XI, 28, 30)
Donc, bien se pénétrer que, pour être éternellement sauvé, il suffit d'avoir l'assurance que Jésus-Christ a effacé le péché de chacun avec son sang répandu au Calvaire
Peu après leur mariage, ils allèrent un soir au théâtre à Paris, et virent jouer une pièce dans laquelle était représenté le Massacre des Huguenots. La scène était si vivante et si vraisemblable qu'elle bouleversa la jeune femme. Toute haletante et le regard angoissé, elle demanda à son mari ce que tout cela signifiait. Il lui répondit :
C'est une représentation du Massacre des Huguenots. - Pourquoi ont-ils été massacrés ? - Ils ont été mis à mort à cause de leur religion hérétique. - N'y avait-il aucune autre raison que leur religion ? - Aucune autre. Ils étaient hérétiques. - Et par ordre de qui les tuait-on ? - Oh ! je suppose que c'était par ordre de l'Eglise, car ils étaient hérétiques. - Et notre Sainte Mère l'Eglise faisait massacrer ces pauvres gens uniquement parce qu'ils croyaient que Notre Seigneur Jésus-Christ pouvait les sauver sans l'aide de l'Eglise ? - Uniquement pour cette raison, si je ne me trompe. Ce n'était pas des criminels, mais des hérétiques.
Le jeune mari lui raconta tant bien que mal l'histoire du massacre, sans le justifier ni le condamner, en en parlant comme d'une chose toute naturelle plutôt que comme un fait historique. Cette représentation du massacre des Huguenots impressionna tellement la jeune femme qu'elle supplia son mari de la ramener à la maison. Des jours durant, elle ne put oublier cette scène et ce récit. Elle tomba dans une profonde mélancolie. Elle avait peine à admettre que son Eglise avait fait tuer des croyants par milliers pour la seule raison qu'ils croyaient fermement que Jésus-Christ pouvait les sauver sans l'intermédiaire des prêtres et des sacrements. Et personne qui pût, dans sa détresse, lui venir en aide ; ne possédant pas les Saintes Ecritures, elle était absolument ignorante de leur enseignement.
L'état de la jeune femme alarma tellement son mari qu'il demanda le médecin. Il lui dit la cause de la détresse mentale de la jeune femme, et celle-ci ayant fait elle-même le récit de son angoisse « au sujet de ces pauvres gens massacrés pour leurs croyances », et pressé le docteur de questions sur la religion, auxquelles il était incapable de répondre, le médecin se retira pour délibérer avec Monsieur M...
« C'est un cas de monomanie religieuse, un cas très grave. Il faut agir immédiatement, sinon votre femme tombera dans une mélancolie incurable ou dans une folie permanente. Menez-la dans le monde, allez aux concerts, aux bals, amusez-la ; voyagez. Faites tout et n'importe quoi pour détourner son esprit du sujet terrible qui l'obsède. »
Suivant ce conseil, Monsieur M... entraîna sa jeune femme dans une série de plaisirs à la mode et de dissipation mondaine, tels qu'ils ne s'en étaient jamais accordés auparavant ; chaque soir les voyait au théâtre, au concert, au bal ou autres divertissements, la jeune femme s'y soumettant un peu contre son gré.
Ils allèrent un soir à un grand bal à Paris. Ils étaient entrés dans le somptueux hôtel, et traversaient un long corridor brillamment illuminé, des laquais les conduisant au salon où les invités étaient assemblés. Soudain, comme une apparition, surgit devant eux un homme de petite taille, et ayant l'apparence d'un ecclésiastique. Cet homme vint droit à la dame, et, sans un mot d'excuses ou d'introduction, lui dit : « Madame, savez-vous que le sang de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché ? » (1 St Jean 1, 7).
A cette parole inouïe et inattendue, la dame répondit : « Qu'avez-vous dit, Monsieur ? Voulez-vous répéter ces paroles ? »
Le petit homme en noir répéta avec conviction et une ferveur intense : « Le sang de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché » ; puis il disparut aussi soudainement qu'il était apparu.
La dame, un instant muette d'étonnement, dit à son mari : « Avez-vous entendu ? C'est la chose la plus extraordinaire que j'ai jamais ouïe. Qu'est-ce que cela peut signifier ? »
Mais, tandis qu'elle réfléchissait à ces paroles, tout en montant le spacieux escalier, une paix douce et profonde l'envahit, et son visage parut illuminé d'un bonheur céleste.
Elle pénétra dans la grande salle, et, s'approchant de la première dame qu'elle vit, elle lui dit : « Je viens d'entendre la déclaration la plus extraordinaire. Je me demande si vous l'avez jamais entendue, et si vous savez ce que cela veut dire : « Le sang de Jésus-Christ, le Fils de Dieu nous purifie de tout péché ? » » Comme on pouvait s'y attendre, la dame interpellée fut fort surprise, et l'étonnement se répandit dans tout le salon, Madame M... allant de l'un à l'autre en répétant sa question et demandant si quelqu'un pouvait lui donner des explications. Naturellement, au bout de quelques instants, les mots : « Madame M... a perdu la raison », furent chuchotés d'une oreille à l'autre. Cependant, comme Saint Paul, elle n'avait pas perdu la raison, mais était remplie de la joie que procure la paix de Dieu.
Remarquant l'état d'agitation (ou ce qui paraissait être de l'agitation), dans lequel l'apparition du petit homme en noir et sa singulière déclaration avaient jeté sa femme, et l'agitation réelle qui gagnait le monde élégant du salon, Monsieur M... crut bon de reconduire sa femme à la maison. Pendant bien des jours, elle vécut dans un paradis de bonheur, répétant continuellement ces paroles : « Le sang de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché ».
Sa dépression, sa soi-disant monomanie religieuse était partie et avait fait place à une extase de bonheur. Elle parlait à chacun, chez elle, à ses serviteurs, à ses voisins, de ce « précieux sang ». Elle découvrit enfin d'où venait cette citation. Pour la première fois de sa vie, les Saintes Ecritures lui tombèrent entre les mains, et bientôt, dévorant le Nouveau Testament, elle apprit toute la bienheureuse vérité. Sa joie ne fut pas une joie d'un jour ou d'une semaine, mais continua jusqu'à ce que son mari alarmé de nouveau, fît venir le médecin qu'il avait consulté quelques mois auparavant. Celui-ci eut un entretien avec la jeune femme qui lui parla de l'Evangile du Christ, de la joie et de la paix qu'elle avait trouvées en croyant en Lui.
Le médecin vint lui dire son diagnostic à Monsieur M... et déclara, en hochant gravement la tête : « Monomanie religieuse, un cas très grave. Cela a changé de caractère, pris une autre tournure. D'abord déprimée, maintenant en extase. Je crains que ce ne soit une crise aiguë. Surveillez-la étroitement, et faites tout pour distraire son esprit ».
Et le « sage fou » s'en alla.
Mais la joie ne quitta pas Madame M... Elle demeura, et fut l'inspiration d'une vie nouvelle pour elle et pour tous ceux l'entouraient. Les Saintes Ecritures devinrent sa compagnie de chaque jour, et Madame M... devint un disciple zélé du Seigneur Jésus. Elle ne se lassait pas d'essayer d'amener son mari à recevoir Jésus-Christ comme Sauveur. Elle découvrit quelques croyants convaincus, et avec eux elle continua de parler de Jésus-Christ, de Son sang précieux et de Sa résurrection des morts.
A quelque temps de là, son mari donna un dîner à quelques artistes, beaux esprits et littérateurs de Paris ; à table, la conversation tomba sur la religion qui fut tournée en ridicule et en superstition ; à un moment donné, le nom de Jésus et des Saintes Ecritures furent l'objet de leurs moqueries et de leurs blasphèmes. Après quelques instants de cette conversation, Monsieur M... se leva et dit : « Messieurs, je ne puis permettre que le nom et la religion de Jésus-Christ soient tournés en ridicule à ma table. Jésus-Christ est Fils de Dieu et notre Sauveur, et Son sang nous purifie de tout péché ». L'effet de ce discours est plus facile à imaginer qu'à dépeindre. Monsieur M... n'avait encore jamais proclamé sa foi. Son heureuse épouse voyait enfin que Dieu avait béni son témoignage. Le témoignage de Monsieur M... et sa confiance en Jésus-Christ marquèrent sa conversion, et il s'unit avec sa femme dans sa foi nouvelle. Cette dame vécut encore soixante ans ; elle est morte récemment. Elle ne cessa jamais de porter sa foi et son témoignage partout où elle allait dans la société à laquelle elle appartenait.
La chose singulière dans toute cette affaire, était l'apparition du petit homme en noir, une nuit de bal, dans cette maison opulente, et sa conduite en apparence insensée devant la salle de bal. En voici l'explication. C'était, en effet, un ecclésiastique venu voir le maître de la maison ; il allait se retirer, lorsqu'il fut irrésistiblement poussé à sortir dans le corridor, et à dire au premier venu que le « sang de Jésus-Christ purifie de tout péché. »
Qui dira que Dieu le Saint-Esprit, qui transporta Philippe du milieu de la foule pour annoncer Jésus-Christ à un homme seul dans le désert, ne fait pas maintenant encore des choses semblables ? (Actes 8, 20-40). Dieu n'a pas oublié d'être miséricordieux, et le Saint-Esprit n'a pas cessé de convaincre les hommes « de péché, de justice et de jugement » (St Jean 16-8), ni d'employer des moyens extraordinaires pour conduire des âmes à Dieu, quand ces moyens sont nécessaires.
Cher lecteur, qu'est pour vous le Sang de Christ ? Qu'en est-il de vos péchés ? Nous lisons : « Sans effusion de sang, il n'y a pas de rémission des péchés. » (Hebr. 9, 22). Car c'est le sang qui fait expiation pour l'âme. Voici l'agneau de Dieu, voici Celui qui ôte les péchés du monde » (St Jean 1, 29). Si vous n'êtes pas sauvé, croyez maintenant, et ayez confiance en ce sang précieux. Appuyez-vous uniquement sur le Seigneur Jésus-Christ pour votre salut. Ne vous appuyez pas sur le baptême, ni sur les « sacrements », ni sur l'Eglise, ni sur aucun pardon humain. Ne regardez qu'à Jésus. Lui, et Lui seul peut vous sauver. Il dit : « Venez à moi, et vous trouverez le repos de vos âmes ». (St Matth. XI, 28, 30)
Donc, bien se pénétrer que, pour être éternellement sauvé, il suffit d'avoir l'assurance que Jésus-Christ a effacé le péché de chacun avec son sang répandu au Calvaire