Dieu et son Peuple
7 Je publierai les grâces de l'Eternel, les louanges de l'Eternel, D'après tout ce que l'Eternel a fait pour nous; Je dirai sa grande bonté envers la maison d'Israël, Qu'il a traitée selon ses compassions et la richesse de son amour. 8 Il avait dit : Certainement ils sont mon peuple, Des enfants qui ne seront pas infidèles ! Et il a été pour eux un sauveur. Lire la suite
Une difficulté dans la traduction de ce passage porte sur un mot du verset 9. Le texte écrit a : non (pas de) détresse, tandis que le texte à lire de ce mot, selon les massorètes, est : Lui (en) détresse. Quand les massorètes, scribes qui ont, entre autres, annoté le texte biblique pour sa lecture, ont mis en marge une note de lecture pour dire comment il faut lire ce mot; ils l'ont fait pour clarifier la difficulté de compréhension du texte. Ici, il s'agit de dire que l'Eternel n'est pas resté insensible à la détresse de son peuple, il a eu compassion d'eux, il a été en détresse pour eux, et il est intervenu lui-même pour les sauver et les racheter.
Ce passage fait allusion à la délivrance d'Egypte par l'intervention de l'Ange de l'Eternel, puis à la manière dont Dieu a pris en charge son peuple pour le porter et le conduire (Exode 3 et la présence de l'Ange de l'Eternel). Dieu est ici le Sauveur / du mot Messie. La version en français courant rend assez bien le sens de ce paradoxe entre « non détresse et lui détresse » : V. 8 = Il a dit des gens d'Israël : mon peuple, c'est eux, ils sont pour moi des fils qui ne me décevront pas. V. 9 = Dans toutes leurs détresses, il n'a délégué personne pour leur venir en aide, mais il les a sauvés lui-même. Dans son amour et sa pitié, c'est lui qui les a libérés, c'est lui qui s'est chargé d'eux, et les a portés à bout de bras tout au long de leur histoire.
Le christianisme a reconnu, dans cet Ange de la Face de l'Eternel Dieu, le Messie, le Seigneur Jésus-Christ avant son incarnation. D'où l'interprétation christologique de ce passage, pour évoquer le Messie / Christ et son oeuvre de salut pour racheter son peuple. Le verbe précisant qu'il les a rachetés est à un temps dit « futur prophétique », et signifie que le Seigneur les a rachetés et qu'il le fera encore. D'où l'idée renforcée de l'oeuvre du Messie. Le verset 9 met l'accent particulier sur l'intervention personnelle du Seigneur Dieu, « c'est Lui », pour sauver son peuple. Dieu en détresse pour son peuple ! Prenant sa souffrance en compassion ! Portant lui-même la peine de sa situation ! C'est dire la profondeur de l'amour de Dieu pour les siens. Et c'est cette détresse de la compassion de son être qui l'amène à intervenir personnellement, en Christ le Messie, pour le sauver, pour que lui, son peuple ne soit plus en détresse. Dieu intervient pour délivrer son peuple de la détresse qui était la sienne en Egypte, il intervient par ce Messager qui porte en Lui son Nom et son Autorité.
La lecture proposée par les Massorètes tient compte de ce fait de l'histoire d'Israël. S'ils ont été délivrés de toutes leurs détresses c'est parce que Dieu lui-même, et l'Ange de sa Face, est intervenu pour les sauver. N'a t-il pas fait de même pour nous en Jésus-Christ ? Il l'a fait ! Alléluia !