Berger ou mercenaire ?
Trois types de leaders
C'est Jésus lui-même qui présente trois types de leaders : le berger, le mercenaire et le brigand.
Le voleur ne vient que pour voler, tuer et détruire (Jean 10:10), et il ne passe pas par la porte de l'enclos, mais par-dessus le mur, de façon illicite (Jean 10:1).
Le mercenaire est celui qui ne travaille que pour l'argent (traduction de la Bible en français courant de Jean 10:12).
Et le bon berger est le modèle à suivre par excellence, à l'instar de Jésus, le souverain berger (Hébreux 13:20).
Une question de motivation
Ce qui va différencier les leaders, dans cette parole de Jésus, est plutôt déroutant. Alors que Jésus s'adresse à des leaders spirituels du peuple d'Israël (Jean 9:40), il ne parle pas ici de compétences pastorales ou ministérielles, mais de motivation, un point c'est tout. Ainsi, on peut trouver des personnes très expérimentées, qui font un excellent travail pour nourrir et soigner le troupeau, mais qui sont qualifiées de mercenaires. Le bon berger est celui qui aime ses brebis, au point d'être prêt à mourir pour elles.
Je suis le bon berger. Le bon berger est prêt à donner sa vie pour ses brebis (Jean 10.11 BFC)
Donner sa vie
S'il y a, bien sûr, une lecture théologique et pascale de ce verset, les premiers auditeurs de cette déclaration comprennent que le bon berger est celui qui aime ses brebis à tel point que, même si le loup venait, il n'abandonnerait pas son troupeau comme le ferait le mercenaire (Jean 10:12). Le bon berger, lui, se soucie du sort de ses brebis en affrontant tout danger, même si sa propre vie en était menacée. À partir de ce texte de l'évangile, nous pouvons dire qu'un bon leader est celui qui aime, au point de faire passer sa vie après celle des autres. L'apôtre Pierre a bien compris ce principe et le communique aux anciens dans sa première épître :
Prenez soin, comme des bergers, du troupeau que Dieu vous a confié. Veillez sur lui non par obligation, mais de bon cœur, comme Dieu le désire. Agissez non par désir de vous enrichir, mais par dévouement. Ne cherchez pas à dominer ceux qui ont été confiés à votre garde, mais soyez des modèles pour le troupeau. Et quand le Chef des bergers paraîtra, vous recevrez la couronne glorieuse qui ne perdra jamais son éclat (1 Pierre 5.2-4 BFC).
Pour de l'argent ?
Personne ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra le premier et aimera le second ; ou bien il s'attachera au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent (Mat 6:24 BFC).
L'homme qui ne travaille que pour de l'argent n'est pas vraiment le berger ; les brebis ne lui appartiennent pas. Il les abandonne et s'enfuit quand il voit venir le loup. Alors le loup se jette sur les brebis et disperse le troupeau (Jean 10:12 BFC).
Il y a un lien fort entre le berger et ses brebis. Il ne travaille pas pour de l'argent, mais se donne pour son troupeau (en fait, il paie de sa propre personne). Ce sont ses brebis, elles lui appartiennent – pas seulement celles que Dieu lui a confiées. Si le mercenaire travaille pour un salaire, le bon berger sert par amour, il est responsable, aimant et bienveillant. C'est par amour que le berger prend soin de ses brebis et les protège du loup au péril de sa propre vie.
Quel genre de leader es-tu ?
Berger ou mercenaire ? Qu'est-ce qui te motive ? Un salaire ? Il y a une anomalie quand on travaille seulement pour obtenir une faveur de la part de Dieu. Certes, Dieu est généreux et riche en bonté, mais la raison de notre service est l'amour, et l'amour seulement, sans rien attendre en retour.
Décide aujourd'hui d'aimer comme il t'a aimé, et sois un serviteur (voire berger) semblable au souverain berger, qui est motivé avant tout par l'amour pour ses brebis, quel qu'en soit le prix.