Interview d'Oscar Ewolo sur la coupe du monde
Coupe du Monde 2010 / Interview d'Oscar Ewolo : La défaite de l'équipe de France, c'est aussi la défaite de l'Eglise !
Ancien capitaine de la sélection nationale du Congo-Brazzaville et ancien joueur du FC Lorient, Oscar Ewolo est aujourd'hui le capitaine de Brest, une équipe qui vient de monter en Ligue 1. Pour le TopInfo, il revient sur la polémique des Bleus.
Propos recueillis par Paul OHLOTT.
Paul OHLOTT : Oscar Ewolo, comment avez-vous réagi devant le parcours de l'équipe de France lors de ce mondial en Afrique du Sud ?
Oscar EWOLO : En tant que supporter, j'ai été forcément déçu des résultats. J'aime la France et j'aurais voulu qu'elle puisse aller le plus loin possible dans cette compétition.
Paul OHLOTT : Au-delà des résultats, ce sont les comportements des joueurs qui ont été décriés. Tout le monde s'en donne à coeur joie pour taper sur ces «jeunes caïds pleins de frics»... Etes-vous également dans le camp des accusateurs ?
Oscar EWOLO : Non, pas du tout ! La Bible nous rapporte l'histoire de Jésus et de la femme adultère. Elle connaissait la loi et la loi permettait aux religieux de la lapider. Pour autant, le Seigneur ne l'a pas accusée. Alors à votre avis, que ferait le Seigneur face à ces footballeurs qui ne connaissent pas l'Evangile ? J'ai presque envie de dire que leur comportement est normal pour ce monde. Lorsque l'on se tient loin de Dieu, on se rapproche de ce genre de choses. Comment voulez-vous qu'ils agissent autrement s'ils ne sont pas éclairés par la lumière de l'Evangile ? Naturellement, l'homme est porté vers les mauvaises choses. De plus, la Bible nous dit très clairement que Dieu désire que tout le monde soit sauvé et que chaque homme connaisse la vérité.
En tant que chrétien, je ne peux donc pas les accuser. Nous ne sommes pas tous footballeurs, mais nous avons tous été dans la boue du péché avant de rencontrer le Seigneur. Il n'y a pas besoin de gagner des millions pour être arrogant ou orgueilleux. Nous avons tous été éloignés de Dieu avant notre conversion. Lorsque nous avons accepté Jésus dans notre vie, il nous a changés, il nous a transformés. Aujourd'hui, ne nous servons pas de cette lumière pour éblouir les autres, mais bien au contraire, soyons remplis de compassion. Toutes ces vedettes ont besoin de Dieu. Ils sont plus exposés que la plupart des gens, parce qu'ils sont footballeurs, mais sont-ils pour autant de plus grands pécheurs que nous avons pu l'être ? En tant qu'enfant de Dieu, ayons un regard de compassion, prions et annonçons sans relâche la bonne nouvelle de Jésus.
Ne rentrons pas dans le jeu des accusations... Fléchissons les genoux et annonçons l'Evangile
Paul OHLOTT : On pourrait croire qu'ils ont dérivé parce qu'ils sont jeunes et qu'ils gagnent beaucoup d'argent, mais les joueurs de la Seleçao (Brésil) ou de l'équipe d'Argentine évoluent dans les mêmes grands clubs et bénéficient des mêmes rémunérations astronomiques. Alors, comment expliquez-vous que leur comportement soit totalement différent ?
Oscar EWOLO : Je crois que cette différence émane de l'impact de l'Eglise dans les différentes nations. Dunga, le sélectionneur du Brésil est un chrétien né de nouveau. Par sa foi et ses valeurs, il exerce une influence très positive sur le groupe. Tous les joueurs ne sont pas chrétiens, mais avant chaque match, la plupart des joueurs se rassemblent et prient ensemble. L'état d'esprit est très différent. En France, tous ces hommes et toutes ces femmes qui composent l'Eglise, doivent se positionner et influencer la société. Nous avons négligé ce milieu depuis trop longtemps. Le football français a besoin d'être au bénéfice de l'influence des chrétiens. La défaite de l'équipe de France, c'est aussi la défaite de l'Eglise. Nous avons beaucoup de travail. Ne rentrons pas dans le jeu des accusations. Les mentalités doivent changer. Fléchissons les genoux et annonçons l'Evangile.
Paul OHLOTT : Vous avez bien connu André-Pierre Gignac, puisqu'il évoluait avec vous au FC Lorient avant de rejoindre le TFC. Est-ce que vous l'avez contacté au cours du Mondial ?
Oscar EWOLO : André-Pierre Gignac est venu me voir courant avril, donc avant de partir à la coupe du monde. C'est un joueur que j'apprécie beaucoup et il commence à s'approcher du Seigneur, mais il n'a pas encore expérimenté la nouvelle naissance. Je connais beaucoup de joueurs qui ont soif d'entendre l'Evangile, et ces gens-là ont besoin d'être impactés par une Eglise aimante. C'est un milieu difficile qui a besoin de Dieu. Récemment, lors d'un stage, un footballeur est venu me voir en pleurant parce qu'il avait trompé sa femme. Il savait que j'étais chrétien et il voulait que je l'aide. Ils sont nombreux à emprunter de tels chemins, mais je peux vous assurer qu'ils ont besoin de notre aide et non de notre condamnation. Ils sont comme cette femme adultère que Jésus a sauvée. Ce footballeur, je l'ai invité à accepter Jésus dans sa vie. Nous avons prié ensemble et il a confessé son péché à sa femme. Aujourd'hui, quelle joie de voir que sa femme lui a pardonné et qu'ils sont toujours ensemble. Tout comme ce footballeur, ils sont nombreux à venir vers moi pour chercher Dieu.
Une seule âme qui se tourne vers Christ a plus de valeur qu'une victoire en finale de coupe du monde
Paul OHLOTT : En plus d'être footballeur, vous êtes également pasteur et vous avez ouvert une église à Lorient. Est-ce des joueurs ou des membres du staff se rendent à votre église ?
Oscar EWOLO : Oui, tout à fait. Lorsque je suis venu à Lorient, j'ai eu la joie d'amener différents joueurs à se tourner vers le Christ. Depuis un an, j'évolue à Brest. Cette équipe de Ligue 2 espérait monter en ligue 1 depuis 19 ans... Et c'est ce qui s'est produit à l'étonnement de beaucoup. Tout au long de la saison, j'ai été heureux de voir que plusieurs joueurs sont devenus chrétiens. Quant au Président du club, il a reconnu que si Brest a réussi à monter en Ligue 1, c'est certainement grâce aux prières. Lorsque l'Evangile est prêché, il porte toujours des fruits. Accuser ces gens, c'est se tromper d'adversaire. A nouveau, je le répète, ils ont besoin de Dieu, et notre mission consiste à leur apporter cette lumière divine. D'ailleurs, je vous assure que si je continue à jouer au foot aujourd'hui, c'est uniquement parce que Dieu m'a appelé à témoigner dans ce milieu. Si je ne ressentais pas cet appel, j'aurais raccroché les crampons depuis longtemps.
Paul OHLOTT : Il y a quelques années, vous avez été le capitaine de l'équipe nationale du Congo Brazzaville. En avez-vous profité pour exercer une influence positive ?
Oscar EWOLO : Bien sûr et à cette époque, j'ai eu la joie de parler au Président ou encore aux différents Ministres. Avec les joueurs, j'ai témoigné de l'Evangile et je les ai invités à se donner pleinement au Seigneur. Une seule âme qui se tourne vers Christ a plus de valeur qu'une victoire en finale de coupe du monde.
Paul OHLOTT.
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