Sois la femme qui devance les hommes !

par Jonathan Bersot • Il y a 7 ans

Le statut social des femmes au temps de l'Evangile

Au temps de l'évangile, les femmes n'avaient pas vraiment un statut social séduisant. En effet, elles n'avaient pas grand-chose à envier, pas de droit de vote ou de prise de parole dans les assemblées légales, pas de femmes dans l'armée, pas de femmes à l'école, bref, vous pouvez imaginer la situation.

Mais l'évangile (les quatre évangiles ainsi que les Actes des Apôtres) va à contre-courant des valeurs de la société du premier siècle en suivant les enseignements de Jésus.

Luc en particulier insiste sur le rôle fondamental des femmes dans l'histoire du salut : il y a premièrement Élisabeth, la mère de Jean Baptiste, puis celle qui est bénie d'entre toutes les femmes : Marie (Luc 1:42). Luc nous parle aussi de femmes disciples, celles qui l'avaient suivi depuis la Galilée (Luc 23:49 TOB), et des femmes de distinctions qui le soutenaient financièrement en l'accompagnant dans ses voyages : [la] femme de Chuza, intendant d'Hérode, Susanne, et plusieurs autres, qui l'assistaient de leurs biens (Luc 8:3).

Attitude de Jésus à l'égard des femmes

À cette époque où les femmes étaient plutôt méprisées, Jésus va confier la plus grande nouvelle de tous les temps à de « simples » femmes, à savoir la nouvelle de sa résurrection :

10 Celles qui dirent ces choses aux apôtres étaient Marie de Magdala, Jeanne, Marie, mère de Jacques, et les autres qui étaient avec elles. 11 Ils tinrent ces discours pour des rêveries, et ils ne crurent pas ces femmes.

Ce seul point est phénoménal quand on prend la peine d'y réfléchir ! Les apôtres dans les Actes sont ceux qui proclament la résurrection alors que les premières à le faire ont été des femmes, obéissantes à l'ordre de Dieu (transmis par les anges) !

Attitude de Jésus face à la Samaritaine

J'aimerais aussi insister sur une autre histoire, celle de la Samaritaine en Jean chapitre quatre. J'ai redécouvert cette histoire l'été dernier alors que je méditais sur ce texte à Lomé au Togo. J'aime dorénavant appeler cette histoire : « l'histoire de la bonne Samaritaine ». Non pas l'histoire du Bon Samaritain de Luc 10, mais ici sa version féminine avec une Bonne Samaritaine. C'est comme si Jean reprenait la parabole du Bon Samaritain de l'évangile selon Luc pour l'utiliser comme toile de fonds (canava) pour raconter l'histoire de la femme au puits.

C'est l'histoire d'une femme qui rencontre Jésus comme le Messie (je passe les détails). Pendant ce temps, les disciples sont dans un village en train d'acheter de la nourriture. Quand ils reviennent de leurs courses, ils proposent à Jésus de manger, mais celui-ci leur répond : J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas (Jean 4:32). Les disciples ne comprennent pas et se demandent si quelqu'un d'autre aurait apporté de la nourriture. Jésus doit alors s'expliquer : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son œuvre (Jean 4:34).

La Samaritaine annonce la Bonne nouvelle et plusieurs crurent

D'un point de vue théologique, la table est mise : qui fait la volonté de celui qui l'a envoyé ? Les disciples, par définition, sont envoyés par Jésus pour annoncer une bonne nouvelle, mais font-ils vraiment la volonté de celui qui les a envoyés ? Jésus leur dit alors, dans ce contexte, qu'il faut lever les yeux parce que les champs sont blancs pour la moisson (Jean 4:35), mais les disciples ne le voient pas. En revanche, la femme Samaritaine voit son village comme un champ à moissonner et proclame le Christ (le messie). Suite à sa prédication (témoignage, annonce), beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus parce que la femme leur avait déclaré : « Il m'a dit tout ce que j'ai fait » (Jean 4:39 BFC) et ils vont demander à Jésus de rester.

Au bout de deux jours :

...ils furent encore bien plus nombreux à croire, à cause de ce qu'il disait lui-même; et ils déclaraient à la femme : « Maintenant nous ne croyons plus seulement à cause de ce que tu as raconté, mais parce que nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde » (Jean 4:41-42 BFC).

La Samaritaine devance les disciples dans leur ministère apostolique

Bref, comme avec l'histoire du Bon Samaritain qui fait ce que les hommes religieux auraient dû faire, ici c'est une femme, samaritaine de surcroît, qui fait ce que les disciples auraient dû faire : annoncer la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Les disciples sont allés au village et ont ramené de la nourriture; cette femme est allée au village et a ramené des âmes !

Dans la narration de l'évangile de Jean, je note aussi que cette femme devance les disciples dans leur ministère apostolique.

Ce qui importe, c'est de bien faire ce que Dieu nous demande

Alors je m'adresse aux femmes aujourd'hui pour leur dire : « sois la femme qui devance les hommes ! ». Non pas en mode féministe, révolutionnaire, revendicatrice ou aigrie par la contestation, mais en mode obéissance à la volonté de Dieu ! Ne regarde pas aux critiques ou aux paroles abaissantes mais, que le fait de faire la volonté de Dieu soit ta nourriture !

Vous l'aurez compris, l'objectif n'est pas de faire mieux que qui que ce soit (il n'y a pas de compétition hommes femmes), mais de faire bien ce que Dieu nous demande, et pour les autres, je reprends cette parole de Jésus qui peut s'adresser à toi aujourd'hui : Que t'importe, toi suis-moi (Jean 21:22) !

Photo de Jonathan Bersot
Pasteur, Doyen de l'Institut Biblique du Québec
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