Qui es-tu toi qui juges ?
Dans l'épître aux Romains, l'apôtre Paul n'y va pas avec le dos de la cuillère pour reprendre celui qui juge son frère. Le verbe juger (κρίνω) se retrouve 18 fois dans cette seule épître. Comprenez que c'est Dieu qui est le Juge, c'est seulement lui qui a de justes jugements (Rm 2:2, 3b, 5, 16, 3:6, 11:33, 13:2).
Quand l'homme se met à juger, il prend la place de Dieu
L'homme n'a pas à juger ce qui ne lui appartient pas, cela regarde son maître! Et comprenez que ce jugement concerne aussi ce que l'on pourrait considérer comme des petites affaires.
Les deux sens du mot juger
Je sais que certains me citeront d'emblée : L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est lui-même jugé par personne (1 Corinthiens 2:15 ).
Nos traductions françaises ont très bien traduit le grec ici, mais ce qui doit être souligné c'est que le verbe juger veut dire deux choses en français :
- juger comme donner un verdict, une sentence finale, être jugé coupable.
- juger comme soupeser, discerner : j'ai jugé bon de ne pas le faire, voilà un homme qui a un bon jugement, fais-le si tu le juges bon.
En grec, il y a deux verbes différents pour ces deux « juger »: κρίνω pour le jugement légal (comme en Romains) et ἀνακρίνω pour le jugement de type discernement. 1 Corinthiens 2:15 est introduit par 1 Corinthiens 2:14 :
Le chrétien doit ainsi juger d'une manière spirituelle, c'est-à-dire connaître la différence entre ce qui est bien ou pas. Ce jugement est nécessaire et indispensable pour tout chrétien.
Maintenant, le jugement de type κρίνω doit être proscrit! Celui qui juge est même inexcusable, car il prend la place du juste juge alors qu'il est lui-même coupable :
Il faut reconnaître notre promptitude à juger
Concrètement, il faut aujourd'hui, avec honnêteté, reconnaître notre promptitude à juger et avec repentance, changer de comportement ! Cesse de juger ton frère. Souviens-toi de la parabole de la paille et de la poutre : Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés (Matthieu 7:1-5).
Ressemble davantage à celui qui encourage, qui exhorte et qui soutient plutôt qu'à celui qui juge, alors que bien souvent, ton jugement n'est pas juste, mais arbitraire et partial.