Donnez-leur vous-mêmes à manger
Lorsque Yveline m'a proposé de préparer cette pensée du jour, je lui ai dit que je préférais ne pas le faire, et je l'encourageai à demander à quelqu'un d'autre. Je lui ai écrit : « Je n'accueille pas les SDF chez moi, je ne leur donne pas à manger, je ne visite pas les gens à l'hôpital, je ne donne pas mes habits à ceux qui sont nus, je ne visite personne en prison… » Elle m'a répondu que la plupart des gens étaient dans mon cas. Mais je ne veux pas ressembler à la plupart des gens...
Toutefois, j'ai voulu aujourd'hui nous encourager à aller plus loin tous ensemble. Si les prédicateurs ne doivent montrer que leur réussite, et non leurs faiblesses et leur besoin de changer, je trouve que ce ne sont pas des modèles. On a besoin de se retrouver dans leurs défis.
Oui, j'ai déjà prié pour des SDF, et j'ai déjà payé à manger à quelques-uns. Oui, je soutiens financièrement plusieurs orphelins. Oui, j'ai déjà visité quelques personnes à l'hôpital pour prier pour elles. Oui, il m'est arrivé à de rares occasions de donner mes habits à ceux qui étaient dans le besoin. Oui, j'ai déjà visité un jeune homme en prison… Mais j'ai l'impression que ce n'est pas assez.
Une leçon à retenir
Un jour, les disciples de Jésus lui demandèrent de renvoyer la foule qu'il venait de guérir de ses maladies. « Jésus leur répondit : Ils n'ont pas besoin de s'en aller ; donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils lui dirent : Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons. » (Matthieu 14:16-17)
Quelle leçon pour nous ! « Donnez-leur vous-mêmes à manger » , dit Jésus. Pour les disciples, 5 pains et 2 poissons ne suffisaient pas. Et c'est vrai que cela ne suffisait pas. Mais, pour Jésus, c'était assez.
On peut facilement avoir l'impression de ne jamais en faire assez, mais je voudrais vous encourager à progresser, plutôt qu'à vous culpabiliser. Nous sommes souvent comme les disciples, en pensant que nous n'avons aidé que 5 personnes et 2 orphelins, et que ce n'est pas assez. Mais laissons Dieu s'occuper du reste.
En y pensant, avant-hier en montant dans l'avion, j'ai vu une femme âgée qui portait une lourde valise. Je lui ai proposé de l'aider, et elle m'a dit qu'elle était contente de trouver un homme gentil. Dans l'avion, j'ai vu une autre femme âgée qui avait l'air un peu affolée pour trouver une place pour son bagage. Je lui ai proposé de le prendre et je l'ai rangé pour elle. J'avais fait, sans m'en apercevoir, 2 bonnes oeuvres en 15 minutes. Mais, pour moi, ce n'est pas assez. Je me dis que j'aurais pu parler de Jésus à telle ou telle personne, et que je ne l'ai pas fait.
Tu n'en feras jamais assez
J'aimerais te dire que tu n'en feras jamais assez. Mais, mon ami(e), fais au moins quelque chose avec tes 5 pains et tes 2 poissons. Ces gens n'ont pas besoin de s'en aller pour s'acheter eux-mêmes à manger, alors donne-leur toi-même à manger. Ce que tu feras sera déjà super, et demain, tu progresseras encore.
En priant hier matin, je pensais à mes voisins inconvertis, et Dieu m'a mis à coeur de leur apporter un panier avec du fromage que j'ai rapporté de France et un petit mot gentil. Il coûte tellement cher ici. C'est aussi une bonne oeuvre…
Les bonnes oeuvres sont presque illimitées. Cherchons à faire du bien autour de nous, et comme dit la Bible : « Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l'amour et à de belles oeuvres. » (Hébreux 10:24)
Aux riches, aux femmes et aux veuves, Paul recommande d'être riches en bonnes oeuvres. Mais à tous, il rappelle le but de notre salut : « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions. » (Éphésiens 2:10)
Une autre vision des oeuvres bonnes
Pense un peu à cela : tu as été créé pour accomplir des oeuvres bonnes. N'attends plus d'avoir 5000 poissons et 2000 pains pour nourrir tout le village, mais fais déjà quelque chose pour aider Bob, Solange, et la voisine d'en-face. Par tes simples actions, tu changeras peu à peu le monde.
Il y a toujours un taux important d'absentéisme pendant les votes pour les élections, parce que les gens trouvent leur vote insignifiant. Et pourtant, il fait toute la différence. Je me souviens que, lorsque nous avons lancé la campagne des 1000 pionniers, certains ont pensé qu'ils ne changeraient rien avec 35 euros par mois. Et pourtant, ces 35 euros ont béni des milliers de vies. Une femme me disait que son don mensuel n'était vraiment pas grand chose. Je lui ai répondu : “Non, ce n'est pas vrai. Sans vous, nous n'aurions pas réussi.”
Aujourd'hui, grâce à des personnes telles que cette soeur, toute la foule a été nourrie. Alors, demain, lorsque tu seras devant ton prochain, donne-lui toi-même à manger. Tu n'auras peut-être pas changé le monde, mais tu auras changé son monde.