Suivre un homme Dieu ? (mise en garde)
Il n'est pas normal de ne plus savoir penser, par, et pour soi-même, qu'en passant par la pensée ou la prédication d'un homme de Dieu.
En écrivant "homme de Dieu", je me suis aperçu que j'avais écrit "homme Dieu", j'avais oublié le "de". C'est justement révélateur de la pensée que Dieu voulait vous partager. En effet : "Il n'est pas normal de ne plus savoir penser, par, et pour soi-même, qu'en passant par la pensée ou la prédication d'un homme Dieu".
Lorsqu'un homme de Dieu devient dans notre vie un homme Dieu, nous sommes en danger. C'est là qu'une foule de chrétiens se perd, s'attachant aux discours creux et aux arguments mensongers des faux prophètes, qui deviennent pour eux une pierre d'acchoppement qui les font s'égarer... loin de la foi (1 Tm 6:20-21). Mais tous ne sont pas des faux prophètes.
Si dans chaque action de votre vie, vous avez en tête les prédications d'un (seul) homme de Dieu, n'êtes-vous pas en train de devenir esclave d'un homme ?
Ne devenez pas esclave d'un homme, mais pensez par vous-même, éclairé par le Saint-Esprit, car, vous aussi, vous avez le Saint-Esprit si vous lui appartenez.
Parfois, nous suivons "l'homme de Dieu" comme des moutons. C'est bien de suivre un homme mais c'est mieux encore de suivre Dieu. En effet, le peuple de Dieu devait suivre Moïse au désert, mais si le peuple avait suivi Dieu, il ne serait pas mort dans le désert.
Un prédicateur incomparable
Ma traduction dit que Moïse est incomparable à tout autre prophète. Et pourtant, lorsque Moïse a suivi le peuple et s'est laissé emporté par leur folie, se mettant en colère, il est mort, là, dans le désert, n'entrant jamais dans les promesses de Dieu, dans le pays où coulent le lait et le miel.
La plupart des serviteurs de Dieu qui m'inspirent sont morts, faisant partie des anciennes générations, mais lorsque je ne pense que par eux, alors je ne pense plus par Dieu. Il me faut veiller, et vous devez veiller à ce que votre foi repose sur Dieu, et non sur un homme, aussi bon soit-il.
Moïse était un homme extraordinaire, Un prédicateur incomparable, remarquable, avec un superbe caractère, des prédications uniques, manifestant toute la puissance de Dieu. C'est lui qui, par la puissance de Dieu, a ouvert la mer en deux. C'est lui qui a fait venir des cailles par milliers, et fait naître la manne. Dieu a envoyé par lui des plaies qui ont renversé le pays le plus puissant au monde.
Certainement, Moïse pouvait être suivi, de son appel, de son amour pour Dieu, de sa prédication, de son caractère, de ses prodiges. Il était bon de le suivre. Bon, juste et normal. Cependant...
L'homme de Dieu sur la montagne
Cependant lorsque l'homme de Dieu fut un peu trop longtemps sur la montagne, voici le peuple qui se fit un veau d'or. Le peuple avait suivi, "dimanche après dimanche" le prédicateur, ils avaient été nourris par lui et essayaient de vivre en fonction de ses prédications, mais lorsqu'il fut trop longtemps absent, le peuple se forma un dieu à leur image. Pourquoi ce dieu était-il si différent du vrai Dieu ? C'était un vulgaire animal, une vulgaire bête ! Parce que le peuple ne connaissait pas Dieu. Il ne savait pas à quoi il ressemblait. Ils entendaient parler de Dieu, de ses actions, par la bouche de "l'homme de Dieu", mais ils ne le connaissaient pas personnellement !
Dans nos églises, combien trouvons-nous d'hommes et de femmes qui suivent "l'homme de Dieu", sans suivre pleinement Dieu de coeur. Ils suivent l'homme de Dieu comme des foules suivent des sportifs, des stars, des politiciens, des gourous.
Si vous suivez l'homme de Dieu, mais que vous êtes incapable de méditer par vous-même, de penser par vous-même, de prier par vous-même, de louer Dieu par vous-même, alors vous êtes en danger. Vous êtes un mouton qui a comme idôle un veau.
L'homme de Dieu : un danger ?
Le danger, ce n'est pas l'homme de Dieu, mais ce danger, c'est la place que vous avez donné dans vos coeurs à l'homme de Dieu. Lorsque vous faites de l'homme de Dieu un "homme Dieu", alors vous commettez un adultère ! Vous commettez une idôlatrie !
L'apôtre Paul pouvait dire : "Donnez-nous une place dans vos coeurs !", mais il ne dit pas "Faites-nous la première place dans vos coeurs !". Pourquoi ? Parce qu'elle appartient à Dieu ! De plus, s'il pouvait encourager cette place, c'était en rappelant : "Nous n'avons fait tort à personne, nous n'avons ruiné personne, nous n'avons tiré du profit de personne" (2 Cr 7:2). Ce qui n'est pas le cas de tous...
Suivre quelqu'un qui suit Dieu
Certes, l'apôtre Paul pouvait dire :
Mais s'il pouvait encourager cela, il ne faut pas oublier ce qui a précédé cet encouragement. Dans ce chapitre, il commence par nous mettre en garde contre les faux ouvriers, il encourage à ne pas placer sa confiance en l'homme, il dit qu'il a considéré tout ce qui était bon dans sa propre vie (religieusement parlant), comme une perte. Finalement, il déclare que le but de sa vie, c'est de connaître Christ et d'être semblable à Lui. Après son encouragement à suivre son modèle, il dit encore :
De tels hommes, il ne faut pas les suivre, et si nous pouvons suivre des hommes de Dieu comme Paul, ou comme Moïse, nous le pouvons aussi longtemps qu'ils suivent eux-mêmes Christ. Paul, Moïse, Apollos ou Céphas ne devront jamais remplacer Dieu dans notre vie !
Je pourrais vous citer tous les prédicateurs à la mode, et je vous dirais : Suivez ceux qui suivent Christ, mais suivez avant tout Christ !
Je vous dirais encore : Suivez-moi, mais si un jour j'abandonnais Dieu, fuyez loin de moi et priez afin de ne pas tomber, vous aussi ! Mais je suis persuadé que Dieu a la puissance de garder mon dépôt jusqu'à la fin.
L'absence du prédicateur leader révèlera ton coeur
Moïse est resté trop longtemps sur la montagne. L'absence du prédicateur leader révèlera votre coeur.
- Si le pasteur ne prie pas, priez-vous ?
- Si le pasteur ne jeûne pas, jeûnez-vous ?
- Si le pasteur n'encourage pas aux oeuvres bonnes, en faites-vous ?
- Si le pasteur ne se soucie pas des pauvres, des veuves et des orphelins, vous en souciez-vous ?
- Si le pasteur est absent des commandements de Dieu, cela devient-il pour vous une pierre d'achoppement ?
J'ai vu une foule de stupides moutons
J'ai vu une foule de stupides moutons. J'étais sur la montagne, et je voyais dans la vallée. Ils suivaient "le prédicateur", et ils le suivaient partout. Ils voulaient le suivre jusque dans sa maison, jusque dans sa chambre. C'est inconvenant. Ils le suivaient, comme une foule hébétée, comme des aimants qui ne pouvaient faire que de le suivre.
"L'homme de Dieu va ici !". La foule de moutons le suivait. "L'homme de Dieu est maintenant là !". La foule le suivait encore.
L'homme de Dieu a mis sa photo sur un poteau. Les moutons regardaient la photo et la commentaient. L'homme de Dieu est parti chez lui, la foule désirait ardemment être invitée à entrer.
L'un des moutons trouva une porte arrière ouverte. Il entra, et se mit à table, tentant tant bien que mal de ne pas sauter comme un mouton, tellement sa joie était grande. Il se disait : "Je vais voir l'homme de Dieu, je vais manger avec l'homme de Dieu, dans sa maison !". Mais l'homme de Dieu ne se présenta pas. Non, il avait été averti par son Maître qui avait senti l'odeur d'un sacrifice idôlatre.
L'homme de Dieu avait laissé son manteau sur une chaise. Le mouton, quoi qu'un peu déçu de ce rendez-vous différé, prit le manteau et s'en recouvrit. Il reniflait et humait le manteau. Le mouton avait maintenant le manteau de l'homme de Dieu !
Il sortit précipitamment à la rencontre de la foule des moutons en s'écriant : "J'ai le manteau de l'homme de Dieu, j'ai le manteau de l'homme de Dieu !". Alors, les moutons se parlèrent les uns aux autres. Les plus vieux se retirèrent. Ils étaient en arrière, c'était plus facile pour eux de partir. Cependant, les sourires commençaient à naître chez les plus jeunes, qui étaient à l'avant. Un pincement se créa dans leur coeur et ils s'écrièrent ensemble : "Il a le manteau de l'homme de Dieu, il a le manteau de l'homme de Dieu !". Ils sortirent leurs téléphones pour prendre des photos, et ils espéraient prendre une photo avec "le mouton manteau". Certains réussirent. Ceux-ci s'empressèrent alors d'aller chez eux et de construire devant leur maison, face à tous, un poteau sur lequel ils affichèrent fièrement la photo.
La foule de moutons était maintenant divisée. Les uns étaient pour l'homme de Dieu, les autres pour le mouton manteau. D'autres étaient pour les deux, suivant "la même onction". Ce n'était toutefois pas la même, mais une pâle imitation.
L'homme de Dieu se présenta au moment du sacrifice. C'était un dimanche matin. La cérémonie commença. Il exerça son ministère et les bras se levèrent dans l'adoration. Il y avait les jeunes et les vieux. Beaucoup parmi les jeunes essayaient de s'approcher le plus possible de l'homme de Dieu, cherchant la première rangée. Ils usèrent de stratèges pour cela. Pendant l'adoration, des yeux restèrent ouverts. Ils regardaient l'homme Dieu. Ils le regardaient avec insistance, plongeant leur regard sur son habit. Dans leur coeur, contrairement à plusieurs, l'homme n'était pas un homme de Dieu, mais il avait pris la place d'un homme Dieu.
Un jour, l'homme de Dieu mourut, puis on ne le trouva plus. Il fut recueilli dans la présence de Dieu. L'homme se courba alors devant Dieu. Dieu le félicita pour son bon service, mais il lui reprocha d'avoir accepté l'idôlatrie dans sa maison. Dieu lui rappela qu'un jour, alors qu'il entra dans sa maison, laissant la foule de moutons derrière lui, il posa son manteau puis partit prier. Et Dieu lui dit de ne pas redescendre, ce à quoi il obéit. Plus tard, il descendit, et son manteau avait disparu. Dieu lui fit le reproche de ne pas avoir fermé la porte arrière de sa maison. "Tu aurais dû veiller, tu aurais dû faire attention", lui dit Dieu. Dieu ajouta : "À cause de cela, une odeur d'idôlatrie est entrée et s'est répandue dans ta maison. Ne voyais-tu pas la foule de stupides qui te voyait comme un homme Dieu ? Tu aurais dû agir contre cela, tu aurais dû fermer la porte". Puis, après les reproches, vint la gloire. L'homme de Dieu fut accueilli dans la gloire du Seigneur.
Le mouton manteau avait disparu lui aussi depuis bien longtemps, prenant avec lui un grand nombre de moutons. Il paraîtrait qu'il aurait pris de leur argent, de leurs biens, et qu'il serait parti dans une autre contrée.
HOMME DE DIEU, OU HOMME DIEU ? OCCASION DE CHUTE, OU D'ENCOURAGEMENT ?
Dieu dit :
En tant que serviteurs de Dieu, nous devons faire attention de ne pas devenir un objet d'idôlatrie. Nous devons veiller aux poteaux que nous construisons, afin qu'ils ne deviennent pas une occasion de chute. Si David a mis dans sa tente les armes du philistin, il ne les a pas affichées comme un poteau devant sa maison. Il les a fait entrées chez lui. Veillons à nos coeurs, et veillons à ne pas attirer les yeux et le coeur du peuple vers nous. Résistons à la tentation satanique de devenir un homme Dieu.
MOUTON D'UN HOMME, OU BREBIS DU SEIGNEUR ?
Dieu dit :
Frères et soeurs, si un "homme de Dieu" a pris la place de Dieu dans votre coeur, revenez à Dieu. Il n'est pas question de quitter l'église, il est question de quitter l'idôlatrie dans votre coeur.
"Ceux qui dirigent bien dans l'église doivent être jugés dignes d'un double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l'enseignement". C'est un fait.
"Que celui à qui l'on enseigne la Parole donne une part de tous ses biens à celui qui l'enseigne". C'est un fait également.
"Soyez tous mes imitateurs, frères". C'en est un autre.
Il n'est pas vraiment question de l'homme de Dieu, il est question de la place que nous avons donnée à l'homme de Dieu dans notre coeur et de la réelle communion que nous avons avec Dieu.
Je ne voudrais pas que ce texte puisse encourager la rébellion et la division. Si ces choses se manifestent, c'est qu'elles étaient déjà présentes dans les coeurs. Mais si vous avez un bon coeur, mais que vous avez développé un amour malsain pour ce qu'on appelle un homme de Dieu, faites attention !