Qui donc peut me sauver ?
Après la bataille de Pittsburg, j'étais dans un hôpital à Murfreesborough (au cours de la guerre de Sécession, vers 1863).
Au milieu de la nuit on vint m'éveiller, et l'on m'annonça qu'un blessé, dans l'une des salles, désirait me voir. J'y allai.
« Aumônier, me dit-il, (je n'étais pas l'aumônier), aidez-moi à mourir.
- Si je pouvais, lui répondis-je, vous porter dans mes bras jusqu'au ciel, je le ferais; mais je ne le puis pas. je ne saurais vous aider à mourir !
- Qui donc le peut? demanda-t-il.
- Le Seigneur Jésus-Christ, lui dis-je. Il est venu sur la terre dans ce but.
Il secoua la tète.
- Il ne peut me sauver, j'ai péché toute ma vie. »
Je pensai alors à la pauvre mère, dans le Nord, et je me dis qu'elle serait heureuse d'apprendre que son fils était mort en paix; je résolus donc de rester auprès de lui. Je priai deux ou trois fois et lui répétai toutes les promesses de Dieu qui vinrent à ma mémoire, car il était évident qu'il s'en allait.
« Je vais vous lire, lui dis-je une conversation que tint Jésus avec un homme qui désirait le salut de son âme. »
Et je commençai le chapitre III de l'Évangile de saint Jean. Ses yeux étaient rivés sur moi et quand je vins aux versets
il m'arrêta à ces paroles :
« Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin, que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. »
- Est-ce que ces paroles sont là? me demanda-t-il.
- Oui.
- Lisez-les encore. »
J'obéis .
Il s'accouda sur sa couchette, et joignant les mains, il me dit :
« Cela est bon, ne voulez-vous pas les relire? »
Je relus ce passage une troisième fois puis j'allai jusqu'au bout du chapitre. Quand j'eus fini, je vis ses yeux fermés, ses mains toujours jointes, un sourire sur son visage. Oh! quelle lumière l'illuminait! Quel changement !
Je vis ses lèvres s'agiter, et, penché sur lui, je l'entendis murmurer :
« Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.»
Il ouvrit les yeux et me dit :
« C'est assez, ne lisez plus. »
Il vécut quelques heures encore, son coeur appuyé sur ces douces paroles. Puis, dans l'un des chars de Jésus-Christ, il partit pour aller prendre sa place au royaume des cieux. Peut-être parlé-je ici à un jeune homme, à une jeune fille qui, tout récemment, a vu mourir sa mère; celle-ci en mourant lui a dit :
« Mon enfant, viens me rejoindre là-haut! »
Et vous l'avez promis. Mais vous ne la reverrez jamais, si vous ne naissez de nouveau. Parents, si vous voulez revoir ces chers petits qui vous ont devancés, il vous faut naître de l'Esprit.
Peut-être y a-t-il parmi ceux qui me lisent un père, une mère dont le fils unique est parti. Si vous pouviez entendre la voix de ce bien-aimé, elle vous dirait : « Venez, venez ici ! »
Nos amis, nos parents, nos enfants, tous les bienheureux nous crient :
« Venez, venez! » Pour les revoir et les rejoindre, il nous faut être nés de nouveau.
Nous avons tous, là-haut, un frère aîné. Il y a près de 1.900 ans (Moody vivait au 19ème siècle) qu'il y est remonté, et du rivage céleste il nous appelle aujourd'hui.
Tournons le dos au monde. Fermons-lui nos oreilles. Regardons à Jésus sur la croix pour être sauvés. Alors nous aurons l'assurance de voir un jour notre Roi dans sa gloire, et de la partager éternellement avec Lui !